Pénurie de moutarde : pas la faute du climat

La pénurie de moutarde est liée à la fermeture des économies qui a interrompu les habitudes et comportements.

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Pénurie de moutarde : pas la faute du climat

Publié le 29 mai 2022
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La Russie vient en aide au Sri Lanka, selon Bloomberg :

Le Sri Lanka reçoit du pétrole brut de Russie, qui lui permettra de produire les carburants dont a besoin ce pays en situation de faillite, qui fait face à des pénuries de gasoil et d’essence. Le pétrole [russe] permettra de redémarrer pour la première fois en deux mois [son unique raffinerie,] à Sapugaskanda. Le Sri Lanka fait face à la pire crise financière de son histoire en tant que pays indépendant, avec des pénuries allant du pétrole à la nourriture. Les réserves de carburant sont si faibles que le gouvernement demande aux citoyens de cesser de faire la queue devant les stations-essence.

Les Russes ont-ils plus de sympathie pour les gens que les dirigeants européens ?

Peut-être pas, mais la Russie continue de fournir l’or noir dont ils ont besoin pour vivre.

Cela génère davantage de richesse, de confort, et de prospérité dans le monde.

À l’inverse, lorsque vous entravez le commerce, et créez de l’argent de toute pièce, vous créez des dislocations… et donc la pauvreté.

 

La faute de la Nature

Les consommateurs constatent des pénuries dans les rayons de leurs magasins ces temps-ci.

Par exemple, vous ne pouvez plus trouver de la moutarde…

Actu.fr rapporte que selon la Confrérie des producteurs de moutarde, 80 % des grains proviennent du Canada, qui souffre de sécheresse.

L’explication laisse un peu sur sa faim… Après tout, les pénuries surgissent de toutes parts en ce moment, pas juste pour la moutarde.

La sécheresse n’a pas causé le manque de production de voitures, ni la pénurie de carton pour les colis. Bookseller rapporte que le coût d’impression d’un livre a augmenté de 40 % l’an dernier.

Vous ne pouvez pas mettre cela sur le compte de la guerre ni des émissions de carbone.

Non, cela provient de la création de monnaie sans précédent des autorités… et avec la mise à l’arrêt de l’activité des entreprises.

Les prix des grains de moutarde ont commencé leur ascension dans le seconde moitié de 2020… comme le reste des matières premières. Il a presque doublé depuis janvier 2020.

Selon les agriculteurs, la sécheresse a réduit de 41 % la production des champs par rapport à leurs attentes.

Mais quand vous regardez les statistiques, vous voyez qu’ils avaient planté 35 % de semences en moins en 2020.

Un haut rendement cette année-là avait permis de compenser, mais en 2021, face à une mauvaise récolte, un déficit s’est déclaré.

 

Perte de savoir

La fermeture des économies a interrompu les habitudes et comportements.

Mais les grandes exploitations agricoles ou encore les champs de pétrole et de gaz avaient pris des années d’investissement et d’adaptation. À présent, les marchés doivent prendre en compte la possibilité de fermetures, restrictions sur les déplacements, ou épisodes d’inflation des prix.

Dans un marché, les prix reflètent l’accumulation de savoir (par l’expérience) des participants, et vous ne pouvez pas remonter en arrière et rayer les événements des deux dernières années.

Les soucis de production et les hausses de prix vont continuer parce que les économies vivent avec une épée de Damoclès au-dessus d’elles.

À tout moment peut avoir lieu un retour en arrière, vers les restrictions, la création de centaines de milliards d’euros ex nihilo, ou, comme nous en avertissons, une dévaluation de la monnaie.

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  • Avatar
    jacques lemiere
    29 mai 2022 at 7 h 22 min

    les crises, les pénuries ça arrive… comme les accidents..

    l’autonomie, c’ets bine ou complètement idiot..

    on peut regarder sur internet des tas de vidéo de crétins qui deviennent autonome en ceci ou cela…en se serrant la ceinture..

    une remarque, si une enterprise française avait fabriqué des masques..

    elle les aurait revendus au plus offrant!!! sauf réquisition.. requisition qui baissant son profit aurait incité les propriétaire à aller s’installer ailleurs..

    mettre des contraintes au libre marché appauvrit GLOBALEMENT..c’est quasiment indiscutable.. mais nous sommes en démocratie..avec le droit de spolier..

  • Les épées de Damoclès ne sont que la moitié du problème. L’autre est l’absence des situations enviables qui motiveraient à courir le risque. Si les agriculteurs ont semé moins de moutarde, c’est d’abord parce qu’ils ne voyaient pas ce qu’ils auraient eu à gagner à en semer plus.

  • D’après un article de France agricole de déc 21, la production canadienne a baissé de 28%, la France a vu sa production divisée par 4 avec l’interdiction des traitements phytosanitaires, rajoutez la Russie et l’Ukraine qui sont le 4° et 5° producteur de moutarde après le Népal qui n’exporte pas, on obtient une conjonction des planètes négatives, tout cela à cause de l’ultralibéralisme bien sûr 😉

    • Producteur de graines de moutarde..

    • Avatar
      jacques lemiere
      29 mai 2022 at 15 h 54 min

      et la question est que ne pas avoir de résidus de produits phyto dans la nature « vaut » de se passer de moutarde..??

      on a le droit de le penser individuellement..a ton le droit d’imposer ce point de vue aux autres?
      je e crois pas..

      • Les Sri Lankais ont voulu se passer de pesticides. Maintenant ils se passent de repas. Avis aux amateurs.

        • Avatar
          Francois Tursan
          29 mai 2022 at 22 h 03 min

          Précision: Le gouvernement Sri Lankais a pris la décision, les cultivateurs et la population l’ont subie!

  • L’épée de Damoclès, c’est peut-être la crainte que la moutarde ne monte au nez des con- (sommateurs ou -tribuables) dans cette période d’inflation et de grandes incertitudes sur l’avenir!
    Félicitons nous toutefois du bon sens paysan puisque les agriculteurs moutardiers ont parfaitement compris les lois du marché, à savoir qu’il n’avaient aucun intérêt à produire plus malgré les baisses de productions étrangères.

  • Bah, quand on empêche les gens de bosser et qu’on les inonde d’argent gratuit, ça ne peut pas marcher. Résultat, on crée la pénurie permettant l’inflation, nos banqsters sont très très contents…. Nos producteurs de blé aussi et les pétroliers aux anges. Comme quand, bcp de gens sont très heureux.. Les pauvres, les sans dents, qu’ils crèvent avec les multivaccines..

  • C’est terminé pour la mayonnaise maison, les hotdogs, pour les Allemands plus de moutarde pour les bockwurst, les Bratwurst qui aurait pu imaginé une telle fin. Evidemment certainement pas McKinsey

  • Merci pour cette mise au clair, je n’étais pas au courant, et bien entendu, aucun média ne diffusera cette analyse ! L’Ukraine est la première économie mondiale en 2022, ne l’oublions pas ! 🙂

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