Avec une inflation qui avoisine désormais les 6 % en France, les ménages voient la valeur de leur argent s’éroder à une vitesse accélérée. Il faut remonter au début des années 1980 pour trouver des taux d’inflation comparables.
La mauvaise nouvelle est que cette hausse des prix ne va pas nécessairement s’accompagner d’une hausse des salaires. Les négociations se feront au cas par cas selon les secteurs. Seuls certains salariés bénéficieront de revalorisations salariales.
Préserver son pouvoir d’achat passe aussi par une meilleure gestion de notre argent et de notre patrimoine. À cet égard, les épargnants disposent de marges de manœuvre pour se protéger de l’inflation. Un des premiers réflexes à avoir est de limiter au strict nécessaire l’argent qui dort sur le compte courant. En effet, le taux de rémunération de ce dernier est nul dans la plupart des établissements bancaires.
Les livrets réglementés constituent une solution viable pour placer son épargne de précaution, c’est-à-dire l’épargne servant à financer les dépenses importantes à court et moyen terme, ainsi que les dépenses imprévues (remplacement de la chaudière, réparation de la voiture, etc.). Avec un rendement net porté à 2 % depuis le 1er août 2022, le livret A et le livret de développement durable et solidaire affichent toutefois des taux de rémunération très inférieurs à l’inflation.
Pour espérer battre l’inflation, les épargnants n’ont pas d’autres choix que celui de se tourner vers des placements dynamiques, et donc plus risqués. Cela est possible seulement dans une optique d’investissement à long terme.
Pour ce faire, les épargnants basés en France disposent de deux enveloppes fiscales attractives : l’assurance vie et le plan épargne retraite (PER).
Livrets réglementés versus fonds euro en assurance vie
Qui dit assurance vie, dit fonds euro. Les fonds euros représentent grosso modo deux tiers des encours investis sur les contrats d’assurance vie, le reste étant investi en unités de compte. La popularité des fonds euros s’explique en raison des garanties sur le capital placé.
Il y a encore quelques années, les fonds euros affichaient des performances supérieures à celles des livrets réglementés, et par la même occasion, des taux de rémunération supérieurs à l’inflation. Un retrait sur une assurance vie ne prend qu’une à deux semaines en temps normal, l’épargne reste disponible à tout moment. Pour ces raisons, les épargnants les plus avisés ne remplissaient pas leurs livrets, et privilégiaient les fonds euros en assurance vie pour placer leur épargne de précaution.
Désormais, il faut faire l’inverse ! Actuellement, les épargnants ont plutôt intérêt à privilégier le livret A et le livret de développement durable et solidaire pour placer leur épargne de précaution.
L’assurance vie ne se réduit pas au fonds euro, il y a aussi les unités de compte !
Pour l’investissement à long terme, l’assurance vie reste un dispositif incontournable, notamment car elle permet d’investir sur des fonds actions et des fonds immobiliers dont les performances sont historiquement très bonnes (mais avec risque de perte en capital). Ces fonds offrent également une bonne protection contre l’inflation. Cet avantage est tout particulièrement intéressant dans le contexte inflationniste actuel.
L’assurance vie profite aussi d’un cadre fiscal très intéressant pour faire fructifier ou transmettre son capital. Les gains réalisés au sein de l’assurance vie ne sont pas taxés tant que l’épargnant ne retire par l’argent du contrat (hors intérêts du fonds euro taxés au fil de l’eau par les prélèvements sociaux). Et en cas de retrait sur un contrat de plus de 8 ans, il bénéficie d’un abattement de 4600 euros sur les plus-values imposables.
Résumons.
Pour l’épargne de précaution, les livrets sont désormais plus avantageux que les fonds euros en assurance vie, car plus rémunérateurs avec la récente revalorisation du taux de rémunération à 2 %. L’assurance vie reste incontournable pour placer son argent sur le long terme car elle permet d’investir sur des fonds actions et immobiliers (trackers et SCPI disponibles sur les meilleures assurances vie), deux classes d’actifs à privilégier pour faire fructifier son capital à l’horizon d’une décennie et davantage.
Notez que pour l’investissement exclusivement en actions, le PEA (plan épargne actions) est particulièrement adapté.
En matière de placement à long terme, les épargnants redevables de l’impôt sur le revenu peuvent également envisager de placer leur argent sur un plan d’épargne retraite (PER). Ce dispositif offre plusieurs avantages.
Le plan d’épargne retraite pour se constituer un complément de revenu à la retraite
Lancé fin 2019, le plan d’épargne retraite est un dispositif d’épargne dont le succès a été immédiat. Fin 2021, on comptait près de 2,6 millions de PER individuels ouverts. Le PER individuel est accessible à tous les épargnants, contrairement aux PER entreprise, dont l’ouverture est réalisée à l’initiative de l’entreprise du salarié.
La popularité de PER s’explique aisément. Ce dispositif apporte une solution à deux préoccupations récurrentes des Français : bénéficier d’un niveau de vie décent à la retraite et payer moins d’impôt.
Avant d’en voir les avantages, commençons par évoquer l’inconvénient principal de ce dispositif : l’argent placé sur le PER est bloqué jusqu’à la retraite. C’est seulement à partir du moment où l’épargnant fera valoir ses droits à la retraite qu’il pourra retirer tout ou partie de l’épargne accumulée sur son PER. Cette contrainte pourra aussi être un avantage pour les paniers percés ayant la fâcheuse tendance à puiser dans leur épargne pour financer des dépenses superflues.
Notons toutefois que l’achat de la résidence principale ou certains accidents de la vie (invalidité, fin de droit au chômage, liquidation judiciaire, etc.) permettent un déblocage anticipé du capital placé sur un PER. Ce dispositif joue également un rôle de prévoyance en cas de coup dur.
Du côté des avantages, le PER offre la même polyvalence que l’assurance vie en termes de supports d’investissement accessibles. L’épargnant peut investir sur des fonds euros, des fonds actions, des fonds obligataires, des fonds immobiliers, etc. Les meilleurs PER fonctionnent en architecture ouverte et permettent aux épargnants d’investir à leur guise sur un grand choix de fonds.
Le PER est tout particulièrement intéressant pour les épargnants assujettis à l’impôt sur le revenu. En effet, les versements réalisés sur le PER sont directement déductibles du revenu imposable. Le PER est donc un dispositif fiscal très efficace et simple à mettre en place pour réduire la part de ses revenus imposables aux tranches marginales d’imposition (TMI) les plus élevées (30, 41 et 45 %). En ayant en tête que le capital versé sera refiscalisé à la sortie du PER, donc il faudra sortir en étalant les rachats sur plusieurs années pour ne pas sortir avec une TMI trop élevée.
Que ce soit via une assurance vie, un PEA ou un PER, le plus important est de passer à l’action. Avec des taux d’inflation avoisinant les 10 % en Europe, se protéger de l’inflation est aussi une course contre la montre.
Réponse : à l’étranger.
Des « placements Dynamiques » à 2%.
Sans déconner. 😂
L’assurance vie n’a plus rien d’une solution depuis un moment. Il y a des frais d’entrée et peu importe la performance des fonds les frais de gestion diminuent encore plus celle ci.
Et quand il s’agit de retirer l’argent, peu importe la durée de détention et surtout le niveau de risque pris, les prélèvements sociaux sont là pour nous rappeler que l’Etat déteste le capitalisme.
Si vous payez des frais d’entrée, c’est que c’est vous le pigeon. Il y a belle lurette que de très bons contrats sur Internet sans disponibles, sans frais d’entrée, et avec des frais de gestion réduits. Sauf à ne pas résider en France, n’avoir « que » les prélèvements sociaux est une fiscalité douce. Relativement au reste bien sur.
Le PEA reste la meilleure option pour éviter les frais de gestion et garder cette fiscalité.
Il n’y a encore pas si longtemps que ça un fond euro rapportait du 3,5%/ an, avec des prélèvements sociaux seulement en sortie et très modérés. On en est très loin actuellement.
Il faut vraiment être actif avec les unités de compte pour arriver à s’en sortir et ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Chaque année, les avantages de l’assurance vie ont été complètement détricotés.
Il n’y a pratiquement plus d’avantage financiers, seule reste la possibilité de transmettre le capital à la personne de son choix en cas de décès.
Sur la capacité de l’Etat à raboter en permanence les quelques possibilités d’échapper à son impôt, bien sur. L’AV était mieux avant. Mais (en-dessous de 150k€ de versement) elle reste intéressante, même en 2022, et a au-dessus de 150k€ de versements un intérêt successoral réel. Nous sommes d’accord là-dessus.
L’assurance-vie n’est pas le fonds € en tout cas. Le fonds € évolue à la baisse depuis 20 ans car les taux baissent (ou plutôt baissaient). Le fonds euro reste un produit intéressant, qui n’existe nul part ailleurs dans le monde, et protège aujourd’hui contre les effets négatifs de la remontée des taux. Vous auriez eu des fonds obligataires, c’est -10% et pire que vous auriez fait en 2022 à date.
Permettez-moi enfin d’être en complète opposition sur le fait qu’il faut être actif pour les unités de compte. C’est l’inverse que montre la littérature sur le sujet. La gestion passive avec juste un tracker monde fait mieux en moyenne que des aller-retours permanents. Le sujet semblant vous intéresser, je me permets de signaler l’article de Wikiberal sur la gestion passive, qui dit cela mieux que moi
Placer son argent ne nécessite pas du temps, mais de la discipline 😉