Sandrine Rousseau ou le totalitarisme vert

On pourrait prendre à la légère la dernière sortie de Sandrine Rousseau. Mais ce genre de discours est digne d’un totalitarisme vert.

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Sandrine Rousseau ou le totalitarisme vert

Publié le 2 avril 2022
- A +

Par Jean-Philippe Feldman.
Un article de l’IREF Europe

On pourrait prendre à la légère la dernière sortie de Sandrine Rousseau, l’ancienne candidate à la candidature verte à l’élection présidentielle. En effet, l’égérie de l’écoféminisme à la française vient de suggérer de créer un délit de non-partage des tâches domestiques. En cause, l’inégalité entre les hommes et les femmes dans la réalisation des tâches ménagères, une question sans doute primordiale à l’heure de la guerre en Ukraine et des finances publiques à l’agonie. Un mauvais esprit rappellerait que la condition de la femme en Afghanistan est peut-être plus inquiétante que dans notre pays, mais il est vrai que nos gauchistes verts s’y intéressent assez peu…

Le fait d’ériger un nouveau délit est assez anodin en lui-même compte tenu de notre propension très latine à multiplier les lois et à les violer. Les pénalistes y verraient en l’espèce une innovation ridicule et impraticable, ce qui est tout de même gênant s’agissant d’un texte répressif.

Le privé est politique : une réflexion digne du totalitarisme

Mais l’essentiel n’est pas là. Ce qui doit retenir l’attention, c’est la façon dont la proposition se trouve justifiée. Au-delà de la stigmatisation sous-jacente des méchants hommes blancs, hétérosexuels, capitalistes et racistes si commune à nos prétendus écologistes, Sandrine Rousseau précise : « Je pense que le privé est politique ».

Nous avons déjà écrit qu’en France, tout est politique ou susceptible de le devenir, ce qui apparaît logique puisque l’État y est omnipotent1. Aucun domaine n’échappe à l’État providence le plus développé de l’univers, et le féminisme hystérique fortement subventionné sur fond d’égalitarisme et de crypto-marxisme participe de cet étatisme et de cet anti-individualisme exacerbés.

Dire que « le privé est politique » revient ni plus ni moins à abolir les frontières de la société civile et de l’État, c’est-à-dire de l’un des fondements de notre civilisation. L’utopie de la transparence absolue, déclinée en son temps par Thomas More, devient réalité, mais ici la dimension humoristique de l’auteur anglais s’évanouit.

Ainsi, nos domiciles, nos habitations, nos propriétés deviennent cristallins aux yeux d’autrui et avant tout aux yeux des hommes de l’État. En effet, il existe des raisons impérieuses qui surpassent le dérisoire respect de la vie privée : l’émancipation de la femme occidentale chosifiée par la gent masculine et le machisme dominant. L’État et ses séides sont autorisés à pénétrer dans les alcôves pour traquer les ignobles comportements des hommes jusqu’aux plus intimes.

Lorsque « le privé est politique », l’État devient ni plus ni moins totalitaire. Il se mêle de tout, il régit tout, il intervient sur tout. La lutte contre la surexploitation de la femme se mêle à la lutte contre la surexploitation de la nature : même combat qui exige un État surpuissant afin de juguler la pollution masculine comme on combat la pollution environnementale.

Ce que ne saisit pas Sandrine Rousseau, aveuglée par son extrémisme délirant, c’est que, dans un État civilisé, tout n’est pas politique, tout ne peut être politique et tout ne doit pas être politique. Or, l’écologie politique telle qu’elle la promeut constitue un poison mortel, on allait écrire une pollution, pour notre civilisation.

Sur le web

  1. V. notre dernier ouvrage, Exception française. Histoire d’une société bloquée de l’Ancien Régime à Emmanuel Macron, Odile Jacob, 2020.
Voir les commentaires (8)

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  • jacques lemiere
    2 avril 2022 at 9 h 04 min

    le concept d’envirtonnement ..article défini…
    implique une forme ou une autre de totalitarisme..

    protéger l’environnement n’est compatible ni avec le développement humain ni la liberté…

    à l'”écologiste autoproclamé qui point de doigt mon diesel, moi je pointe son mode de vie.. qui n’est pas plus protecteur de l’envrtonnement que le mien!!! le revenu est s un indicateur au premier ordre assez bon dans un pays donné… de l’impact d’un individu sur l’environnement.

    il faut en revenir à un marché libre des opinions sur l’environnement. que chacun souhaite… tu veux des orang outangs, eh ben tu achètes la foret où ils vivent…

    et donc sortir de l’ecologisme.

    il faut accuser les accusateurs perpétuels!!!
    foutre le nez de rousseau dans les impacts de son mode de vie…

    toi un défenseur de l’environnement et moi un destructeur ?????? mon oeil…!!!!

    tous les titres dans les médias qui citent des “associations de défense de l’environnement” sont des “fake news”…

    tous les classement de ces assoc comme d’interet collectif doivent être dénoncés…

    ce n’ets pas propre aux écolos… toutes les association de défense “du” patrimoine … tu veux sauver un chateau ou n’importe quoi..t l’achètes!!!!!

    être contre le nucleaire les phytos, ou je ne sais quoi, c’est ton droit…. et ton moyen est le boycott..

    tout comme le covid aurait du nous servir à nous montrer les conséquences de la collectivisation de la santé.. perte de subjectivité.. perte de liberté..

    les “délires écolos “devraient nous servir à nous montrer les périls de la collectivisation de..tout…

  • « Rien n’est politique par nature, mais tout le devient dès lors que l’approche constructiviste est dominante. »
    Pascal Salin

  • Moi je pense à ce pauvre Monsieur Rousseau…

  • bonjour, le “délit de non-partage des tâches domestiques”, révèle une vision étroite de la vie en couple, dans un appartement. Pour tous les propriétaires de maisons individuelles , (qui selon ELLV ne sont pas écolos…), il n’y a pas que les taches ménagères en réalité. Mais aussi le jardinage, l’entretien (peinture, bricolage…) voir aussi l’entretien de la voiture pour les moins fortunés. De quelles tâches relèvent ces activités ? Dans le cas où madame ne participe pas à ces taches, faut-il instituer un délit de non partage des activités masculines ?
    Bon d’accord c’est caricatural et exagéré. Mais la vie privée doit rester privée. (évidement par les temps qui courent, il ne faut pas oublier les couples atypiques).
    Comme d’habitude les idéologies sont construites sur des postulats erronés, (bien souvent des idées de bisounours voir anti-scientifiques), alors même avec un bon raisonnement on arrive à des bêtises. (Il aurait mieux valu mettre dans la constitution un principe de réalité).

  • j’ose espèrer qu’il s’agit d’un “poisson d’avril”, sinon, il est urgent d’enfermer cette foldingue afin de l’empêcher de nuire

    • Je crois que ce genre de personne devrait rapidement consulter un psy car quelque chose ne fonctionne pas correctement au niveau du mental.
      Malgré tout, je me pose une question. Pourquoi des écolos votent encore pour elle ? Il y aurait-il autant de malades en France ?
      Bref, avec ces gens-là la France est mal barrée.

  • Ah laissez moi rebondir sur “le féminisme hystérique”!
    Aimable pléonasme puisque l’hystérie prend sa racine dans l’utérus (cf hystérectomie) qui malgré les progrès de la médecine reste une exclusivité féminine ou si vous préférez une frustration masculine.
    La connotation péjorative de cet adjectif traduit l’ignorance de sa qualité première façonnée par la sélection naturelle à laquelle nous devons notre existence même: les femelles mammifères allaitantes ont accessoirement la charge de protéger leur progéniture contre les prédateurs, y compris les mâles de leur propre espèce avides de recopuler illico presto ou d’éliminer une concurrence future.
    Nous devons tous la vie à cette violence protectice spécifiquement féminine donc corrélée à la possession d’un utérus et que la gent masculine croit disqualifier par dépit en l’affublant d’un caractère insultant.

    -3
  • Le délit existe déjà et la peine c’est le divorce: pourquoi rester en semble si on régit sa vie en commun devant le tribunal. L’incohérence intellectuelle de ce “féminisme” écologique n’est plus à démontrer

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Vous l'avez sans doute deviné, mais je préfère le préciser : quand j'écris "sorcière" dans mon titre, je parle bien évidemment de Sandrine Rousseau, cette militante écoféministe et députée de Paris par laquelle le "scandale" Bayou est arrivé. Un substantif qui devrait l'enchanter puisque, pour elle, les sorcières furent de tout temps l'exemple type des femmes persécutées par le patriarcat. Du reste, elle a souvent dit qu'elle préférait largement "des femmes qui jettent des sorts plutôt que des hommes qui construisent des EPR."

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