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Un article de l’Iref-Europe
Comme nous l’avons déjà exposé, les politiques publiques actives de l’emploi (assurance-chômage non comprise donc) ne brillent pas par leur efficacité. Une situation que la crise sanitaire n’a pas substantiellement modifiée, même si les dispositifs spéciaux mis en œuvre se doivent d’être étudiés à part.
Il s’agit surtout de savoir si des conséquences pérennes pourraient s’observer sur le marché du travail et d’examiner l’impact des politiques publiques anciennes et nouvelles en la matière, ainsi que les moyens de remettre le travail au goût du jour dans notre pays.
Les prêts garantis par l’État (PGE) et l’activité partielle
Selon la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES), la part des entreprises rencontrant des difficultés de recrutement a augmenté depuis une dizaine d’années. Un comble dans un pays où le taux de chômage atteint 8,1 % et le taux d’emploi 65,7 % (contre une moyenne européenne à 67,7 %).
Les fluctuations du marché de l’emploi pendant la crise sanitaire ont, en effet, été inférieures en France à ce qui a été observé dans d’autres pays. Au deuxième trimestre 2020, en pleine pandémie, la part des actifs occupés de 15-64 ans n’a baissé que d’un point par rapport à l’année précédente, pour atteindre 65 %.
L’impact des PGE sur l’emploi a néanmoins été, en l’espèce, négligeable. En septembre de l’année dernière, la dette des entreprises atteignait 1000 milliards d’euros, en augmentation de 15 % en un an, avec des pointes à + 25 % pour les PME et + 40 % pour le secteur de l’hôtellerie restauration. Une part substantielle de cette hausse, 143 milliards précisément, était due aux PGE.
Pour autant, l’emploi dans les entreprises ne s’est pas trouvé impacté outre mesure : schématiquement, selon les calculs du Conseil d’analyse économique (CAE), une augmentation de 100 % du taux d’endettement pour une entreprise engendre une modification de 0,4 % seulement de la croissance de l’emploi en son sein la deuxième année qui suit l’augmentation de l’endettement.
En revanche, les dispositifs d’activité partielle, excepté pour les secteurs de l’économie fermés administrativement, dits secteurs S1, se sont majoritairement orientés vers les entreprises le moins performantes. Si l’on suppose une augmentation, pour les entreprises non classées S1, de 1 % de la valeur ajoutée par tête, on observe une baisse de 0,23 % du taux d’activité partielle. Si l’on suppose une augmentation de 1 % du taux de rotation de la main-d’œuvre deux ans avant la crise, on peut cette fois constater une hausse de 2,5 % du taux partiel, ainsi que l’illustre le graphique suivant :
En somme, les dispositifs de chômage partiel freinent la tendance naturelle de l’efficacité de l’économie en termes de réallocations entre les entreprises, ce qui n’a toutefois pas été le cas dans les secteurs fermés administrativement. Il eût sans doute été préférable et moins onéreux de les limiter aux secteurs S1.
Le rôle de Pôle emploi et des autres dispositifs ciblés de retour à l’emploi
L’augmentation des tensions de recrutement dans un certain nombre de secteurs pousse légitimement à s’interroger sur la complexe question de l’inadéquation de l’offre et de la demande de travail. L’inadéquation est considérée comme maximale lorsque certains marchés sectoriels possèdent des emplois vacants mais aucun demandeur d’emploi et d’autres, des demandeurs d’emploi mais aucun emploi vacant. La tension est donc un ratio calculé en comparant le nombre d’emplois vacants et le nombre de demandeurs d’emploi, le but d’une politique publique étant de faire basculer tous les chômeurs des marchés possédant peu d’emplois vacants vers ceux qui en ont beaucoup.
Le CAE a calculé cette inadéquation de manière tridimensionnelle, par zone géographique, par métier et via une combinaison des deux, ainsi que le montre le graphique suivant :
Le règlement de l’inadéquation géographique, établi sur l’hypothèse où tous les demandeurs d’emploi seraient déplacés dans toutes les zones d’emploi, de sorte que celles-ci aient une tension égale, n’engendrerait qu’une augmentation du nombre total d’emplois égale à seulement 2 %. En revanche, le même raisonnement par métier générerait une hausse de l’emploi de 6 à 7 % et la combinaison des deux, une progression de 15 %. En somme, si le gouvernement réussissait à égaliser de manière parfaite les tensions du marché du travail, le chômage baisserait, passant de 8,1 à 6,9 %.
Les causes du chômage doivent donc être recherchées ailleurs. Outre la question des désincitations au travail, liée à la faiblesse de l’écart entre les minima sociaux et les bas salaires, celle de l’inefficacité chronique de Pôle emploi dans sa mission doit se poser. En 2017, selon l’INSEE, seuls 12,9 % des chômeurs déclaraient avoir retrouvé un travail grâce à Pôle emploi.
En revanche, au vu des coûts induits, de nombreuses TPE-PME ne sont pas en mesure d’avoir une direction des ressources humaines digne de ce nom. Ce pourrait être justement la mission d’un service public de l’emploi privatisé et représenté non plus par Pôle emploi, mais par une myriade de sociétés privées, que de leur porter assistance, conseil et intermédiation.
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Et à l’étranger, ils font comment ?
Ils ont à la fois les emplois de qualité et les gens qualifiés avec les compétences correspondant aux emplois proposés! Nous on a des emplois sous-payés et des diplômés en sociologie!
Il y a erreur, la mission de Pole emploi n’est pas d’aider les gens à trouver du travail, c’est de contrôler le versement des allocations. Pour le vérifier, c’est simple: pointez vous à pole emploi, et dites que vous cherchez un emploi. On vous répondra qu’il faut d’abord vous inscrire, et donc qu’il faut être sans emploi. Les services qui vous aident à trouver un emploi existent, en général ils sont payants.
Je vois les choses ainsi : il y a schématiquement deux grandes catégories de personnes sans emploi : les employables plus et les employables moins. Ces derniers sont des “cas sociaux” (sans que ce soit péjoratif), des personnes avec des difficultés suffisamment sérieuses pour qu’elles impactent le retour à l’emploi et surtout pour une partie de rester en emploi. C’est plutôt eux la clientèle de pôle emploi et autres missions locales, car les autres se débrouillent seuls.
Est-ce que privatiser PE va changer cela ? J’en doute néanmoins il y a certainement des choses à améliorer pour rendre cette assistance plus intelligente.
Privatiser à sa valeur réelle? L’€uro symbolique?
Il faut demander l’avis d’Elon MUSK!
Il va demander des données sur la proportion de faux comptes…
Il y a certainement moins de faux comptes à Paul EMPLOI qu’à la sécu!