Alors qu’après bientôt 3 ans de pandémie, la barre des 150 000 morts de la Covid-19 a été franchie ce vendredi, le nouveau locataire de l’avenue Duquesne fait jaser.
Après sa défaite aux élections législatives face au RN, Brigitte Bourguignon aura eu le passage au ministère de la Santé le plus court depuis le légendaire Léon Schwartzenberg, resté 9 petits jours dans le deuxième gouvernement Rocard. Sa défaite, comme celle d’autres, a imposé au chef de l’État de revoir son casting sur un des grands marqueurs de son premier quinquennat. L’ancienne présidente de la commission des Affaires sociales a donc été remplacée par François Braun.
Un profil qui tranche avec ses prédécesseurs mais qui montre une nouvelle fois la véritable nature du macronisme : la fin du politique au profit du bureaucratique.
Continuer sur la lancée
Alors chef des urgences du CHU de Metz-Nancy, François Braun a vu sur le terrain l’impréparation du système hospitalier français aux risques sanitaires. Une situation qui a du peser dans le choix de l’exécutif de le nommer en remplacement de Brigitte Bourguignon, fonctionnaire territoriale au conseil départemental du Pas-de-Calais.
Outre cette différence de profil, François Braun a souhaité marquer son entrée en fonction par une différence de ton.
Quelques déclarations du ministre ne sont guère pour déplaire : alertant dès 2016 sur la nécessité pour les services de santé d’être formé à la médecine de guerre, ce fils de médecin-chef et petit-fils de médecins militaires refuse l’inflation législative et appelle à la responsabilisation individuelle. En 2021, il critiquait vertement la politique vaccinale du gouvernement pour sa lenteur et son impréparation. Ces critiques ne l’ont pas empêché d’être chargé d’une mission flash relative à la situation des urgences dans l’Hexagone au mois de juin de cette année.
Toutefois, François Braun s’est montré rapidement très favorable au pass dont la suppression devrait intervenir dans quelques jours après plusieurs mois de suspension. Le nouveau ministre a ainsi profité d’une de ses premières prises de parole publique pour rappeler l’importance du port du masque « dans les lieux bondés, dans les transports en commun, dans les transports pour les vacances ».
Contrairement aux demandes de l’opposition, anticonformiste comme républicaine, François Braun refuse de réintégrer les soignants non-vaccinés et se justifie notamment par la marginalité des cas de suspension, de l’ordre de 0,53 % selon les ARS. La réconciliation nationale n’est donc pas à l’ordre du jour.
Nous avons donc affaire à un profil à première vue difficile à critiquer mais dont les premiers pas dans ses fonctions ministérielles ont ainsi montré les limites. François Braun n’est pas là pour détricoter ce qui a été décidé par ses prédécesseurs, et cela se ressent tristement.
L’avenue Duquesne, entre bureaucrates et socialistes
Reprenons depuis le début.
Nous sommes en 2017. Emmanuel Macron choisit pour premier médecin de France l’hématologue Agnès Buzyn. Celle-ci est une habituée des sphères administratives dans des centres et instituts de recherche médicale au point de faire l’objet de plusieurs accusations de conflits d’intérêt durant son mandat ministériel. Les 14 500 plaintes contre elle actuellement devant la Cour de justice de la République n’ont pas retiré à Agnès Buzyn le bénéfice de la Légion d’honneur décernée le 31 décembre dernier, un an après avoir été hérité d’un poste auprès d’un des directeurs généraux de l’OMS.
Durant ses 2 ans et 9 mois de présence à la tête du ministère, son action sur l’édifice hospitalier français s’est manifestée par sa lutte contre les déserts médicaux à grands coups de rapports commandés à des organismes publics avec votre argent et au mépris de la liberté d’installation des professionnels du secteur. Résultat : entre 2017 en 2022, le nombre de départements en déserts médicaux est passé de 48 à 57, soit une hausse de 18,75 %.
Quittant le gouvernement pour se présenter à la mairie de Paris et pressentant la crise à venir, Agnès Buzyn est remplacée par le rapporteur général de la commission des Affaires sociales et député socialiste puis macroniste de l’Isère Olivier Véran. Ce dernier était alors connu pour avoir été proche et suppléant de l’ancienne ministre socialiste de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso lors de son passage à l’Assemblée nationale. Une ministre également habituée aux conflits d’intérêts et au cursus à la véracité douteuse. Cela n’a pas empêché ce neurologue grenoblois de devenir le référent santé d’Emmanuel Macron dès 2016.
Son absentéisme remarqué au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes ne l’empêchera pas non plus d’être nommé ministre de la Santé en pleine déroute de notre système hospitalier face à la pandémie de Covid-19. Une nomination dont nous connaissons la suite, au point que le procureur général près la Cour de cassation ouvrira en juillet 2020 une information judiciaire à son encontre, à celle de sa prédécesseure et de son chef de gouvernement de l’époque.
Aujourd’hui porte-parole du gouvernement après un bref passage aux relations avec le Parlement et de la Vie démocratique, Olivier Véran a déménagé de l’avenue Duquesne au profit de Brigitte Bourguignon, présidente de la commission d’enquête parlementaire sur la crise sanitaire et ministre déléguée à l’Autonomie du précédent gouvernement. Un sujet que l’exécutif a jugé un temps, à raison, fondamental mais qui a rapidement été enterré.
Patrick Pelloux écarté
Brigitte Bourguignon n’a pas eu le temps de dire le moindre mot en sa nouvelle qualité, frappée, comme ses collègues, par la période de réserve imposée dans le cadre des élections législatives. Les mercatos gouvernementaux aimant les prises de guerre médiatiques, certains imaginaient la nomination de Patrick Pelloux. Le médecin-urgentiste le plus connu de l’Hexagone, révélé lors d’une autre crise sanitaire – celle de la canicule de 2003 – et proche de la gauche pour avoir soutenu successivement François Hollande et puis le communiste Ian Brossat aurait eu l’oreille du président-candidat au point d’écrire le volet santé de son programme. C’est pourtant son collègue formateur à la médecine de guerre et président de SAMU France qui a été nommé au poste tant médiatisé depuis deux ans.
Une dépolitisation de la santé
François Braun n’est pas un homme politique, ni socialiste et encore moins un administratif contrairement à ses trois prédécesseurs. Voici donc trois raisons d’espérer. Un espoir bien vite parti en fumée.
Après les socialistes, la santé est désormais confiée aux techniciens. L’objectif affiché est ici de sortir la question sanitaire du débat politique en cédant aux cadres de santé. Or, la victoire de la technocratie n’est rien d’autre que l’absence de direction claire, démocratiquement choisie et ce indépendamment voire contre la sphère étatique.
Le débat sur la gestion de la crise sanitaire a coûté au président de la République. Supprimons donc ce débat !
Mieux encore : continuons la politique actuelle en masquant qu’elle en est une. Transformons la politique en gestion. Tel est sans doute le cœur de la pensée du président de la République, prompt à se réfugier dans la bureaucratie pour masquer qu’il est l’incarnation d’une prise de pouvoir de cette dernière sur la démocratie française.
Le choix des individus n’est pas l’essentiel. Le covidisme est devenu une religion d’Etat – et à ce titre, comme toute religion, un outil de contrôle de la population. Le régime ne peut pas se permettre la remise en cause des dogmes qu’il a imposés. Braun se contente de perpétuer les signes extérieurs du culte covidiste (masques), entretient le discours de peur qui ne correspond plus à rien. À défaut de pouvoir prolonger l’usage du pass, faute de majorité parlementaire, il cherche à en préserver le principe et l’architecture technique en attendant qu’il soit recyclé sur d’autres problématiques (environnement, gestion des pénuries…). Le système de santé a beau s’effondrer, il ne réintègrera jamais les soignants suspendus qui ont commis le crime d’afficher leur incroyance en le dogme covidien.
La fonction de Braun: préserver l’héritage covidiste pour qu’il puisse s’incruster dans les rouages de la société et être réutilisé sur tous les sujets.
BRAUN… Une marque de rasoir ! Pour une fois que ce gouvernement sait faire preuve d’humour .
Bah, on n’a même pas le loisir de lui donner le bénéfice du doute, déjà les masques, toutes les études ont démontré qu’ils ne servaient à rien voir pire, néfastes puis supprimer les urgences le soir, brillante idée…. Surment d’accord aussi pour piquer les bébés… C’est un chef, surment très très petit.
C’est vrai qu’on pourrait laisser les patients choisir des hôpitaux où les soignants ne portent pas de masque, ça déchargerait les autres.
Le pass repasse…
Pauvres gosses incapables de supprimer les roulettes du vélo !
On se croirait au cafe du commerce……😁😁😁
Je vous fais confiance. Je ne fréquente pas.
Qui en France est capable de reformer un quelconque ministère rempli de fonctionnaires parasites qui s’accrochent à leurs postes inutiles ?
Personne ! Un ministre ne sert ainsi qu’à rajouter des couches de procédures et de fonctionnaires coûteuses sur des couches déjà existantes. F. Braun ne fera pas exception à la règle.
Cet article est applicable à tous les ministères il suffit de changer dans son titre le nom du ministre et de son ministère. Et cela est valable depuis plus de 30 ans.