Comprendre la guerre en Ukraine

Avec la guerre en Ukraine, tournons nous vers les grandes personnes. Non pas celles qui agitent des drapeaux et vitupèrent des slogans aussi vides qu’haineux, plutôt celles qui connaissent et pratiquent les relations internationales.

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Henry Kissinger credits Yevkusa (licence creative commons)

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Comprendre la guerre en Ukraine

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 1 juin 2022
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Je confesse une forme de lassitude face à ceux qui commentent la souffrance de dizaines de millions d’enfants, d’hommes et de femmes en agitant des petits drapeaux, comme si l’on assistait à une compétition sportive : parti pris, slogans vociférés, mise en congé pavlovienne de toute capacité réflexive. On parle, bien sûr, de la guerre en Ukraine.

Formidable transcendance des clivages traditionnels ! Les censeurs les plus farouches de l’administration Biden communient, dès qu’il s’agit de l’Ukraine, avec les Démocrates radicaux. La droite américaine est éclatée entre ceux — le Texan Ted Cruz, pas vraiment un centriste — qui estiment qu’on n’en fait pas assez pour l’Ukraine ; et ceux qui pensent qu’on en fait beaucoup trop. Entre les deux, même si son instinct est isolationniste, Trump louvoie, car il prépare activement son possible retour aux affaires. L’extrême gauche européenne reste fidèle à sa haine ancestrale de l’OTAN. Russophile par défaut, l’extrême droite européenne ne sait plus à quel saint se vouer. La France mène sur le sujet une politique indépendante ; l’Allemagne est neutralisée, au sens fort de l’expression, entre son appartenance militaire à l’OTAN et sa vassalisation énergétique à la Russie.

Claudiquent les comparaisons historiques boiteuses. Russie 2022 = Allemagne hitlérienne (sic). Invasion de l’Ukraine = impérialisme nazi. L’historien Philippe Fabry, plutôt pertinent sur ces questions, en offre une figure accomplie. Fabry a commencé par identifier l’invasion de l’Ukraine à la Blitzkrieg nazie en Pologne (guerre-éclair). Puis à l’invasion de la Finlande par l’URSS (interminable bourbier, soit l’antithèse parfaite de la blitzkrieg). Finalement à l’affaire des Sudètes en Tchécoslovaquie (prétexte et prélude, mais sans guerre). Si l’on se gardait tout bonnement des comparaisons historiques aussi approximatives que hâtives ?

Rappelons ce « détail » : la Russie est l’une des deux premières puissances nucléaires mondiales. La différence entre la Russie 2022 et l’Allemagne du sieur Hitler ? Six mille (6000) ogives nucléaires. L’Allemagne nazie, pas plus que l’URSS lorsqu’elle envahit la Finlande, n’étaient des puissances nucléaires. Ce fait nucléaire n’annule bien sûr pas la pertinence des évocations historiques, mais oblige à en reconnaître la relativité.

 

Impérialisme russe et extension de l’OTAN : les causes de la guerre en Ukraine

Deux réalités méritent d’être contemplées dans la genèse de cette guerre fratricide : l’impérialisme russe et l’extension de l’OTAN. Toute approche qui repose sur la négation de l’un de ces deux facteurs passe à côté du sujet. Les poutiniens justifient tout par l’extension de l’OTAN ; les agitateurs de drapeaux jaune et bleu estiment que la simple mention d’un facteur autre que l’impérialisme russe est déjà une trahison de la cause ukrainienne. Enfantillages !

Se contentera-t-on de renvoyer les deux parties dos à dos ? Bien sûr, non. Car ces deux facteurs ne se situent pas sur le même plan. Distinguons le contexte, et la responsabilité directe.

Le 9 février 1990, le secrétaire d’État américain James A. Baker rencontre le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev à Moscou. Au cours d’une discussion sur le statut de l’Allemagne réunifiée, les deux hommes conviennent — s’entendent, tombent d’accord, s’accordent sur le fait — que l’OTAN ne s’étendrait pas au-delà du territoire de l’Allemagne de l’Est. La teneur de cet accord n’a jamais été contestée par aucune des deux parties. Cette promesse sera réitérée par le secrétaire général de l’OTAN dans un discours prononcé le 17 mai de la même année (1990), à Bruxelles :

« Le fait même que nous soyons prêts à ne pas déployer de troupes de l’OTAN au-delà du territoire de la République fédérale donne à l’Union soviétique de solides garanties de sécurité. »1

Surgissent aussitôt les arguments selon lesquels ces engagements n’ont pas la valeur d’un traité au sens strict. Bien sûr. Comme 90 % du droit international, qui est fait de soft law, de recommandations, d’accords et engagements informels. Le fait est que Russes et Américains se sont entendus en 1990, de façon claire, catégorique et sans ambiguïté, sur la non-extension de l’OTAN au-delà du territoire allemand. Le nier est absurde.

Huit années plus tard, tandis que la Russie émergeait du sordide hiver communiste plus impotente qu’elle ne l’avait jamais été depuis 1917 — paix séparée à Brest-Litovsk — les Américains décidaient d’élargir l’OTAN vers l’Est. À la demande des pays concernés (Pologne, Tchéquie, Hongrie) ? Certes ! Mais du point de vue russe, cela importe peu. Ce qui leur importe est la violation des engagements de 1990, prenant avantage de l’extrême faiblesse économique, militaire et géopolitique russe.

Ceci n’est pas un argument neuf, moins encore poutinien, comme le clament les simples. Dans ses mémoires,

Madeleine Albright, à l’époque secrétaire d’État de Clinton, explique :

« [le président russe] Eltsine et ses compatriotes étaient fortement opposés à l’élargissement, qu’ils considéraient comme une stratégie visant à exploiter leur vulnérabilité et à déplacer la ligne de démarcation de l’Europe vers l’est, les laissant ainsi isolés. »

À moins d’accuser Eltsine d’avoir été poutinien avant Poutine, on se doit de reconnaître que ce point de vue, fondé ou non, est celui de la Russie.

Notablement visionnaire, à cet égard, reste George Kennan. Qui se souvient de George Kennan ? Pourtant, Kennan est avec Kissinger l’un des plus analystes les plus pénétrants des relations internationales au XXe siècle ; il partage avec l’ancien secrétaire d’État de Nixon d’avoir été à la fois un théoricien et un praticien des relations internationales au plus haut niveau de l’appareil d’État américain. En 1998, à la veille du premier élargissement à l’Est de l’OTAN, Kennan déclarait au New York Times :

« Je pense que c’est le début d’une nouvelle guerre froide. Je pense que les Russes vont progressivement réagir de manière assez négative et que cela affectera leurs politiques. Je pense que c’est une erreur tragique. Il n’y avait aucune raison pour cela. Personne ne menaçait personne d’autre. »

Une erreur tragique ! L’expansion aveugle de l’OTAN à l’Est, en violation flagrante des accords de 1990, était une erreur tragique ! Mais qui est Kennan ? N’est-il pas une sorte de slavophile ou pire russophile — poutinien avant Poutine, encore ! — tapi dans les arcanes de l’appareil d’État américain ?

La stratégie du containment de Kennan

Pas vraiment. En réalité, Kennan était déjà en fonction — conseiller de l’ambassade américaine à Moscou — à l’époque des accords de Yalta puis Potsdam (1945) entre les trois grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale : Amérique, URSS et Empire britannique (Commonwealth). Tandis que Churchill — malgré lui, avec son concept de sphères d’influence — et surtout Roosevelt, mourant, se laissaient extorquer concession après concession par les Russes au nom de la paix et l’harmonie entre vainqueurs, Kennan s’insurgeait auprès de sa hiérarchie, sur le thème de la nécessité de contrer l’impérialisme russe en Europe, à peine de lui en abandonner des pans entiers.

Kennan reprochera à ses compatriotes de ne pas assumer nettement la différence de nature entre les démocraties occidentales et le régime totalitaire russe. En laissant les Russes occuper les premiers Berlin, Prague, l’Europe centrale et l’Europe de l’Est, puis leur reconnaissant la préséance du fait sur le droit, les Occidentaux ont laissé les Soviets couler une chape de plomb sur ces infortunés peuples, dont ils ne s’extirperont que 45 années plus tard.

Par la suite, Kennan devint le concepteur et l’architecte de la politique du containment, c’est-à-dire le cantonnement de l’URSS dans son orbe liberticide et sanglant, à défaut de l’en pouvoir chasser. Tel est George Kennan, esprit lumineux, intransigeant et visionnaire ; aussi brillant en théorie qu’il fut humble et efficace dans le cambouis du réel.

Deux rounds d’extension de l’OTAN à l’Est ne s’ensuivront pas moins, jusqu’aux pays baltes, qui furent non seulement soviétiques, mais partie de la Russie tsariste. Deux de ces trois pays avaient à l’époque 40 % de résidents russes. Intégrer à l’OTAN des pays dont 40 % des résidents étaient russes2 — c’est-à-dire la nationalité de l’adversaire en titre de l’OTAN — aurait dû paraître téméraire même à un enfant.

Peut-être l’équilibre aurait-il pu se refaire si l’on s’en était tenu là. Je l’ignore. Vint 2013. Avec une arrogance teintée d’ignorance, l’administration Obama décida de soutenir le coup d’État contre le président ukrainien de l’époque, qui était pro-russe. Cette ingérence américaine marque le point de non-retour. L’intervention arrogante de l’administration Obama dans les affaires politiques internes de l’Ukraine en 2013 et 2014 pour aider les manifestants à renverser le président ukrainien élu pro-russe était la provocation la plus directe qui se pouvait concevoir. Moscou répondit immédiatement en s’emparant de la Crimée et l’annexant ; un nouveau chapitre belliqueux s’ouvrait, en tous points conforme à la prévision de George Kennan.

Cela est avéré, indiscutable, sourcé, fondé et la brûlante empathie que nous ressentons pour les millions de civils ukrainiens jetés sur les routes de l’exil ne devraient pas conduire à la négation grossière de ces réalités historiques.

Signalons, en passant, que les arguments poutiniens en effet selon lesquels il s’agit de dénazifier l’Ukraine, ou que c’est l’Ukraine qui a méconnu les accords de Minsk 1 et 2, etc. sont pur verbiage et propagande. Le fait qu’il y ait des sympathisants nazis ultra-minoritaires dans l’armée ukrainienne n’institue pas cette armée, moins encore un pays de 40 millions d’habitants, en nouvelle Allemagne nazie. Grotesque et insignifiant3.

Surtout, la reconnaissance de ce qui précède n’exonère en rien la Russie de sa responsabilité. La guerre en Ukraine est le fait du gouvernement de la Russie, et c’est ce que l’histoire retiendra. L’extension de l’OTAN à l’Est permet de comprendre le contexte, mais n’exonère en rien la Russie de sa responsabilité4 dans l’invasion proprement dite, énième avatar de l’impérialisme russe millénaire. Comme me le confiait récemment un homme d’affaires européen : « On reste interdit, toutes choses égales par ailleurs, face à l’effroyable destruction de valeur causée par la Russie. Qui gagne quoi ? Comment ne pas voir que le petit gain, quel qu’en soit le titulaire, paraîtra dérisoire face aux ravages de cette guerre barbare imbécile ? »

 

Kissinger a raison

Finalement : que faire ? Ce qu’on fait en temps de crise : on se tourne vers les grandes personnes, les « adultes dans la pièce » comme disent les Américains. Non pas ceux qui agitent des drapeaux et vitupèrent des slogans aussi vides qu’haineux, plutôt ceux qui connaissent et pratiquent les relations internationales.

Il se trouve qu’Henry Kissinger est toujours parmi nous. Dès 2014, il annonçait les conséquences funestes du soutien hybristique de l’administration Obama au coup d’État en Ukraine, dans un article prophétique5:

 

Les Ukrainiens sont l’élément décisif. Ils vivent dans un pays à l’histoire complexe et à la composition polyglotte. La partie occidentale a été incorporée à l’Union soviétique en 1939, lorsque Staline et Hitler se sont partagé le butin. La Crimée, dont 60 % de la population est russe, n’a fait partie de l’Ukraine qu’en 1954, lorsque Nikita Khrouchtchev, Ukrainien de naissance, l’a attribuée dans le cadre de la célébration du tricentenaire d’un accord entre la Russie et les Cosaques. L’ouest est en grande partie catholique, l’est en grande partie orthodoxe russe. L’ouest parle ukrainien ; l’est parle surtout russe. Toute tentative d’une aile de l’Ukraine de dominer l’autre – comme cela a été le cas jusqu’à présent – conduirait à terme à une guerre civile ou à l’éclatement du pays. Traiter l’Ukraine dans le cadre d’une confrontation Est-Ouest ferait échouer pour des décennies toute perspective d’intégrer la Russie et l’Occident – en particulier la Russie et l’Europe – dans un système international coopératif.

 

2014 ! En mai 2022, tandis que son pronostic de 2014 s’est malheureusement vérifié dans chacune de ses composantes, Kissinger appelle les parties à un cessez-le-feu pour transiger.

Cela paraît la voie de la raison, et le plus probable. Sans doute faudra-t-il attendre un retour aux affaires des Républicains, en novembre 2022 et surtout 2024 (présidence) pour assister à une inflexion de la politique américaine — inspirée, gageons-le, par la clairvoyante et nuancée tradition réaliste de G. Kennan et H. Kissinger.

Car, n’oublions pas l’image globale : de même que MM. Nixon et Kissinger avaient désolidarisé la Chine et l’URSS, MM. Biden et son secrétaire d’État ont laissé se tisser entre les deux principaux adversaires de l’Occident — la Chine et la Russie — une solidarité intime et polyforme.

  1.  The very fact that we are ready not to deploy NATO troops beyond the territory of the Federal Republic gives the Soviet Union firm security guarantees.
  2. 25 % selon les données actuelles (Lettonie, Estonie).
  3. Grumberg, « Les néo-nazis d’Ukraine »
  4. De même que la prise en compte du traité de Versailles (1919), humiliant et saignant économiquement l’Allemagne, dans la création d’un contexte favorable à l’émergence de l’immonde régime hitlérien n’exonère en rien celui-ci de sa responsabilité.
  5. « The Ukrainians are the decisive element. They live in a country with a complex history and a polyglot composition. The Western part was incorporated into the Soviet Union in 1939, when Stalin and Hitler divided up the spoils. Crimea, 60 % of whose population is Russian, became part of Ukraine only in 1954, when Nikita Khrushchev, a Ukrainian by birth, awarded it as part of the 300th-year celebration of a Russian agreement with the Cossacks. The west is largely Catholic; the east largely Russian Orthodox. The west speaks Ukrainian; the east speaks mostly Russian. Any attempt by one wing of Ukraine to dominate the other — as has been the pattern — would lead eventually to civil war or break up. To treat Ukraine as part of an East-West confrontation would scuttle for decades any prospect to bring Russia and the West — especially Russia and Europe — into a cooperative international system. »
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  • « Le fait même que nous soyons prêts à ne pas déployer de troupes de l’OTAN au-delà du territoire de la République fédérale donne à l’Union soviétique de solides garanties de sécurité. »
    J’ai trois remarques :
    1) Primo, comme on le dit chez nous, les promesses politiques, et pas que politiques d’ailleurs, n’engagent jamais personne d’autre que ceux qui y croient. Ils ont dit aussi qu’ils n’augmenteraient pas les taxes durant la législature. Laquelle au juste ? On n’en sait rien. Mais c’est pareil. Ce sont des effets d’annonce.

    2) Deuzio : la phrase ci-dessus a été prononcée en 1990 et l’URSS existait encore. Cette promesse a été faite à l’URSS et à personne d’autre. La Russie a certes repris les obligations de l’URSS, mais pas nous.

    3) Tertio : les situations changent et rien n’est jamais figé dans le temps. L’UE a commencé avec 6 états-membres. L’OTAN a également commencé avec un nombre beaucoup plus réduit d’états-membres qu’à l’heure actuelle. D’autres pays sont venus s’y ajouter au fur et à mesure de leurs besoins. Les anciens satellites de l’URSS en Europe de l’Est ont ressenti avec justesse la menace qui couvait dans la « nouvelle » Russie. Et cette menace n’a jamais disparu, même après la disparition de l’URSS. La Russie devait juste se refaire. Tout a été minutieusement calculé même si cela a pris beaucoup de temps. Et donc, selon vous, l’OTAN aurait dû refuser l’adhésion des pays demandeurs sous prétexte que cela créerait des frustrations en Russie, état non-membre de l’OTAN. L’Organisation a proposé à la Russie un Partenariat pour la Paix. La Russie n’en a pas voulu plus que Staline n’a voulu du Plan Marshall. Non, ce que la Russie voulait, c’était un droit veto au sein de l’OTAN sans en être membre à l’époque.
    Je maintiens que la majorité du peuple russe n’a pas besoin de la soi-disant propagande pour soutenir Poutine et son appétit de conquête. Et donc méfions-nous également de l’opposition russe qui souhaite la même chose que Poutine mais avec un angle d’attaque différent. Cette Russie-là veut, elle, rejoindre les organisations internationales occidentales afin de diriger l’orchestre par le biais du vote et ainsi finir par mettre son veto à toute politique qui ne serait pas entièrement à l’avantage du moujik. C’est un Cheval de Troie avec un but hégémonique clair. Poutine, lui, est juste moins dégrossi, mais c’est la même chose. Alors, la grande maison européenne du Portugal à l’Oural n’est qu’une chimère qui doit rester une chimère. Notre continent ne fonctionne pas comme ça et ne fonctionnera jamais comme ça. D’où d’ailleurs, l’idée de cette union européenne, aujourd’hui elle-même contestée à juste titre, vu la médiocratie ambiante et le manque de projet porteur de liberté et de prospérité.
    En plus, si le pleutre Kissinger a raison, alors là c’est à se jeter la tête au mur.

    -3
  • tout ce verbiage pour tenter une nième raison qu’a Vlad le boucher pour détruire un pays, car il s’agit bien de cela.
    Contrairement à vous, je ne vois pas en quoi l’OTAN puisse être une menace pour Moscou, cette « asso » a été fondée comme un mécanisme ultime de défense, et à voir ce genre d’article, je ne suis même pas sur qu’en cas d’agression(inévitablement venant de Russie) elle fonctionne
    Les pays qui ont subi le régime Russe avaient vraiment une frousse bleue que cela recommence, d’où leur demande, et leur intégration.
    Parler de président pro russe élu démocratiquement serait risible, si nous n’étions pas dans le tragique, l’exemple de tous les élus prorusse dans les républiques toujours sous la coupe de Moscou en est la démonstration.
    Et Vlad le charcutier de Moscou, n’a pas attendu 2014 pour mener des manoeuvres de déstabilisation partout, y compris chez nous, la façon dont les allemands , à coup de corruptions et de chantages par des ONG dont le financement russe ne fait guère de doute se sont livrés(et nous par la même occasion) à la dépendance aux matières premières russes est une vraie réussite de la guerre tous azimuths mise en place par ce régime.
    Et le mal est profond, une générations de lobotomisés qui applaudit Greta, et va nous plonger dans la misère.
    Quand je vois des pubs de Total » énergie verte » pleines d’éoliennes, et autres « bazars verts » qui nous coutent un pognon de dingue, et que ce même Total continue à extraire ce poison selon nos élus, et nous le vendre à prix d’or, il y a de quoi se demanderf si ces gens qui rêvent d’un monde zéro carbone, ne sont pas des extraterrestres?

    -9
    • Merci de confirmer dès vos deux premières lignes l’un des principaux « verbiages » de l’auteur : trop de commentateurs réfutent toute responsabilité du camp qu’ils soutiennnent et polluent le débat avec leurs slogans simplistes.

      Il faut éliminer ce bruit pour revenir à une analyse raisonnable.

    • bien sûr, l’OTAN n’est que défensif!!! Allez l’expliquer aux serbes, aux irakiens, aux libyens qui ont eus à eux tous des millions de morts sous les bombes de cette « asso » défensive. Le tout pour des raisons qui se sont toutes avérées des mensonges par la suite.
      Mais surtout ne changez pas d’avis, vous êtes politiquement parfaitement correct. Bêêê

      • toujours les mêmes arguments foireux
        avec vous Sarajevo serait toujours sous les bombes, pour la Lybie, il s’agit d’un mandat de l’ONU, et pour l’Irak, l »otan na pas participé aux missions armées

        mais vous avez raison, pour quelle raison irait-on de mêler de problèmes de dictateurs avec leur populace, la Syrie en est un bon exemple, laissons massacrer, Dieu reconnaîtra les siens
        Pour les Ukrainiens.. oups les nazis de Kiev, Vlad fait un petit nettoyage de printemps, cela ne nous regarde pas, et comme on a vocation à accueillir tous les réfugiés du monde, où est le problème

        -5
        • Et les 1300 morts tués par les Ukrainiens de l’ouest au Donbass depuis 8 ans. Cela est enregistrés par l’OSCE (qui n’est pas russe que je sache) , vous avez aussi pleuré sur leur sort? Vous trouvez cela acceptable, cela fait une moyenne de 4.5 morts par jour. Ce n’est pas mal tout de même. Et ils ont de la chance puisque les personnes comme vous trouvent qu’ils sont gentils. Qu’est ce que cela aurait été s’ils avaient étés méchants!
          Pour les « dictateurs », en effet, nous n’avons pas à payer pour aider des révolutions lorsqu’un dirigeant ne nous plaît pas et après le tuer ou bombarder tout le monde sans discrimination pour le punir. Il y aurait dans le monde beaucoup moins de morts sans les guerres des USA et de leur jouet l’OTAN qui n’a aucune raison d’exister.

          • Depuis 2014, les 1300 morts sont ukrainiens côté russe ????
            Toujours étonnant de voir un pseudo libéral
            cirer les pompes.pes d un dictateur 😁😁😁

            -3
            • l’OSCE, vous connaissez? De plus, votre français semble un peu flou, je ne comprends pas bien votre phrase, si vous dites côté russe, cela voudrait il dire que vous reconnaissez que ces régions sont russes?

              • Les 13 000 .morts de la guerre russo ukrainienne de 2014 à 2021 sont ceux des nations unies reconnus par l Ukraine mais aucun chiffre côté russe……
                Dans le dombass, c est l armée russe et des mercenaires qui combattent
                Tout le reste est de la vulgaire propagande russe ……..

                -2
            • Vous voulez dire que certains « libéraux » seraient des réactionnaires qui se cachent mal derrière un semblant de liberté économique ? Quelle surprise ce serait, wink wink…

    • « Contrairement à vous, je ne vois pas en quoi l’OTAN puisse être une menace pour Moscou »
      Vu le niveau de vide abyssal de vos arguments, ce n’est pas étonnant que vous ne soyez pas en mesure de comprendre.

      « Les pays qui ont subi le régime Russe avaient vraiment une frousse bleue que cela recommence, d’où leur demande, et leur intégration. »
      Pas le régime russe mais l’URSS (et ça change tout)… Mais bon, on ne peut pas s’attendre à mieux de votre part, visiblement…

      « Parler de président pro russe élu démocratiquement serait risible, si nous n’étions pas dans le tragique, l’exemple de tous les élus prorusse dans les républiques toujours sous la coupe de Moscou en est la démonstration. »
      Alors qu’il est bien connu que tous les présidents pro-américains sont des modèles d’indépendance et de vertu. L’exemple de tous les élus pro-américains en Amérique du Sud et dans le reste du monde (l’Irak, l’Afghanistan, etc.) le montre bien…

      « Et Vlad le charcutier de Moscou, n’a pas attendu 2014 pour mener des manoeuvres de déstabilisation partout, y compris chez nous, la façon dont les allemands , à coup de corruptions et de chantages par des ONG dont le financement russe ne fait guère de doute se sont livrés(et nous par la même occasion) à la dépendance aux matières premières russes est une vraie réussite de la guerre tous azimuths mise en place par ce régime.
      Et le mal est profond, une générations de lobotomisés qui applaudit Greta, et va nous plonger dans la misère. »
      Ca, ça s’appelle du complotisme…

      « Quand je vois des pubs de Total » énergie verte » pleines d’éoliennes, et autres « bazars verts » qui nous coutent un pognon de dingue, et que ce même Total continue à extraire ce poison selon nos élus, et nous le vendre à prix d’or, il y a de quoi se demanderf si ces gens qui rêvent d’un monde zéro carbone, ne sont pas des extraterrestres? »
      Et ça du hors sujet…

  • Dommage qu’il n’y a pas plus d’adultes comme D. Godefridi. Ce qu’il écrit est généralement marqué au coin du bon sens et cela se vérifie encore une fois ici. Merci à lui !

  • Avatar
    Hyacinthe Herve
    1 juin 2022 at 13 h 13 min

    Excellent article bien documenté. On y voit plus clair.

  • Si les Russes étaient si bien comme le suggère l’article quand même explicatif, Alors pourquoi tous les pays qui étaient sous leur coupe se réfugient-ils dans l’OTAN ?

    -2
    • l’attrait du nazisme sans doute?
      Une enquête du sénat US a bien mis en évidence la façon dont la Russie a financé des soi-disant ONG pour tenter de saboter la filière du fracking
      Un forage exploratoire en Angleterre a montré un potentiel exploitable immédiatement qui pourrait assurer la consommation de gaz pour au moins 100 ans
      Il est probable que l’on a des réserves aussi importantes en France, et dans d’autres pays européens,
      Il y a un site en Moselle où toutes les études de rentabilité ont été faites, un forage de validation avec succès, on aurait du gaz pour au moins 10 ans, on vous en parle?
      Bref, alors que les grands pays émergeant vont utiliser les fossiles pour se développer(la Chine est toujours un pays émergeant pour nos « flèches » qui concoctent les quotas CO2)nous allons vers un suicide économique,Greta doit être contente, Vlad a magnifiquement réussi sa stratégie, et je reste persuadé que la Chine n’est pas non plus étrangère à cette « crétinerie »

      -2
    • L’expression n’est pas « se réfugier » mais « aller à la soupe ».

    • @Francis156
      L’article ne dit pas que « les Russes sont bien » : il plaide en faveur d’une solution diplomatique, laquelle implique la compréhension, ce qui ne vaut pas approbation, de la position de chacune des parties, notamment de ce qui est essentiel pour chacune d’entre elles. Sans cela, on sort de la négociation, ce qui est le cas de nombreuses personnes, y compris de dirigeants politiques, qui font de la morale partielle et partiale à courte vue en ignorant des faits essentiels et qui remplacent l’argumentation par l’insulte.
      La voie diplomatique passe donc par une connaissance des paramètres pertinents du conflit que l’on voudrait essayer de régler : dans le cas du conflit russo-ukrainien, il s’agit notamment de prendre en compte l’Histoire de la Russie et de l’Ukraine au moins depuis 1991 au lieu de « commencer à lire le livre au chapitre 35 ».
      Inversement, insulter son vis-à-vis (cf. par exemple M. Biden traitant M. Poutine de « criminel ») ou poser des conditions revenant à exiger une capitulation sans conditions, c’est ipso facto refuser la négociation, donc tout compromis. Cela est assez rare en Histoire et découle de situations particulièrement meurtrières, comme celle créée par les nazis : effectivement, même en faisant abstraction de considérations morales, on voit mal comment il était possible de négocier avec un Hitler qui avait décidé d’exterminer totalement des groupes humains (Juifs, Tziganes, …) et de faire disparaître des pays entiers (Pologne,Russie, notamment). Avec un tel individu et son régime, il ne peut y avoir que la guerre totale et la capitulation sans conditions ; mais c’est un pis-aller car entraînant des conséquences humainement effroyables pour tous.
      Même si on peut détester M. Poutine et sa politique, l’assimiler à un Hitler avec lequel on ne peut et on ne doit pas négocier est excessif et faux… d’autant plus que, point fondamental justement rappelé dès le début de l’article, la Russie est et reste une superpuissance nucléaire, ce qui a, entre autres, des conséquences diplomatiques évidentes.
      Le fait d’être ou de devenir une puissance nucléaire change fondamentalement la situation géopolitique et diplomatique d’un pays, comme l’illustre le cas extrême de la Corée du Nord : je suis convaincu que ce régime immonde – mais ce n’est pas la question – ne renoncera jamais à son armement nucléaire parce que c’est le seul gage de survie qu’il maîtrise, l’autre étant une certaine protection de la Chine, laquelle ne tolérera en principe jamais (mais, théoriquement, même si c’est fort improbable, la Chine pourrait échanger la levée de cette protection dans le cadre d’une négociation avec les États-Unis) une attaque de son glacis nord-coréen par quiconque, y compris les États-Unis. Son territoire sanctuarisé par l’arme nucléaire (cf. la notion de « pouvoir égalisateur de l’atome » exposée par le général Gallois dès 1960), le régime de Corée du Nord a les moyens de négocier… sous réserve que l’imprévisible mais constante paranoïa aiguë de ce régime le permette.
      Bref, que cela plaise ou non, l’article plaide avec lucidité pour la seule solution réaliste, à savoir une vraie négociation. Il ne s’agit donc pas d’une prise de position en faveur de la Russie ni d’une autre partie au conflit.

  • Très bon article à mon avis, j’aurais néanmoins une toute petite réserve sur l’impérialisme russe. En 2014, Poutine a refusé de cautionner un éventuel rattachement des deux républiques RPD et RPL.
    Il a au contraire cherché une solution qui garantissait l’intégrité de l’Ukraine d’où les accords de Minks dont il n’est pas parlé.

  • Excellent article qui remet un peu de nuance dans un débat par trop émotionnel.

    • Article de pure propagande russe……pour flatter les populistes qui vont régulièrement en pèlerinage a Moscou…..😁😁😁

      -3
      • Vous avez le droit d’être en désaccord mais prenez alors la peine d’argumenter, en particulier parce que la qualité de l’article le mérite. Et c’est ainsi que progresse la réflexion, qu’on peut être amené à modifier son avis ou à faire un effort supplémentaire pour argumenter en faveur de son avis initial. Courtoisie, échange, respect, acceptation de la différence : tout cela est essentiel dans un espace de débat comme celui-ci.
        En tout cas, insulter grossièrement, comme vous le faîtes, m’évoque ce propos d’un personnage du roman « Fondation » (Isaac Asimov) : « La violence est le dernier refuge de l’incompétence. »

        • Aucune argumentation dans votre commentaire, commencez par balayer devant votre porte….😀😀😀.

          -3
          • @ PH Lh
            Hors sujet :
            – vous émettez un avis aussi péremptoire que creux sur l’article : vous devez argumenter ;
            – je n’ai pas à  » argumenter  » le simple constat que vous ne produisez pas d’argumentation ;
            – lorsque je commente un article – comme celui-ci – je donne des arguments à l’appui de mon opinion.
            NB : ces précisions sont destinées aux autres lecteurs ; car vous semblez ne pas vouloir ou pouvoir débattre, comme en atteste votre billet qui revient à dire  » C’est çui qu’y a dit qu’y est !  » ; malheureusement, j’ai passé depuis longtemps l’âge de fréquenter les cours d’école primaire…

  • Excellent article ; c’est effectivement sur ces bases-là qu’il faut raisonner.

    Les États-Unis poursuivent un projet expansionniste avec comme objectif l’extension – via l’OTAN et leurs vassaux de l’UE – de leur zone d’influence à l’Ukraine, voire à d’autres ex-républiques soviétiques. C’est un pari hardi qui explique – je ne parle pas de justification car il ne s’agit pas de morale, ici – la violence de la réaction de Moscou. Car si les États-Unis réussissent, la Russie se retrouvera dans une situation géostratégique assez similaire à celle des années 1660, à l’époque où elle avait comme voisin puissant la Pologne et ses « prolongements » en Ukraine.
    L’autre question à se poser, toujours d’un point de vue étasunien, est de savoir si un tel affaiblissement massif de la Russie ne risque pas de faire le jeu de la Chine, comme la disparition de l’empire d’Autriche-Hongrie bénéficia objectivement à l’Allemagne dans sa politique d’influence, voire d’expansion, en Europe centrale… En effet, par exemple avec la création de « routes de la soie » terrestres reliant la Chine aux pays d’Asie centrale et une vassalisation économique de la Russie privée de partenaire en Europe, l’empire chinois peut former des rêves de domination de l’Eurasie… Affaiblir considérablement et humilier fortement la Russie, notamment au bénéfice de la Chine, est-ce bien l’intérêt des États-Unis à moyen et long terme ?

    Si on se place du point de vue de l’intérêt des pays européens, cette politique des États-Unis est néfaste car elle contribue les vassaliser fortement les pays européens et les prive d’un partenaire naturel – la Russie – et donc d’un contrepoids face aux impérialismes [terme pris ici dans son sens purement descriptif, sans aucun jugement moral] étasunien et chinois.
    Depuis plusieurs décennies, les dirigeants de la plupart des pays européens et les hiérarques de l’UE, accrochés à un réflexe atlantiste devenu anachronique sauf pour les quelques uns qui sont réellement vulnérables à des pressions russes directes (pays baltes, voire Finlande) prennent des décisions géopolitiques fondamentalement erronées au nom d’une « solidarité occidentale » qui consiste en réalité en une volonté « désespérée » de consolider leur statut de vassaux des États-Unis. Cela par manque d’imagination et, surtout, de courage, car une autre politique est possible dans le monde multipolaire qui existe depuis 1991 au lieu de raisonner comme si le Pacte de Varsovie était encore en plein fonctionnement.

    • Le discours anti UE , anti OTAN, anti américain et donc pro russe ravit de nobreux populistes qui font pourtant assaut de souverainisme……..
      Ces contradictions flagrantes chez les nationalistes français n a pas l air de déranger leurs certitudes……..🤩🤩🤩

      -3
      • @PH Lh : argumentez… si vous en êtes capable.
        Intéressez-vous à la politique étrangère des États-Unis en Eurasie qui fait preuve d’une remarquable continuité en dépit de quelques péripéties de politique intérieure et de quelques échecs ponctuels comme en Afghanistan. Il ne s’agit pas d’être pro-ceci ou anti-cela mais d’essayer de se renseigner sur des réalités complexes et de tenter d’en comprendre certaines logiques.
        Lisez Richelieu, Bismarck ou Kissinger et méditez ce mot cynique mais fort réaliste de Bussy-Rabutin popularisé par Frédéric II de Prusse : « Dieu est d’ordinaire pour les gros escadrons, contre les petits.  » (Lettre 298, au Comte de Limoges, 16 octobre 1677) : autrement dit, aux positions « morales », souvent partiales et partielles, et toujours dépourvues de pertinence (sauf si on en fait un outil de propagande : mais il n’y a alors plus rien de « moral » dans ce cas), il faut préférer la prise en compte des réalités pour agir et négocier.

  • Autre commentaire, cette fois sur un sujet autre que celui de l’article lui-même mais qui est évoqué dans la note 4. Il s’agit du traité de Versailles au sujet duquel l’auteur de l’article écrit « De même que la prise en compte du traité de Versailles (1919), humiliant et saignant économiquement l’Allemagne, dans la création d’un contexte favorable à l’émergence de l’immonde régime hitlérien n’exonère en rien celui-ci de sa responsabilité. »
    Je sais que cela fait plus de cent ans que l’on attribue tous les maux au traité de Versailles… sans jamais expliquer comment on aurait pu faire mieux.

    Le traité de Versailles responsable de l’avènement du nazisme et de la 2ème Guerre Mondiale ?

    J’aimerais que les critiques sérieux du traité de Versailles nous expliquent concrètement ce qu’aurait été un meilleur traité en tenant compte notamment des paramètres suivants qui sont des faits et non des opinions :

    a). La majorité des Allemands n’a pas compris ou voulu admettre que l’Allemagne avait perdu militairement la guerre, ce que leurs dirigeants nominaux (Guillaume II) et effectifs (Hindenburg, Ludendorff, en tête) savaient bien mais ont toujours nié. Aveuglement, mauvaise foi et mensonges.

    Ce climat empoisonné a notamment bénéficié au nazisme… mais à qui la faute ? Fallait-il rédiger le traité sur la base de cette vision fausse et parfois délirante par les Allemands de leur défaite en 1918 ?

    b). Le traité de Versailles a fait perdre à l’Allemagne 70 900 km² (13% de sa superficie qui était de 540 766 km2 en 1910) et 5,5 millions d’habitants (8,2 % de sa population de 67 millions d’habitants en 1914).

    Ces « pertes » peuvent sembler a priori considérables, par exemple pires que le vol de l’Alsace-Moselle par l’Allemagne en 1871.
    Mais un examen, même rapide, amène à relativiser considérablement cette première impression, par exemple en détaillant ces « pertes » :
    . Alsace-Moselle : 14 496 km2 – 1 874 014 habitants (est. 1910)
    .. Holstein : prob. 2 000 à 3 000 km2 – 100 000 habitants (est. 1920)
    .. Silésie : environ 4 000 km2 – 1 à 1,1 millions d’habitants (est. 1920)
    .. Posnanie : 28 970 km2 – 2 099 831 habitants (est. 1910)
    = On en est déjà à 50 000 km2 environ (sur 70 900 km2) et à environ 5 millions d’habitants (sur 5,5 millions) voulant majoritairement ne plus être allemands.
    . le reste correspond essentiellement à la cession à la Pologne d’autres territoires généralement peuplés majoritairement de Polonais ; et le fait qu’Allemands et Polonais étaient inextricablement mélangés dans certaines régions, comme en Haute-Silésie, rendait impossible toute solution « idéale ».

    En résumé, l’Allemagne a essentiellement perdu des populations dont la majorité ne souhaitait pas être allemande ; une partie de ces populations a d’ailleurs pu décider de son sort lors de plébiscites (Schleswig-Holstein, Silésie, …) et, en Alsace-Moselle redevenue française sans vote, il était incontestable, notamment de par l’orientation des députés élus avant ou après 1919, que la majorité de la population voulait être française.

    Le préjudice est donc bien plus limité que les chiffres « bruts » de pertes de populations et de territoires pourrait faire penser. Au passage, sans nier d’inévitables imperfections, erreurs, voire injustices, ces remaniements territoriaux de 1919-1920 n’ont rien de comparable à la brutalité de l’annexion de l’Alsace-Moselle en 1871 contre le vœu des populations clairement et fortement exprimé chaque fois qu’elles en eurent la possibilité. Et ne parlons pas des conditions léonines imposées à la Russie par le traité de Brest-Litovsk du 03 mars 1918 et les décisions unilatérales de l’Allemagne de mars à novembre 1918 qui accentuaient le « dépeçage » de l’ex-empire russe.

    On peut donc rejeter sans hésiter les leçons de morale à sens unique longtemps assénées aux « brutaux vainqueurs » français par les Allemands avec généralement le soutien bienveillant des Anglo-Saxons.

    c. Les conditions économiques du traité de Versailles, notamment les réparations (qui ont été renégociées à plusieurs reprises), étaient-elles vraiment insupportables pour l’Allemagne, dont le potentiel économique était largement intact ? En effet, la guerre à l’ouest s’est exclusivement déroulée en France, en Belgique, au Luxembourg (invasion et occupation mais pas vraiment de combats) et dans certaines régions de l’Alsace-Moselle.

    Mais cela n’a pas empêché les Anglo-Saxons de compatir de plus en plus bruyamment au sort de l’Allemagne – quasiment intacte en 1919, rappelons-le – « écrasée » par les réparations… tout en exigeant que la France – saignée à blanc, humainement et économiquement en 1919, fait dont la nature fondamentale fut rarement prise en compte – paie l’intégralité des dettes qu’elle avait contractées auprès desdits Anglo-Saxons pour financer une partie de son effort de guerre.

    Là encore, les « leçons de morale » des contempteurs du traité de Versailles sont inacceptables.

    d). Toujours sur le plan économique, sur le front ouest, celui où le sort de la 1ère Guerre Mondiale s’est joué après la « mise hors jeu » de la Russie en mars 1918, ce sont des pays vainqueurs – France et Belgique – qui furent ravagés par la guerre, y compris les destructions systématiques opérées par l’armée allemande en retraite en 1918.

    Sur ce plan, les affirmations de Keynes sont mal fondées, voire malhonnêtes : à ce sujet, on peut notamment écouter (ou lire) avec profit le contenu de l’intervention de Serge Schweitzer, enseignant-chercheur à l’Université d’Aix-Marseille, chargé de cours à l’ICES, sur la lecture du traité de Versailles par Keynes lors d’un colloque des 14 et 15 novembre 2019 sur les « Conséquences politiques, économiques et sociales de la Grande Guerre (1919-1923) »

    e). En réalité, la crise de 1929, largement due à l’irresponsabilité de la gestion de leur économie par les Étasuniens, qui ruina l’Europe et la démence d’Hitler constituent des causes autrement plus sérieuses de l’arrivée des nazis au pouvoir et de la guerre de 1939-45…

    • Il est évident que le nazisme ert le pangermanisme ne sont pas nés du Traité de Versailles. merci de l’avoir rappelé. Il y a une mythologie romantique allemande ou plutôt germanique ou pangermanique qui remonte à plusieurs siècles. Le nazisme n’en est qu’une forme de synthèse. Peut-être Versailles n’a-t-il pas aidé mais attribuer la faute à ce Traité n’est tout simplement pas juste, ni exact. Et vous avez le même phénomène avec la Russie et sa mythologie romantique voulant une grande Russie, une idéologie panrusse. Le communisme soviétique n’en a été qu’une des déclinaisons possibles. Poutine en est une autre. L’auteur déclare que comparer Poutine à Hitler serait abusif et excessif. Je ne suis pas d’accord. Les références à Hitler sont assez claires. Pourquoi le Groupe paramilitaire Wagner s’appelle-t-il Wagner? Pourquoi Poutine se sent-il assiégé ou humilié? Pourquoi veut-il protéger les populations russophones d’Ukraine? Cela rappelle les Sudètes. Pourquoi a-t-il voulu lancer une Blitzkrieg (un terme qui rappelle la tactique d’Hitler) ? Ca n’a pas fonctionné, mais foiré complètement, question de « talent ». Pourquoi Poutine cache-t-il sa maîtresse? Enfin, il y a quand même des parallèles aussi intéressants que troublants, non? C’est à creuser.

      -1
    • Vous avez raison de faire référence à la crise de 1929. Celle-ci correspond à la crise financière russe d’août-septembre 1998. Poutine est arrivé à la présidence en 1999 après avoir été appelé à être PM par Yeltsine qui n’avait trouvé personne d’autre. Rappelez-vous de von Hindenburg. Ensuite, Poutine sera élu président et combinera les deux fonctions de président et de PM tour à tour et en même temps. Comme Hitler deviendra chancelier et leader absolu de la Grande Allemagne après le décès de von Hindenburg. Dans les deux cas, la prise de pouvoir sera définitive. Hitler jusqu’à la défaite de l’Allemagne nazie, et Poutine, on ne sait pas encore mais ça ne va pas aller. Les années 1920, c’était pour l’Allemagne les années de la République de Weimar. De même que les années 1990 ont été pour la Russie les années Yeltsine, càd. l’équivalent de la République de Weimar, ou en tout cas l’idée que l’on se fait généralement de Weimar. Et la révolution spartakiste de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht équivaut au coup d’état d’août 1991. Et puis, il y a eu le putsch de Munich auquel correspond le coup d’état Rutskoï/Khasboulatov en septembre/octobre 1993. Bien sûr, les contextes, les proportions et les enjeux étaient différents. Mais il y a des traits communs entre les deux situations et ceux-ci n’ont effectivement rien à voir avec Versailles.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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