Profs absents non remplacés : l’organisation et le mammouth, ça fait deux…

La mauvaise organisation de l’Éducation nationale contribue fortement au phénomène des profs absents.

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Profs absents non remplacés : l’organisation et le mammouth, ça fait deux…

Publié le 6 juin 2022
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Par Nathalie Mp Meyer.

Quel parent n’a jamais eu à subir le « syndrome » du professeur absent non remplacé ? Au fil des rentrées scolaires, notre presse régionale égrène la complainte de familles désespérées par les heures d’enseignement que leurs enfants n’auront pas (par exemple en 2019, ou en 2021). Suivent des pétitions en ligne puis des articles dans les grands médias nationaux lorsque la situation devient franchement intenable.

 

Le rapport de la Cour des comptes épingle les profs absents de courtes durées

Comme le souligne la Cour des comptes dans un énième rapport sur le sujet publié hier 2 décembre 2021 sous le titre « La gestion des absences des enseignants » :

Alors que les familles se contentaient, jusqu’à présent, de manifester leur désapprobation lors des rentrées scolaires ou par l’intermédiaire des fédérations de parents d’élèves, elles n’hésitent plus à engager la responsabilité de l’État devant les tribunaux pour défaut de continuité du service public de l’Éducation.

Force est de constater cependant que malgré les avertissements répétés du vénérable établissement dédié au contrôle de l’utilisation des deniers publics, la situation n’évolue guère. Ou plutôt, elle se dégrade : en 2018-2019, les heures perdues pour absences d’enseignants dans les collèges et lycées ont représenté près de 10 % des heures d’enseignement dues, soit une augmentation de 24 % par rapport à l’année scolaire précédente.

Si 80 % des professeurs absents sont remplacés dès le premier jour dans les écoles primaires et maternelles où il existe une garantie de l’accueil des élèves et où il est également possible de répartir les élèves dans d’autres classes, la situation du secondaire est nettement plus préoccupante. 96 % des absences de plus de 15 jours y sont remplacées, mais tout se met à déraper avec les absences de courte durée. Ces dernières représentent 2,5 millions d’heures dont seulement 500 000 (20 %) sont effectivement remplacées.

Coût pour le contribuable, tout compris : 4 milliards d’euros par an selon la Cour des comptes, soit 2,5 milliards correspondant à la masse salariale des heures remplacées et 1,5 milliard correspondant à la rémunération des enseignants absents non remplacés qui n’ont donc pas assuré le service pour lequel ils ont été payés.

Tout d’abord, l’emploi du temps calculé sur une période hebdomadaire ainsi que le calendrier des vacances scolaires compliquent considérablement la comparaison des temps de travail des enseignants avec d’autres salariés du public ou du privé.

Ensuite, la mesure de ce temps de travail et le suivi des absences, surtout pour ce qui concerne les absences de courte durée dans le secondaire, sont mal appréhendés par le ministère de l’Éducation nationale. Notamment, il ne contrôle pratiquement pas les arrêts maladie.

Les données partielles dont le ministère dispose permettent de dire que les enseignants ne sont pas plus absents que les autres agents de la fonction publique d’État et seraient même plutôt moins absents que les agents des fonctions publiques territoriale et hospitalière. Ils seraient également moins absents que les salariés du privé sur une journée donnée pour cause de maladie ordinaire.

Mais la Cour précise néanmoins que :

Pour autant, ces analyses ne prennent pas totalement en compte la spécificité du service des enseignants, caractérisé notamment par un nombre différent de semaines travaillées. […] Les données recensées aujourd’hui sont incomplètes, notamment pour les absences de courte durée.

Bref, rien de bien étayé dans ces comparaisons plutôt flatteuses.

Il serait cependant erroné de conclure à un absentéisme délirant des salles de classe du seul fait des motivations (ou plutôt démotivations) personnelles des enseignants telles que maladie ou obligations familiales diverses.

Faute de disposer d’un outil fiable pour suivre, et encore moins piloter, les absences, l’Éducation nationale s’en remet donc à une enquête interne pour évaluer les heures d’enseignement perdues.

On apprend ainsi que sur les 10 % d’heures perdues dans le second degré en 2018-2019 comme indiqué ci-dessus, un tiers relève d’absences pour des raisons individuelles et les deux autres tiers résultent du fonctionnement même de l’Éducation nationale, de ses rigidités comme de son pilotage à vue. En matière de coût, cet aspect « institutionnel » des absences des enseignants correspondrait à un tiers des 4 milliards évoqués plus haut.

Un enseignant absent devant ses élèves peut néanmoins être au travail parce qu’il sera engagé dans d’autres activités pédagogiques réclamées par l’institution. Citons en particulier la formation continue, la fermeture des établissements pour cause d’examen, la participation à des jurys d’examens ou de concours, les sorties et voyages scolaires ainsi que divers systèmes de « décharge » pour compenser la lourdeur de certains enseignements (zone d’éducation prioritaire, préparation aux grandes écoles).

Sachant que les obligations réglementaires de service des enseignants vont de 540 heures annuelles pour un professeur agrégé du secondaire à 972 heures pour un professeur des écoles, et sachant que d’autres tâches telles que conseils de classe et réunion pédagogiques sont listées mais pas quantifiées dans le secondaire, la Cour des comptes estime que :

L’écart entre les obligations réglementaires de service et le temps de travail annuel dû par les enseignants en tant que fonctionnaires (1607 heures)(*) laisse des plages temporelles suffisantes pour que les absences dues à l’institution ne s’imputent pas sur les temps d’enseignement.

Du côté des recommandations visant à limiter le nombre d’heures perdues par les élèves, la Cour des comptes préconise d’abord d’annualiser le temps de travail des enseignants afin de limiter les absences institutionnelles et mieux anticiper les besoins de remplacement. Elle pousse en outre à encourager la bivalence voire la polyvalence des enseignants (capacité à enseigner plusieurs matières). Deux mesures déjà évoquées à de multiples reprises dans le passé, mais que les syndicats d’enseignants n’apprécient guère…

 

Un problème d’organisation de l’Éducation nationale

Ce qui frappe le plus dans cette affaire d’absentéisme qui pèse directement sur le volume d’enseignement reçu par les élèves, et donc assez logiquement sur leur niveau éducatif, c’est qu’on en revient toujours aux carences d’organisation du mammouth.

Au moment où l’on parlait du projet d’Anne Hidalgo de doubler le salaire des enseignants sur la durée du prochain quinquennat si elle accédait à l’Élysée (risque faible), on s’est aperçu en effet et en moyenne que les professeurs de français étaient moins bien payés que leurs homologues de l’Allemagne et des Pays-Bas (graphe ci-dessous à gauche) :

    

Comment est-ce possible alors que la France consacre à l’Éducation (comme à la santé, du reste) une part de sa richesse nationale tout à fait comparable voire supérieure à celle des pays précités (graphe ci-dessus à droite), tout en ne parvenant pas à faire cesser l’effondrement du niveau éducatif des élèves tel que mesurer par une succession accablantes de tests internationaux ?

Comme le disait déjà l’ancien Premier président de la Cour des comptes Didier Migaud en 2013 à l’occasion du rapport « Gérer les enseignants autrement » – et Dieu sait que le site Café pédagogique, aimable relais des revendications des syndicats d’enseignants estampillés à gauche, en était tout retourné :

L’Éducation nationale ne souffre pas d’un manque de moyens ou d’un nombre trop faible d’enseignants, mais d’une utilisation défaillante des moyens existants.

La remarque reste donc toujours d’actualité huit ans après, en 2021. Et la question qui émerge est simple : le mammouth tel qu’il est, à la fois hyper-centralisé et brouillon, rigide sur certains points et laxiste sur d’autres, confondant excellence et illusion égalitaire sous l’effet d’une domination syndicale typique de l’esprit réactionnaire de gauche, pourra-t-il un jour s’adapter dans son format actuel ?

Personnellement, je n’en crois rien. Et je prédis à ce nouveau rapport de la Cour des comptes sur les causes structurelles des heures d’enseignement perdues pour les élèves le même sort que tous les précédents rapports du même style : un intérêt poli suivi de l’oubli et du néant.

Tant que le monopole de l’Éducation nationale restera inviolable, tant qu’il n’y aura pas de mise en concurrence de tous les établissements scolaires, rien ne se passera. Il suffit de voir comment a été accueillie la proposition d’Emmanuel Macron de tester dans 50 écoles marseillaises la possibilité de donner aux directeurs d’école la liberté de composer eux-mêmes leur équipe éducative plutôt que d’être tributaires des allocations administratives de postes venues du ministère.

Ce n’était pourtant pas la révolution, mais c’était niet quand même. Ça promet.

Article publié initialement le 4 décembre 2021

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  • Il n’y a qu’une solution simple et économe :
    Vendez les écoles !

  • La vraie question est toujours l’existence m^me de led nat.
    Quelle est la mission de service public de l’éducation nationale?

    on tombe sur ça… https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006071191/LEGISCTA000006151328/2020-09-26

    trop de missions = pas de mission ..car évaluation impossible.

    la réalité est un paradoxe..
    d’une part un égalitarisme des chances.. d’autre part la « méritocratie »..

    il faut donc réussir à discerner les « privilèges » des mouflets.. pour plus aider le « défavorisé », discriminer..

    dans un monde idéal l’enfant pauvre intelligent, un machin non mesurable, va réussir son parcours scolaire aussi bien que l’enfant riche également intelligent..

    c’est du foutage de gueule. A l’instar du système de santé..ça marche à cause des gens qui y travaillent en dépit du système..

    par ailleurs, le rôle des parents…

    avoir des parents soucieux de l’educationdu gamin est vu comme un privilège, le bon prof qui repère le gamin doué en math mais avec une famille « toxique » vale traiter différemment et souvent préférentiellement;..

    le système offre une prime aux parents irresponsables!!

    le système hait les écoles privés.. l’existence de parents modestes prêts à payer pour bien éduquer leur enfant est odieux..sinon destructeur..

    la réalité est que ce sont les parents qui sont d’abord et avant tout responsables de l’education de leurs enfants.. ce qui fait que tous les enfants ne partent sur un pied d’égalité..

    l’ed Nat définit parent toxique….mais pas très clairement..

  • De toute façon, vu le contenu des programmes, ça fait juste des heures d’endoctrinement en moins… Ce dont les parents se plaignent, c’est l’absence de la garderie payée par l’argent des autres.

    • C’est très exactement de que je me disais.

      En outre, de mon temps et dans mes souvenirs ce n’était pas les bons profs qui tombaient toujours malade.

      Cependant, celui qui veut assurer à ses enfants les meilleurs chances doit s’impliquer et l’inscrire dans des activités extra-scolaires. (Plus facile à dire qu’à faire pour beaucoup). Les heures perdues sont plus une désorganisation (elles auraient pu être mieux utilisées) qu’un manque.

      Le constat économique reste valable.

  • Tant que la DRH de l’EN sera confiée à ses syndicats corporatistes et socialistes, rien ne changera. Il est d’ailleurs probable que le taux de plus d’un tiers de ses effectifs non en contact avec des élèves augmente encore, précisément pour l’occupation syndicale.

  • L’absentéisme des enseignants n’est pas un problème sauf pour les parents qui doivent les garder. Qu’ils soient présents ou non, les enfants auront le bac et si en plus ces enfants appartiennent à une minorité, ils pourront entrer à Science-Po sans concours.
    Où est le problème ?

  • L’éducation nationale : un véritable « monstre » ingérable ou le « deep State », qui s’appuie des forteresses syndicales, est encore plus fort que partout ailleurs. Pas d’espoir sans tout casser…

    Première mesure : le « chèque éducation » pouvant permettre le développement d’une concurrence. Une fois le monopole cassé les murs de cette forteresse se lézarderons et on pourra l’abattre. Tout cela devrait prendre au minimum 10 à 15 ans. Mais cela me semble nécessaire.

  • 1ère mesure à prendre: instaurer 3 jours de carence comme dans le prive, cela améliorera sensiblement le taux d’absentéisme

  • Et pourtant la solution est évidente : suppression du statut . A chaque fois qu’un Gentil Enseignant vous fait l’apologie du système suédois , abondez vigoureusement et n oubliez pas de lui rappeler que le statut de la fp n’existe pas en Suède , amusez vous du résultat ,personnellement, je ne m’en lasse pas .

    • Vous rencontrez beaucoup d’enseignants qui vantent le système suédois pour vous amuser ?
      A principe, c’est plutôt le système finlandais qui est mis en avant.

  • L’absentéisme est un problème national ayant travaillé pour un grand groupe j’ai pu comparer l’absentéisme au sein des usines européennes, quelque que soit l’angle suivant lequel nous prenions les chiffres, la France était en tete, congés de toutes sortes, maladie, délégations diverses etc.. Nous étions de loin le pays ou le temps de travail effectif était le plus faible et je parle ici du secteur privé je n’ose meme pas imaginer le public.

  • Rappelons les données du problème d’un remplacement de prof de courte durée : trouver un prof volontaire, qui enseigne la même matière (sinon autant prendre une baby-sitter) et dont l’emploi du temps est compatible avec celui des élèves concernés (demandez à vos gosses s’ils accepteraient de rester plus tard pour un cours de remplacement …). Plus l’établissement est petit, pire est le casse-tête.
    Par courte durée, j’entends bien moins de 2 semaines PREVUES. Ce n’est qu’au delà de ce seuil que le rectorat essaye de trouver un remplaçant extérieur (bon coura. En deçà, l’établissement se démerde.

  • Remplacement de courte durée (moins de 15 jours PREVUS) :
    – prof volontaire du même bahut (plus il est petit, pire est le casse-tête) ;
    – même matière (sinon autant prendre une baby-sitter) ;
    – emploi du temps compatible avec celui des élèves concernés (demandez à vos gosses s’ils accepteraient de rester plus tard …).
    Au delà de 15 jours PREVUS, le rectorat condescend à tenter la recherche d’un remplaçant extérieur au bahut (ça marche bien pour les congés maternité mais c’est à peu près tout).

    • Vous faites bien de mettre en GROS : PREVUS.

      Car il a été constaté il y a environ 5 ans par la SS que lorsqu’un chirurgien mais un mois de convalescence (ce qui lui parait effectivement nécessaire) le médecin traitant, sous la pression des patients bien sûr, a tendance à doubler la durée de l’arrêt… (Ceci ne s’applique pas qu’aux fonctionnaires et assimilés)

      En ce qui concerne l’éducation nationale j’ai pu constater (vraiment du vécu) que la date d’intervention des « profs » (chirurgie réglée bien sur), est dans plus de 85% des cas, choisie de manière à prolonger le plus possible leur absence (en prenant en compte celles des vacances pour optimiser).
      Bien sûr cela existe dans le privé mais moins aisé car beaucoup moins de vacances donc d’opportunités et si cela « se voit » cela peut nuire à leur carrière.
      A l’inverse 10 à 15% des profs, des « purs, hussards de la république », des « héros » (et je le pense dans ce contexte) ,pensant à leurs élèves, choisissent de se faire opérer pendant leurs vacances mais n’en sont pas pour autant récompensés par leur hiérarchie : hélas ! (Puis ostracisés en salle des profs si cela se sait).

      • Je voulais juste être précis. Un congé maternité c’est à la fois long et prévu. Un arrêt maladie qui se rallonge au fil des semaines c’est différent, le chef d’établissement ne peut pas faire appel au rectorat et le remplacement en interne devient problématique.
        Il faut bien être précis, le sujet des profs déchaînant les haines parmi les libéraux de salon et autres jaloux. Je connais bien les tares du système et mes aimables collègues gauchistes mais tous les problèmes n’ont pas une solution simple, ou alors simple et fausse, comme le disait un journaliste philosophe.

  • Etant bien au courant du système je vais informer: Le non remplacement des absences de moins de 15 jours n’est pas une erreur, c’est la règle du rectorat. La règlet ne s’applique pas seulement lorsque l’absence est programmée à l’avance, et que qqn est là pour remplacer.
    Enfin pour l’annualisation du temps de travail, on pourrait faire dans le secondaire comme à l’université où les cours manqués sont rattrapés (sauf longue maladie). Sauf que: il est plus facile pour un enseignant d’avoir un arrêt de travail que de reporter ses cours (oui oui!).
    Le point principal est que l’éducation des élèves est le cadet des soucis du rectorat, le font bien comprendre aux profs, qui à part les imbéciles (oui se fatiguer pour aucune reconnaissance ni aucun bonus salarial, c’est être idiot), ont compris et en font le moins possible.

  • Je ne suis pas sûr que l’organisation spécifique de l’Education Nationale soit en cause. Ne s’agit-il pas plus simplement du déclassement du pays? On a juste les salaires des enseignants qu’on mérite, le système de santé qu’on mérite, les compagnies aériennes qu’on mérite, l’industrie qu’on mérite, j’allais dire les dirigeants qu’on mérite.

    • Que la population la plus nombreuse , la moins instruite, la plus laxiste mérite…mais pas les autres !

    • C’est un cercle vicieux : le déclassement (réel) du pays est du à la médiocrité des éléments que vous citez. Les enseignants sont payés à hauteur de leur compétence, leur formation n’étant pas assez exigeante (pour la plupart). Ils ne peuvent donc pas transmettre ce qu’ils n’ont pas, et tous les aspects de l’économie et du système la santé en pâtissent. Le vrai « ruissellement » est là, et il est négatif

    • @pirouette vous avez tout cela et vous le méritez sans doute, mais pas moi , pas de généralisation abusive svp . Perso , je n’ai jamais voté pour , toujours payé mes impôts et notre famille n’est pas « déclassée » ayant pallié les inanités du système scolaire. Je ne « mérite  » donc rien de cela et serais en droit d’exiger mieux . Rigolo votre masochisme à moins que vous réalisiez enfin avoir contribué au déclassement .

    • pas qu’on mérite…

      quand on décide que les enseignants doivent avoir UN salaire… on a déjà un problème… c’est que les enseignants se valent tous..

      si vous payez une personne pour donner des cours privés à votre enfant comment savez vous si c’est « trop » cher ou pas assez cher? vous regardez ailleurs… si il ya un mieux selon vous..

      il ya deux choses, si vous donnez des cours pour avoir de meilleurs résultats scolaires, vous avec un moyen de voir l’efficacité du prof mais pas son efficacité educative car rien ne vous dit que le système scolaire lui est « éducatif » et quel les notes le reflètent.. si votre but est éducatif.. vous estimez le prof comment?

      il ya un signe simple et inquiétant la réussite disproportionnée des filles …

  • La solution vraiment libérale, puisque nous sommes sur un forum à ce sujet, serait de laisser les parents choisir leur mode éducatif, en famille, en groupe, dans une école, et j’en passe. J’irais même jusqu’à dire qu’il faut supprimer tout programme et toute évaluation. Les gens ne sont pas débiles et les enfants non plus. Libre à celui qui veut être ingénieur de prendre des cours de math, il doit bien se rendre compte par lui même s’il est bon ou pas. Libre au fan d’histoire de s’éclater dans ce domaine et présenter son travail aux autres, c’est la joie du partage de l’information. Apprendre pour le plaisir d’apprendre, apprendre parce que ça sert, parce que l’éducation ne doit pas être à but professionnel mais doit servir uniquement à rendre heureux (je parle donc uniquement de l’enseignement pré-bac). Apprendre pour le partage, et non pas apprendre parce que le monde professionnel fait peur et qu’il faut s’en sortir mieux que les autres (et donc aller dans les meilleures écoles, faire des filières hautement élitistes, apprendre à être le meilleur, écraser les plus faibles, …). Focaliser la solution sur un biais uniquement économique n’a pas de sens non plus lorsque l’on parle d’éducation. Il existe déjà des école privées, mais elles se soumettent toutes au programme d’état, programme qui ne sert pas à rendre heureux un enfant, juste à le former à être un bon consommateur produisant pour d’autres bons consommateurs… Rien de bien folichon en quelque sorte, et après, on dira que les enfants n’aiment pas l’école. Mais en réalité, ils ont raison.
    Remarque issue d’un enfant qui ne va pas à l’école (mais qui est éduqué quand même, il n’y a pas que l’école dans la vie), en passant devant une cour, lors d’une récréation : « Pourquoi ils sont enfermés derrière des barreaux ? Ils sont en prison ? il ont fait quelque chose de mal ? »
    Tout est dit !

    • oui c’est le choix français…
      le citoyen est suspect. c’est l’état qui régule les mœurs par la loi et non la loi qui les formalise ..
      mais il faut comprendre une chose, si l’éducation est libre, ça signifie qu’il faut tolérer des cultures différentes sinon qu’elles apparaissent… typiquement des écoles religieuses ou sectaires…

      il ya peu de conditions pour devenir un citoyen… comprendre et respecter la loi commune. mais bien entendu, comme la citoyenneté va avec le pouvoir de faire la loi.. il vaut mieux que la citoyenneté aille de pair avec un niveau de comprehension minimum.

      ceci n’est pas équivalent à être membre d’une communauté.. ou être français..

      la nation est comme dirait l’autre une « construction sociale »..

      il ya forcément du frottement…

      • @jacques lemiere
        Bonjour,
        « la nation est comme dirait l’autre une « construction sociale ».. »
        La Nation est l’ensemble de citoyens qui partage un même territoire, la même Histoire, la même langue, la même culture.

        Il faudrait éviter de confondre « éducation » et « instruction ».

        « mais il faut comprendre une chose, si l’éducation est libre, ça signifie qu’il faut tolérer des cultures différentes sinon qu’elles apparaissent… typiquement des écoles religieuses ou sectaires… »
        Tant qu’elles n’entrent pas de front avec ce qui fait une Nation ET qu’elles ne sont pas contraires aux grands principes issus de l’Histoire du territoire.
        Je moque des religions, des sectes, chacun peut croire à ce qu’il veut, même que sacrifier une vierge peut stopper une éclipse, je m’en moque. Je ne m’en moque plus quand un veut effectuer le sacrifice d’autrui qui n’est pas d’accord et que la Loi, les lois, les Droits, le droit, l’interdisent formellement.( Le pire est que de nos jours, le « droit » de sacrifice pour stopper une éclipse – ou toute autre lubbie – pourrait devenir légal du fait de quelques sinistres mal élus, voulant flatter des individus très minoritaires.)

        « le citoyen est suspect. »
        Il devient donc l’ennemi de son gouvernement.

        « il ya peu de conditions pour devenir un citoyen… comprendre et respecter la loi commune. mais bien entendu, comme la citoyenneté va avec le pouvoir de faire la loi.. il vaut mieux que la citoyenneté aille de pair avec un niveau de compréhension minimum. »
        C’est là que réside le noeud du problème : les textes de lois sont pléthoriques. La Loi française, c’est 70 Codes (70kg au bas mot) dont celui de l’Education Nationale que vous avez mis en lien, avec des lois qui se contredisent. Ces lois sont écrites de telle façon qu’il est nécessaire de recourir à un avocat pour les comprendre, et même avec des professionnels du droit, il est impossible d’avoir une quelconque garantie devant un tribunal où le juge peut avoir une interprétation différente de la même loi.
        De plus, si jamais un professeur d’Education Morale et Civique donnait à lire à des élèves des articles du Code Pénal, même à des Terminales, ils n’en comprendraient pas grand-chose, parce qu’ils n’ont pas le niveau de langue suffisant, car le jargon juridique n’est pas enseigné dans cette matière. Cette matière me donne des boutons tellement elle est à côté de la plaque. Les élèves y « apprennent » les rôles respectifs de chacun des Pouvoirs, puis la « séparation des Pouvoirs » qui serait un fondement de la République française, alors que factuellement, ce n’est pas le cas.

        • à propos des lois trop nombreuses, trop complexes et rédigées dans un jargon juridique incompréhensible, je verrais d’un bon oeil une réforme qui consisterait à ne promulguer une loi qu’après qu’elle ait été étudiée et comprise dans quelques classes de terminale d’enseignement général ou professionnel tirée au sort.
          en effet, la loi doit être connue et respectée par les citoyens, encore faut il que ceux ci la comprennent : une loi incomprise par des jeunes qui vont avoir le droit de vote quelques mois plus tard devrait donc être réputée ne jamais avoir exister, à rédiger dans des termes plus clairs et plus compréhensibles avant de tenter un nouvel examen de passage devant d’autres classes de lycée tirées elles aussi au sort.

    • @Mathias Braux
      Bonjour,
      L’instruction ne sert pas à « rendre un enfant heureux », ça c’est le travail de ses parents.
      L’école n’est pas une prison bien que beaucoup d’élèves la voient ainsi, des murs, des grilles, des portails, des surveillants ou des enseignants « gardant » la sortie, vérifiant les entrées… mais il n’y a pas de miradors, ni de mitard, ni de cellule pouvant être verrouillée.
      S’instruire demande des efforts. C’est le travail des élèves de fournir ces efforts, le travail des professeurs étant de leur fournir de quoi nourrir leurs cerveaux et ainsi les faire grandir, progresser. Mais pour cela, il faut que les élèves se bougent. Comme il a été écrit dans quelques commentaires, trop de parents pensent que l’EdNat éduquera leur enfant, que l’école est une sorte de « garderie » en particulier quand l’enfant est peu éduqué, à problème, avec des troubles de l’attention/de concentration/de comportement, autiste plus ou moins lourd, trisomique, etc… (cette partie étant la raison pour laquelle mon travail existe).
      Un proverbe japonais dit :
      « Un bon maître fait progresser son élève. Un bon élève fait progresser son maître. »

      « « Pourquoi ils sont enfermés derrière des barreaux ? Ils sont en prison ? il ont fait quelque chose de mal ? »
      Tout est dit ! »
      Oui, tout est dit, vous avez omis de dire, d’apprendre à votre enfant, comment est la vie dehors et ce qu’était une école, alors qu’il a l’air de de connaître la prison.
      En général, les écoles sont des édifices qu’on peut difficilement rater.

      « Rien de bien folichon en quelque sorte, et après, on dira que les enfants n’aiment pas l’école. Mais en réalité, ils ont raison. »
      Le système les en dégoûte.
      Là où je travaille, dans un lycée, des élèves ont cours de 13 heures à 18heures et peuvent avoir cours de 8h à 12 en plus. Certains ont même des cours de midi à 13 heures.
      Un des élèves que je suis, est en fauteuil roulant. Il n’y a pas d’ascenseur pour aller au deuxième étage. Il a fallu près de deux mois pour que les chefs, pourtant au courant et hautement intelligents vus leurs salaires et fonctions, cessent de mettre des cours à cet étage.
      Leurs emplois du temps changent toutes les semaines.
      Mon neveu, alors en première, avait cours de 8h à 17h non stop. Les chefs n’avaient pas prévu la pause de midi. Des génies !

      L’éducation est le rôle des parents. L’instruction aussi s’il peuvent l’effectuer. Autrement, ils s’en remettent à un établissement scolaire qui aura la tâche de d’assurer cette instruction.
      Le système fait que les parents n’ont pas trop voix au chapitre quand à l’instruction fournie par l’EdNat. Les parents ont le choix entre le public ou le privé sous contrat avec l’EdNat mais qui une lattitude que le privé n’a pas : il peut mettre à la porte les élèves qui ne suivent pas, ou qui se comportent mal plus facilement que le public qui, a pour vocation d’accepter tous les élèves, même quand ils ont un bracelet à la cheville.

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