Les crises sont un argument en faveur d’un État plus petit

On a l’impression que l’énorme intervention de l’État pour traiter les problèmes de la société est devenue dé stigmatisée. Il est impératif que nous ne permettions pas à nos politiciens de se sentir à l’aise avec les nouveaux pouvoirs qu’ils se sont attribués.

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Les crises sont un argument en faveur d’un État plus petit

Publié le 20 mars 2022
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Selon certains, il existerait cette ancienne malédiction chinoise : « Puissiez-vous vivre des temps intéressants ». À l’heure actuelle, nous vivons tous une époque intéressante. Les historiens concernés par la politique, l’économie et les relations internationales se pencheront sur le début des années 2020 avec grand intérêt.

Tout d’abord, nous avons été frappés par un nouveau virus et une pandémie mondiale, ce qui n’était pas arrivé depuis plus d’un siècle. Ensuite, l’ordre politique international a pris un grand coup en raison de la guerre qui a éclaté en Europe pour la première fois depuis 1945.

Comment la guerre en Ukraine va entraîner un interventionnisme accru de l’État

Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, elle a exacerbé la crise du coût de la vie qui se préparait déjà. L’inflation et les prix de l’énergie étaient déjà très élevés, même avant la guerre.

En conséquence, de nombreuses familles occidentales, comme en France et au Royaume-Uni se trouvent dans la situation effroyable de devoir choisir entre chauffer leur maison et nourrir leur famille, car les prix de l’énergie et de la nourriture ont explosé.

Naturellement, la classe politique annonce prendre ces problèmes à charge. Les politiciens veulent s’immiscer dans nos vies et nous sauver de notre malheur, et être loués pour leur héroïsme.

S’ils sont sans doute bien intentionnés, l’utilisation de l’appareil d’État pour tenter de résoudre des problèmes socio-économiques de ce type pose d’innombrables problèmes dont le plus important est peut-être que cela ne fonctionne jamais.

Ceux qui sont en faveur de l’expansion de l’État et prônent des impôts plus élevés et de nouvelles réglementations dans le but d’améliorer nos vies semblent réticents à tirer les leçons de l’histoire récente. Tout simplement, l’expansion de l’État de cette manière rend la vie plus difficile et plus chère pour la population.

À maintes reprises, nous avons appris qu’une approche de marché libre donne les meilleurs résultats pour les consommateurs. Et pourtant, sans exception, une majorité de nos politiciens insistent sur le fait qu’ils ne peuvent pas laisser faire le marché. Le gouvernement doit intervenir.

Alors que la crise énergétique se poursuit avec la flambée des prix des carburants et la détermination des gouvernements occidentaux à cesser d’importer du pétrole et du gaz de Russie, ce phénomène risque de se répéter à très grande échelle. Bien qu’il soit déchirant de voir des personnes vivant sur la corde raide, luttant pour payer leurs factures et mettre de la nourriture sur la table, l’étatisme n’est pas la réponse.

Si nous voulons aider les gens, nous devons le faire de manière pérenne. Renforcer l’État en subventionnant les coûts de l’énergie ou en plafonnant les prix ne fera qu’aggraver la situation car si cela peut apporter un bref soulagement dans l’immédiat, cela se retournera toujours contre nous à plus long terme. Car comme l’a dit un jour Margaret Thatcher : « le problème du socialisme, c’est qu’on finit par manquer de l’argent des autres ».

Le risque que les politiciens aggravent les crises actuelles par leurs interventions malencontreuses est d’autant plus grand qu’elles surviennent juste après la crise du covid. En 2020 et 2021, nous avons assisté à la normalisation d’un énorme pouvoir étatique, étendu bien plus loin que nous aurions pu l’imaginer pour faire face au coronavirus, les confinements donnant aux politiciens le sentiment d’un grand pouvoir qu’ils ont été réticents à abandonner.

Résister à l’extension des pouvoirs de l’État

Aux yeux de nombreux partisans de l’étatisme, les événements autour de la pandémie ont créé des précédents. Ceux qui croient en l’importance de la liberté devraient trouver cela profondément inquiétant. Il semble que l’énorme interventionnisme de l’État pour traiter les problèmes de la société est devenue banal. Il est impératif que nous ne permettions pas à nos politiciens de se sentir à l’aise avec les nouveaux pouvoirs qu’ils se sont attribués.

Nous voyons déjà comment les politiciens utilisent les précédents créés par les réponses au covid, en particulier en termes de mode de vie, pour lutter contre l’obésité, l’alcool, le tabac et les jeux d’argent, par exemple. On voit déjà comment la classe politique fétichise l’interventionnisme de l’État et utilise les normes de santé publique établies par le covid pour justifier de nouvelles taxes et réglementations à courte vue.

Dans le domaine de l’énergie, comme dans d’innombrables autres domaines, nous nous trouvons à un carrefour important en matière d’orientation politique. Il est absolument vital de ne pas rester les bras croisés et de ne pas permettre aux politiciens de s’habituer à ce niveau de pouvoir. Nous devons faire comprendre que les pouvoirs dont ils ont joui pendant la pandémie de covid étaient le résultat d’une situation d’urgence exceptionnelle et unique, et non un nouveau mode d’emploi pour gouverner une grande démocratie occidentale.

 

Jason Reed est le responsable britannique de Young Voices, qui a récemment lancé un projet pro-liberté en France. Pour en savoir plus, envoyez un courriel à info@young-voices.com ou consultez le site lesjeunesvoix.fr.

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  • Je partage l’inquiétude pas le constat. La crise sanitaire n’a pas créé un nouveau paradigme d’Etat. Elle n’a fait que révéler ce qui existait déjà. Une formidable emprise de l’Etat sur nos vies quotidiennes. Depuis la prohibition des drogues en 1970 aux vignettes Critair en passant par la ceinture de sécurité, les 11 vaccins obligatoires, pour ne prendre que le plus connu. Lourde, très lourde, trop lourde tendance à légiférer sur tout et n’importe quoi. Etat-nounou et père fouettard.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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