Ce 19 janvier, Emmanuel Macron a pris la parole au parlement européen pour faire un discours dans le cadre de la présidence européenne de la France.
Arrivé de Macron au parlement… pic.twitter.com/rBEkIdJfG6
— Esposito Corinne (@coconuts1315) January 19, 2022
Le propos s’est concentré sur les valeurs qu’il souhaite défendre. Il a été critiqué par les représentants français des groupes européens de l’opposition comme Jordan Bardella du RN, Yannick Jadot d’Europe Ecologie les Verts, François-Xavier Bellamy (LR) et Manon Aubry de la France Insoumise.
Plus intéressant, certains propos d’Emmanuel Macron sont de nature à influencer la politique française ainsi que la place de la France dans l’Europe.
La démocratie libérale au cœur du discours de Macron au parlement européen
Le président a vanté la gestion de la crise sanitaire par les « démocraties libérales » et a en même temps mis en garde contre la montée de la remise en cause de l’État de droit.
« Des voix s’élèvent aujourd’hui pour revenir sur nos grands textes fondamentaux qui ont pourtant été décidés souverainement par les États membres lors de leur adhésion. Mais revenir sur quoi ? Sur l’égalité des hommes en dignité et en droit ? Sur le droit pour chacun à disposer d’un procès équitable par une justice indépendante ? »
Ces propos visent de manière évidente la Pologne et la Hongrie. Mais on peut se demander si un président qui considère dans son pays qu’une partie de la population mérite la déchéance de citoyenneté, est bien placé pour tenir ce genre de discours. Surtout si on tient compte de la phrase suivante : « Et s’installe comme une idée au fond que pour être plus efficace il faudrait revenir sur l’État de droit ».
Certes, des débats parlementaires ont eu lieu, mais le renoncement aux libertés fondamentales a été particulièrement fort en France.
On constatera aussi que Macron utilise le terme « libéral » de manière positive ce qui est loin d’être habituellement le cas. Le problème est qu’il le colle à sa politique sanitaire liberticide. En se posant en tant que défenseur de la démocratie libérale, il rend la signification du mot confus. Une situation qui va profiter aux antilibéraux qui auront tout loisir d’assimiler libéralisme aux restrictions prises par le gouvernement français.
L’environnement et le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux
L’un des points les plus importants est sa volonté de moderniser la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Une charte qui a une valeur contraignante depuis le traité de Lisbonne.
Emmanuel Macron considère la nécessité de sa réforme : « 20 ans après la proclamation de notre Charte des droits fondamentaux, qui a consacré notamment l’abolition de la peine de mort partout dans l’Union, je souhaite que nous puissions actualiser cette charte, notamment pour être plus explicite sur la protection de l’environnement ou la reconnaissance du droit à l’avortement. »
Pour le second point, on ne peut que constater l’écart entre le discours d’Emmanuel Macron et l’élection de Roberta Metsola, députée maltaise conservatrice et anti-IVG, à la tête du parlement européen. Selon Jean Quatremer, elle aurait eu le soutien du groupe Renew Europe dirigé par LREM.
Alors que son groupe a soutenu l’élection d’une militante anti avortement à la tête du parlement européen, Macron se pointe devant elle en demandant que l’IVG soit inscrit dans la Constitution
Ne cherchez pas à comprendre…pic.twitter.com/TRimZ5j3qz— Marcel (@realmarcel1) January 19, 2022
De plus, on peut se demander s’il n’est pas contreproductif pour Macron de mettre en avant ce sujet au niveau européen. Jusqu’à présent le sujet faisait débat uniquement en Pologne. En le mettant sur la scène européenne, ce sujet va être politisé avec un fort risque de polarisation au sein des pays membres.
Quant à l’environnement, Macron a dans le passé déclaré vouloir inscrire sa protection dans la Constitution française. Il souhaite désormais le faire au niveau européen. Là encore, cela soulève des questions sur la direction prise par le président français. Il a ces derniers mois pris position pour le nucléaire et s’est rapproché en conséquence des pays d’Europe centrale. Mais dans ce discours, en les attaquant sur les valeurs et en jouant la carte de l’environnement, il semble s’aligner sur la nouvelle coalition allemande.
La peur du monde et interventionnisme
Le discours d’Emmanuel Macron, mis à part les éléments ci-dessus, n’est pas si original que ça comparé aux propos des autres politiciens français. On y voit une peur du monde qui l’entoure qu’il s’agisse des Russes, des populistes ou du dérèglement climatique. Les politiciens français (et beaucoup d’européens) voient de plus en plus leur pays et l’Europe comme une forteresse assiégée, voire ébréchée.
Et quand ce n’est pas lister les menaces, il s’agit de faire des propositions centralisatrices comme le salaire minimum ou plus de réglementations.
L’Europe semble s’être enfermée dans une boucle et ce n’est pas Macron qui l’en sortira.
ce blanc bec ne sait plus ou il campe ; si en plus il a peur » du monde qui l’entoure » , autant dire que l’on n’est pas sorti du sable ;
Macron a sans doute raison dans son discours mais je me le demande : ou est-il écrit, dans la fameuse charte, que l’anuus des homosexuels doit représenter l’alpha et l’oméga de toutes les politiques européennes ?
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