La division permanente et le pass sanitaire par intermittence

On évoque la possibilité de retirer le pass, mais ne vous leurrez pas : l’objectif reste de rendre permanent l’apartheid sérologique.

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Screenshot 2021-08-10 at 14-15-01 Pour obtenir un pass sanitaire, certains sont prêts à attraper le Covid - YouTube

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La division permanente et le pass sanitaire par intermittence

Publié le 20 septembre 2021
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par h16

Décrété par le prince de l’Élysée le 12 juillet dernier, le pass sanitaire devait être temporaire, et clairement conditionné à la situation épidémique globale, ce qu’avait clairement laissé entendre le Conseil d’État dans son analyse juridique du bien-fondé de ce nouveau bricolage technocratique pour pister les citoyens. Alors que la vaccination dépasse maintenant les 64 % (deux doses) dans le pays, la question de sa suspension revient donc sur la table…

Eh oui : finalement et contrairement aux projections de plus en plus loufoques de l’Institut Pasteur qui nous expliquait que la rentrée des classes allait provoquer une recrudescence des foyers épidémiques, la situation sanitaire française s’améliore gentiment. Le nombre de malades et de personnes en réanimation ne cesse de baisser, et même le nombre de cas, ce bidouillage statistique éhonté, marque le pas ; les hôpitaux, passablement vidés pendant la période estivale, peinent à alarmer les citoyens malgré les exagérations des médecins de plateau-télé qui enchaînent les apparitions médiatiques (probablement entre deux consultations tant on les sent proches du terrain).

Bref : si ce n’est clairement pas le paradis sur Terre, il est admis, jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir, qu’on ne peut pas continuer à jouer exactement la même partition alors que toutes les courbes statistiques s’affalent moelleusement vers une normalité de plus en plus compliquée à transformer en apocalypse panicogène.

La suite logique consiste donc à commencer à ouvrir le débat du retrait de ce pass sanitaire, ce qu’a fait récemment Emmanuel Macron dans un cadre absolument sans rapport comme c’est maintenant la coutume. Expliquant attendre les conditions sanitaires idéales, il a admis que dans certains territoires où le virus circule moins vite, on pourrait « lever certaines contraintes et revivre normalement », confirmant en creux que le pass sanitaire, pourtant vendu comme l’unique possibilité de revenir à la vie normale, n’en faisait rien.

Au passage, on ne s’étonnera pas que, pour Véran comme pour Macron, cette baisse des indicateurs épidémiologiques serait dûe justement à l’instauration du fameux pass, ce qui, en matière d’ânerie propagandiste, est tout de même assez culotté lorsqu’on voit le nombre considérable d’autres pays qui n’ont absolument pas institué cette mesure lamentable, et constatent pourtant exactement la même décrue. On comprendra qu’ici, l’important est de répéter inlassablement ce genre de bobards, les médias se chargeant ensuite d’en faire une vérité.

De façon plus inquiétante, on ne peut que constater que cette histoire de pass sanitaire semble obéir non à des critères médicaux objectifs (ou au moins raisonnables) mais bien à une humeur du moment et un calcul purement politique. Eh oui : en fonction de paramètres flous, le pouvoir peut, de façon totalement arbitraire, décider d’emmerder les citoyens et ce alors qu’aucun lien n’est établi entre ce pass et ces résultats épidémiologiques, et ce d’autant plus que les petites picouses magiques ne permettent en rien d’enrayer le portage du virus, la charge des vaccinés n’étant pas différente de celle des non vaccinés…

Il n’en reste pas moins que le Président se comporte une fois encore comme un petit marquis qui n’aurait de compte à rendre à personne. On sait déjà que le fait de gouverner par décret permet de contourner l’obligation de passer un peu de temps devant l’Assemblée nationale, qui n’est elle-même devenue qu’une simple chambre d’enregistrement. Mais dans ce dernier schéma sanitaire, le pouvoir décide unilatéralement, en se rasant le matin, de l’instauration d’un pass ou de son retrait, sans même s’embarrasser de passer devant l’encombrante représentation nationale, et le peuple n’a pas voix au chapitre. Il subit, un point c’est tout.

Et pour ajouter un peu de confusion au capharnaüm de la politique actuelle, le gouvernement évoque de son côté la possibilité de régionaliser ce foutu pass, histoire d’accroître les opportunités de situations ridicules notamment aux frontières entre deux régions où le régime sanitaire sera différent. On salive déjà chez les journalistes des notules lunaires que ceci entraînera vraisemblablement dans un pays où l’ubuesque bureaucratique est devenu une seconde nature.

Cependant, il ne faut pas s’y tromper : tout ceci participe d’une tendance lourde dans l’abêtissement et le n’importe quoi bureaucratique d’improvisation dont le but évident est de rendre permanent ce dispositif scandaleux d’apartheid sérologique.

Les frémissements dont il est ici question permettront de décréter l’imposition d’un pass ou de le retirer à chaque fois qu’il faudra faire le beau et gagner quelques points dans les sondages (au passage, ces annonces d’assouplissement interviennent alors que les sondages, pourtant largement bidonnés, montrent tout de même un affaissement notable de la popularité macronienne ; coïncidence ?).

Ainsi, comment ne pas imaginer un relâchement des restrictions juste avant les élections pour paraître magnanime, ou, au contraire, la mise en place d’un pass encore plus strict et sévère juste avant, pour pousser les réfractaires loin des isoloirs qu’on assortirait alors, dans cette hypothèse, d’une obligation sanitaire quelconque ? Ici, on le comprend, peu importe ce qui se passera, cet exercice de pensée n’a pour but que de montrer que la pratique devient possible, modulable à souhait en fonction des buts purement politiques du locataire de l’Élysée et qu’une fois mise en place, plus rien ne pourra l’arrêter : ce pass sera une nouvelle façon de faire souffler le chaud et le froid sur la société française.

Ici, Macron se comporte comme un pervers narcissique, alternant sans états d’âme les phases de caresses et celles de brutalités sur le peuple français qui n’a jamais été, dans son esprit, qu’un moyen pour conserver le pouvoir. Il joue ici à fond la carte machiavélique (au sens original) du « diviser pour mieux régner » en cherchant, par ces intermittences et ces localisations arbitraires, à diviser la société française pour mieux y régner.

Dans un pays économiquement ruiné, financièrement exsangue, militairement ridiculisé, les petits jeux de Macron apparaissent pour ce qu’ils sont : minables.
—-
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  • Le pire président qu’on ait subi depuis longtemps.

    • Oui, cela va de mâle en pie, à peine de mal en pis 😉
      (c’est de plus en plus loufoque)

    • Je vous rappelle que le suivant vous fera regretter celui-ci !

      • Hidalgo, Bertrand, Faure, Marine, Zemmour, les écolos… non, vraiment, je ne vois pas ce qui justifie votre commentaire : les candidats actuels semblent tous avoir tellement de talents, d’idées révolutionnaires, et surtout d’argent public à dépenser, qu’on ne peut qu’être optimistes pour le prochain quinquennat.

    • Je pensais ça avec le grand qui mangeait de la tête de veau.
      Je pensais ça avec le petit nerveux qui voulait passer le Karcher.
      Je pensais ça avec le petit gros qui faisait du scooter.
      Je n’y crois plus avec le petit blondinet qui glande sur Tiktok.

    • @gillib attendez nous n’avons encore rien vu …

  • les guignols avaient dans leurs tuyaux l’extension du pass aux 12-18 ans à partir du 30 Septembre; et une prolongation du pass général au delà du 15 Octobre (alors qu’ils n’avaient encore aucune donnée sanitaire pour justifier une telle prolongation)
    Quel crève coeur de devoir abandonner une telle idée de génie pour une simple baisse des contaminations. Vivement la grippe saisonnière pour vite faire repartir une 5e vague…

    • Un de mes collègues est absent depuis une semaine pour cause de symptômes grippaux.
      Après un test pcr négatif, son médecin lui a diagnostiqué une grippe.

      • « Après un test pcr négatif, son médecin lui a diagnostiqué une grippe. »
        Quelle époque! Autrefois, dans un monde normal, on diagnostiquait (cliniquement) une grippe, et si elle ne guérissait pas, on cherchait autre chose, un corona par exemple.
        Maintenant c’est l’inverse : on commence par le covid, et si c’est négatif, on envisage la grippe. L’inversion des valeurs, socle des destructeurs de civilisation, n’épargne pas la médecine.

    • Rassurez-vous c’est déjà dans les tuyaux pour ne pas dire adopté : Covid-19 : un projet de loi pour proroger le passe sanitaire sera présenté en Conseil des ministres le 13 octobre

  • …minable… est le mot de la fin, mais le plus significatif !

  • « apocalypse panicogène », j’aime bien.
    Sinon, le pouvoir actuel ayant trouvé le confinement par région assez fun, va envisager de faire de même pour le passe. C’est sûr que c’est plus simple pour les pandores aux aguets d’appliquer le même modus operandi. Se planquer à la frontière et choper le gueux…

  • L’Italie vient de le rendre obligatoire pour aller travailler, quel que soit le métier ! Même l’URSS n’avait pas osé…

  • Modération : pas d’insultes

    • Ils sont atteints du « mais faites quelque chose bon sang! »
      Rien de pire que de donner l’impression de subir les évènements face à la foule en panique.
      Bon par contre, si on se fait cocufier sur des ventes de sous marins et qu’on ne peut rien y faire parce qu’on a été bidon, on va plutôt ressortir le couplet de la perfide Albion qui nous la fait à l’envers (les méchants, en plus y sont sortis de l’europe)

      • on n’a pas été « bidon », on s’est fait rouler dans la farine une fois de plus par l’impérialisme américain ! Cet impérialisme qui a déjà couté bien plus cher aux entreprises françaises (amendes, mains basses ou vols sur entreprises strategiques) que le cout de l’EPR…

  • « l’important est de répéter inlassablement ce genre de bobards »

    Le gros problème de notre société actuelle est la collision des bobards : les bobards sanitaires, écologiques, politiques, électoraux, sociétaux et géopolitiques se brouillent entre eux.

    Faut dire qu’ils ont pas inventé le CSMACD malgré leurs fantasmes numériques.

  • Minable, j’adopte ce qualificatif.

  • Bravo pour cet excellent article, le petit dessin des shadoks illustre à la perfection l’action du gouvernement depuis 18 mois.
    Même s’il est loin d’avoir le talent du regretté Claude Piéplu, je verrais bien Castex faire la voix off.
    Il va être temps que ce mandat se termine !

  • L’agitation a remplacé l’action. Là est le drâme.

  • Le plan se poursuit parfaitement.
    On annonce (de manière désordonnée et discordante) une éventuelle mise en retrait du pass sanitaire, par région, temporairement, selon des critères sanitaires bien tirés par les cheveux, mais en coulisses on fait en sorte que ce maudit pass soit toujours activable au-delà de la durée prévue initialement, le tout dans un flou administratif et communicatif complet, comme à chaque fois. Les français vont continuer à penser que c’est un truc temporaire, alors qu’en parallèle nos élites sont précisément en train de faire en sorte que ce soit l’inverse.
    Et d’ici un mois, deux maximum, que va-t-il se passer ?
    L’automne, l’arrivée du mauvais temps, le froid.
    Donc les maladies saisonnières comme la grippe ou la gastro.
    Donc remplissage des urgences.
    Donc augmentation des cas de Covid (puisqu’on va tester tous ceux qui viennent aux urgences en étant malades).
    Donc nouvelle « vague » de Covid.
    Donc obligation de prendre des mesures sanitaires.
    Donc réactivation du pass.
    Et potentiellement un peu plus de restrictions que la fois d’avant, puisque si le Covid flambe à nouveau, c’est que nos dirigeants avaient pris les bonnes décisions, mais n’étaient pas allés assez loin dans ces décisions.
    Le tout avec pas mal d’aller-retour, de va-et-viens, de chaud-et-froid, parce que l’exercice consiste à garder la population sous contrôle, en faisant en sorte de lui faire signer pour cinq ans de plus l’année prochaine mais en maintenant l’illusion que c’est ce qu’elle souhaite.
    Oui, le plan se poursuit parfaitement.

    • Si on les imagine comme des chefs d’entreprise doublés de bons pères de famille, c’est vrai que nos dirigeants peuvent apparaître comme des braves types empreints de bonnes intentions, juste un peu maladroits et manquant parfois de tact.
      Mais si on les imagine comme une meute de Border Collies bien dressés, faut reconnaître qu’ils font un boulot impeccable : amener le troupeau exactement à l’endroit voulu, dans le calme, sans difficulté, juste beaucoup de maîtrise.

  • « dans un cadre absolument sans rapport comme c’est maintenant la coutume » : très bien observé , j’imagine que le truc est savamment étudié pour « faire le buzz » . J’attends avec fascination :Macron en slip de bain claquettes pour l’hommage au soldat inconnu, nous disant « il suffit de traverser la rue pour aller voter »

  • le pass sanitaire est un outil de dictature ; ils ne le lâcheront pas ; ils feront juste semblant , élection présidentielle oblige ;

  • Faudrait savoir !!! Tout le monde se dit contre le pass sanitaire mais des qu’une analyse permet de le lever dans certaines régions, c’est le tolé général.
    Quant à dire qu’entre une zone où il y a peu de cas d’hospitalisation et une zone où il y en a beaucoup, la frontière est un trait blanc d’un côté et noir de l’autre, c’est faire preuve de stupidité. Les statistiques étant départementales, le détail n’est pas fait au niveau de leurs zones frontières par essence. Donc à la frontière entre de 2 zones, la situation est certainement progressive. Mais il faut bien définir la frontière de la zone noire ou blanche.
    Encore une fois, si les bars, restaurants, cinémas… étaient ouverts sans pass, certains s’empresseraient de porter plainte contre le gouvernement pour non application du principe de précaution.
    On ne peut pas accuser d’un côté Agnès Buzin et de l’autre refuser les injonctions préventives de protection du gouvernement.
    Faut être cohérent dans ses pensées et dans ses actes dans la vie…

    • « Encore une fois, si les bars, restaurants, cinémas… étaient ouverts sans pass, certains s’empresseraient de porter plainte contre le gouvernement pour non application du principe de précaution. »
      Désolé, mais il n’y a aucune base légale à ce que vous dites. Le principe de précaution n’a jamais eu pour but de restreindre les libertés « au cas où » mais de prévenir les risques inhérents à certaines nouvelles technologies et composés chimiques.

      « On ne peut pas accuser d’un côté Agnès Buzin et de l’autre refuser les injonctions préventives de protection du gouvernement. »
      Qui est ce « on » ? La plupart des français se tamponnent d’Agnès Buzin et, sans être avocat, les charges qui pèsent contre elles semblent reposer sur rien de solide…

  • @gillib, que voulez vous ils croient encore à la theorie de l’épouventail qu’on agite au dernier moment…

  • Les commentaires sont fermés.

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