Par PABerryer.
« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »
Ce texte du pasteur Martin Niemöller, victime des persécutions nazies, évoque le renoncement des intellectuels allemands face aux actions du NSDAP. Il est également possible de faire le lien avec la « tactique du salami » mise en place par les communistes après leur prise du pouvoir après 1945.
Il s’agit de détruire les forces d’oppositions les unes après les autres, tranche après tranche, afin qu’il n’en reste aucune. L’expression est d’ailleurs due au communiste hongrois Mátyás Rákosi.
Renoncement dans un cas, action délibérée dans l’autre, le résultat est le même, l’installation d’un pouvoir totalitaire.
Une Cinquième République de plus en plus illibérale
Il ne s’agit pas tant d’accuser le pouvoir actuel de visées totalitaires, mais de souligner une tendance de plus en plus marquée vers ce « despotisme doux » annoncé par Tocqueville dans La Démocratie en Amérique. Depuis 2015, la France a quasiment vécu en permanence sous le régime de l’état d’urgence, d’abord pour motif terroriste, puis sanitaire.
La période intermédiaire a été un faux retour à la normale puisqu’une partie des dispositions de l’état d’urgence liées au terrorisme ont été intégrées dans le droit commun… Ce mode de gouvernement renforce la tendance illibérale de la Cinquième République, rendant encore plus vains les contrepouvoirs.
Deux exemples illustrent ce fait.
Le Parlement est de moins en moins crédible. Moins de la moitié des députés ont participé au vote prolongeant le pass sanitaire cette semaine. Les gros titres ont privilégié l’agression d’une députée LREM molestée à la sortie d’un restaurant le soir dudit vote…
Lors de la généralisation du pass sanitaire, le Conseil d’État a validé le projet de loi trois jours après que sa section du contentieux a refusé de donner suite à un référé concernant le pass sanitaire d’alors au motif qu’il était très restreint et n’impactait pas la vie quotidienne.Â
Ces deux exemples illustrent le fait qu’en France le pouvoir est de plus en plus hors de contrôle. La question n’est pas tant de savoir s’il va nous prendre encore plus (nos libertés et nos propriétés), mais quand.
Un autre exemple : en juillet a été retoqué le projet pour la police d’avoir accès à la liste des personnes testées positives afin qu’elle puisse contrôler le respect de l’isolement. Cette disposition est de nouveau intégrée dans l’actuel projet de loi qui va être en discussion au Sénat. Tactique du salami, encore une fois.
Ceux qui manifestent leur désaccord au sujet de la politique sanitaire sont constamment décrédibilisés. À ce titre, le discours du président de juillet 2021 a été glaçant.
L’épidémie et ses conséquences ne relèvent jamais de la responsabilité du gouvernement, mais des Français. Souvenons nous des masques au début de l’épidémie. L’impossibilité d’en avoir n’était pas due à la gabegie du pouvoir, mais bien au fait que les Français allaient les piller, contribuant à la pénurie dans les hôpitaux. Aujourd’hui, si un nouveau confinement était annoncé, il le sera à cause des personnes non-vaccinées et non pas de l’absence d’investissement promis dans les structures hospitalières.
LREM ou RN : l’autoritarisme est déjà lÃ
Il ne faudrait pas se rassurer avec le fait que le président en place soit un centriste et donc forcément un modéré. Certainement pas, car la présidence actuelle est la plus liberticide qu’a connue la Cinquième république, pourtant généreuse en la matière.
Même après la tentative de putsch en Algérie, l’état d’urgence n’est resté en place que six mois. Il n’est pas nécessaire de se faire peur en imaginant une victoire du RN en 2022. En effet, ce parti reste suffisamment détesté des centres-villes pour que sa marge de manœuvre soit beaucoup plus étroite que celle de LREM.
Au regard de la politique suivie depuis 2017, il n’est pas nécessaire d’avoir un pouvoir d’extrême droite. Nous avons eu la fermeture des frontières, l’annonce d’investissements industriels massifs, la restriction des visas donnés aux Algériens  et, à défaut d’un ministère de la Propagande, nous avons la Commission Bronner.
Pourquoi voter RN lorsque le vote LREM donne le même résultat, la bonne conscience en plus ?
Conclusion
Nous nous approchons de plus en plus d’un état de nature dans lequel ce n’est pas la guerre de tous contre tous, mais la guerre du pouvoir contre ses administrés. Dans son billet du 20 octobre dernier, H16 concluait sur le fait que seule la résistance active permettait de faire reculer le pouvoir et donc l’empêcher d’empiéter sur nos libertés.
Cela correspond bien à la citation de Jefferson « Le prix de la liberté est une éternelle vigilance ». En espérant que cette résistance puisse rester pacifique, il apparaît également indispensable d’insister sur la nécessité de ne pas être divisés par le pouvoir, car une fois seuls, la résistance sera futile.
Il ne s’agit pas de défendre des idées qui ne nous plaisent pas, mais de nous assurer que demain nous pourrons toujours défendre celles qui nous sont chères.
« Quand ils sont venus chercher les complotistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas complotiste.
Quand ils ont enfermé les anti-vaccins, je n’ai rien dit, je n’étais pas anti-vaccin.
Quand ils sont venus chercher les opposants au pass sanitaire, je n’ai rien dit, je n’étais pas opposant au pass sanitaire.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »
Eh ben oui…
On note que la classe politique entière, à quelques rares exceptions près, approuve plus ou moins la dérive actuelle. Le RN, en quête de « dédiabolisation » depuis 10 ans, n’a plus grand chose de différent des autres partis, les écolos ont été parmi les premiers à prendre des mesures ubuesques dans les villes qu’ils gèrent. Les « insoumis » sont restés en marge des mouvements de protestation face au pass « sanitaire ».
Une démission collective de la caste au pouvoir, quand ce n’est pas une adhésion enthousiaste au « Monde d’après ».
Cela rappelle des heures peu glorieuses de notre histoire…
une fois de plus, tout le monde est pétainiste (par corruption à tous les étages).
“Un peuple n’a qu’un ennemi dangereux, c’est son gouvernement.”
Louis Antoine Léon de Saint-Just (1767-1794)
ou lui-même….
Ce n’est pas le plus fréquent.
C’est plutôt l’argument du gouvernement qui veut limiter les libertés du peuple pour son bien car, c’est bien connu, le peuple n’est pas capable de prendre de bonnes décisions pour lui-même…
moi je dirais de croire en des absurdités..
pour que ça change encore faudrait-il que les Républicains en aient ! pour contrer les 2 mouvements anti-démocratiques RN & LREM !
Je crois que pour faire évoluer une société, idéalement, il faudrait anticiper les problèmes et les résoudre avant d’être au pied du mur.
Quel que soit le problème il est toujours plus facile de faire évoluer les choses peu à peu, à condition d’avoir une vision de l’avenir et un cap maintenu (le quinquennat est donc délétère à ce sujet).
Il faut également avoir des marges budgétaires afin de pouvoir investir dans l’avenir sans (trop) s’inscrire dans la dette.
C’est donc quand notre économie tenait encore la route, que la France était encore industrialisée avec un chômage à 1,8 millions de chômeurs (chiffre qui faisait très peur à l’époque ! alors que tout type de chômage confondu on arrive à plus de 8 millions actuellement)
Au lieu de cela “1981” nous a fait vivre à crédit, et n’a rien apporté à l’économie globale du pays en traitant le problème du pouvoir d’achat, non pas par la prospérité du pays, mais par la répartition des ressources et l’augmentation du social. La répartition de la misère étant préférée à l’accroissement du gâteau par le travail (apparition d’un “ministère du temps libre” !).
Il n’y a pas eu de rupture avec le passage d’une droite centriste depuis.
C’est dans les périodes de croissance qu’il faut réformer et dans le consensus autant que possible (Il est vrai que nos syndicats marxistes-léninistes “n’ont pas aidé” !) si l’on veut que cela fonctionne. Rémunérer le travail…
Après 40 ans de dérive budgétaire, d’augmentation du “on-rase-gratis”, de mise sous le tapis des problèmes divers et variés au profit quasi exclusif de réformes sociétales pour s’assurer le vote de minorités variées, de déconstruction de notre civilisation sans pour autant proposer une alternative viable, nous sommes au pied du mur.
Le chaos est déjà là malgré notre état qui pèse déjà trop lourd et n’arrive (presque plus) à rien malgré une imposition ayant franchi le seuil du tolérable. Soit l’on met de l’ordre au détriment du “libéralisme”, et plus grave, des libertés, soit le chaos va s’accroître, mais cela ne sera pas pour autant du “libéralisme”, mais le chacun pour soi total avec une violence (pas d’état) inédite…
Dans ce choix qui n’en est pas un, le passage par une étape d’ “état musclé” (se recentrant, c’est primordial, sur le régalien,) parait préférable à toute personne non apte, non préparée, à se débrouiller dans la jungle “sociétale” (Qui l’est réellement actuellement ?).
…Mieux vaut vivre courbé que mourir… (ce qui ne me sied pas)
Pas d’accord avec la conclusion. Ce n’est pas en étant courbé que l’on retrouve des libertés ou des droits
On est d’accord: cela ne me sied pas (d’être courbé)
cela a commencé sous VGE (avant 81) : premier énarque président.
Pour le gouvernement : complotiste = anti-vaccin = anti-passe sanitaire. Donc ils vont « s’occuper » de ces trois catégories d’un coup, ou bien probablement les réduire à la condition de sous-citoyen, avec moins de droit qu’un migrant illégal sur le territoire.
La France est majoritairement pour l’Etat : tout par l’Etat, tout pour l’Etat, rien en dehors de l’Etat. Le monopole total quoi. Accessoirement, c’est la définition de Mussolini du fascisme. Les français seraient ils majoritairement fascistes? Le doute est permis depuis 1793.
On peut même penser que si MLP était au pouvoir, elle n’aurait jamais pu faire voter toutes ces dispositions liberticides.
Les contre-pouvoirs auraient hurlé, notamment la presse.
Avec Macron, tout passe. Il faudra bien élucider ce mystère un jour ou l’autre.
Il n’y a a pas de mystère. Ce sont ces “contre-pouvoirs” qui l’ont élu…
Tragique, sauf si sursaut, mais malheureusement si juste !