Par Jesus Huerta de Soto.
Les premiers articles de notre mini-série sur l’impact économique de la crise covid se trouvent ici, ici, ici, ici, ici, ici, et ici.
Le « clou » de la dépense publique
Nous en arrivons ainsi à la dernière recette proposée fondamentalement pour sortir de la crise issue de la pandémie et revenir à la normalité : pas question d’assainir les comptes publics, ni de réduire la dépense publique improductive ; pas question de réduire la pression fiscale ni d’alléger les contraintes administratives et réglementaires pour les entrepreneurs afin qu’ils reprennent confiance et se décident à investir.
Rien de tout cela, mais tout le contraire : recourir le plus possible à la politique fiscale en augmentant la dépense publique de façon exorbitante, tout en prétendant donner priorité aux investissements environnementaux et à ceux concernant la numérisation et les infrastructures.
Mais ce nouveau sursaut de la politique fiscale est procyclique et sérieusement nuisible. Ainsi, par exemple, lorsqu’à partir de l’été 2021 la « manne » des 140 milliards d’euros accordés par l’Union européenne à fonds perdu (sur un programme total de 750 milliards organisé par les autorités de l’Union et extensible jusqu’à 1,85 milliard sous forme de prêts) arrivera en Espagne, il est plus que probable que l’économie espagnole et celle du reste de l’Union européenne auront déjà commencé d’elles-mêmes à se remettre, de sorte que ces fonds absorberont et dévieront des ressources limitées, indispensables pour que le secteur privé puisse entreprendre et mener à bien les projets d’investissement qui, par leur rentabilité véritable, peuvent générer à eux seuls, et sans aides publiques, un volume important d’emploi durable à court, moyen et long terme ; emploi durable qui contraste avec l’emploi toujours précaire et dépendant de décisions politiques qu’engendre la dépense publique de consommation même s’il s’agit de projets pharaoniques de « transition » écologique et numérique.
Tout cela sans qu’il soit besoin d’évoquer l’inefficience caractéristique du secteur public s’agissant de canaliser les ressources reçues et la politisation inévitable de leur distribution, toujours liée à la recherche et au maintien du clientélisme politique.
Tout le monde se rappelle, par exemple, l’échec retentissant du fameux « Plan E » d’injection de dépense publique lancé par l’administration du gouvernement socialiste de Zapatero pour faire face à la Grande Récession de 2008.
Ou le lamentable résultat de la politique fiscale d’accroissement considérable des dépenses publiques au Japon, qui s’est limitée à faire de ce pays le plus endetté du monde. En définitive, l’histoire se répète.
Impact économique de la crise covid : conclusion
Il n’existe pas de raccourcis miraculeux pour sortir d’une crise aussi grave que celle née de la pandémie actuelle. Même si les gouvernements et autorités monétaires s’efforcent de se présenter au pays comme ses indispensables « sauveurs », grâce à leur effort et à leur activité frénétique dans la réalisation de choses apparemment bénéfiques.
Même si les uns et les autres cachent systématiquement, comme l’a démontré l’École autrichienne, leur incapacité intrinsèque à trouver et à obtenir l’information nécessaire pour donner un contenu coordinateur à leurs ordres.
Même si leurs actions sont systématiquement irresponsables et contre-productives, parce qu’elles dilapident les faibles ressources de la société et empêchent l’assignation correcte des ressources et le calcul économique rationnel dans les projets d’investissement.
Malgré tout cela, c’est-à-dire malgré les gouvernements et les banques centrales, la pandémie de Covid-19 ne sera d’ici peu d’années qu’un triste souvenir historique promptement oublié par les générations futures, de la même manière que personne ne se rappelait les ravages sanitaires et économiques beaucoup plus importants produits par la grippe espagnole il y a un siècle.
Aujourd’hui, comme alors, nous nous en sortirons grâce à notre effort individuel et collectif ; nous tâcherons de mener à bien, avec créativité, nos projets vitaux dans les espaces de liberté d’entreprise et de marché non contrôlé qui, malgré tout, restent ouverts.
Il n’y a pas que les dépenses qui sont nuisibles, les équipes en place le sont aussi !
« une crise aussi grave que celle née de la pandémie actuelle » :
la crise est due à la réaction de nos gouvernants, pas à la pandémie elle-même !
Les rares espaces de liberté qui restent sont en train de disparaître grâce aux politiciens liberticides qui nous gouvernent.
Surtout, un grand merci pour une série d’articles très intéressants et très bien présentés. Merci encore!