La démocratie libérale, victime collatérale de la guerre en Ukraine

La guerre perpétuelle a un effet direct sur le débat public, elle crée et entretient une mentalité de guerre civile ennemie de la paix, de la sérénité des positions et de la discussion rationnelle.

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February 27 rally in Chicago to oppose the war in Ukraine by Alek S (licence creative commons) (CC BY-ND 2.0)

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La démocratie libérale, victime collatérale de la guerre en Ukraine

Publié le 5 mars 2022
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Je vois de plus en plus d’appels et d’initiatives visant à appliquer les outils de la cancel culture aux Russes, c’est-à-dire visant à les ostraciser socialement, numériquement et à les atteindre au portefeuille. La présidente de la commission européenne sort de son rôle pour interdire deux chaînes russes qui ne se sont pas rendues coupables de crimes ou délits sur le sol national, l’ensemble des réseaux sociaux coupe leur accès, des voix se font entendre par tribunes interposées pour organiser la saisie des biens des dirigeants russes sans autre forme de procès.

Le règne du droit écorné

La France n’est pas en guerre, rien d’illégal n’a été perpétré. Sur le papier, chacun est jusqu’à présent encore libre de professer des opinions et des croyances proPoutine, aussi idiotes et aberrantes soient-elles, en France et en Europe. On appelle ça la liberté d’expression, la liberté de conscience, et le respect du pluralisme politique, qui suppose que même les gens avec qui nous ne sommes pas d’accord ont des droits. Il fut un temps où c’est ce genre de choses, garanti par le formalisme juridique, qui distinguait clairement l’Occident de ses concurrents non démocratiques.

Une nouvelle fois, la situation d’exception, cette séquence désormais ininterrompue depuis le 11 septembre, tend à normaliser la violation du droit commun au nom de la morale des élites politiques et technocratiques. Hier pour punir les tièdes de la guerre contre le terrorisme, de la guerre sanitaire ou de l’alarmisme climatique, aujourd’hui pour condamner sans appel les poutinistes réels ou supposés, ces nouveaux ennemis de l’intérieur, tous les moyens sont bons, mêmes extra-légaux.

On pénalise et on excommunie les comportements déviants au nom d’une nouvelle orthodoxie portée par des clercs sans esprit et sans nuances, qu’ils s’appellent Trudeau, Macron, Biden ou van der Leyen. La technique est toujours la même : on exagère les menaces qui pèsent sur le pays pour faire avaler la pilule de la dislocation progressive d’un État de droit de plus en plus réduit au rang d’accessoire de théâtre.

La prise de pouvoir de l’oligarchie progressiste

Il ne s’agit pas ici de nier l’agression russe ou la nécessité d’y répondre fermement, mais de constater les effets politiques de la guerre sur notre propre démocratie, qui marchait déjà sur trois pattes. Il est en train de se dessiner en Occident une forme de schizophrénie politique accrue, où les formes politiques (vides) demeurent celles de la démocratie libérale, mais dont le fonctionnement réel revient à une oligarchie progressiste qui se veut désormais intégralement souveraine, car à la fois certaine de sa qualité morale, détentrice de leviers politiques et économiques sans précédent et au-dessus des lois ordinaires. Tout le monde aura reconnu les ressorts essentiels du « capitalisme woke », cette forme de cartellisation identitaire qui pourrit les esprits et les cœurs.

Cette nouvelle classe de clercs peut désormais gouverner sans devoir partager son pouvoir avec le reste de la société. Le fractionnement social et culturel des classes moyennes et populaires jure face à la forte conscience de classe d’un bloc élitaire à la mentalité d’assiégé. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’esprit libéral des institutions, parce que les libertés individuelles qui sont au cœur de son fonctionnement nécessitent la friction et surtout le dialogue entre toutes les « humeurs » du corps social, pour parler comme Machiavel. S’il n’existe plus de consensus social pour soutenir les formes du droit, qui sont elles-mêmes la condition nécessaire de l’existence des libertés individuelles, alors ces dernières meurent discrètement mais sûrement.

Qu’on me comprenne bien, et pour résumer : une blague circule en ce moment sur les réseaux sociaux à propos de l’interdiction de RT et de Sputnik. C’est une excellente nouvelle, parce que ce sont deux instruments de propagande, mais maintenant, il faut aller plus loin en interdisant CNews, c’est-à-dire le seul grand média qui ne soit pas plus ou moins progressiste. La guerre perpétuelle a un effet direct sur le débat public, elle crée et entretient une mentalité de guerre civile ennemie de la paix, de la sérénité des positions et de la discussion rationnelle. Elle fait disparaître petit à petit l’esprit de modération du gouvernement constitutionnel et hystérise les positions politiques des uns et des autres.

J’ai bien conscience de n’avoir pas de solution clef en main pour résoudre la crise ukrainienne, mais je constate une nouvelle fois avec Cobden et Jouvenel que la guerre est le pire ennemi de la liberté.

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  • La guerre favorise le pouvoir de l’oligarchie.
    Le pouvoir de l’oligarchie lui permet de déclencher des guerres.
    Ce monde est foutu.

  • « appliquer les outils de la cancel culture aux Russes »

    Il n’a a guère de différence pour nous entre un Russe et un Ukrainien : 2 langues, 2 cultures différentes mais forcément proches. Notre problème – et celui d’une grande partie des Russes – est Poutine. Poutine les entraîne dans la guerre et Zalenski en fait autant avec les Ukrainiens et essaie de nous y embarquer par l’intermédiaire de l’Otan.

    Que cherche à faire Ursula and Co avec la population européenne ? Et dans quel but ? La géopolitique ne se fait pas en une semaine pour un résultat la semaine suivante, et pas en annonçant ce que l’on fait. Poutine n’a pas déplacé ses armées pour boucler la frontière maritime au sud de l’Ukraine pour renoncer une semaine après parce que des roquets européens donnent de la voix.

    Sans ou avec nous, cela va être un massacre. Ils veulent « canceler » quoi ?

  • Merci pour votre analyse que je trouve très pertinente car il devient de plus en plus difficile d’exprimer des idées voisines des vôtres sans être pratiquement crucifié !

    • Il est non seulement impossible d’exprimer des opinions contradictoires mais également impossible de pointer l’incohérence de la « pensée unique » officielle.

      • Je dirais plutôt qu’il est possible individuellement d’exprimer toutes les opinions mais ce n’est pas parce que mes opinions ne rencontrent pas l’adhésion ou l’enthousiasme de mon interlocuteur que je dois me sentir brimé dans l’usage de ma liberté d’expression.
        Alors oui certaines opinions sont moins populaires et moins socialement acceptées d’autres, mais ce n’est pas une atteinte.
        Après si on parle du pluralisme des opinions des médias mainstream ou des lois mémorielles, bon là ok, vous avez raison et j’ai tort.

        • Dans l’article sur la « révision » du « Seigneur des anneaux », l’auteur dit : « ils sont accusés de fanatisme pour ne pas avoir acquiescé… »

          Cela peut sembler marginal pour le moment, mais qui doute que leur but est de généraliser ? Les humoristes sont les premières cibles : impossible de faire allusion à certains sujets sans qu’on leur fasse des procès d’intention. Ce n’est pas l’opinion qui est censurée mais la liberté d’expression.

  • Petite réflexion préliminaire…
    Voilà qu’on s’inquiète de la fin (provisoire) de deux médias étatiques russes dans le PAE (paysage audiovisuel européen) quand les mêmes verraient d’un bon oeil la disparition pure et simple de France Inter ou de certaines chaînes arabes face à la menace islamiste.
    A part ça… Nous ne voulons pas faire la guerre militaire à la Russie. Nous privilégions des sanctions économiques lourdes. Si comme le proposent certains poutinophiles, il ne faut pas faire la guerre, ne pas sanctionner, seulement chercher à négocier avec Poutine, autant plier les gaules. Car comment négocier avec un type qui explique qu’il est prêt à négocier A CONDITION que toutes ses exigences soient préalablement acceptées ?!
    Donc il faut sanctionner. Lourdement. Amplement. Les sanctions qui visent la Russie ont toutes le même but : la priver de ses libertés fondamentales, elle qui entend priver l’Ukraine de sa souveraineté, de sa propre liberté de destin.
    En confisquant les biens des oligarques, en lui interdisant le réseau Swift, on touche aux libertés économiques de la Russie. Peu s’en émeuvent, même parmi les libéraux. Pourquoi s’émouvoir d’atteintes (très partielles) à sa liberté d’expression ?
    Après tout, nous sommes chez nous… Avons-nous ou pas le droit d’accepter qui nous voulons ? Sommes-nous libres d’avoir ce choix ? Ou devons-nous respecter un principe qui est bafoué par l’adversaire ?
    Pour ma part, je suis adepte du principe suivant : – pas de liberté pour les ennemis de la liberté.

    -6
    • « Pour ma part, je suis adepte du principe suivant : – pas de liberté pour les ennemis de la liberté »
      Ça on avait remarqué 😉

      • Chic alors Pierre, vous allez vous enfermer à double-tour et vous taire à tout jamais ?

      • Je n’arrive pas à comprendre qu’on se fasse des noeuds au cerveau pour l’extinction provisoire de 2 medias appartenant à un Etat voyou (le mot est faible).
        Il est vrai que je n’ai rien d’un poutinophile.
        Et entre la liberté au sein de nos démocraties libérales et la « liberté » permise au sein de la Russie, mon choix est vite fait.
        L’ennemi de la liberté, c’est Poutine, pas l’Union européenne.
        Les fake news en Russie, c’est depuis hier, 15 ans de prison. Et on n’y compte plus les médias occidentaux qui y sont désormais bloqués.
        Ca vous parle ou vous préférez continuer à jouer aux trois petits singes ? Enfin deux, parce qu’avec les âneries que vous débitez, il y en a un que vous avez visiblement mis de côté !

        -3
        • Je sais que vous êtes un habitué des hommes de paille, mais où avez vous lu que mon choix n’était pas aussi rapidement fait que le votre concernant ma préférence pour les démocraties libérales où on ne risque pas 15 ans de prisons pour une opinion qui ne plait pas au pouvoir.
          N’est- ce pas vous qui suggérez que certaines opinions peuvent être légitimement interdîtes ? C’est une opinion que vous partagez avec Poutine et Saint-Juste.
          Quant aux singes, cela fait bien longtemps que j’ai appris à les observer sauter de branches en branches, c’est un spectacle très amusant.

          • Pierre, ne tire pas les cheveux de ta sœur ! C’est mal !
            — Et alors maman, elle m’a pincé !

            Pierre, n’interdit pas les opinions qui te déplaisent, c’est mal.
            — Et alors Aero, Poutine met les gens en prisons pour leurs opinions.

            Ça fonctionne pour justifier à peu près tout, lapidation comprise ( y’a bien la peine de mort aux États-Unis non? )
            Two wrongs don’t make a right, c’est dommage j’en conviens, ce serait tellement pratique.
            Faites-vous un noeud au cerveau pour le coup, c’est à retenir ?

    • « la fin (provisoire) de deux médias étatiques russes dans le PAE (paysage audiovisuel européen) »

      Le « paf », au moins c’est rigolo !

    • Sauf qu’on n’interdit pas le réseau Swift a toutes les banques russes, on a conservé l’accès pour les 2 dont l’Allemagne a besoin pour payer son gaz. Voilà un pays qui continue de prendre des décisions en tenant compte de son intérêt. Nous, on vient de décider de fermer les entreprises françaises qui se sont développées là-bas, soit 35 entreprises du CAC40. Qui croyez-vous qui sera le plus touché par ces décisions économiques ? La Russie ? qui se tourne vers la Chine, avec qui elle n’a déjà plus besoin de Swift. Ou la France ? Qui va se tourner vers les USA pour le blé, le pétrole etc, toutes denrées achetées aux Russes jusqu’à présent. Allons, ne soyons pas dupes. Poutine a pris une décision totalement stupide (au-delà de l’évidente cruauté d’une guerre), mais c’est nous, les Français, qui allons économiquement la payer très cher. Et les Américains vont récupérer de nouveaux marchés.

    • Désolé, mais « pas de liberté pour les ennemis de la liberté » est un slogan dangereux.
      Dans un pays et une démocratie dignes de ce nom, on n’enferme que les gens convaincus de délit ou de crime, pas ceux jugés comme étant « ennemis de la liberté ».
      La liberté d’expression est par ailleurs une liberté fondamentale, à laquelle on ne touche pas impunément.
      Quand beaucoup de gens réclament la fin de France Inter et autres médias publics, ce n’est pas pour la raison que le message diffusé par ces médias ne leur plaît pas, c’est parce que ce sont des médias publics, financés par nos impôts. Or le concept de média public en lui-même est problématique.
      Dès lors, dites que vous souhaitez supprimer tout média public du paysage, de France Inter à RT en passant par la BBC, mais ne dites pas que vous voulez supprimer uniquement RT et Sputnik, car là on voit que c’est uniquement pour délit d’opinion non conforme, donc une atteinte à la liberté d’expression.

  • C’est effectivement dans la droite ligne des « pass »… les élites auto-proclamées au pouvoir veulent forcer le monde à se conformer à leurs « envies » (n’est ce pas manu?) et s’en sentent le droit moral absolu. Mais ils ne veulent pas passer pour des dictateurs qu’ils ne sont qu’informellement… Ils emploient donc le chantage et la moraline plutôt que le droit : « bien sûr vous avez le droit de ne pas être vacciné… Mais la loi vous punira quand même, alors que vous n’avez rien fait d’illégal ». « Évidemment que vous pouvez ne pas croire au réchauffement climatique antropique… mais par la loi on vous forcera à faire comme si ». « Bien sûr que nous ne sommes pas en guerre contre la Russie qui n’a donc ‘pas le droit’ de s’en prendre à nous, mais on va saisir les biens des russes, leur interdire toute vie sociale, mentir tant qu’on veut à leur sujet, demander leur assassinat, etc. » Bon, évidemment pour la dernière, les dirigeants qui ont appelé au meurtre de Poutine ont intérêt à avoir des services secrets plus au point que le FSB ou à ce qu’il ne soit pas rancunier et qu’il s’en moque (plus probable). Il serait « amusant » voire presque « plaisant » que les nains politiques comme le Ministre des Affaires étrangères du Luxembourg qui veut « éliminer physiquement Poutine » ait un « accident » « fatal » ces prochains jours !
    Mais ces idiots remplis d’eux même se pensent tellement au dessus de tout ça, après tout ils contrôlent une pandémie et commandent au climat, alors un pays avec 6000+ ogives nucléaires c’est de la gnognotte!

  • Vous me rassurez Monsieur Mas, car moi aussi j’ai été choquée de la décision unilatérale de Mme Van der Leyen de fermer ces chaînes russes en France aussi. Elle décide pour la France ?
    Je me souviens de ces « pas en mon nom » après les attentats de 2015, je me souviens du « padamalgame » proclamé partout. Des attentats en France et la France claironne et martèle qu’il ne faut pas tout mélanger. Là, l’invasion de l’Ukraine par Poutine sur fond d’accords de Minsk non respectés par l’Ukraine et de risque de la voir rejoindre l’OTAN au mépris la encore d’accords d’après la réunification de l’Allemagne. Bien sûr, je ne cautionne pas la guerre, mais je constate, encore, le 2 poids 2 mesures dont les bien-pensants sont friands : pourquoi ostraciser tous les Russes, pourquoi leur interdire de continuer d’exercer leur métier en France (un pilote de F1 remercié aujourd’hui juste parce qu’il est Russe) ? Où est le padamalgame ?

    • Bon, nonobstant la gesticulation futile, je continue à fréquenter sputniknews tous les jours, en français (accès très facile), et c’est un très bon exercice de s’habituer à slalomer dans un champ de propagande, entraînement utile aussi pour savoir s’immuniser contre la propagande franco-française tous azimuts à peine plus subtile et de plus en plus envahissante.

  • La guerre en Ukraine est surtout un prétexte, un de plus, pour rogner nos libertés et pour la classe oligarchique dirigeante, d’accroître ses pouvoirs. C’est une des spécialités du socialisme que de créer des problèmes pour ensuite se présenter avec la « solution » et apparaître comme des sauveurs.

    • Comme dit Platon : « Là se trouve la racine d’où s’élève un tyran : quand il se présente en sauveur. »

  • Avatar
    DonaldPoutine2027
    7 mars 2022 at 7 h 29 min

    Poutine dit que le gouvernement Ukrainien est « néo-nazi » tandis que Zemmour prétend que c’est de la faute du « libéralisme » mais oui… Sinon je sais toujours pas si c’est un troll ou de l’humour rose : https://stopliberalisme.wordpress.com/2022/02/16/les-liens-etroits-entre-liberalisme-neo-nazisme-et-satanisme/

  • Stupéfait de trouver ici un tel langage guerrier, la transformation d’un problème politique, le sentiment d’insécurité de la Russie face à l’expansion de l’Otan, en une simple manifestation du caractère démoniaque de V. Poutine.
    Il y a une solution simple et immédiate pour sortir de la guerre en Ukraine et du risque de destruction mondiale, que les dirigeants de l’UE proposent un nouveau traité de sécurité européenne et imposent le respect des accords de Minsk.
    Pour parfaire ce programme libéral il faut rétablir la liberté des échanges et faire confiance à la dynamique des libertés personnelles et économiques pour rétablir un monde de paix et de prospérité.
    Le déferlement des opinions guerrières, qu’elles soient de type nationaliste 1914 ou extrême gauche révolutionnaire est effrayante. La seule voie libérale est celle qui permet la paix et arrête les actes de guerre.

  • Pour diverses raisons, je me suis retrouvé toute l’après midi de samedi avec BFM en fond (que je ne regarde absolument pas)… Quand on entend les « reportages », les « analyses » des invités, les « interviews » en boucle, si cette chaîne n’est pas aussi un outils de propagande pour « l’autre camp » (celui du bien, bien entendu), je ne vois pas…
    L’auteur semble avoir été « conquis » par l’opinion d’émotion de la situation, sans faire de distinction entre le fond et la forme de tout ce qu’il se passe. On peut comprendre et être potentiellement d’accord avec le fond du pourquoi de ce conflit, sans être en accord avec la forme utilisée : et encore moins être « Pro-Poutine ».
    Plusieurs Fake News ont d’ailleurs été publiées depuis le tout début de cette « opération » par les deux camps : le survol des avions et hélicoptères russes au dessus de kiev, la jeune fille avec la kalash, plusieurs vidéos d’avions russes détruit en l’air, etc. Tout cela a très bien participé à l’émotion ambiante et aucune n’a été « fact checkée » par les médias… C’est étonnant d’ailleurs qu’aucun média n’aie eu son compte de bloqué sous Twitter après largement diffusé, et commenté sur les plateaux ces différentes informations…
    De même, le petit épisode « raciste » venant des Ukrainiens (minorité = tout le monde selon les progressistes hein) contre les noirs qui souhaitent prendre le train n’a pas été longtemps diffusé, alors qu’il a pas mal duré…
    Certes, la Russie est une puissance nucléaire, mais je n’ai jamais vu autant d’entrain de la part des médias et des politiques sur cette situation par rapport à TOUS les autres conflits qui se déroulent depuis des années dans le monde : il n’y a pas de gentils et méchants de désignés dans le conflit Arabie Saoudite vs Yemen par exemple…
    Bref, on a pas à faire la moral aux pays dits « totalitaires » concernant la liberté d’expression…

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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