États-Unis : l’indignation très sélective face à la violence

Si ça ne vient pas du méchant homme blanc hétéro cisgenre, c’est sans intérêt !

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États-Unis : l’indignation très sélective face à la violence

Publié le 24 mai 2022
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Quand vient le temps de couvrir des épisodes de grande violence, il semble que les médias aux États-Unis ont opéré un virage à 180° depuis le tournant du siècle. Avant, il semblait qu’on ne voyait que des Noirs à la Une partout. Mais maintenant, l’écrasante majorité de cette couverture est réservée aux Blancs.

Deux fusillades récentes (et d’autres massacres récents) illustrent ce point.

Il y a tout d’abord l’infâme fusillade de Buffalo, perpétrée par un jeune homme très instable mentalement. À l’instar d’une autre fusillade au Michigan, il semble que les autorités aient complètement failli à la tâche.

En effet, le tueur de Buffalo aurait planifié son massacre depuis au moins novembre dernier et cherchait explicitement à tuer des Noirs. Et d’après une source anonyme, le tireur avait menacé d’une fusillade son village natal en juin dernier. Il semble toutefois que ce ne fut pas assez pour invoquer une loi anti possession d’armes qui permet à la police de les saisir sans procès suite à une délation et promettre de mieux contrôler les armes d’assaut, lesquelles n’ont pas de définition unifiée.

Le tireur a motivé son crime via la théorie conspirationniste du grand remplacement – qui avance que les gouvernements organisent de remplacer la population blanche. Il n’en fallait pas moins pour que soit derechef pointé du doigt un animateur de Fox news ayant souvent mentionné ladite théorie. Mais ce dernier a montré que les médias et plusieurs politiciens la soutiennent indirectement et en bavent même d’envie.

Ces mêmes médias et politiciens ont évidemment sauté sur l’occasion pour capitaliser sur les dos des victimes, surtout avec les élections de mi-mandat qui approchent à grands pas. Biden s’est rendu à Buffalo pour dénoncer la fusillade.

Si ça ne vient pas du méchant homme blanc hétéro cisgenre, c’est sans intérêt. Par contre, lorsqu’un suprématiste noir tue dans le métro de New York, ou qu’un autre au parcours criminel juteux fonce dans une foule, il semble que Biden est trop occupé pour se déplacer. Sa secrétaire à la Maison Blanche y est allée de patinage digne de Katarina Witt pour le défendre.

 

Le massacre oublié

Comparons le battage médiatique de la fusillade de Buffalo avec une autre, à peine quelques jours plus tard en Californie, perpétrée par un homme d’origine chinoise.

Dans le second cas aussi, il semble que le massacre qui n’a fait « que » un seul mort et cinq blessés, a été motivé par la haine. Né à Taïwan de parents venant du continent, il refusait de considérer sa terre natale comme indépendante. Sa vie personnelle était aussi en chute libre.

Bien que l’ampleur de ce drame est moindre que celui de Buffalo, le silence des médias de masse à son sujet est assourdissant. Le second drame a généré des dizaines d’articles au 22 mai (pour Buffalo Shooter) et une condamnation de la Maison Blanche, tandis qu’elle a complètement ignoré celui de la Californie. Ironiquement, le pouvoir taïwanais a offert ses condoléances aux victimes.

Et dans les médias ? Deux articles sur CNN (pour Taiwanese Shooter), un seul sur MSNBC, six sur NPR et quatre sur le New York Times. Certaines mauvaises langues affirmeraient sans doute que ces médias sont à la solde de Beijing.

Mais c’est plutôt l’acoquinement des médias avec le mouvement woke qui décide de ce double standard patent. Le tueur de Buffalo était un homme blanc hétérosexuel cisgenre – en d’autres termes, il coche toutes les cases de l’oppresseur. Celui de Californie, oui, était un homme hétéro cisgenre, mais il n’est pas blanc. Il ne peut donc pas être oppresseur et son histoire est donc sans intérêt.

Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Rappelez-vous de Kyle Rittenhouse, crucifié sur la place publique alors qu’il n’avait fait que se défendre durant une de ces nombreuses manifestations « surtout pacifique » de l’été dernier.

Bref, une fois de plus, les médias donnent raison à leur ennemi juré – Donald Trump – quant à leur hypocrisie. Ils donneront une couverture continue à quiconque renforcera les faux mythes de l’infâme théorie critique des races afin d’alimenter la rage de la populace docile.

C’est pourquoi « violence » n’inclut plus la destruction de la propriété puisque celle-ci est « assurée ».

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  • Le tueur de Buffalo a un manifeste de 180 pages. Il y explique comment les media vont le rendre célèbre. C’est pourquoi il a utilisé un AR15, le maudit fusil d’assaut, dont l’acquisition est interdite dans l’état de New-York… tuer des gens aussi d’ailleurs.
    Vu qu’il a tué des blancs, le motif de « White supremacy » est quelque peu foireux.

  • Avatar
    jacques lemiere
    31 mai 2022 at 7 h 45 min

    oui mais « les médias » a un contour trop flou…

    contrepoints est un média..

    le problème est la popularité d’idées idiotes… en partie car les « professionnels de la vérité », journalistes et scientifiques .. doivent rester populaires pour conserver leur salaire……et ne les contestent pas…

    avec ça des systèmes éducatifs qui ne promeuvent pas la pensée critique..

    il faut croire les scientifiques, un journaliste doit avoir une carte de presse…

    non, pour la vérité … logique et faits…et curiosité bien entendu.. une bonne cause n’a pas besoin de mensonges ou d’omissions …

  • Les commentaires sont fermés.

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