Quel roi sera Charles III ?

Avec le décès de la reine Elizabeth II, l’Angleterre, mais aussi l’ensemble des pays du Commonwealth ont un nouveau roi. La BBC a confirmé que Charles prendra le nom royal de King Charles III.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 1

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Quel roi sera Charles III ?

Publié le 12 septembre 2022
- A +

Par Jess Carniel.

Avec le décès de la reine Elizabeth II, l’Angleterre, mais aussi l’ensemble des pays du Commonwealth ont un nouveau roi. La BBC a confirmé que Charles prendra le nom royal de King Charles III.

Charles a été désigné prince de Galles à l’âge de neuf ans en 1958, son investiture ayant eu lieu dix ans plus tard. Il est l’héritier royal qui a attendu le plus longtemps son accession au trône, alors que le règne de sa mère fut le plus long de tous les monarques britanniques.

Aujourd’hui, la question se pose pour celui que l’on connaissait jusque-là comme le prince Charles : quel roi sera-t-il ?

 

Qui est Charles ?

Avec la popularité de la série Netflix The Crown et du film Spencer de Pablo Larrain, mettant en scène Kristen Stewart, le monde est submergé par les représentations de Charles à l’écran.

Si l’on s’en tient à la réalité, c’est l’épisode de son mariage avec la princesse Diana qui a été le plus marquant et le plus révélateur de son tempérament. Bien qu’il soit marié à Camilla, duchesse de Cornouailles, depuis près de 16 ans, le faste de son union avec Diana et le divorce qui s’en est suivi sont toujours présents dans l’esprit du public.

Outre les affaires de cœur, la carrière du prince Charles en qualité de membre de la famille royale a été entachée par d’autres scandales. La presse britannique s’est longtemps attardée sur ses relations avec Jimmy Savile, le présentateur de télévision accusé de pédophilie. Plus récemment, des allégations ont été portées à l’encontre de sa fondation au sujet de potentiels échanges de titres honorifiques décernés avec contrepartie financière (cash for honours).

Il a également entretenu des relations tumultueuses avec la presse, intentant en 2006 un procès contre le Mail on Sunday qui avait publié des extraits de son journal intime. Charles est aussi l’un des membres de la famille royale visés dans l’affaire du piratage téléphonique de News of the World.

À l’instar d’autres membres de la famille royale, il est le parrain de nombreuses associations caritatives.

Toutefois, la question qui lui tient apparemment le plus à cœur est celle de l’environnement. Il milite depuis longtemps pour un environnement durable et possède même sa propre marque de produits biologiques et a développé son projet de village durable.

En tant que monarque, Charles a le statut de chef d’État non partisan et impartial. Cependant, il a par le passé souvent tenté d’influencer les politiques en soutenant différentes actions de lobbying auprès de divers ministres du gouvernement, le rendant plus interventionniste que ses prédécesseurs.

 

Charles fera-t-il un « bon roi » ?

Depuis 2019, le cabinet d’études de marché britannique YouGov tient à jour un suivi des sondages posant cette même question.

Les résultats dépeignent l’image même de l’ambivalence, avec 34 % des personnes interrogées approuvant Charles en tant que roi, 33 % d’avis contraires et 33 % autres indécis.

Bien qu’il soit le deuxième membre de la famille royale le plus populaire, il est important de noter que le prince William n’est pas nécessairement considéré comme un « roi potentiel ». En fait, seuls 37 % des Britanniques ont exprimé une préférence pour que le prince William dirige la monarchie plutôt que Charles.

Un sondage similaire réalisé du vivant de la reine quant à l’exercice de son règne, a révélé que 59 % des personnes interrogées pensaient qu’elle faisait « du bon travail », contre seulement 4 % qui pensaient le contraire.

Mais qu’entendons-nous par un « bon roi » ou une « bonne reine » dans une monarchie constitutionnelle où le pouvoir politique appartient en grande partie au Parlement ?

Certes, nous ne devrions pas nier totalement la fonction politique du monarque – après tout, il peut toujours mettre fin aux fonctions du gouvernement. Mais aujourd’hui, l’idée d’un bon roi ou d’une bonne reine est davantage liée à leur pouvoir symbolique – qui vient non seulement de leur rôle cérémoniel, mais aussi de ce qu’ils représentent pour le citoyen ordinaire du Commonwealth.

Le long règne de la reine Élisabeth II a fait d’elle une icône de familiarité et de constance, en particulier dans les contextes tumultueux des XXe et XXIe siècles.

En tant qu’héritier de longue date, Charles est lui parvenu à représenter la stabilité, sans globalement réussir à capter l’amour de ses sujets. Ainsi, même s’il parvient à remplir certains critères objectifs pour devenir un « bon roi », il pourrait ne pas susciter la même ferveur que sa mère.

 

Qu’est-ce que cela signifie pour le Commonwealth ?

Si on prend l’exemple de l’Australie, cette dernière a sans doute une valeur sentimentale pour Charles. Il a passé un semestre de sa scolarité au campus Timbertop du lycée de Geelong, dans l’État de Victoria, et a même souhaité à un moment donné en devenir le directeur général.

Cependant, cette idée s’est révélée impopulaire auprès des Australiens et de la reine, bien que pour des raisons différentes.

Aujourd’hui, les attitudes modernes envers la monarchie et la question d’une république en Australie restent ambivalentes.

Un sondage en ligne Ipsos de 2021 a révélé que les tendances républicaines en Australie avaient diminué depuis leur pic de 1999, année de l’échec du référendum sur la république.

Seules 34 % des personnes interrogées étaient d’accord pour que l’Australie devienne une république, tandis que 40 % étaient contre cette proposition. Les 26 % restants étaient incertains. Cette incertitude était la plus forte parmi les répondants âgés de 18 à 24 ans.

L’avenir de la monarchie est indubitablement une question liée à l’héritage historique et contemporain du colonialisme. Combinée à l’ambivalence personnelle que certains peuvent ressentir à l’égard de Charles, sa succession pourrait relancer les débats républicains.The Conversation

Jess Carniel, Senior Lecturer in Humanities, University of Southern Queensland

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • J’ai bien du mal à comprendre qu’on s’intéresse autant à la monarchie britannique.
    Depuis quelques jours, le spectacle médiatique est surréaliste.
    Ceux qui glosaient sur la crise sanitaire puis la guerre en Ukraine sont émus aux larmes par le décès de cette reine si bonne et si merveilleuse. Si seulement nous pouvions rétablir la monarchie en France, ça en ferait des sujets faciles…
    Pendant ce temps-là, l’inflation continue son petit bonhomme de chemin et la dette se creuse.
    Nous ne savons toujours pas si la nature sera assez clémente pour ne pas nous infliger un hiver rigoureux car il ne faudra pas compter sur le génie de nos gouvernants pour nous fournir en électricité. Pour ce qui est du gaz, nous savons déjà que nous le céderons aux Allemands.
    Dans ce contexte, cette royale dégoulinade est insupportable !

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Voilà maintenant quatre ans que le Royaume-Uni a officiellement quitté l'Union européenne. Depuis le Brexit, la Grande-Bretagne a connu trois Premiers ministres, et d'innombrables crises gouvernementales. Néanmoins, malgré le chaos de Westminster, nous pouvons déjà constater à quel point les régulateurs du Royaume-Uni et de l'Union européenne perçoivent différemment l'industrie technologique. Le Royaume-Uni est un pays mitigé, avec quelques signes encourageants qui émergent pour les amateurs de liberté et d'innovation. L'Union européenne, qua... Poursuivre la lecture

Aujourd'hui 20 novembre, le septennat fête ses 150 ans. Bien qu'il ait été remplacé depuis plus de vingt ans par le quinquennat, il suscite toujours des nostalgies. Or, l'idée singulière de confier le pouvoir à quelqu'un pendant sept ans, ce qui est long dans une démocratie, est le résultat d'une loi conçue comme provisoire. Un provisoire qui devait durer 127 ans !

L'adoption du quinquennat en 2000 a pourtant laissé des inconsolables du septennat si on en juge par des propositions récurrentes de le rétablir sous la forme d'un mandat pr... Poursuivre la lecture

Dès qu’il s’agit du Brexit, cet affront fait à l’Union européenne, la pensée désidérative ou wishful thinking décide dans la plupart des rédactions de l’angle des articles et de la titraille.

Tout se passe comme si la ligne éditoriale dépendait de croyances basées sur ce qui est agréable à imaginer pour un globaliste opposé par principe aux nations libres, plutôt que sur des faits réels, vérifiables ou rationnels. À la moindre occasion, les politiques et les médias mainstream voient poindre la fin du Brexit. Mais la Grande-Bretagne ne ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles