Donjons et Dragons face aux wokes

La politique identitaire est en train de gangrener le jeu de rôle Donjons et Dragons.

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Donjons et Dragons face aux wokes

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 26 août 2022
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Avant de se lancer dans une quête, le joueur expérimenté de Donjons et Dragons sait qu’il doit être conscient de ses privilèges. Après tout, n’est-il pas amusant d’injecter une politique identitaire radicale dans son jeu de fantasy ?

Cela semble être l’idée derrière Journeys Through the Radiant Citadel, un ensemble de nouvelles aventures Donjons et Dragons qui se déroulent dans le même univers. Le jeu est aussi hyper concentré sur la race.

Donjons et Dragons est un jeu d’aventure fantastique où les joueurs s’unissent pour combattre des monstres, sauver des royaumes et se lancer dans des quêtes toutes inventées par un conteur appelé le maître du donjon. Le maître du jeu (maître du donjon) tisse une histoire avec l’aide de ses joueurs, et occasionnellement, des histoires officielles de Donjons et Dragons appelées modules.

USA Today, un magazine américain, a publié un article flatteur sur les nouvelles aventures « façonnées par les expériences vécues du groupe d’écrivains le plus diversifié jamais réuni par [la société qui fabrique Donjons et Dragons] Wizards of the Coast. »

Sont-elles de bonnes histoires et aventures ? Qui sait et qui s’en soucie ! Les minorités raciales les ont écrit et c’est la seule chose importante.

Ajit A. George, co-responsable du projet de Radiant Citadel et scénariste, a déclaré :

« Le livre est une célébration des personnes de couleur. »

La scénariste Erin Roberts a ajouté :

« C’est un monde si vaste, tellement diversifié et vous en faites partie. Vous faites partie du rêve. Vous faites partie du fantasme. »

 

Diversité et Dragons peut-être ?

Ce qui rend Radiant Citadel si étrange, c’est qu’il est à la fois contre des anciennes règles de la gauche radicale et de l’esprit de Donjons et Dragons.

La gauche radicale chante sans cesse l’appropriation culturelle et pousse à une forme de néo-ségrégation. Elle dit toujours aux blancs de rester dans leur voie et d’éviter tout ce qui pourrait être perçu comme l’adoption d’éléments de la culture minoritaire.

Il est ridicule de verrouiller certaines cultures et de ne les rendre accessibles qu’en fonction de la couleur de votre peau, mais Radiant Citadel n’est rien d’autre que des histoires de minorités relatives à des cultures minoritaires.

La gauche radicale ne peut pas jouer sur les deux tableaux. Soit c’est OK pour les blancs d’adapter et d’utiliser ces histoires dans le cadre de leurs jeux ou non. Radiant Citadel est en vente pour le grand public, donc il semble que Wizards of the Coast préfère la première.

Franchement, toute la discussion autour de la race et de l’appropriation culturelle dans Donjons et Dragons sonne un peu creux car à la base, le jeu est essentiellement une histoire inventée.

Est-ce vraiment grave si le manuel officiel de Donjons et Dragons ne comportait pas de personnages explicitement noirs ? On peut simplement créer un personnage noir et l’insérer dans l’histoire. Il n’y a pas de police de Donjons et Dragons pour défoncer la porte et arrêter le jeu.

C’est pourquoi cet éloge flatteur pour Radiant Citadel est si étrange. Les joueurs de Donjons et Dragons n’avaient pas besoin d’un nouveau guide pour avoir des personnages minoritaires dans leurs histoires. Ils pouvaient simplement les créer.

Le problème avec Radiant Citadel n’est pas qu’il change fondamentalement Donjons et Dragons, c’est qu’il remet en question la nature essentielle du jeu.

De plus en plus de joueurs seront exposés à Donjons et Dragons via des médias comme Stranger Things ou le prochain film Donjons et Dragons : L’Honneur des voleurs, et ils commenceront à se demander en quoi consiste le jeu.

Auparavant, Donjons et Dragons était neutre, prêt pour n’importe quelle idée. Vous voulez combattre le dragon, sauver la princesse et gouverner le royaume ? Pas de problème.

Mais maintenant, les militants de la gauche radicale veulent intégrer dans le jeu les mêmes absurdités wokes et racistes qui infectent tout le reste de notre quotidien, et cela gâchera l’esprit même de ce qui rend le jeu si unique.

Cette princesse doit être noire ou alors tu es raciste. Ou peut-être qu’elle ne devrait pas être noire car cela approprie la culture. Bah, il n’a pas sa place dans le monde de Donjons et Dragons.

Si Wizards of the Coast a annoncé Radiant Citadel comme une série d’aventures nouvelles et uniques que les joueurs de Donjons et Dragons pourraient tous apprécier ensemble, c’est une chose. Mais la gauche a plutôt décidé d’utiliser les histoires pour fétichiser les minorités uniquement pour leur mélanine.

Ironiquement, les auteurs noirs ont créé des aventures mémorables et amusantes de Donjons et Dragons dans le passé sans recourir à leur carnation comme argument de vente.

Mike Pondsmith était un concepteur de jeux dans les années 1980 et 1990 qui a contribué à une multitude de contenus pour Donjons et Dragons. Il est accessoirement noir.

Et dans un renforcement hilarant de combien la gauche déteste quand les gens mélangent les cultures, Pondsmith a aidé à créer la populaire série d’histoires Guide de l’Orient en 1985.

Guide de l’Orient essayait de donner aux joueurs un nouveau cadre basé sur l’Asie pour jouer, mais a été critiqué par la gauche radicale en 2020 et comporte désormais un avertissement que le contenu pourrait être raciste.

Alors maintenant, explorer d’autres cultures est toujours raciste.  D’accord.

Le monde est trop plein de politiques identitaires pour ajouter une autre victime à la pile. Radiant Citadel semble être plein des mêmes bêtises racistes que la gauche colporte partout.

Le monstre le plus effrayant de Donjons et Dragons devrait être un dragon, pas la gauche radicale.

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  • De base, Donjons & Dragons est clairement de l’appropriation de culture, pour tout le monde… à priori, les elfs, les orcs, les trolls, les nains (type tolkien) n’existent pas ou sont très minoritaires (et communautaires) chez nous car on en voit pas du tout… 🙂

  • Si je me souvient bien, dans AD&D (je n’ai pas trop pratiqué Donjons et Dragons mais plutôt la version « avancée », même si c’était il y a bien, bien longtemps !) les races sont nombreuses et, en dehors de l’intérêt en termes de « gameplay », on s’en contrefiche un peu.
    Sauf si la même équipe comprend un nain et un elfe, ou un elfe sylvain et un elfe noir – mais dans ce cas, l’antagonisme de race, s’il est bien joué, peut ajouter un ingrédient intéressant à l’histoire. Au passage, le elfes noirs sont globalement maléfiques, est-ce qu’il faut en chercher la raison dans un « racisme » latent des auteurs originels, ou plus simplement se dire que c’est la traditionnelle opposition lumière / bien contre ténèbres / mal ? Cette dernière explication est sans doute trop simple…

  • Attendez vous bientôt à ce que les dragons qui y sont combattus soit de couleur et genrés !!!

  • A la base le « médiéval fantastique » qui domine dans AD&D est nord européen et c’est tout.
    Mettre des noirs et des « POC » ou autre dans le truc c’est de l’appropriation culturelle…

    Ah, on me dit que non, ça ne marche que dans l’autre sens ce truc, quand c’est un « bidule » des gens de couleur, les blancs n’ont pas le droit d’y toucher, mais quand c’est un « bidule » des blancs, c’est progressiste que les gens de couleur s’en emparent.
    Logique, logique… (cela dit, dans un jeu de rôle de ce type, la logique on s’en carre un poil; et que la règle soit modifiée ou non, les joueurs feront toujours ce qu’ils voudront comme il voudront).

    • ce n’est pas forcément de l' »appropriation culturelle », beaucoup de mondes sont inspirés de l’œuvre de Tolkien, qui y inclut des peuplades d’humains non blancs. Bon, pas forcément de manière très sympa, voir ce qui est dit sur les Easterlings, les « suderons » ou les Haradrims dans ses histoires…
      Autre monument du jeu de rôle : je viens de regarder rapidement mes vieux livres de RuneQuest. On y parle de différentes cultures, du différents niveaux d’évolution culturelle, mais concernant la couleur de peau, il n’y a rien. Dans mes souvenirs des AD&D, Warhammer et autres, il me semble que l’inspiration était effectivement largement liée au Moyen Âge tel qu’imaginé par / pour l’Occident. On pouvait y trouver, outre les civilisations classiques « chateau fort / chevalies / barbares du Nord », des « peuples du désert » inspirés des touaregs, des « peuples des steppes » avec une forte ressemblance avec les mongols, des « empires orientaux » qui… devinez !
      Petit ajout : dans la mesure où ces mondes proposent souvent des *races* différentes (elfes, nains, hobbits / halflings, orcs…), qui sont plus ou moins forcées d’interagir, j’ai tendance à penser qu’ils sont plus ou moins immunisés contre les bêtises d’inclusion forcée et autres.

      • Les différentes races sont clairement racistes entre elles : les nains ne supportent pas les elfes et si un nain s’aventure dans une forêt d’elfes, il y a de fortes chances qu’il n’en ressorte pas…

  • Les commentaires sont fermés.

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