Les non-vaccinés à l’hôpital et les fact-checkeurs

Les non-vaccinés sont devenus les boucs émissaires utiles pour la rhétorique du gouvernement.

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vaccination par Daniel Paquet (CC BY 2.0)

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Les non-vaccinés à l’hôpital et les fact-checkeurs

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 11 février 2022
- A +

Face au tsunami de contaminations déferlant sur la France, il convient de prendre acte de l’irresponsabilité des non-vaccinés et de les traiter comme des voyous. Ainsi que le président de la République l’a suggéré, un refus de se faire vacciner et un rejet du dispositif de pass vaccinal ne peuvent être que le produit de la « bêtise » ou du « mensonge ». Le camp de la raison et de la science a amplement démontré ce qui devait l’être pour justifier une quasi-obligation vaccinale (et le changement de régime allant avec). Il n’a donc plus à s’expliquer face à des crétins ou des salauds « sapant la solidité d’une nation ». Ceux-là doivent rentrer dans le rang ou être gardés à l’écart de la société et s’estimer heureux qu’on soit aussi clément à leur égard.

En substance, c’est avec cette petite musique que le gouvernement et ses relais d’opinion ont saturé l’espace médiatique ces dernières semaines. Mais il devrait être clair que pratiquement tout sonne faux dans la chanson, à commencer par la prétention à incarner la bonne foi et la rationalité dans leur tentative de faire des non-vaccinés les boucs émissaires de la situation sanitaire actuelle.

Depuis que la notion a été critiquée dans des médias encore respectables aux yeux de leurs confrères, on ne l’appelle plus ainsi, mais la thèse sous-jacente est toujours celle de « l’épidémie de non-vaccinés ». On sous-entend que la vague actuelle, ce sont eux, en tant que malades encombrant le système hospitalier et menaçant ainsi la liberté d’être soigné des autres patients, voire en tant que contaminateurs s’en prenant à la liberté de ceux qu’ils rendent malades.

Misère du pseudo-rationalisme

Dans son volet normatif, la thèse des non-vaccinés coupables car contaminateurs renvoie à une conception superficiellement libérale de la liberté et de la responsabilité. On n’exposera pas ici à nouveau les immenses failles impliquées dans la tentative de justifier le pass sur ces bases. Mise en avant cet été par le président de la République et ses soutiens, cette position a perdu sa place centrale dans la panoplie des éléments de langage pro-pass depuis que personne ne croit plus vraiment en sa principale prémisse descriptive : si les vaccins ne font finalement pas une grande différence en matière de transmission du virus, la justification initiale du pass est largement obsolète. En distribuer aux vaccinés reviendrait alors à leur donner un permis de contaminer injustifiable, selon la logique de cette doctrine.

Ces dernières semaines, le président et ses lieutenants ont donc changé le fusil d’épaule en mettant plutôt en avant une version vaguement socialiste de la défense de la liberté : c’est la « liberté réelle » des patients « normaux » que les non-vaccinés menacent, en étant susceptibles d’occuper à peu de frais « leurs » lits et en mettant donc à mal leur accès aux soins. Ainsi le camp de la raison en est venu à adopter implicitement l’étrange philosophie selon laquelle la reconnaissance de l’ordinaire « liberté formelle » de s’associer avec qui le veut bien doit être conditionnée au taux d’occupation des hôpitaux.

Comme ce taux dépend lui-même d’un niveau de production hospitalière contrôlé par l’État, comme la justification des « incitations » à se faire vacciner pourrait être invoquée pour punir tout comportement augmentant les risques d’hospitalisation (et comme le système hospitalier est régulièrement proche de la saturation en hiver), on comprend pourquoi ils ne la défendent pas plus ouvertement. Ses implications totalitaires seraient alors si visibles qu’elles deviendraient beaucoup plus difficiles à assumer.

Quoi qu’il en soit, se prévaloir simultanément de deux visions du monde en conflit, ou en changer avec les saisons, l’air de rien, pour finalement soutenir la même politique, suggère qu’elles servent surtout à rationaliser a posteriori des choix fondés sur des motifs inavoués (parce qu’inavouables ?). Le public n’aura donc pas eu l’occasion d’être convaincu rationnellement de leur bien-fondé. L’inanité de la campagne de dénigrement des non-vaccinés peut être contemplée sans plus verser dans ces considérations, cependant. Car elle se manifeste d’abord dans son volet strictement descriptif.

D’une part, le statut vaccinal de quelqu’un ne dit pas grand-chose sur sa situation vis-à-vis des budgets publics et toutes socialisations des coûts considérées, de nombreux non-vaccinés sont peut-être davantage en position de contributeurs nets que de consommateurs des ressources produites par d’autres. Ces contributeurs ne privent personne de lits d’hôpitaux. Ils paient déjà pour leurs éventuelles hospitalisations dites « gratuites », pour celles des autres, et financent la très onéreuse campagne de vaccination massive du gouvernement.

D’autre part, le récit d’une épidémie de non-vaccinés n’a jamais été aussi peu plausible.

En effet, comment peut-on leur mettre sur le dos une vague de contaminations record, ou les hospitalisations associées, quand dans le même temps, on se félicite qu’ils sont maintenant une « infime minorité » ? Et comment peut-on les en rendre particulièrement responsables lorsqu’ils sont déjà quasiment confinés depuis des mois et qu’on doit bien supposer, pour le justifier, que ce relatif isolement réduit de manière significative leur risque d’hospitalisation et leur rôle de vecteur de transmission dans l’épidémie ?

L’idée qu’ils puissent être responsables d’un tsunami de contaminations, en particulier, est manifestement intenable dans ces conditions. Il faudrait vraiment qu’ils aient un pouvoir et une volonté tout à fait extraordinaires pour accomplir une telle prouesse. Sortent-ils de leurs cachettes la nuit pour aller lécher autant de poignées de porte et de barres de métro que possible ? Et dans ce cas, que fait la police ? De prime abord moins farfelue, la thèse de l’épidémie de non-vaccinés, en tant que contaminés encombrant les hôpitaux, n’est à l’examen pas beaucoup plus convaincante.

 

« L’épidémie de non-vaccinés » à l’hôpital

Là aussi, l’intuition que quelque chose ne colle pas est à la portée de tout le monde. Mais les « fact-checkers » du Monde et du Figaro, par exemple, ne se contentent pas de vagues intuitions. Ils observent et raisonnent, eux. Cependant, ils raisonnent mal, ne saisissant pas les implications de leur propre argument en soutien du gouvernement ou faisant semblant de ne pas les comprendre.

Pour les appréhender pleinement, il faut revenir à un épisode précédent de fact-checking.

On ne peut pas nier l’efficacité des vaccins à réduire le risque d’hospitalisation, commençait-on à dire alors, en pointant du doigt qu’il y a beaucoup de vaccinés parmi les personnes admises à l’hôpital pour cause de covid. Ceci est tout à fait compatible avec une efficacité spectaculaire, dès lors que la population de vaccinés est beaucoup plus importante que la population de non-vaccinés. À population égale, il y a beaucoup plus d’hospitalisations chez les non-vaccinés. Partant, la grande efficacité de la vaccination est confirmée.

C’est cet argument qui est aujourd’hui recyclé pour conclure que « dans l’ensemble, le gouvernement a raison », lorsqu’il prétend que ce sont essentiellement des patients non-vaccinés qui « gâchent la vie de nos soignants ».

Avant de voir pourquoi cette conclusion ne découle pas des prémisses, il convient de noter que le gouvernement lui-même avait promu la mauvaise interprétation des chiffres dénoncée par les fact-checkers, lorsque le pourcentage de non-vaccinés parmi les personnes hospitalisées était très important. « On peut débattre de tout, sauf des chiffres. Aujourd’hui en France, 8 personnes sur 10 hospitalisées à cause du covid ne sont pas vaccinées », disait alors la voix off dans la vidéo du gouvernement visant à convaincre les non-vaccinés de franchir le Rubicon.

Certains ont alors vu le problème venir. Puisque pour évaluer l’efficacité des vaccins, il faut un indicateur qui tienne compte de la taille respective des populations vaccinées et non-vaccinées, s’en passer pourrait avoir des conséquences fâcheuses. Car même à efficacité importante et inchangée de ces médicaments, le ratio avancé par le gouvernement doit se réduire mécaniquement avec l’augmentation de la couverture vaccinale. Le biais que le gouvernement aura voulu exploiter va se retourner contre la campagne de vaccination. Il faut corriger le tir en mettant en avant de vrais indicateurs d’efficacité.

On ne saurait objecter quoi que ce soit à une telle correction, si ce n’est qu’elle n’autorise pas à imputer la différence entre les nombres d’hospitalisés de chaque groupe de taille comparable au seul effet des vaccins, comme il est commun de le faire dans les publications de la DRESS et les médias. Ce sont en principe des études « randomisées » qui le permettent. Sans elles, d’autres variables pouvant affecter le résultat échappent au contrôle. D’ailleurs, quand même ces chiffres corrigés n’apparaissent plus si favorables à la vaccination, on se rappelle opportunément que leur interprétation n’est pas si simple…

Mais laissons de côté tous ces « détails ».

Le plus important ici est ceci : tout au plus, l’argument de la surreprésentation des non-vaccinés parmi les personnes hospitalisées, à population égale de chaque groupe, ne montre rien d’autre que ce pourquoi il avait été mobilisé initialement, à savoir confirmer une certaine efficacité vaccinale. Il ne démontre aucunement que les hôpitaux sont sur le point d’être submergés par des hordes de non-vaccinés.

Autrement, on devrait conclure qu’ils menacent l’hôpital quel que soit leur nombre. S’ils sont plus fragiles du fait de leur âge, on pourrait aussi dire que les centenaires mettent les autres patients en danger. Et on pourrait en dire autant de n’importe quel groupe anormalement vulnérable mais de taille minuscule. Pourtant, n’étant qu’une poignée, il leur serait impossible de saturer les hôpitaux, quels que soient les risques auxquels ils s’exposent. Ainsi, pour tester la véracité de la thèse des non-vaccinés-super-fardeau-de-l’hôpital, entre leur pourcentage d’occupation de lits parmi les patients covid et l’écart des ratios de personnes hospitalisées à population comparable, le premier indicateur est certainement le plus révélateur.

Bien sûr, il n’est pas indépendant du second. Plus l’efficacité vaccinale sera élevée, plus la proportion de non-vaccinées parmi les personnes hospitalisées va l’être aussi, et plus haute sera leur capacité à augmenter le nombre total de patients covid par rapport à ce qu’il serait s’ils étaient vaccinés. Mais si cette efficacité a varié, ce n’est sûrement pas à la hausse. Et le changement le plus évident ayant eu lieu ces derniers mois est ailleurs. C’est la réduction massive de la taille du groupe des non-vaccinés et, avec elle, de la proportion de patients non-vaccinés parmi les patients covid (courbe jaune dans ce graphique).

Ainsi, mettre en avant des indicateurs d’efficacité des vaccins, comme argument en faveur de la thèse de l’épidémie de non-vaccinés hospitalisés, c’est refaire l’erreur dénoncée initialement par nos fact-checkers, mais en sens inverse. Plutôt que de prendre la proportion de non-vaccinés parmi les patients covid pour un indicateur d’efficacité vaccinale, on prend un indicateur d’efficacité vaccinale pour une proportion de non-vaccinés parmi les patients covid.

C’est d’ailleurs l’erreur qu’avait apparemment faite une lectrice du Parisien dans son échange avec le président de la République quand, vraisemblablement influencée par la communication ambiguë du gouvernement et de ses laquais, elle affirmait que « tous ces gens-là qui ne sont pas vaccinés sont ceux qui occupent à 85 % les réanimations… ». Le président lui avait répondu que « c’est le meilleur argument », avant de se déchaîner sur eux.

 

Le canular des non-vaccinés en réanimation

Mal informée, la lectrice n’avait apparemment pas compris que ces 85 % représentaient probablement, vu l’ordre de grandeur, une estimation de l’efficacité vaccinale et non la proportion de patients non-vaccinés dans le total des patients covid qu’on aurait observé en moyenne en réanimation.

Elle ne semblait pas voir non plus que ce nombre ne dit strictement rien sur les hospitalisations covid relativement aux hospitalisations toutes causes confondues. Mais pour que les non-vaccinés saturent des services hospitaliers avec leur covid, il faudrait d’abord que les cas covid dans leur ensemble les saturent. À cet égard, les statistiques du « tableau de bord » du gouvernement, à destination du public, relèvent de bricolages grossiers et parfaitement trompeurs.

Les fact-checkers de Libération, sauvant l’honneur de la profession, l’ont établi à 42,5 % pour les services de réanimation, en recoupant les données essentiellement publiques sur le sujet. De la même manière, quand on ne fait pas n’importe quoi avec les chiffres, le taux d’occupation des patients covid en « soins critiques » de 76 %, affiché par le gouvernement à la mi-janvier, se réduit à 19,7 %, comme expliqué ici-même. Et encore, c’est en incluant dans les calculs toutes les personnes hospitalisées dans ces services pour d’autres raisons que la covid mais qui ont été estampillées « cas covid » sous prétexte de tests positifs.

Même si les non-vaccinés avaient représenté 85 % des patients covid en réanimation et en soins critiques, ils auraient donc prétendument menacé de saturer ces services avec des taux d’occupation de moins de 36 % et de moins de 17 %, respectivement. Où est la rationalité et la bonne foi dans tout ça ?

 

Pourquoi tout ce cirque ?

Le gouvernement gonfle manifestement ces chiffres pour désigner une minorité à la vindicte populaire et ainsi justifier des mesures d’exception, détournant l’attention du fait que les promesses initiales de la campagne vaccinale ne sont pas tenues. Si la bonne foi et la rationalité prévalaient dans les médias « respectables », cela y serait dénoncé, tous les jours et en boucle, en particulier lorsque ce gouvernement et ses partenaires prétendent vouloir combattre les fake news. Absolument scandaleux et diabolique.

Puisque les éructations à destination des non-vaccinés n’ont visiblement pas beaucoup de sens dans la situation sanitaire actuelle, la volonté du gouvernement de faire vacciner le plus de monde possible doit s’expliquer autrement. L’hypothèse apparait de plus en plus plausible : ce qui intéresse probablement les États, c’est le précédent que le pass crée en faveur de l’instauration d’un outil de contrôle social mobilisable pour de multiples objectifs, et l’habitude insufflée à leurs sujets de considérer la liberté comme quelque chose d’accordée (conditionnellement) par leur gouvernement.

Les États y ont bien sûr intérêt. Mais pour que cela soit généralement toléré par l’opinion publique, il vaut mieux que tout un chacun soit soumis au dispositif et donc, que tout le monde soit vacciné, même si le rapport bénéfice-risque était négatif pour une partie de la population. Sinon, une poche de réfractaires ferait subsister le monde d’avant à la marge (et un groupe de contrôle requis pour en évaluer rationnellement l’impact), ce qui pourrait bien inspirer aux autres de les rejoindre et de rejeter massivement le nouveau.

 

Article modifié le 11 février 2022.

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  • Les non vaccinés représentent le groupe témoin de cette expérience aux milliards de cobayes.
    La mafia n’aime pas les témoins.

    • bon.. exagaration mais en effet… leur existence m^me est intéressantes sur un plan scientifique, sauf que le groupe n’ets pas aléatoire..

  • Macron se fout pas mal de protéger les gens contre la Covid. Son seul but est d’écouler un maximum des vaccins qu’il a commandé, en récompense de quoi Pzizer va lui faire une campagne de sauveur de la nation française. Avec 22 milliards de dollars de bénef en 2021 ça va être facile…Désigner une minorité responsable de tous les malheurs de la France marche aussi, les Allemands ont fait ça avec les juifs, jusqu’à maintenant c’était les riches et maintenant ce sont les non vaccinés. Et si par bonheur les riches et les non vaccinés étaient les mêmes ça serait génial pour eux, mais ce n’est pas le cas. La politique de passe vaccinal n’est axée que sur la réélection de Macron, toute autre considération est sans importance.

    • Non, je pense que l’auteur de l’article a raison, ce n’est pas l’unique raison. Il y a également la volonté très nette de modifier profondément le contrat social pour passer à un système de crédit social à la chinoise. Le prétexte sanitaire était seulement là parce que c’est plus facile de convaincre par la peur.
      Après, vous avez également raison, le but était aussi de rapporter beaucoup d’argent aux seuls labos américains (Pfizer en tête) en écoulant un maximum de dose.
      Les deux ne sont pas mutuellement exclusifs.

      • Je sais bien que le général De Gaulle avait dit que les Français étaient des veaux Mais il se peut que son calcul soit inexact, quand les vrais chiffres finiront par tomber peut-être que les Français se rebelleront.

  • Avatar
    Laurent Lenormand
    11 février 2022 at 8 h 01 min

    Il est très clair que le sanitaire n’est qu’un paravent, et que l’objectif réel (outre les préoccupations électorales) est la mise en place de cet outil surpuissant de contrôle social qu’est le passeport bio numérique. Il suffira ensuite de le décliner sous toutes les formes possibles (environnemental, citoyen…) pour donner à l’oligarchie un pouvoir absolu sur la vie de chacun.

  • J’aimerais bien un sondage sur les intentions de votes des hospitalisés covid. Je prévois que Macron ferai un meilleur pourcentage parmi ceux là (pour la simple raison de l’âge). On en tirerai bien évidemment la conclusion que voter Macron augmente les chances de mourir du covid.

  • Le pari de Macron a bien fonctionné jusqu’à maintenant mais il me semble que tout va changer à partir du 15 février, quand de nombreux Français doublement vaccinés vont être relégués au rang des sous citoyens, comme Macron les a baptisés.
    La catégorie des « abrutis », qui vont refuser cette 3ème dose, va voir soudainement grossir ses rangs et se sentira beaucoup moins seule. J’en connais au moins 2 qui vont devenir des mauvais Français à partir de mardi, mon épouse et moi-même.
    Et quand on est un mauvais Français, on ne peut quand même pas donner sa voix à un aussi bon président…

  • Qui croit encore aux élucubrations du gvt ?
    Tous les chiffres sont bidonnés, trop d’intermédiaires sous contrôle.
    Et puis, les tests covid……. Allez savoir ce qu’ils détectent reelement !

  • -mode ironie on
    L’âge étant un meilleur prédicteur des chances d’être à l’hôpital pour COVID que la vaccination, au lieu de vouloir « emmerder » les non-vaccinés, on devrait « emmerder » les vieux !
    Je veux dire, quand on y pense, tous ces vieux encombrent les urgences, les réa, et comme ils sont à la retraite, ils ne cotisent pas des masses, voire pas du tout, c’est un scandale : faisons leur payer leurs soins, (et leurs retraites, aussi, tant qu’à faire).
    Par contre, faut pas leur interdire de voter, hein… C’est LE groupe qui vote le mieux dans le pays.
    Ah ben donc en fait, non, c’est pas leur faute, les pauvres, on va pas les emmerder du tout alors !
    -mode ironie off

    • Vous ne devez pas être vieux pour voir là de l’ironie…

    • ironie ou pas, votre caricature des vieux qui encombrent les urgences quasi gratuitement est mal venue. Savez vous que pendant la première vague en 2020, les vieux arrivant en urgence dans les hopitaux de certaines régions, ont été laissés sur les brancards dans les couloirs, sans aucun soin jusqu’à ce que mort s’en suive. Peut on ironiser là dessus ?
      d’autre part, les vieux continuent à cotiser dans les mêmes taux que n’importe quel salarié, mais depuis bien plus longtemps
      ensuite, on parle des non-vaxx, mais on ne dit rien au sujet des faux-vaxx et pourtant ils sont bien réels

      -2
      • Un truc qui va être bien venu, par contre c’est de rappeler que l’état du système de soins en France, désorganisé, sous financé, sur-bureaucratisé… doit beaucoup aux électeurs d’antan qui sont désormais des vieux.
        Ces même vieux qui ont voté pour s’emparer de l’argent de leurs « vieux » à eux et du pouvoir qui va avec. Ces vieux qui n’ont pas eu d’enfants (ou très peu) et donc vivent aux crochets de « générations montantes » fort clairsemées…

        Et qui, c’est étonnant mais pourtant bien réel… meurent bien plus que les jeunes, consomment bien plus de soins que les jeunes, et imposent aux jeunes une approche socialisée de la santé.

        Bien sûr il y a des vieux qui auraient aimé bien autre chose, et ont eu des enfants et… , et des jeunes aussi socialistes que ça et mais étrangement ces jeunes ont été « formés par les vieux ».

        Par ailleurs vue l’efficacité du vaccin relative à l’âge, on s’en fout du « faux-vaxx » de 35 ans (ou d’un autre âge, qui n’existe que parce qu’on a mis en place des système discriminatoires et punitifs contre les « méchants non vaccinés »). A 50 ans, sans vaccin, obèse, diabétique, immunodéprimé, hypertendu on risque quand même moins de mourir du COVID qu’à 75 ans vacciné et en bonne santé. Désolé mais c’est la vie, les faits, le monde tel qu’il est… Et il vaut mieux en rire qu’en pleurer vu que ni l’un ni l’autre ni changeront grand chose (sinon qu’on a pu voir que les gens joyeux et qui rigolaient souvent avaient en général plus d’espérance de vie, et un meilleur système immunitaire, donc, non, mieux vaut en rire, décidément !)

  • Certes, le gouvernement a fait du non-vacciné un bouc émissaire.
    Certes celui-ci a toujours tort. Quand il n’est pas coupable de contaminer autrui, il est coupable d’encombrer les hôpitaux.
    Certes le profil des hospitalisés, vaccinés ou non, est le même qu’avant : des vieux et des malades.
    Certes le gouvernement a menti, notamment sur la réduction des contaminations par le vaccin, bien pratique pour justifier le pass sanitaire l’été dernier.
    Certes il s’entête avec le pass vaccinal alors même que la situation s’améliore.
    Mais dieu que cet article est long pour aboutir à une drôle de conclusion : tout ça serait un coup monté pour instaurer le contrôle social (à la chinoise) et rogner nos libertés !
    Que nous soyons victimes de restrictions pour éviter de saturer l’Hôpital, que le gouvernement se soit montré incompétent pour gérer cette crise, c’est un fait. Mais on ne peut, tout en exposant sa nullité abyssale s’agissant de cette crise, l’accuser en même temps d’être un redoutable manipulateur quand à ce qui serait son véritable objet : le contrôle des masses.
    On est rarement c.n et génial tout à la fois.
    Nos libertés ont été et sont toujours savamment contrôlées. Mais faire d’un moyen, qui a été peu ou prou utilisé dans toutes les sociétés occidentales, une fin en soi, qui serait donc partagée par tous les dirigeants du monde, n’est pas sérieux. Il ne faut pas confondre cause et concomitance.
    Cette maladie nous a mis a terre parce qu’elle nous offrait un abonnement longue durée en réa, aux plus fragiles d’entre nous. La cause de nos malheurs, c’est la disproportion entre l’offre hospitalière (bien malmenée ces dernières années) et la demande des malades. Sans cela, si par exemple elle avait tué autant sans passer par la case hôpital, nous n’aurions pas eu le 1/10ème de ce que nous avons subi. Ni en pratique, ni en mots.

    • S’il n’y avait pas une volonté cachée d’imposer des trucs ou d’autres, pourquoi donc le gouvernement aurait-il menti depuis si longtemps ?
      Pour cacher son incompétence ? Mais il y a plus simple et plus facile. Pour écouler des doses de vaccin ? On pourrait y croire si on ne contait pas que le pouvoir et le pognon de l’État est bien plus fort que ceux de Pfizer ou Moderna ou J&J…
      Après ça peut-être une (très heureuse coïncidence) mais les choix mensongers depuis le début font sens si on suppose qu’on veut imposer un pass numérique de contrôle social, beaucoup moins sans ça. Ça ne prouve pas que c’est le but qui était poursuivi, plutôt que c’est le chemin naturel de toute bureaucratie, de tout démocrature : augmenter son pouvoir sur les masses et les surveiller, de plus en plus.

      • 1. Pourquoi avoir menti ? Les masques par exemple… Pour éviter d’affoler les foules, les ruées dans les magasins, les pharmacies, pour réserver les masques restants aux soignants… Remember les promos sur le Nutella… Et ce n’était qu’un dessert, pas un accessoire vital…
        2. Le choix de généraliser la vaccination au lieu de la réserver aux seules personnes à risque ? Incompétence probablement. Ils ont cru que la vaccin protégeait de la contagion. A tort. Et lâcheté aussi : plus facile d’imposer un pass sanitaire pour tous que de faire de la dentelle sur les profils à risque.
        3. La bureaucratie… Oui, sa tendance est au contrôle. De là à faire d’un outil provisoire – le pass – une expérience réfléchie dans un but précis… C’est pour moi du complotisme light.

    • Pierre Ponce, il n’est pas argué ici qu’on a affaire à des cons, ce qui serait en effet incompatible avec un certain machiavélisme. L’idée est qu’ils exploitent vraisemblablement une crise pour avancer les intérêts de l’Etat, comme c’est habituellement le cas dans l’histoire et comme le raisonnement économique appliqué aux décisions publiques le prédit. Il n’y a rien d’extravagant là-dedans. Ni dans le fait que les dirigeants du monde feraient de même. Au contraire, cela participe de l’explication du caractère mondial de ces politiques, dans la mesure où ils font grosso modo face au même challenge et aux mêmes opportunités d’accroitre le périmètre de l’Etat.

  • Très bon article, que je me permettrai de compléter par le taux de vaccinés par mi les hospitalisés pour covid.
    le chiffre est donné par la DREES, donc officiel, cf https://data.drees.solidarites-sante.gouv.fr/explore/dataset/covid-19-resultats-regionaux-issus-des-appariements-entre-si-vic-si-dep-et-vac-s/information/?refine.date=2022%2F01 —> télécharger le fichier tableau_reg pdf
    Si on fait les totaux, on obtient, pour la France métropolitaine, entre le 27 décembre et le 23 janvier soit sur 4 semaines, 3478 non vax et 3621 vax admis en soins critiques ; soit 49% de non vax et 51% de vax.
    Appliquant ce taux aux 19500 places de soins critiques (2019), cela donne 49% * 4000 malades du covid en soins critiques au pic de la courbe (mi-janvier) / 19500 donc environ 10% des lits occupés par des non vax. Le chiffre a baissé depuis lors.
    Si 10% (au pic de l’épidémie) suffisent à mettre l’hôpital français par terre, il y a un problème.
    Le gouvernement nous aura manipulés de A à Z dans cette affaire.
    PS : si on prend les hospitalisations dans leur ensemble et non les seuls soins critiques, le taux de non vax parmi les covidés est actuellement de 36% ; celui des vax de 64%.
    PS2 : on pourrait aussi parler des stats britanniques officielles, qui montrent que de l’autre côté du Channel, plus de 80% des décès du covid sont des gens vax et moins de 20% des non vax. Nous avons un gouvernement formidable !

  • Article très intéressant mais un peu long pour démontrer une chose toute simple. Les non injectés « à risque » (plus de 65 ans) sont une infime minorité de la population (environ 5% de leur tranche d’âge). Et on voudrait nous faire croire qu’à eux seuls, ils provoqueraient la saturation des hôpitaux ? Si c’était vrai, il y a belle lurette que les derniers récalcitrants de cette tranche d’âge se seraient précipités sur les piqûres par peur d’y passer aussi.

  • Que de temps perdu, d’écrits éphémères, de galipettes littéraires, d’un soupçon de mauvaise foi et de biais cognitifs à la pelle pour faire émerger une vérité alternative et nier une certaine évidence.
    A la lecture de cet article, qui n’est ni de meilleure ni de moins bonne facture que les innombrables articles sur le sujet ici, j’en vient à rêver d’enfin passer à autre chose, parler d’autre chose que Covid/antivax/pass sanitaire/Islam/Immigration et se remonter les manches pour utiliser ce cerveau global sous-exploité pour imaginer, penser, construire une monde désirable pour demain.

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