Les Français pro-Poutine : portrait de famille

Pour les comprendre, il convient de les étudier groupe par groupe.

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Vladimir Poutine (Crédits World Economic Forum, licence Creative Commons)

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Les Français pro-Poutine : portrait de famille

Publié le 3 décembre 2022
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Le poutinisme français est un phénomène étrange, passionnant si l’on veut bien prendre la peine de l’observer et peut-être inquiétant pour l’avenir.

Quel que soit le forum politique online sur lequel vous avez l’habitude de vous rendre, vous les avez rencontrés : on trouve des pro-Poutine à peu près partout sur le champ de bataille du débat démocratique français, de la droite à la gauche, chez les conservateurs comme chez les révolutionnaires, chez les encartés comme chez les électrons libres, de tous âges, de toutes conditions sociales et de toutes confessions.

Considérés ensemble, ils forment une masse très active et motivée, à la fois homogène – car leurs arguments se ressemblent souvent – la plupart reprenant consciemment ou non des éléments de langage du Kremlin – et bigarrée car leurs objectifs politiques diffèrent parfois complètement.

Pour les comprendre, il convient de les étudier groupe par groupe.

Commençons par les plus voyants : les politiciens.

Ils se situent pour la plupart à droite. Sarkozy, Fillon, Le Pen, Zemmour, font la course en tête de ce premier peloton très fourni. Alliés historiques de la Russie pour des raisons concrètes que nous avons évoquées dans un article précédent, ils se sont par prudence fait géopolitiquement très discrets depuis le début de la guerre en Ukraine. Toutefois, aucun n’a pris le risque de retourner sa veste alors que l’ambiance s’y prêtait fortement. Pourquoi ?

Parce qu’il y a le deuxième groupe : les militants.

La mission du militant est de défendre son chef contre vents et marées. Et plus la tempête souffle contre lui, plus les vagues le submergent, plus il est fier de tenir bon. Si son cher leader a dit et répété des années durant que Poutine était un homme respectable, alors le militant se fera un honneur de protéger Poutine quoi qu’il arrive en Ukraine. Le militant confond entêtement et courage, aveuglement et clairvoyance, enfermement et fidélité, au point qu’il vivrait fort mal un changement de cap de son parti en plein confit mondial. Arc-bouté sur ses slogans qu’il prend pour des valeurs, il est rigide par essence. Nul doute que si d’aventure le sarkozisme, le lepénisme ou le zemmourisme se déclaraient soudain poutinophobes, une partie de leurs troupes, se sentant trahies, quitteraient les rangs pour aller pérorer ailleurs. Une grande partie de la droite a brûlé les ponts derrière elle : le poutinisme était son choix, il est devenu son destin.

À gauche, chez les politiciens, on ne trouve plus guère que des gaffeurs invétérés, comme Ségolène Royal, et des contorsionnistes professionnels, tel Hubert Védrine. Chez les militants, un profil reste inflexible : les communistes, les vrais, ceux pour qui l’expérience soviétique a été « globalement positive » et aux yeux énamourés desquels Staline a libéré l’Europe. Ils détectent chez Poutine une continuation de la dureté, de la froideur, de la poigne anti-occidentale qui les a tant fait rêver avant la chute du Mur.

Marchant à leurs côtés tout en les tenant à distance, nous trouvons un régiment de gaullistes. Le grand Charles a toujours eu, vis-à-vis du Kremlin, une attitude ambiguë. Fasciné par l’étatisme absolu de la Russie stalinienne mais s’en méfiant parce qu’elle était collectiviste et anti-bourgeoise, de Gaulle s’est hissé à cheval sur le mur de Berlin : un pied à l’Ouest pour éviter de finir à gauche, et un à l’Est pour combattre les Anglo-Saxons. Cette posture seyant idéalement à sa prétention lui fera commettre des erreurs catastrophiques comme celle de reconnaître officiellement l’existence de la Chine maoïste sous le regard stupéfait de Washington.

Le discours de Dominique de Villepin pendant la guerre en Irak a achevé de faire du gaullisme un anti-américanisme. Dans cette famille politique dont plus personne ne sait aujourd’hui ce qu’elle pense, tout ce qui peut permettre de jeter des légumes pourris aux Yankees est désormais bon à prendre. En somme, être gaullo-poutiniste, c’est se faire « une certaine idée de la France », et les Français qui ne le comprennent pas sont « des veaux ». Le Kremlin joue avec grand art de cette corde sensible. « Le général De Gaulle a toujours essayé de protéger la souveraineté française », martèle Poutine, sous-entendant : « Pour éviter de devenir des otages de Disney, portez donc un toast à ma gloire ! »

Suivant de près ces gaullistes, voici la horde bigarrée des anti-Américains rabiques de toutes obédiences, pour qui mieux vaut encore Kim Jong Un que Joe Biden. À eux seuls, ils sont une spécialité française. « Si tu peux vendre du Coca-Cola à un Français, tu peux en vendre à n’importe qui », disait un stratège de la marque. On ne saurait mieux dire. Pour tous ceux-là, Poutine est un phare dans la nuit. Il satisfait leurs besoins viscéraux comme aucun autre homme politique au monde. Il est leur star, leur modèle, leur héros. Car, grâce à lui, le monde est « multipolaire », croient-ils – comme si la planète avait jamais été dirigée par une puissance unique, un monopole sans partage du pouvoir sur les cinq continents, et comme si une telle chose était seulement imaginable !

Et puis, il y a ceux qu’effraie le plus la mouvance LGBT : les catholiques traditionalistes. Les regarder s’engouffrer par paroisses entières en psalmodiant dans la gueule béante du poutinisme est un crève-cœur pour le croyant lucide. S’arrachant les lunettes de la foi pour ne plus percevoir l’évidence de la tyrannie russe, son cynisme et sa cruauté, ils idolâtrent Poutine qu’ils qualifient de « dernier rempart de la chrétienté », de « sage » et même, ô abomination théologique, de « sauveur ». Pour mieux comprendre comment fonctionne cette névrose collective, on se réfèrera utilement à Sainte Russie d’Alain Besançon, meilleur ouvrage à ce jour sur la russolâtrie française.

Non loin de ce cortège suicidaire brandissant des icônes, se situent les russophiles culturels.

Leur admiration transie pour l’âme russe – une fiction touristique fort tenace, ne recouvrant rien d’autre qu’un sentimentalisme extrême, mâtiné d’esprit apocalyptique – et pour Dostoïevski, Tchaïkovski, les bulbes dorés, la neige épaisse à perte de vue sur 17 millions de kilomètres carrés, est innocente au premier abord. Pourtant, elle peut suffire à devenir poutinoïde. Malgré ce que leur crie l’actualité, les Français ont grand mal à admettre que la Russie est un kaléidoscope aberrant de nations que seule son arrogance impériale peut faire tenir ensemble, avec des dégâts toujours plus lourds à assumer pour le reste du continent. L’auteur de ces lignes aime très sincèrement la Russie ; toutefois, sur la pente de l’Histoire, il serre à bloc le frein à main de cet amour.

Une autre engeance de poutinistes se présente à notre examen : la très mal-nommée « dissidence », que les média mainstream appellent « l’ultra-droite ». Sans contours clairement définis, s’étendant des royalistes les plus hardcore à Alain Soral en passant par Dieudonné (dont le chat s’appelle Poutine), Henry de Lesquen, Philippe Ploncard d’Assac et autres nationalismes non seulement français, mais également russe, iranien, palestinien, nord-coréen, etc. Nous sommes ici dans les bas-fonds, nous ne ferons qu’y passer.

Nous noterons tout de même avec le plus grand intérêt cette analyse de la soviétologue Françoise Thom, au sujet de la naissance du poutinisme idéologique :

« Les apprentis gourous à la Douguine iront se ressourcer dans la nouvelle droite française, à laquelle ils empruntent leur antioccidentalisme (Alain de Benoist, le principal théoricien de la Nouvelle Droite, a été invité par Douguine à Moscou en 1992), tandis que d’autres experts russes découvriront en France avec ravissement la « multipolarité », l’alpha et l’oméga de la diplomatie mitterrandienne et chiraquienne. C’est ainsi que l’influence française ira nourrir les courants les plus toxiques de l’idéologie de la revanche russe. Nos « réalistes » chantres de la « multipolarité » sont en partie responsables de l’idée fixe actuelle du président Poutine d’un bouleversement de l’ordre international au profit des dictateurs souverainistes pullulant sur la planète, qui comme Poutine, confondent souveraineté et impunité. »

Tout comme la déconstruction américaine contemporaine trouve sa source chez les intellectuels structuralistes français des années 1970, le poutinisme est un produit dérivé de délires nationalistes bien de chez nous. Le boomerang de notre vilain penchant pour les improvisations conceptuelles finit toujours par nous revenir en pleine face.

Et pour finir, notons que certains libéraux sont poutinophiles voire même poutinolâtres.

Il y a là un mystère considérable. En effet, la haine de la Russie poutinenne pour le libéralisme est totale et elle se concrétise sans faillir depuis plus de vingt ans dans une politique ultra-étatiste économiquement, piétinant sans vergogne les droits fondamentaux avec un mépris intégral et assumé pour toute espèce de philosophie juridique. Comment un libéral français peut-il voir là une illustration même imparfaite de ses idéaux ? L’absurdité d’une telle prise de position est si complète que, découragés, nous ne tenterons pas de la démêler. Elle fournit au moins la preuve que se dire libéral n’est en rien une garantie d’intelligence.

Il n’est pas rare de lire, sous la plume de certains libéraux, que « Macron est pire que Poutine ». Grand bien leur fasse. Toujours est-il qu’en France, on a le droit de le crier sur tous les toits. Or, en Russie, on n’a pas celui de dire le contraire. Les paroles s’envolent, les faits sont têtus.

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  • Le dernier nid de coucous cité mérite plus qu’un survol rapide. Il s’est construit ici-même, dans les frondaisons du journal.
    Ils ne vont pas tarder à nasiller, menaçant de quitter les lieux.
    Comme on dit chez Charlie, c’est dur d’être aimé par des…

    -1
  • Cet article omet -volontairement ou non-, les raisons profondes de la tolérance dont bénéficie Vladimir Poutine dans la population française, malgré sa décision aussi injustifiable que condamnable d’attaquer l’Ukraine :
    La première raison est que nombre de Français ont des affinités très fortes avec la Russie. Culturellement, ce pays-continent, immense, porte, qu’on le veuille ou non, des valeurs proches des nôtres. Ses caractères chrétiens, européens et ethniques sont des facteurs de proximité auxquels on doit être sensible. La Russie moscovite, est certes impérialiste à l’égard de son hinterland qui s’étend loin en Asie centrale, mais c’est indiscutablement un facteur d’influence qui n’est pas en contradiction avec l’idée d’une grande Europe élargie. On peut ajouter l’influence culturelle française dans la population russe qui aime notre pays. C’est le premier aspect qui explique que la Russie, mutatis mutandis, compte des partisans dans tous les camps politiques dans notre pays.
    La deuxième raison est liée à la politique internationale et essentiellement à l’action impérialiste des USA. Ceux-ci savent parfaitement qu’une extension de l’Europe vers l’est, et donc vers la Russie, est strictement incompatible avec leur conception de ce que doit être l’UE. Car l’Europe de l’ouest et ses institutions ont été crées et sont gérées comme une vaste zone d’influence et de libre-échange, au profit majeur des américains. C’est pourquoi, de l’extrême-gauche à l’extrême- droite, on trouve tant d’aficionados de Vladimir Poutine. Ce dernier leur semblait le seul rempart contre l’influence américaine. De Gaulle, en évoquant l’Europe « de l’Atlantique à l’Oural », ne faisait que promouvoir cette idée d’une Europe indépendante. Les Allemands, jusqu’à peu, à bas bruit et sans discours politique, avaient noué des relations économiques fortes avec l’ancienne Europe de l’Est. D’autant que Vladimir Poutine, jusqu’à l’expansionnisme continu de l’OTAN, s’était pas opposé au raffermissement des liens avec notre Europe.
    C’est donc la coagulation de ces deux raisons qui font que la Russie, malgré la faute historique de Vladimir Poutine, a encore des partisans en France, et ce face à un concert de condamnations relayées par la quasi-unanimité des commentateurs.

  • L’auteur a écrit pour Libération, son analyse reflète le même point de vue !

  • Charles de Gaulle était « Poutiniste », Poutinophile », « Poutinolâtre », Il est mort sans même le savoir.
    Faudrait prévenir la famille.

    11
  • Je n’avais rien lu de tel depuis longtemps, la finesse de l’analyse, la subtilité des mots, La rigueur dans le résonnement, Dominique de Villepin prend une bonne leçon de rhétorique et d’éloquence.

    • Pareil pour moi. Au moins, on a confirmation (si cela était encore nécessaire) qu’il y a encore des benêts en France pour fonder des analyses qui ne s’appuient sur rien.

  • Et une nouvelle couche malheureusement sous la même forme et avec le même fond .
    Que de fiel amer et de contrevérités… À part faire plaisir à son égo ça n’apporte ni n’apprend pas grand chose au contraire .
    Retenons juste que penser différemment des médias officiels vous colle l’étiquette de poutiniste ou poutinolatre, une maladie bien fréquente chez les gens qui ne savent pas réfléchir.
    C’est un peu léger comme démonstration et le résultat est inverse puisque vos mots me paraissent bien creux …
    Salut et fraternité.

  • Bon, et à part nous présenter l’avis de Françoise Thom, avez-vous quelques éléments de réflexion qui apporte quelque chose sur ce sujet ?

  • pro poutine…. je ne vous simplement pas ce que ça signifie de précis..

    poutine est un » fait »..

    bah les bellicistes se disent souvent amoureux de la paix..

    donc si on veut arriver quelque part..si on peut mettre à jour où se situe la mal et l’injsutice.. mais aussi à hiérarchiser les injustices. ..il n’y pas intérêt à simplifier surtout le propos initial..

    • « pro-Poutine », c’est simplement le qualificatif utilisé par les autoproclamés du camp du bien pour dénier la parole à ceux qui ne seraient pas du même avis qu’eux.

    • Il vous suffit de regarder autour de vous.
      Il y a certes de la retenue. Difficile de s’avouer Chimène pour le dictateur russe, devenu agresseur.
      Alors, on sort la finasserie, on élucubre, on relativise, on fait dans le contre-feu, on réclame du bilan objectif, du media impartial.
      Rappel : un media impartial est un media qui écrit ce que je pense.

      -2
  • J’imagine allègrement qu’un article semblable sur Greta et ses adorateurs, aurait provoqué une ola de commentaires de commentateurs approuvant le propos à 1000%. Et que tout commentaire un peu critique vous aurez affligé d’un -40 vite fait.
    Comme quoi le changement des protagonistes dans un article toutes choses égales par ailleurs vous fait passer d’un état à son opposé. Si les arguments font intervenir la « raison » à postériori, la raison de tels positionnements/réactions n’a au départ et la plupart du temps rien de rationnel ou plutôt rien de la sagesse.
    Sans vouloir écorner la liberté d’expression, mais je doute que ce genre d’article dans son ton (l’auteur s’emballe un peu dans sa croisade), soit propice à installer du dialogue car il ne suscite que des réactions hostiles de la cible. La susceptibilité n’a pas de couleur ou d’odeur.
    Ne pas être d’accord sur un sujet est crucial, mais on peut le faire avec intelligence, tact et humilité.

  • « Pro Poutine », comme si cela avait un sens !
    Qu’on soit d’accord ou non avec la politique menée par la Fédération de Russie
    il est faux de prétendre que ce soit la politique d’un seul individu. S’il disparaissait, son successeur aurait la même politique, et même probablement encore plus plus affirmée.
    Le problème est que l’Europe de Bruxelles est en complète déliquescence, que la France a mené des politiques absurdes depuis des dizaines d’années et qu’il faut trouver à tout prix – pour toute cette gauche calamiteuse – des boucs émissaires face à l’échec économique, à l’inflation, aux pénuries, à la dette, à la pauvreté. Quoi de mieux que de prendre Poutine pour cela ! Dommage pour ces auteurs la Russie , assise sur 25 % des ressources minérales du globe, ne s’est jamais aussi bien portée.

  • Des debilitudes, j’en ai lu, mais en essayant de me souvenir, au plus profond de ma vielle mémoire, j’ai du mal a trouver une comparaison avec aussi fielleux et aussi niais. Il est vari que je n’ai pas lu l’opuscule d’Adolf.

  • Cet article n’apporte rien sinon le même creux absolu qui hante la plupart des débats sur le sujet dans nos médias. Il n’est pas possible aujourd’hui d’essayer de porter un regard un peu objectif sur la crise qui secoue le monde et qui risque d’avoir des conséquences dramatiques pour beaucoup de gens, sans être classé dans le camp du mal absolu: la nuance n’existe plus. L’analyse a disparu, il faut partager la pensée du moment, se taire ou disparaitre; la moindre remarque, la moindre objection très légèrement déviante sera retenue contre vous quelle que soit le fond de vérité qu’elle puisse éventuellement contenir.
    Poutinophile ou Poutinolâtre, l’auteur se gave de mots qui ne signifient rien mais qui ont l’avantage de désigner les gens peu fréquentables de façon simple.
    Il est curieux de voir que cette maladie de la simplification à outrance qui hante la société actuelle se répand dans tous les domaines: dans cet article vous êtes soit quelqu’un de bien, soit un affreux Poutinolâtre; dans le domaine du climat, vous êtes soit un homme éclairé et soucieux de sauver la planète soit un misérable climatosceptique ou pire un négationniste du climat. N’essayer pas d’argumenter, c’est inutile vous êtes définitivement catalogué et c’est pour le bien dans le meilleur des mondes!

  • Comme il est étrange de voir tant de commentateurs se ruer sur un article avec une colère difficilement contenue, dans le seul but de s’exclamer « Non, les pro-Poutine n’existent pas ! C’est impossible ! Ce n’est même pas imaginable ! », et d’ajouter « Nul ne saurait être plus imbécile et menteur que cet auteur ! » Difficile de ne pas penser qu’ils ont peur du miroir qu’il leur tend.

  • Ce n’est pas un article sur les supposés pro-Poutine, c’est véritablement un brûlot ! Pour un peu, on de croirait revenu à l’époque des Sorcières de Salem, celle de l’obscurantisme. L’outrance nuit à votre propos. Il est possible de ne pas s’aplatir devant M. Zelenski sans pour autant le faire devant M. Poutine. Quant au discours de M. de Villepin, il a été ovationné à juste titre et les mensonges américains justifiant la guerre ont été bel et bien reconnus.

  • Amusants ces commentaires hostiles qui in fine donnent raison à l’auteur, ils se sont juste reconnus dans les pro-poutines listés, ne contestent pas les dires de l’article sur le fond mais rajoutent simplement leurs arguments justifiant leurs positions. Le titre était bien « Les Français pro Poutine ». Certes l’auteur va un peu plus loin qu’un simple catalogue, dans lequel il semble mettre surtout la droite et l’extrême droite, épargnant l’extrême gauche qui pourtant s’enivre des drapeaux à la faucille et au marteau brandis par la soldatesque russe dans le Dombass. Il faudrait aussi ajouter qu’ailleurs, ce sont bien les bataillons de gauche qui viennent au secours de Poutine, fort peu prisé par les droites européennes et même les extrême droites, à l’exception de l’Allemagne et de la France, Georgia Meloni ayant en Italie remis à cet égard les pendules à l’heure.

  • « Et pour finir, notons que certains libéraux sont poutinophiles voire même poutinolâtres. »

    Je crois que ce sont les libertariens qui sont poutinistes, comme Ron Paul ou son fils Rand Paul, et certains auteurs d’articles ici.
    Les libéraux ne sont pas poutinistes.
    Maintenant, pourquoi les libertariens sont poutinistes, aucune idée, ça me semble étrange aussi.

  • Article bienvenu, piquant, délectable, savoureux, et qui a créé on dirait beaucoup de «victimes» sans véritable argument autre que leur ressenti poisseux. Bref, une véritable bouffée d’air frais sur ce site qui en avait vraiment besoin vu ses commentaire soi-disant «libéraux».
    Encore!

  • La lecture de l’article m’a laissé l’impression que pour l’auteur, est « pro-Poutine » toute personne…. en fait, à peu près tout le monde ! Les libéraux, les communistes, la droite LR, la gauche PS, les gaulistes, les anti-gaulistes… en fait, j’aimerais bien savoir qui à ses yeux ne serait pas « pro-Poutine » en France (à part lui et son cercle rapproché, j’imagine…)
    J’ai tiqué aussi sur le passage sur de Villepin – il y avait peut-être un fond d’anti-américanisme dans l’idée d’empêcher de donner le cautionnement de l’ONU à l’aventure de Bush en Irak, mais mon souvenir de l’époque, c’est que le sentiment majoritaire et ce qui ressortait du discours était plutôt un : « vous voulez y aller, nous pensons que c’est une connerie et que ça va vous péter à la figure, réfléchissez sérieusement ! ». Pas vraiment le discours que ferait un « anti » basique, plutôt celui que ferait un grand frère ou un père inquiet.

    • Tout l’intérêt de sa démonstration est justement qu’il y a des pro-Poutine partout. Il ne dit pas pour autant que tout le monde est pro-Poutine.

  • « Toujours est-il qu’en France, on a le droit de le crier sur tous les toits. Or, en Russie, on n’a pas celui de dire le contraire. » Quel argument simpliste. Je l’écris; Macron quel con! C’est vrai, je ne plaisante pas. Et puis quoi? Ca ne change rien. Les gilets jaunes prennent quand meme des balles dans l’oeil. Les paysans hollandais se font tirer dessus et tout le monde rentre gentiment chez soi. Pourquoi? Parce qu’il y a encore assez d’argent pour se payer une pizza et un abonnement Netfli, pour l’instant. Et c’est aussi le cas en Russie, pour l’instant. L’argent est la seule difference entre notre libéralisme balles en caoutchouc et les pays plus répressifs. N’ayez aucune illusion.

    -1
    • « Et puis quoi? Ça ne change rien. » Posture de l’adolescent qui nie l’existence de sa marge de manœuvre pour adopter la glorieuse posture du dissident martyrisé.

      « L’argent est la seule difference » L’adhésion au communisme vous tend les bras.

  • C’est une surprise pour moi d’apprendre que N. Sarkozy était poutiniste . Idem pour F. Fillon qui a des relations de travail (professionnelles) avec des entreprises Russe , de la à être poutiniste il y a des limites . En fait Pascal Avot cherche des excuses pour justifier que certains soient de vrais admirateurs de V.Poutine comme par exemple Zemmour, qui déclarait  »il faudrait un Poutine en France »Non merci ! . Mme Le Pen. Cette dernière d’ailleurs a obtenu un prêt conséquent auprès d’une banque russe grâce à l’aval de V. Poutine… Ce qui l’oblige envers V. Poutine, d’où le fait qu’elle soit la seule politique européenne à avoir reconnu que la Crimée faisait partie de la russie . Elle a même été adoubée par V. Poutine qui figurait sur un de ses tracts à l’occasion des élections de 2017,  » invitée officielle ». Suite à l’invasion de l’Ukraine par la russie son parti s’est opposé aux sanctions contre celle-ci au parlement européen et à l’Assemblée Nationale…Ce qui se ressemble s’assemble n’est-ce pas !

    • Renseignez-vous un peu. Les complicités des leaders LR vis-à-vis de Poutine sont amplement documentées. Voyez également, plus actuelles, les déclarations pro-russes de Ciotti, Retailleau, etc. S’il n’y avait que Zemmour et Le Pen ! Hélas, on en est très loin.

  • Zut alors! Où me situé-je?
    Je suis à fois antiaméricain (comment ne pas l’être) et anti Poutine (comment ne pas l’être?)
    Mais, en société, si j’ « avoue » le premier terme, je suis littéralement accusé du second…
    Dure dure la vie…!

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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Nicolas Quénel est journaliste indépendant. Il travaille principalement sur le développement des organisations terroristes en Asie du Sud-Est, les questions liées au renseignement et les opérations d’influence. Membre du collectif de journalistes Longshot, il collabore régulièrement avec Les Jours, le magazine Marianne, Libération. Son dernier livre, Allô, Paris ? Ici Moscou: Plongée au cœur de la guerre de l'information, est paru aux éditions Denoël en novembre 2023. Grand entretien pour Contrepoints.

 

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