Présidentielle : les écologistes en roue libre

La gauche française écologiste ne fait pas de la politique pour la présidentielle : elle fait de l’idéologie.

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Présidentielle : les écologistes en roue libre

Publié le 21 mars 2022
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Les derniers sondages à la prochaine élection présidentielle donnent environ 25 % d’intention de vote pour la gauche française, Jean-Luc Mélenchon en recueillant plus de la moitié (14 %), les 11 % restants étant partagés entre Yannick Jadot (5 %), Fabien Roussel (3,5 %) et Anne Hidalgo, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, respectivement à 1,5 %, 1 % et 0,5 %.

À droite, la situation n’est pas beaucoup plus glorieuse, les intentions de vote s’éparpillant entre les trois factions irréconciliables sans savoir vraiment à quoi tout cela correspond.

Malgré cette bérézina, et malgré l’actualité brûlante, certains candidats (Yannick Jadot, Valérie Pécresse, Fabien Roussel, Philippe Poutou et Anne Hidalgo) ont quand même trouvé le temps de répondre à l’invitation des sempiternelles ONG pastèques (Oxfam, la Fondation pour la nature et l’homme, Notre affaire à tous et Greenpeace France) pour parler d’écologie et présenter leurs idées et propositions en la matière.

Plus, c’est mieux

Bien évidemment, les quatre compères de gauche (Valérie Pécresse faisant figure d’OVNI au milieu de cet assemblée de révolutionnaires climatiques) ont tous joué à la surenchère des mesures les plus irréalistes et les plus démagogiques possibles.

Pensez-vous qu’ils pourront un jour comprendre que l’écologie politique est une incroyable machine à perdre ? Pensez-vous qu’ils comprennent un jour que le vert n’est rien d’autre qu’une immense machine à pognon dans laquelle se déversent des torrents de budget marketing et d’argent public recyclé via des circuits de connivence et de corruption ?

Pensez-vous qu’ils s’en rendent compte, qu’ils savent que les gens l’ont compris au fil du temps, que ce secret de polichinelle est consciemment ou inconsciemment une évidence pour une énorme partie, voire quasiment la totalité de la population ?

L’écologie : un business ultra-rentable

L’expérience n’est pas très compliquée pourtant.

Quand on voit que le prix d’un fruit bio (en général tout maigrichon et abimé) est moitié plus cher que les fruits conventionnels ou quand que le glyphosate a été remplacé par du vinaigre vendu au même prix (voire plus cher), pour ne citer que ces deux exemples, on comprend très rapidement que l’écologie est avant tout une histoire de gros sous consistant à vendre avec une marge substantielle des produits dont la qualité reste avant tout une histoire d’appréciation personnelle, donc une histoire de conditionnement marketing.

Mais non !

Il faut dire que les médias (les premiers bénéficiaires pécuniairement de cette manne de budgets publicitaires) n’ont aucun intérêt à tuer la poule aux œufs d’or. L’écologie, c’est beau, c’est bon, c’est juste et c’est bien. Bref, tout ce qu’il faut pour faire son boulot de salarié d’un média sans prendre de risque et sans se casser la tête à réfléchir.

La paysan français avec son béret, sa baguette de pain et sa bouteille de rouge

Dès que l’on se risque à passer quelques temps à étudier en détail les propositions de ces candidats, le plus hallucinant est de voir comment toutes leurs propositions tournent autour d’un seul et unique sujet : la transformation de la paysannerie française.

Comme si en 2022, il existait encore des paysans en France ou comme s’il fallait les faire revenir, à l’instar des fameuses espèces animales de la biodiversité menacées d’extinction. Comme si la production, la transformation, la distribution et la valorisation agricole pouvaient être, à quasiment un quart du XXIe siècle, encore une histoire de fourches, de fumier et de feu de la Saint-Jean.

C’est si beau, les histoires bucoliques et romantiques. C’est surtout si rentable électoralement, de brosser dans le sens du poil cet électorat. Ou plutôt, de faire du billard à deux bandes, en faisant mine de considération et de pitié pour les handicapés de la vie moderne qui vivent dans un monde imaginaire fait de graines de chia, de tofu et de coton écoresponsable tout en nageant dans un océan de culpabilité. Ça donne une bonne image !

L’écologie : un business ultra-rentable

Les bonnes œuvres ont toujours apporté aux puissants la considération de ceux qui vivent dans la crainte de se retrouver un jour déclassés dans le bas peuple. Si nos dirigeant ont trouvé la bonne idée de faire de l’écologie, c’est bien plus pour prouver qu’ils étaient capables d’écoute et d’empathie envers les hypocondriaques qui somatisent l’angoisse d’être empoisonnés par les méchants produits chimiques artificiels industriels et synthétiques, que pour récupérer les voix des faucheurs d’OGM et autres zadistes.

De là à en faire une idéologie… En fait, si ! C’est d’ailleurs la nature même de l’idéologie : un assemblage prétentieux de croyances, de jugements moraux et de normes.

La machine à perdre

Et en matière d’idéologie, la gauche française en connait un rayon, entre marxisme, anarchisme, socialisme, wokisme… C’est pour cela qu’à peine un quart de la population vote à gauche, alors que tout le dessein du système démocratique est justement de répartir les avis selon une courbe de répartition normale sur un axe droite-gauche ou gauche-droite. À force, on se rend compte que l’idéologie, c’est bien beau, mais ce n’est pas ce qui fait le plein de la bagnole ou qui paye l’abonnement Netflix.

La gauche française ne fait pas de la politique : elle fait de l’idéologie. En fait, la droite aussi fait de l’idéologie, ou plutôt de la sémantique idéologique et de la gymnastique intellectuelle pour réussir à trouver comment prendre une revanche sur les guerres coloniales sans jamais (ou très rarement) prononcer de mots interdits ni dépasser la ligne rouge.

La gauche et la droite font de l’idéologie et même de la surenchère pour déterminer qui sera le plus pur idéologiquement. Et pendant que gauche et droite se massacrent chacun dans leur coin pour savoir quel est le sexe des anges, Emmanuel Macron fait de la politique.

Le résultat, on le connaît tous d’avance.

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  • Objection votre honneur !
    Ils n’ont pas comme seul et unique sujet la transformation de la paysannerie française.
    Ce serait vraiment trop chouette s’ils se contentaient de ne vouloir emm.rder que les paysans.
    Ils ont de bien plus grandes ambitions : emm.rder tout le monde !

    • L’explication est dans la phrase : « l’idéologie, c’est bien beau, mais ce n’est pas ce qui fait le plein de la bagnole ou qui paye l’abonnement Netflix. »

      Ils n’ont donc qu’un mot à la bouche : « faire changer les mentalités ». Et une seule méthode : « emm.rder tout le monde ».

      Vous connaissez la blague sous forme de fable : « les organes élisent leur chef » ?

    • Avatar
      jacques lemiere
      21 mars 2022 at 23 h 06 min

      tout le monde à part  » nous »..

  • La paysannerie est une espèce en voie de disparition, il va falloir la classer dans les espèces protégées.
    Le retour à la permaculture implique un flux massif de population des villes vers les champs pour cultiver les champs, je ne suis pas sur que les bobos Parisiens vont se précipiter.
    Pour une perte de la mécanisation et un retour au travail de la terre, il faut une population jeune.
    Bref une idéologie écologiste en complet décalage avec la réalité.

  • «Allez, allez, en prison ! En prison pour médiocrité.» [le roi Ferrante, La Reine morte, Acte III (Montherland)].

    Et delenda est escrologia !

  • Les commentaires sont fermés.

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