Services financiers dans le Metaverse : la chasse est ouverte

Le Metaverse, qui offre des perspectives importantes, peut bouleverser les modèles plus profondément.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 1

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Services financiers dans le Metaverse : la chasse est ouverte

Publié le 20 juillet 2022
- A +

Dans ce qu’on a appelé le Web 2.0, c’est-à-dire internet, les services financiers et les banques ont utilisé ces technologies essentiellement pour la formation des employés, pour créer des espaces d’interactions avec les clients ou pour les employés, des offres de « banque en ligne », ainsi que des services virtuels de conseil en investissements. Ces offres et services sont aujourd’hui plutôt matures et proposés par toutes les entreprises. Mais, en fait, cela n’a pas fondamentalement changé leur business model, qui est resté identique à celui du monde physique. C’est comme dans une agence, mais en ligne. C’est comme dans une classe de formation, mais en ligne, devant son ordinateur.

Mais tout va être différent avec le Metaverse, qui offre des perspectives plus importantes, et peut bouleverser les modèles plus profondément.

On peut déjà observer les initiatives des pionniers, rapportées notamment dans ce récent rapport (juin 2022) de Mc Kinsey qui analyse les impacts actuels et potentiels du Metaverse par secteur d’activité.

En 2022, les initiatives se sont multipliées, et peuvent inspirer les autres. Cela concerne les communautés et les paiements dans le metaverse.

En mars 2022, la banque HSBC a annoncé un partenariat avec The Sandbox, pour y acheter un terrain virtuel destiné à créer une communauté avec les fans de e-sports.

Le Directeur Marketing de HSBC Asia-Pacific a déclaré à cette occasion :

« Le métavers est la façon dont les gens vont vivre le Web3, la prochaine génération d’Internet, en utilisant des technologies immersives comme la réalité augmentée, la réalité virtuelle et la réalité étendue. Chez HSBC, nous voyons un grand potentiel pour créer de nouvelles expériences par le biais de plateformes émergentes, ouvrant un monde d’opportunités pour nos clients actuels et futurs et pour les communautés que nous servons. Grâce à notre partenariat avec The Sandbox, nous faisons une incursion dans le métavers, ce qui nous permet de créer des expériences de marque innovantes pour nos clients actuels et futurs. Nous sommes ravis de travailler avec nos partenaires sportifs, les ambassadeurs de nos marques et The Sandbox pour cocréer des expériences qui sont éducatives, inclusives et accessibles ».

La FinTech Sokin, à Londres, a annoncé en février 2022 qu’elle va lancer sa propre communauté métaverse, conçue pour traiter des transactions de commerce électronique complètes. Le monde métavers de Sokin hébergera une communauté en 3D de marques et de détaillants – du sport à la mode et au-delà – et permettra aux consommateurs de se rencontrer, de communiquer, de faire des transactions, d’investir et d’acheter dans un écosystème et une économie virtuelle globaux. Les consommateurs effectueront leurs achats par le biais de l’application mobile peer-to-peer accessible de Sokin au sein du métavers.

Le monde métaversé de Sokin accueillera ainsi différentes marques et entreprises auxquelles les visiteurs pourront accéder (chaque pièce est dédiée à une marque, où le visiteur peut accéder pour ses achats), par exemple un club de football, une marque de divertissement ou de mode.

La néobanque Zelf, qui se veut la banque du Metaverse, a lancé un service de banque pour le metaverse, le MetaPass, accessible via la messagerie Discord, pour les gamers (on notera le super design du site !), permettant notamment d’acheter et échanger des NFT aussi simplement que d’acheter du pain dans une boulangerie (mais les gamers vont-ils encore dans les boulangeries ?).

La banque TerraZero s’est, elle, spécialisée dans les prêts hypothécaires dans le Metaverse, pour justement y acheter des terrains ou y monter des projets d’investissements.

Pour les services financiers, on prévoit une extension des catégories de clients, qui ne se limiteront plus aux seuls gamers ou à des interactions de communautés spécialisées comme les fans de sport. Les services proposés vont également s’étendre.

La rapport de Mc Kinsey cite notamment :

  • Le marketing : les institutions financières sont prêtes à créer des branches digital dans le Metaverse, pour y implanter leur marque et asseoir leur crédibilité, permettant au client d’avoir des interactions avec sa banque de manière hybride, tant dans le monde physique ou digital que dans le monde du metaverse ;
  • Les infrastructures : ceci correspond aux services d’identité numérique, de paiements digitaux, détention des NFT, des cryptomonnaies ou autres actifs digitaux ;
  • Les nouveaux produits et services associés au Metaverse : par exemple les cyber assurances.

 

Mais plus les usages et les clients vont se développer, plus de nouveaux services vont apparaître, qui correspondent à autant d’opportunités pour les services financiers :

  • Des services pour les propriétaires de wallets dans le metaverse, tels que le multicash management,
  • Des prêts hypothécaires et montages de financement de projets pour le metaverse,
  • Des services de crédit consommation,
  • Des programmes de fidélisation, de paiement différé,
  • La financiarisation de tout, à mesure que de plus en plus d’actifs numériques sont créés et ont une utilité dans un contexte de metaverse, par exemple en étant utilisés comme garantie pour des prêts.

 

Bien sûr, la montée en puissance de ces services va dépendre de la montée en puissance des usages et de l’adoption du metaverse par les consommateurs de toutes sortes. Et les banques et services financiers peuvent décider de ne pas trop s’y intéresser pour le moment. Mais le moment venu, il leur faudra aussi s’être équipés des talents et compétences nécessaires pour s’y développer et y prendre une place intéressante. Cela vaut la peine d’anticiper un peu dans les départements des Ressources humaines.

Car là encore, ce qui bloquera, ce ne sera pas la technologie, mais la capacité humaine à s’y adapter.

De quoi susciter la naissance de nouvelles start-up et licornes sur le marché des services financiers.

La chasse est ouverte dans le metaverse.

Sur le web

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Pour moi, une question reste ouverte : quel est l’intérêt du metaverse…? Je veux dire, pour les vrais gens.
    Les plus anciens se souviennent peut-être de l’engouement des entreprises pour « Second Life » il y a quelques années, mais ça n’avait pas dépassé ce cadre très restreint : quelques entreprises ont pensé que c’était l’endroit où il fallait être… et ça s’est arrêté silencieusement.
    Est-ce que le « metaverse » est considéré comme crédible parce-que Mark Zuckerberg pense que ça va émerger…?

  • Le métavers, petit trou noir enveloppé d’une membrane semi-perméable où l’on peut expédier tous les illuminés qui nous parasitent sans risquer de les revoir.
    Quelle aubaine! Qu’on y envoie illico tous les métagogos jouer entre eux avec leurs métatrésors et bon débarras!

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Un article du Risk-Monger.

 

Un récent projet de texte de loi qui fait son chemin vers le Parlement européen et le Conseil, sous le nom de directive sur l'écoblanchiment (officiellement la directive sur les allégations écologiques), prévoit d'introduire des mesures plus strictes pour mettre fin à l'écoblanchiment : lorsqu’une organisation affirme que ses produits sont écologiquement durables, alors qu’en fait ils ne le sont pas.

Le greenwashing n'est-il qu'une « maladie industrielle » ? Seulement les entreprises ? Se... Poursuivre la lecture

Bien que l'arrivée de l’été coïncide avec le pic de consommation de bière, il y aura certainement moins de Bud Light consommées aux États-Unis. Bud Light est l’une des nombreuses marques d’AB InBev, le plus grand brasseur mondial (Budweiser, Stella, Corona), réalisant un chiffre d’affaires proche de 60 milliards de dollars et comptant plus de 160 000 employés.

 

Le plus grand brasseur mondial sous pression

Début avril, le groupe a offert à Dylan Mulvaney (une femme transgenre ayant commenté abondamment sa transition de genr... Poursuivre la lecture

Article disponible en podcast ici.

Drôle d’époque, notre vie privée attire les convoitises. Pourtant, elle est justement privée, mais depuis l’arrivée d’internet et de l’informatique, nos moindres faits et gestes peuvent être traqués dans nos vies en ligne.

Gallimard ne sait rien de nos lectures. Amazon connaît tous nos achats et nous observe lorsque nous sommes sur sa liseuse Kindle. Universal ne connaît pas nos goûts musicaux. Spotify sait chaque seconde d’écoute. Le barman n’a que faire de nos conversations entre amis. Facebo... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles