Twitter Files : les objectifs d’Elon Musk

Elon Musk, en publiant les Twitter Files, ne fait qu’appuyer très fort, là où ça fait mal.

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elon musk at tesla factory by wired photostream (creative commons) (CC BY-NC 2.0)

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Twitter Files : les objectifs d’Elon Musk

Publié le 8 décembre 2022
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Nombreux étaient ceux qui considéraient Elon Musk comme un parfait exemple du capitaliste de connivence surfant sur la vague du politiquement correct et ratissant large les business subventionnés. Tesla est bien plus présentée comme le fer de lance des voitures propres et électriques de demain que comme ce qu’elle est : un entreprise d’IT cotée au NASDAQ et dont les rapports annuels parlent de logiciels de conduite automatique et d’intelligence artificielle. SpaceX est bien plus prise au sérieux pour son contrat juteux de transport de fret à destination de la station spatiale internationale que pour les projets lointains d’exploitation commerciale des ressources de la planète Mars.

 

Elon Musk joue les trublions

Mais voilà. Elon Musk a un jour décidé de déménager de la très progressiste Californie pour s’installer au Texas.

Pire ! Elon Musk a osé tirer à boulets rouges sur la Californie, sur les dérives woke des habitants et socialiste de son administration, le tout sur la très sulfureuse web-channel Babylon Bee, espèce de version américaine hybride de TPMP et de Charlie Hebdo, mais de l’autre côté : version ouvertement conservatrice et chrétienne et sévèrement antisystème.

Pire ! Elon Musk a ridiculisé l’administration américaine en lui demandant de payer la facture de la couverture Starlink qu’il a déployé dès les premier jours du conflit ukrainien et qui est devenu un outil décisif de la guerre asymétrique.

Et comme ça ne suffisait pas, que ce n’était pas suffisamment clair, Elon Musk a racheté Twitter. Et voici pas que sitôt l’acquisition effectuée, il a renvoyé la grande majorité des personnels, se mettant en scène avec grande classe, en entrant au siège du réseau social en portant un lavabo, message dont beaucoup de gens n’ont osé vouloir comprendre la signification pourtant évidente.

Pire, bien pire ! Elon Musk a organisé le premier référendum politique mondial privé en demandant aux utilisateurs du réseau s’il fallait ou non rétablir le compte de l’ancien président américain Donald Trump. Non seulement il a organisé le vote, mais il a aussitôt rétabli le compte de l’ennemi numéro un des wokes, une fois le résultat connu.

On croirait que ça s’arrêterait là, mais non. Elon Musk vient encore une fois de repousser les bornes en publiant les fameux Twitter Papers et en lançant ce qui pourrait bien devenir le Twitter Gate.

 

Où veut en venir Elon Musk ?

En publiant des mails des anciens cadres supérieurs de Twitter établissant que la diffusion de l’enquête du New York Times sur Hunter Biden, le fils de l’actuel président des États-Unis, avait été étouffée, y compris en suspendant temporairement des comptes, Elon Musk poursuit en fait trois objectifs :

Le premier, et non des moindres, est de faire ce que l’ancien patron et fondateur de Twitter Jack Dorsey n’avait pas réussi à faire : nettoyer violemment et profondément à la fois le personnel et toute l’entreprise et ainsi lever les menaces de problèmes judiciaires qui auraient sans nul doute fini par tomber sur le réseau social.

Le second est la conséquence directe du premier et a comme but d’éviter que ces problèmes ne resurgissent et de renouer avec le monde des investisseurs qui avaient fini par avoir de sérieux doutes sur la vision de l’entreprise. Il s’agit de clarifier le positionnement de Twitter. Twitter fait de la technologie, pas de l’information. Twitter fait du business, pas de la politique. Il n’y aura plus de « ligne éditoriale de Twitter » : Twitter n’est pas un média et Twitter retournera au NASDAQ dans la catégorie des entreprises IT.

Le troisième objectif est bien politique mais pas au sens politique tels que le système médiatico-étatique l’entend ou tel que le camp progressiste l’a présenté en toute mauvaise foi en demandant de censurer Twitter au nom de la liberté d’expression : il est politique au sens libertarien. L’acquisition de Twitter s’inscrit clairement dans cette vision selon laquelle la société de demain se sera libérée de l’État, que les entreprises commerciales auront largement remplacé les services administratifs déficients, coûteux et corrompus dans de très nombreux domaines.

Pourquoi payer des centaines de fonctionnaires, pourquoi subir les errances d’une organisation pléthorique, quelle est l’utilité de toutes ces messes démocratiques qui ne remplissent plus leur office et auxquelles plus personne ne croit alors qu’un simple sondage twitter permet de mettre les gens d’accord pacifiquement ?

Certain font mine de découvrir ce côté d’Elon Musk, mais il était assez clair depuis le début de sa carrière. Qu’est-donc que Paypal, à part un remplaçant privé, libre et non monopolistique du court légal qui signe la confiance dans les transactions commerciales ? N’oublions pas qu’Elon Musk doit sa fortune initiale qui lui a permis ensuite de s’étendre dans la transformation d’une technologie somme toute anodine en un sérieux remplaçant de la fameuse garantie monétaire qui fonde la puissance des États depuis la création de la monnaie régalienne par le roi Gygès au VIIe siècle avant J. -C. Toutes les activités ensuite rachetées ou fondées par Elon Musk, que ce soit l’automobile, le spatial, l’énergie solaire ou même l’idée saugrenue de routes privées souterraines sont des secteurs qui entrent en concurrence directe avec des activités publiques ou nationalisées, pour ne pas dire carrément marcher sur les plates-bandes de l’État.

 

Twitter Files

En publiant les preuves de la collusion entre l’ancienne équipe de Twitter et des membres du Parti démocrate dans l’opération cherchant à étouffer l’affaire du portable égaré du fils de l’actuel président américain, Elon Musk jette un sacré discrédit sur le monde politique en général et sur le Parti démocrate américain en particulier.

Comme si la politique en avait besoin ! Comme s’il restait un doute sur la manipulation du concept de « liberté d’expression ». Si la politique c’est comme l’odeur des pets : on se complait dans la sienne mais on ne supporte pas celle des autres, hé bien, la liberté d’expression, c’est comme les fake news : ce n’est vrai que tant qu’on y croit.

Les mensonges ne résistent jamais avec le temps. Le problème est que les administrations n’ont aucune idée de ce qu’elles peuvent faire pour contrer le procès en légitimité qui leur est fait depuis que l’explosion des moyens de communication interpersonnels fait en sorte que tout un chacun peut très vite se rendre compte que la politique s’apparente en réalité à un bon gros match de foot truqué.

La chasse aux fake news repose sur le dogme, que certains nomment contrat social, qu’un État démocratique est censé être impartial, juste, honnête et à but non lucratif afin de protéger les citoyens des personnes et des organisations prédatrices.

En fait, il n’en est rien et dans les faits, la chasse aux fake news se révèle être un moyen comme un autre d’établir une censure ciblée, de décider ce qui est vrai et ce qui est faux, de cacher ce qui pourrait nuire et de mettre en lumière ce qui met en valeur. Qui a pu croire un jour qu’une organisation criminelle légale disposant du monopole de la violence pourrait avoir comme but autre chose que le pouvoir ?

Les Démocrates américains font aujourd’hui les frais d’un système de manipulation, le Twitter Fake News Push, dont il ne faut tout de même pas oublier que le champion toute catégorie reste quand même l’ancien président Donald Trump qui en usait et en abusait parfois plusieurs fois par jour.

Démocrates, Républicains, droite, gauche, centre, modérés, extrêmes… le monde politique et médiatique dans son ensemble aura énormément de mal à s’adapter aux transformations qu’entrainent les nouvelles technologies. En publiant les Twitter Files, Elon Musk ne fait qu’appuyer très fort là où ça fait mal.

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  • Musk n’a pas créé Paypal. Paypal a été créé par Max Levchin, Peter Thiel, Luke Nosek et Ken Howery. Ultérieurement, X.com, la banque en ligne de Musk, a fusionné avec son concurrent Confinity, qui était le véritable créateur de Paypal.

  • Cours légal, pas « court légal ».

  • « Nombreux étaient ceux qui considéraient Elon Musk comme un parfait exemple du capitaliste de connivence surfant sur la vague du politiquement correct et ratissant large les business subventionnés »
    moi y compris…MAIS… dans la connivence le coupable est le politique…
    le sujet de débat fut souvent la nature du « génie » de musk..

    c’est un entrepreneur exceptionnel ..sans aucun doute;.. donc un créatif.. donc un non conformiste..

  • Très bon article.
    J’ai pas compris l’avant dernier paragraphe :
    « il ne faut tout de même pas oublier que le champion toute catégorie reste quand même l’ancien président Donald Trump qui en usait et en abusait parfois plusieurs fois par jour. »
    L’immense majorité de toutes ses « Fake News » se sont révélées être désormais mises dans la catégorie « Fact »…

  • Je souhaiterais qu’il y est un Elon Musk en France lequel a creé des milliers d’ emplois et de grandes et belles entreprises. Mais hélas je doute que cela arrive .

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