L’éco-impérialisme, nouvelle forme du colonialisme occidental

L’Occident poursuit une forme de colonialisme en Afrique : l’éco-impérialisme. Il a parfaitement l’intention de se mêler des affaires intérieures des pays en voie de développement au nom de l’écologie.

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L’éco-impérialisme, nouvelle forme du colonialisme occidental

Publié le 5 août 2021
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Par Lipton Matthews.
Un article de Mises Institute

Il existe un mouvement à l’échelle mondiale qui vise à éliminer de tous les secteurs de la société les résidus de l’impérialisme occidental. Partout dans le monde des monuments dédiés aux explorateurs et hommes d’État occidentaux sont renversés. Dans les pays en voie de développement, des militants ainsi que leurs alliés en Occident, affirment que les pays émergents doivent pouvoir tracer une nouvelle voie sans ingérence culturelle de ce dernier.

Pourtant, l’Occident poursuit une forme de colonialisme en Afrique : l’éco-impérialisme.

Du fait que les progressistes occidentaux apprécient cette sorte d’impérialisme, nous en entendons rarement parler. Les gens raisonnables croient vraiment que les pays en voie de développement ont droit à l’auto-détermination et pourtant le projet occidental éco-impérialiste ne s’attire pas vraiment leurs foudres. En d’autres termes, l’Occident a montré qu’il a parfaitement l’intention de se mêler des affaires intérieures des pays en voie de développement au nom de l’écologie.

De leur côté, les pays occidentaux se sont payés le luxe d’exploiter leurs ressources et leurs sources d’énergie sans qu’on leur face la leçon au sujet du changement climatique, et les pays africains devraient bénéficier du même privilège qui sont par exemple régulièrement sermonnés par l’Occident au sujet de la nécessité de réduire leurs émissions et d’utiliser des sources d’énergie plus chères et moins productives.  C’est coûteux pour ces pays et cela limite leur auto-détermination locale.

De plus, contrairement à ce qu’on entend, le changement climatique est un problème ancien et l’Histoire montre notre capacité à nous adapter à un climat imprévisible. Il n’existe pas non plus de consensus sur le fait que le CO2 soit un polluant. Ces points ne seront pas repris ici car ils sont couverts en détail dans un précédent article. Nous devons donc renoncer à la sensiblerie de ceux qui préfèreraient que les pays africains mettent leur santé financière en danger sur la base de données incertaines.

Le sujet dépasse bien entendu la question du changement climatique.

Les pesticides

Au Kenya, par exemple, le DDT a été mis en œuvre pour limiter l’extension de la malaria, jusqu’à ce que cette politique soit abandonnée en 1990 sur ordre d’une administration inspirée par la propagande occidentale. Heureusement pour le Kenya, certains bureaucrates ont compris le problème et ont fait reprendre l’usage du DDT en 2010.

Comme le signalait Willis Akhwale en 2009, lorsqu’il était à la tête de l’unité de lutte contre la malaria du Kenya :

De nouvelles études ont montré que les incriminations précédentes du DDT étaient largement fausses.  Ce pesticide est sûr pour la lutte contre la malaria s’il est utilisé raisonnablement comme les autres produits chimiques.

En réalité le DDT n’a jamais bénéficié d’un procès impartial avant la décision de mettre fin à son utilisation.

L’économiste Roger Bates résume le problème brutalement :

Malgré le fait que beaucoup de peurs autour du DDT soient fondées sur des études inadaptées et non scientifiques, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a interdit le DDT en 1972… L’administrateur de l’EPA William Ruckelshaus a rejeté les rapports scientifiques et les faits rapportés par de nombreux experts qui s’opposaient fermement à l’interdiction du DDT.

En effet, une étude de 2011 a montré non seulement que l’impact du DDT sur les lacs en Afrique était modéré, mais encore que les faibles niveaux de contamination expliquaient l’abondance des populations de flamants nains dans ces environnements aquatiques.

Pour des raisons politiques, des pays pauvres sont doucement entraînés vers la mise en œuvre de programmes coûteux pour flatter les egos d’écologistes aisés dont les niveaux de vie ne sont pas affectés par leurs mauvaises idées.

De même, Paul Driessen dresse un tableau déprimant des conséquences du militantisme écologiste en Afrique :

En ce moment même, alors que des sauterelles ravagent les récoltes de cultures de subsistance, des ONG enragées font pression sur le parlement du Kenya pour interdire 200 pesticides qui ont été approuvés comme sûrs pour les récoltes, la faune et les habitants par les autorités du Kenya ainsi que par les agences de réglementation des USA, du Canada et d’autres pays.

Comme l’explique justement Driessen, plutôt que de promouvoir des techniques modernes de culture en Afrique, ils vantent le programme insidieux de l’agro-écologie avec une obsession pour des pratiques qu’ils perçoivent comme indigènes à l’exclusion des connaissances, des technologies et de l’équipement qui pourraient réduire la pauvreté et d’autres maladies de la société africaine.

Il est encore plus troublant que les dirigeants africains ne résistent pas davantage à l’éco-impérialisme de l’Occident.

Les combustibles fossiles

Ils alimentent les renouvelables et sont responsables des niveaux de vie plus élevés dans le monde développé car ils facilitent une production efficiente.

Pourtant, comme le remarque Samuel Ayokunle Oyo, les dirigeants envisagent imprudemment d’interdire les combustibles fossiles :

Au Nigéria, par exemple, les politiques envisagées d’interdiction complète des générateurs autonomes à combustibles fossiles pourraient miner les progrès d’électrification du pays… Ces moyens à combustibles fossiles font partie de réseaux hybrides à énergies renouvelables qui jouent un grand rôle dans l’électrification durable de collectivités locales mal desservies en Afrique sub-saharienne.

Les dirigeants africains sont tellement captivés par la rhétorique vaine des écologistes qu’ils risquent d’appauvrir leurs peuples pour afficher leurs points communs avec des élites occidentales mal inspirées. De plus, malgré la tendance des politiciens africains à dénoncer le néocolonialisme, il semble que dans le domaine de la gestion de l’environnement ils sont prêts à faire des concessions à l’Occident.   Pourtant le fait est que, bien que la civilisation occidentale soit fréquemment moquée, la plupart des régions s’alignent derrière l’Occident. C’est pourquoi, bien que les politiques climatiques du monde occidental soient douteuses, en raison du poids culturel de l’Occident, elles vont s’exporter ailleurs.

Conclusion

Mais pour véritablement exercer leur souveraineté, les Africains doivent se débarrasser de la séduction du gauchisme occidental. Il est absurde de s’opposer à l’impérialisme occidental tout en acceptant les politiques écologistes élaborées par l’Occident qui sont l’antithèse du progrès de l’Afrique. Pour l’essentiel, le fait d’adopter la rhétorique des écologistes peut améliorer l’estime des dirigeants africains aux yeux de leurs homologues occidentaux, mais hélas leurs électeurs en seront récompensés par de la pauvreté.

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  • Ce nouveau colonialisme occidental n’est pas le fait des occidentaux mais d’une minorité d’entre eux qui colonisent également leurs concitoyens.
    Le colonialisme était décidé par les Etats et leurs administrés alors que l’abstension de ces derniers et le manque de courage des premiers font le lit de l’éco-impérialisme!

  • D’après l’OMS chaque année en Afrique subsaharienne : 5 millions de morts par manque d’eau potable, 5 millions de morts par inhalation de fumée de tout ce qui est brûlé dans les habitations pour se chauffer et cuisiner.

    Depuis 20 ans, 200 millions de morts pour des problèmes facilement résolus avec de l’énergie bon marché… que les écolos refusent aux africains.

    Mieux que le père Staline et que le grand timonier. Les collectivistes s’améliorent se siècle en siècle.

    • A rajouter les 5 millions de morts annuelles par malaria depuis l’interdiction du DDT en 1972 pour obéir au grand frère américain.

    • Excellent commentaire. Pour compléter le tableau de ces dictateurs collectivistes, il faut ajouter le Frère n° 1 des Khmers Rouges, formaté à la Sorbonne, Saloth Sâr dit Pol Pot, et qui a fait tellement d’ émules chez nos « écologues », les Khmers Verts…

  • « Les dirigeants africains sont tellement captivés par la rhétorique vaine des écologistes qu’ils risquent d’appauvrir leurs peuples pour afficher leurs points communs avec des élites occidentales mal inspirées. »
    Pas des élites, des dirigeants, qui se distinguent tous par leur médiocrité.

  • Dans l’énoncé des collectivistes , il manque Saloth Sâr dit Pol pot, frère n°1 des Khmers Rouges formaté à la Sorbonne, et le référent politique de nos « écolos » les Khmers Verts…

  • Ne pas oublier l’interdiction des OGM – avec une timide modification au Kenya, pour le coton ( en 2019 ), malgré Greenpeace qui appelait le gouvernement à maintenir l’interdiction afin d’empêcher « une prise de contrôle du système alimentaire par les entreprises » ( pour une fois ne luttant plus sur les effets des OGM, mais sur le front anti-capitaliste )

  • 1. Personne de sérieux ne dit que le CO2 est polluant (on en a besoin). Personne ne nie que c’est un gaz à effet de serre.
    2. Le problème des générateurs électriques à carburant fossile (en fait gazole) au Nigeria n’est pas un problème lié à l’écologie (associé à des ERN). Le système général de fourniture d’électricité y est notoirement insuffisant, peu maintenu, souvent en panne, donc les générateurs de secours (qui fonctionnent beaucoup) sont indispensables. Ces générateurs sont importés, et les licences d’importation de ces générateurs sont donc quelque chose de très prisé par une élite, qui n’a donc aucun intérêt à ce que la situation s’améliore.
    3. Pour être éco-colonialiste, la solution à l’électrification de l’Afrique (sub-saharienne hors AfSud) n’est pas dans le solaire ou l’éolien, mais dans l’hydro-électricité, très peu développée sur les grands fleuves qui ne manquent pas (e.g. Inga au Congo). Le gaz est aussi relativement abondant, ainsi que le charbon (et les hydrocarbures liquides), mais ce n’est pas éco-colonialiste, seulement économico-colonialiste.

    • Sauf que les écolos sont les premiers à hurler quand un projet de barrage va entrainer la submersion de zones forcement éco-sensibles et indispensables pour la biodiversité mondiale!
      Donc, in fine, rien ne bouge et les populations restent dans leur m…de pour la plus grande satisfaction de nos écolos qui derrière leurs écrans et confortablement installés dans leurs canapés s’extasient devant des modes de vie restés si « proche de notre mère nature »…

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