Par Michel Gay.
Le 25 octobre 2021, RTE a présenté les résultats de son importante étude intitulée « Futurs énergétiques 2050 » qui aura des conséquences sur les choix énergétiques politiques dans les mois et les années à venir.
Un scénario de référence biaisé
Le scénario de référence de cette étude est malheureusement entaché d’une hypothèse de départ trop restrictive. Il prévoit une consommation d’électricité en 2050 limitée à 645 térawattheures (TWh), à peine supérieure de 35 % à celle de 2019, dernière année « normale » connue.
Or, à cette date, la France devra s’être débarrassée des énergies fossiles qui ont représenté près de 70 % de l’énergie finale consommée cette même année 2019. La marche à franchir est donc énorme.
Pourquoi cette limitation à une valeur aussi faible ?
RTE a pourtant reconnu dans ses documents que des pays voisins comparables au nôtre prévoyaient des augmentations de leur consommation d’électricité de 70 à 80 %, c’est-à -dire deux fois plus élevées.
Cette étonnante limitation drastique viendrait-elle de l’association NégaWatt et de l’ADEME (dont on ne peut ignorer l’opposition au nucléaire, de notoriété publique) avec lesquels le président de RTE a déclaré avoir travaillé « main dans la main » lors de la présentation de cette étude le 25 octobre dernier ?
Il est cependant encore plus étonnant, qu’à l’inverse, RTE n’ait pas pris en considération les estimations de nos deux Académies, celle des sciences et celle des technologies, dont les compétences sont incontestables. Toutes deux ont abouti à des prévisions qui se situent entre 800 et 900 TWh, cohérentes avec celles des pays voisins de la France.
Une consigne dictant à RTE la conduite à tenir dans cette étude serait-elle venue « d’un ministère » ? Cette démarche serait contraire à la mission de prospective légalement dévolue à cet organisme, et que son président a opportunément rappelée au début de sa présentation de l’étude.
Une si faible consommation ?
RTE justifie cette faible consommation future par les progrès d’efficacité énergétique attendus, mais ces derniers ont été très faibles depuis plus de 20 ans (moins de 1 % par an), alors que le plus facile et le moins coûteux a déjà été fait.
Passer à une échelle requise au moins trois fois supérieure sera d’évidence un défi majeur qui ne se décrète pas.
Miser à ce point sur les progrès d’efficacité énergétique représente par conséquent un grand risque qui peut être fatal pour la France dans un secteur où les évolutions sont lentes et se comptent en dizaines d’années. Le président de RTE l’a rappelé en déclarant qu’il y avait urgence à se mobiliser pour 2050.
Cette hypothèse excessivement restrictive du niveau de la consommation française introduit donc un biais majeur dans les prévisions de RTE.
Une autre hypothèse « Réindustrialisation profonde » estimée à 752 TWh va dans le bon sens, mais elle n’a pas été documentée comme le scénario de référence, et mériterait d’être poussée plus loin
Il apparaît donc indispensable que RTE pousse son étude jusqu’aux niveaux de consommation anticipée par les Académies pour réellement disposer d’une vision prospective complète et robuste.
Réindustrialisation selon le rapport RTE
Concernant la capacité nucléaire en 2050, RTE s’est limité Ã
« la proposition industrielle la plus haute de la filière [qui] consiste à date à atteindre un parc nucléaire d’une capacité complète de 50 GW en 2050 » tout en précisant plus loin : « Cette projection pourra être amenée à évoluer avec le temps : sans réinvestissement dans la filière, sa capacité projetée à long terme continuera de diminuer, tandis qu’une décision rapide de relance pourrait conduire, ultérieurement, à revoir à la hausse ses perspectives ».
Pourquoi, là encore, RTE n’a-t-il pas élargi l’éventail des possibilités ? Cette prospective relève de ses missions.
L’étude de RTE met en évidence que le scénario comportant le plus de nucléaire est le moins coûteux de tous. Il a le moins besoin de capacités de « flexibilité » pour assurer l’équilibre du réseau, il a le moins d’impact sur les modifications des réseaux de transport et régionaux, et il a… le meilleur bilan carbone de tous !
De plus, il minimise le recours aux éoliennes et aux grands parcs photovoltaïques importés de l’étranger qui posent d’importants problèmes potentiels d’acceptabilité sociétale.
Pour faire face aux consommations qui seront certainement supérieures à celle du scénario de référence, il sera nécessaire d’augmenter la production.
Or, le nucléaire est le moyen le plus performant indiqué dans cette étude.
Afin d’éclairer les décisionnaires politiques et permettre aux industriels de se positionner, il est indispensable que RTE étudie des scénarii comportant notablement plus de nucléaire dans les mois qui viennent dans les compléments annoncés.
Échanges aux frontières
Les échanges avec nos voisins européens vont constituer un enjeu de plus en plus crucial.
RTE insiste sur la nécessité d’accroître les capacités des lignes d’interconnexion, sans évoquer les capacités de production qui seront effectivement disponibles.
Dans une Europe aux capacités de production pilotable réduite, fortement dépendante de l’énergie éolienne et donc des régimes de vent en Europe de l’Ouest, il est peu vraisemblable que les secours entre pays soient au rendez-vous à la bonne échelle.
Quant au photovoltaïque, il ne produira rien lors des pointes de consommation hivernales les plus élevées à 19 heures.
Les prévisions d’importations élevées figurant dans cette étude semblent donc pour le moins porteuses de risques insupportables pour les consommateurs.
Cette étude montre une forte dissymétrie entre un risque de surinvestissement et celui d’un sous-investissement dans le nucléaire.
Dans le premier cas (surinvestissement), l’électricité nucléaire française trouvera facilement à s’exporter dans une Europe qui manquera de moyens pilotables. Il n’y a donc aucun risque d’investissements échoués.
Dans le deuxième cas (sous-investissement), le pays risque de manquer dramatiquement d’électricité, car les sources renouvelables intermittentes ne pourront assurer la production attendue à tout moment.
Les conséquences économiques et sociales seraient alors majeures et catastrophiques pour le pays et ses citoyens.
Ainsi, non seulement développer le nouveau nucléaire coûtera beaucoup moins cher que de parier sur une production 100 % éolienne et solaire comme RTE l’indique dans cette étude, mais investir rapidement et massivement dans le nucléaire est une opération sans regret.
« la France doit manger moins de viande » pourrait se défendre en terme de santé publique pourvu que je prenne la bonne métrique où la liberté des « cons « ( ceux qui mangent trop de viande) est posée peser que dalle..
. ça doit faire plus de trente ans que je dénonce les antinucléaires ( avec en gros des argument similaires!! sauf climat!) tandis que j’ai toujours eu un problème quand on me parle de l’interet de « la France » qui a la fâcheuse particularité d’aller contre mon propre intérêt.. et nous sommes en train de gagner..car les gens commencent à VOIR qui sont les antinucléaires et payer pour leurs idées..
si je pose que la subjectivité des antinucléaires ou autres adorateurs de l’éolien vaut que dalle;..et donc qu’ils ne sont pas prêts à payer pour avoir ce q’ils aiment …alors oui..la france doit choisir LE nucléaire.. ( une remarque nucléaire non équivalent à EPR construit sous le controle d’edf) ..
Ne pourriez vous pas commencer vos articles par ce préambule..
sachant que je considère comme incontournable l’idée que l’etat doit avoir le contrôle de la production électrique donc la capacité à influencer sa consommation, et en conséquence influencer sur la consommation énergétique…parce que « enjeux » ( voir wikipedia section enjeux de la transitions energetique)…
mais alors que ferez vous si un jadot arrive comme président?
vous imaginerez une clause constitutionnelle , le président de la république française ne doit pas être « antinucléaire » et écouter les ingénieurs.. vous manifesterez devant la maison elysée en hurlant  » djédoate is not mon préézidénth . »
pour la secu ..si rika zarai avait été élue présidente…remboursement des bains de siège…
avec votre admission on a les autoroutes solaires, la transition energetique,..et la mise en péril de « notre électricité » par son utilisation comme levier politique au niveau européen.. » tu me fournis de l’electricté pour soutenir mon energiwende et je ferme ma gueule sur ton endettement ..
Désolé je refuse d’être autre chose que INDIVIDUELLEMENT pronucléaire.et encore.. de façon générale.. et surtout parce que liberté économique. Je refuse de faire le bonheur des antinucléaires..
On constate tout de même que le nucléaire qui était honni il y a encore un an revient au centre du débat.
Un peu de lucidité aurait t elle atteint nos décideurs, qu’ils soient politiques ou technico-politiques comme RTE et EDF ?
Quand à l’ADEME, elle est encore hors sol. Peut-être qu’un bonne coupure de courant cet hiver la rendrait à la raison?
Lucidité, non, le guru Gates a investi dans le nucléaire, alors nucléaire OK.
le nucleaire fiancé par l’argent public est différent du nucleaire financé par des acteurs privés…!!!
« le programme ariane grand succés européen PREUVE que le gouvernement sait investir vos sous !!! misérables court termistes « …ah tiens..ça commence à gratter un peu..
En 2050, restera t il une population en France ?
Plus le droit de se chauffer de se déplacer de se nourrir comme on veut…. Ça fait un max d’emplois en moins ça.
Qu’ils fassent ce qu’ils veulent mais sans moi. Éoliennes solaire et des centrales nucléaire pour pomper le co2….un gros rapport pour faire plaisir merci rte de nous amuser.
c’est le VRAI sujet…que le gouvernement planifie une transition..plutôt que de laisser les transitions advenir..
à mon opinion que le gouvernement en place ait pu planifier la transition verte. prouve qu’il faut être TRES prudent pour remettre à un gouvernement en général les clefs qu’une autre..
de façon circonstancielle et par une curieuse ironie pour les verts; le nucléaire redevient populaire.. mais n’en déplaise aux ingénieurs qui l’ont mis en place ..il ne fut pas sans son lot d’injustices..
ce qui est , est , la question est l’avenir, le secteur électrique n’est qu’une partie d’une question plus vaste qui commence par poser que le gouvernement DOIT décider des emissions de CO2 du pays… et ce même de façon non démocratique.. et ce sans garantir que le but supposé , climatique fixé arbitrairement et non démocratiquement à un autre niveau;. en admettant que le gouvernement décide aussi et ce démocratiquement.. des modalités internes de ces objectifs nationaux….parce que des scientifiques en savent suffisamment..
il faut admettre une redistribution de la richesse » fossile » mondiale..sans garantie. de résultat,
il faut admettre le niveau absolu..pour la france…
et il faut faire confiance à la démocratie pour faire cela ..
la réalité est que le CO2 agirait il de façon comprise sur le climat que la question de savoir QUEL climat on veut est subjective..
vous voulez moins de CO2 ..émettez en moins et basta…
on s’embarque ENCORE dans un bateau où le capitaine se reserve le droit de vous mettre au fer ou vous jeter par dessus bord..selon son bon vouloir.. et il se sait pas où on va aller..
le gros nucleaire est un risque capitalistique..60 ans…c’est un risque que je serais prêts à assumer. individuellement je pense ..SAUF l’épeée de Damocles de l’abritraire politique…qui se reserve le droit de l’interdire ARBITRAIREMENT.
est ce que vous vous rendez compte que de savoir quel type de bagnole acheter est devenu risqué pour les mêmes raisons!!!
la défense du nucleaire c’est les risques de la technologie sont gérables sans gouvernement. ils n’ont rien de si exceptionnels..
La bonne nouvelle, c’est qu’avec le temps qui passe, les dogmes finissent par s’effondrer !
Ce qui reste intéressant, c’est leur persistance. Il semble que quand un dogme est installé dans un cerveau, celui-ci devient imperméable à toute contradiction du dogme.
Le nucléaire est bien la seule solution pour un approvisionnement permanent, au sens non-intermittent, et produisant peu de CO2 (sans être dogmatique sur le lien CO2- réchauffement climatique).
Il est important d’investir dans le nucléaire efficace et sûr à court terme : citons les centrales au Thorium qui présentent tous les avantages et peu d’inconvénients, et dont un vrai prototype a tourné quelque 15.000 heures à la fin des années 60. https://en.wikipedia.org/wiki/Thorium-based_nuclear_power
Par contre, l’approvisionnement par la fusion nucléaire est un mythe : il nécessite des technologiques hors de portée pour encore des dizaines d’année. Si on peut « allumer » un plasma confiné par des champs magnétiques surpuissants, comment pourrait-on faire pour alimenter la réaction en continu ? Si seulement on avait investi à la place dans le développement de centrales à fission !
Terminons sur un gros biais cognitif dans les raisonnements dogmatiques écologistes : les déchets nucléaires ou des accidents nucléaires civils n’élimineront jamais l’humanité ou la vie sur terre. Le réchauffement climatique est un risque d’y arriver en quelques centaines d’années. Pourquoi lutter contre la solution de fond ?
Pour qu’un dogme s’écroule il faut un petit coup de pouce comme une augmentation vertigineuse du gaz.. prévisible d’ailleurs…et sans doute provoquée vu l’impasse des renouvelables.
Si cette référence est bien documentée, alors on comprend que RTE est tout sauf une entité objective, contrairement à sa mission :
http://www.economiematin.fr/news-rte-lobby-eolienne-plan-macron-marin
Et si on construisait des centrales nucléaires sur le modèle des années 70 plutôt que de faire des plans sur la comète avec des usines à gaz, des machins dont la mise au point peu prendre 20 ans?
Il n’y a pas beaucoup de différences entre un EPR et le palier N4 (taille technologie). Le principal probleme c’est qu’on sait plus les construire…. 40ans de lavage de cerveaux + education conrolée par les gaucho-écolos…
Faut re-apprendre…. Ou les acheter aux chinois…
Penser, comme le suggère le rapport RTE, que la france va BAISSER sa consommation en électricité de 43% alors que le chauffage au fuel va disparaitre au profit de l’électrique, que l’on veut interdire à moyen terme l’utilisation de l’énergie fossile pour les transports est invraisemblable.
A quoi sert de faire un rapport dont le but est de préparer l’avenir si c’est pour l’édulcorer de manière idéologique afin de s’assurer que l’avenir sera sombre ?
Délirant