Par Patrick Aulnas.
Même une pandémie ne peut avoir raison de la politique. Controverses, polémiques, affirmations péremptoires occupent les médias. La politique a sa noblesse lorsqu’elle se propose de rechercher, avec toute la modération qui convient, la meilleure solution commune, l’intérêt général. Elle est médiocre, vulgaire, exécrable lorsqu’elle n’est que le produit des luttes partisanes et des ambitions personnelles.
La politique politicienne, la popol, se situe toujours dans la petitesse. Elle nous rabaisse en cherchant à exploiter les émotions, à susciter les passions lorsqu’il faudrait avant tout valoriser la raison.
Patauger dans la communication contemporaine
On aurait pu penser que la confrontation de l’humanité entière à la propagation d’un nouveau virus aurait suscité un peu de hauteur du côté des politiciens professionnels. Il n’en a rien été. La petite phrase idiote conserve leur faveur.
Peut-être parviennent-ils ainsi à mobiliser leurs militants. Mais cela ne pèse pas très lourd étant donné le discrédit des partis politiques. Le militant n’est plus qu’un ambitieux cherchant une opportunité électorale et parfois même un simple appui de la part d’un élu.
Chacun comprend que les gouvernements, confrontés à une situation inédite, ne peuvent agir qu’avec pragmatisme. Leur action tâtonnante n’est pas exempte d’erreur. Évidemment, a posteriori il est élémentaire de signaler ce qu’il aurait fallu faire.
Lorsqu’on observe le passé en disposant de toutes les informations, tout devient clair. Eh bien, nos politiciens, s’ils n’exercent pas le pouvoir, comprennent tout après la bataille et nous assènent leurs vérités premières sans la moindre honte. L’épidémie est pour eux une opportunité politique comme une autre.
Comment peuvent-ils oser ? C’est un mystère. Comment peut-on patauger dans la médiocrité de la communication contemporaine sans jamais être capable de prendre un peu de recul pour s’élever au-dessus des contingences électorales ?
Il est vrai que les « communicants » professionnels assiègent les politiciens et les ramènent volontiers à leur niveau. Le plus bas. Pour eux, il s’agit seulement de manier des techniques utilisant tous les subterfuges psychosociologiques et médiatiques pour complaire à l’opinion.
On se prend parfois à penser que si une femme ou un homme politique cessait cette comédie médiatique et se limitait à la sincérité, son succès serait assuré. Mais y-a-t-il encore une once de sincérité chez nos politiciens ? Revenus de tout, ne croyant à rien, focalisés sur leurs ambitions personnelles, irrésistiblement attirés par le pouvoir, y-a-t-il encore chez eux, sous le masque du petit ou du grand comédien de la politique, une place pour la sincérité ?
Trouver un moyen terme acceptable
Le débat médiatique sur la stratégie face à la pandémie bat donc son plein. Plus l’audience recherchée est large et plus le niveau baisse. Les spécialistes des crises sanitaires sont désormais légion. Ils envahissent en rangs serrés les chaînes d’information en continu et la plupart des quotidiens et hebdomadaires généralistes. Trop d’information tuant l’information, personne n’y comprend plus rien.
Pourtant, les principes de base sont simples. Il y a deux limites extrêmes purement théoriques : aucun contact entre humains ou business as usual. Dans le premier cas, la pandémie disparaît après un temps assez bref, faute de circulation du virus. Dans le second cas la pandémie se propage rapidement et on atteint l’immunité collective naturelle, mais avec une forte mortalité.
Ces deux extrêmes étant purement théoriques, il s’agit donc de trouver un moyen terme acceptable socialement. Voilà pourquoi la politique peut nous assaillir. Il sera toujours possible de disserter à l’infini sur telle ou telle mesure prise ou non prise. Il sera toujours possible de critiquer l’excès de confinement et de hurler à la dictature. Il sera toujours possible, au contraire, de regretter l’insuffisance des contraintes, de prôner la fermeture des écoles et l’intervention de l’armée.
En discuter sereinement, entre gens de bonne compagnie, pourquoi pas. Mais en faire des arguments de politique politicienne pour se placer en vue des prochaines élections, quelle bassesse !
Faut-il vraiment descendre si bas ?
La politique étant un mal nécessaire pour gérer les sociétés humaines, elle est rarement grandiose. Il faut se salir les mains ou plutôt l’esprit. Mais quand même ! Face à la maladie, à la souffrance, à la mort, un peu de retenue est attendue. Faire d’une pandémie une variable de conquête du pouvoir, c’est être capable de descendre si bas que l’on ne mérite plus de représenter ses concitoyens.
« La politique étant un mal nécessaire pour gérer les sociétés humaines » voilà, c’est là que votre raisonnement part en sucette. Vous allez attendre longtemps la personne qui aura toutes les qualités requises pour le job.
Plus rien de ce que peux faire ces parasites ne m’étonne, faire de la récupération sur un cadavre encore chaud, mentir par omission ou sciemment pour pousser tel ou tel réforme pour rentrer dans l’histoire( avec un petit H, mais c’est mieux que rien), tromper, voler, détourner,…
Cette classe politique française m’inspire que du mépris et du dégoût
non il n’y pas deux solutions théoriques..
il ya deux solutions totalitaires théoriques possibles ( et pratiquement impossibles puisque ça exige de la contrainte ) empêcher tout contact, par la force..et forcer les gens à vaquer à leur occupation. Par la force..
si on laisse les gens libres , ils feront des choix..qui seront le vrai reflet de leur « opinion » de la gravité et de leur appreciation individuelle du bénéfice risque…
la politique est toujours foireuse…aussi foireuse que le concept d’interet général.. aussi ce qu’il me semble souhaitable est de se doter des outils pour empêcher l’opinion et la majorité et donc la force de se mêler de tout..
la question préliminaire est pourquoi restreindre les libertés..
« trouver un moyen terme acceptable socialement. »
Cela est déjà de la politique politicienne, et une trahison de la fonction. Cela signifie qu’on a renoncé à trouver une solution. Qui dit que ce qui est « acceptable socialement » – sous-entendu pour se faire ré-élire – est une bonne solution ou même une solution ?
En outre, « moyen terme » suppose que la durée, l’ampleur et les conséquences de la crise sont connues (ou même mesurable). Mais pour des Enarques qui confondent l’exercice du pouvoir et la réalisation, ces notions n’ont évidemment pas de sens.
Donc à défaut de chercher une solution tout en gérant les problèmes concrets et immédiats comme l’approvisionnement et l’organisation, Macron exerce son autorité dans le rationnement et l’interdiction. Avec comme seul horizon le moral de l’électeur de base LREM.
Faire du traitement de la pandémie la base de la réélection ou non de M. Macron, comme media et politiques se plaisent à le faire, est une imposture totale. Son rôle n’est pas de jouer à la guerre avec les virus et son conseil de défense de pacotille.
Sarko avait inventé les ministres en papier mâché. Macron a en prime doté la France d’experts en carton-pâte et d’une force de dissuasion médiatique.
(Moi je construis des marionnettes
Avec de la ficelle et du papier.
Elles sont jolies les mignonne-é-ettes
Je vais, je vais vous les présenter …)