L’année 2023 s’annonce décidément pleine de surprises et la France vide d’industries

Les engagements politiques étant ce qu’ils sont, nous allons au casse-pipe.

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Screenshot 2022-09-29 at 11-58-35 (1) PLF23 Bruno Le Maire et Gabriel Attal présentent le projet de loi de finances pour 2023 - YouTube

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L’année 2023 s’annonce décidément pleine de surprises et la France vide d’industries

Publié le 14 décembre 2022
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Comme l’avait courageusement souhaité Bruno Le Maire au début de l’invasion ukrainienne par la Russie, l’économie est maintenant à genoux, avec le petit souci qu’il s’agit de l’économie française : après neuf mois de sanctions diverses et de décisions – notamment énergétiques – parfaitement consternantes, la France réalise grâce à quelques bidouillages statistiques audacieux un magnifique surplace artistique avec une croissance symbolique autour du chiffre fétiche de notre ministre de l’Économie, à savoir zéro.

Après douze mois d’une tension palpable sur tous les marchés, des problèmes d’approvisionnements et une conduite du pays essentiellement faite à tâtons, le bilan n’est pas tout à fait aussi rose que celui qu’on nous vendait en janvier 2022. Cependant, ce qu’il y a de bien avec l’énergie c’est que les effets de politiques désastreuses ne mettent pas dix ans à se manifester et au moins peut-on voir dès aujourd’hui le résultat concret des agitations spasmodiques du petit Bruneau de Bercy : c’est un effondrement du déficit commercial français record qui nous attend pour boucler l’année, qu’on devra certainement coupler à des faillites mémorables pour les entreprises françaises.

En effet, force est de constater que ces faillites sont déjà très nombreuses en Angleterre et au Pays-de-Galles, en Allemagne, et qu’il apparaît donc logique de considérer que l’Hexagone suit la même trajectoire sous l’impulsion courageuse de notre Mozart de la finance.

Certes, pour le moment, on n’en parle pas trop mais la situation est bel et bien critique : on trouve ainsi un nombre croissant de signaux de moins en moins faibles comme au tribunal de commerce de Lyon (deuxième juridiction de France) qui enregistre un bond de 42 % des faillites supplémentaires par rapport à l’année dernière et craint que l’année 2023 ne soit franchement pire…

Et si pour le moment les titres de la propag presse française ne laissent pas filtrer un tableau trop sombre, on commence à voir ces effets délétères déborder sur ces plateaux télé qui se font une spécialité de vendre de l’émotion par pack familial : les faillites sont maintenant plus qu’évoquées régulièrement.

Alors que les prix de l’énergie explosent, que les approvisionnements ne sont plus ni bon marché ni même assurés tant certaines chaînes logistiques ont été bousculées par les confinements et autres expériences sociales débiles, les petits commerçants sont en première ligne lorsque la conjoncture se resserre d’un coup. L’exemple du boulanger invité par Hanouna n’est qu’une illustration de ce qui se passe en vitesse accélérée à l’échelle de tout le pays, à mesure que les factures énergétiques s’empilent.

Et il ne faut pas regarder bien loin pour constater que ce qui touche les petits commerçants et artisans finit aussi par atteindre les entreprises moins familiales, moins locales et plus importantes. Ainsi, signalons par exemple la fermeture de la plupart des chaînes de production de William Saurin ; certains taquins y verront un gain net pour la gastronomie française mais plus sérieusement cela se traduira surtout par une nette diminution des approvisionnements en conserves alimentaires. Peut-on se réjouir d’étalages potentiellement vides ?

Il est d’ailleurs intéressant de constater que si la presse évoque quelque peu ces entreprises et ces commerçants qui, confrontés à des prix d’exploitations exorbitants, sont obligés de mettre la clé sous la porte, cette même presse se fait bien plus discrète sur d’autres exploitations dont les difficultés ne se feront sentir qu’en fin d’année prochaine : si les boulangers ferment maintenant parce que l’énergie est trop chère, de nombreux agriculteurs ne peuvent tout simplement pas semer maintenant parce que ce n’est juste plus rentable. Or, ce qui n’est pas planté aujourd’hui ne provoquera de pénurie que bien après-demain lorsqu’il n’y aura rien à récolter à la fin de l’été 2023. Explosion du prix des engrais et des intrants en général, explosion des prix des carburants utilisés par les machines-outils et les matériels agricoles, tout concourt à une récolte 2023 nettement moins abondante que les récoltes précédentes.

Bref, à la désindustrialisation déjà avancée de la France il va falloir ajouter l’abandon du secteur agricole à son tour. Cette crise majeure qui va plonger les Français dans le noir puis la misère et nos imbéciles de gouvernants dans l’hébétude, semble échapper au débat public. Et pour rappel, la loi qui vise à la fermeture de 12 réacteurs nucléaires supplémentaires d’ici 2030 n’a toujours pas été abrogée.

Pire : ne disposant que du marteau monétaire pour résoudre leurs problèmes qui ressemblent maintenant tous à des clous, les clowns à roulettes au pouvoir ont tenté d’amoindrir les effets de cette crise énergétique en distribuant des billets et des chèques, pensant pouvoir remplacer la production de mégawatts par une distribution généreuse du pognon gratuit des autres. Las, ça ne marchera pas : s’il fut jadis aisé de noyer les soucis provoqués par les subprimes dans l’argent facile, si l’endettement pouvait constituer un camouflage temporaire de la crise grecque puis plus tard des problèmes provoqués par les confinements, il sera en revanche complètement contre-productif de reproduire les mêmes méthodes avec des problèmes de logistique et de production.

Alors oui, malgré les chiffres issus de statistiques manifestement frelatées indiquant une croissance atone plutôt qu’une récession ferme, il faut s’attendre à une année 2023 particulièrement raide pour tout le monde ou presque. Et oui, cette austérité contrainte n’est que le fruit des choix politiques énergétiques lamentables cumulés depuis plus de trente ans et a été accélérée par les décisions toujours politiques de ces derniers mois en matière d’énergie et de commerce international.

Les engagements politiques étant ce qu’ils sont, nous allons au casse-pipe.

Heureusement, toute la faune écoloboboïde a déjà compris qu’en renommant la récession sanglante qui arrive en « décroissance », le peuple ira en chantant vers ce nouveau paradis de miel (rationné) et de lait (surtaxé). Et si cette joyeuse diminution (forcé) de la production et de la consommation laisse quelques ventres vides et provoque quelques grincements de dents, bah, ce n’est pas grave.

On sait comment faire.

 

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  • Juste un bémol par rapport au constat, malheureusement trop réaliste, dressé dans l’article : il a quand-même fallu 25 ans de valse hésitations et de sabotages par petites touches pour commencer à mettre à mal la capacité nucléaire de la France. On ne peut donc pas dire que les effets avec l’énergie « ne mettent pas 10 ans à se faire voir », en pratique quand il s’agit de la casse d’un outil industriel c’est plus long que ça.

  • Pas. Grave, notre bien aimé président a encore les moyens d’aller voir l’équipe de France gagner les quarts de finale, les demis finales, et même la finale, pourquoi pas… Tant pis pour nos finances ou le climat, l’important est d’y être avec nos bons amis corrompus du quatar… Nos industries… Je crois qu’il a déjà tout bradé.

  • Et sans compter qu’il y a tous les PGE garantis par l’Etat souscrit pendant le covid que les entreprises doivent rembourser.
    Plus le risque de faillites augmente et plus ça va coûter très cher à l’état.
    Avec le chômage qui va exploser ça va être le triple effet kiss kool dans les comptes publics.

    Merci Mr le Président pour la magnifique gestion du covid et l’engagement de la France en Ukraine.

    • Non, ça ne va pas coûter cher à l’état. Ça va coûter cher aux contribuables. Notre président s’en fout pour 2 raisons :
      La 1iere est qu’après lui, le déluge (en 2027).
      La seconde est qu’avec un job à Bruxelles, on ne paye pas d’impôt en tant qu’élu ou fonctionnaire européen.

  • Bravo pour votre article auquel je ne trouve, malheureusement, rien à redire.
    Le plus grave, c’est l’absence totale de perspectives proposées par notre gouvernement. Pire, le solution à nos problèmes énergétiques serait d’installer encore plus d’éoliennes.
    Alors que notre économie est à genoux, notre président youtubeur distribue les capotes ! J’ai cru un moment à une blague, mais c’était bien vrai.
    Non content de nous prouver chaque jour son amateurisme, Macron nous insulte.

  • Ne pas confondre le Bruneau de Bercy avec le Pruneau d’Agen ou du Quercy.
    Autant le premier constipe en suçant votre argent hé, autant les autres sont laxatifs en les suçant…

    La question est de savoir quand la révolte généralisée va se produire. Cela va tenir quelques mois, mais pas éternellement. Le mur est enfoncé.
    Mars, juin?

  • je ne comprends pas …

    les manifestants clament que les industriels les exploitent… qu’ils ont des esclaves…

    donc ils vont manifester de joie non?? enfin libre?

    • La solution : tous fonctionnaires comme Sandrine Rousseau. C’est le seul job (avec RSAiste) qui permet d’exercer le droit à la paresse qu’elle connaît si bien pour le pratiquer depuis qu’elle est fonctionnaire.

  • Et tout cela sera mis sur le dos du néo turbo capitalisme débridé que nous subissons en France.

  • Receesion de venue « décroissance ».
    Aux States, la définition a été changée au milieu de l’année pour uke récession ilbdaut 3 trimestres de hausse de prix, au lieu de 2 précédent.

  • L’Ecologie de profession est une gigantesque Falsification du monde. La protection de la planète passe d’abord par l’élimination des écolos, de toutes nos instances de gestion.
    Les Greta, Hulot, Jadot, Rousseau, Voynet et autres démgoparasites …. Ils veulent le Tout électrique sans produire d’électricité, Poussons leur Logique : L’écologie n’a d’avenir que sans écolos !

  • La consommation de Gaz et d’électricité aurait baissé de 10 % grâce aux slogans gouvernementaux : Je Bais.. j’étreints, j’enc… Encore deux ou trois formules magiques comme celles la et notre pays d’Astérix et de Le Maire va exporter du gaz aux russes.

  • Moins d’énergie, des terres en jachère, moins de moteur à explosion : on va atteindre bientôt les objectifs écolos pour lesquels les français votent et qu’ils appellent de tous leurs voeux depuis plus de 30 ans. Où est le problème ?

  • Il n’y a qu’un seul remède- évident – à ce désastre: une une reprise de notre souveraineté. et une sortie immédiate de l’Europe de Bruxelles , où ne sont réunies qu’ incompétence, totalitarisme, corruption, gaspillages éhontés, et va t en guerres
    Cela ne se fera pas certes, donc 2023 sera probablement l’année de l’effondrement
    A noter que ce mot « effondrement » , on le trouve maintenant partout mentionné, significatif de l’état d’esprit général , non ?

  • Quel pessimisme ! Alors que Macron va ramener du fric du Qatar à pleines valises !

  • Des masques et des préservatifs… Et la mort de l’Industrie !
    Voilà le bilan présidentiel pour la France. N’est pas De Gaulle ou Churchill qui veut !

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