Par Frédéric Mas.
La France est sur le point d’atteindre la barre des 100 000 morts du covid, et déjà s’élèvent des voix dans le monde politique pour transformer cette défaite tragique de notre modèle sanitaire et politique en célébration nationale, en hommage.
Célébrer les victimes du covid
Ce mercredi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a déclaré au sortir du conseil de défense qu’il y aura « évidemment ce moment d’hommage et de deuil pour la Nation », sans doute à l’image de ce qui s’est fait ailleurs en Europe. Le Royaume-Uni et la Suisse ont observé une minute de silence, la Chine a décrété une journée de deuil national, tandis que l’Espagne en décrétait dix.
Gabriel Attal sur la barre des 100.000 morts du Covid: « Evidemment, il y aura un temps de deuil » pic.twitter.com/2Vh1u7JCiY
— BFMTV (@BFMTV) April 14, 2021
Le même jour, l’ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem publiait une tribune dans Le Monde pour défendre l’idée d’une journée nationale afin de conjurer le traumatisme que la crise sanitaire a provoqué dans le pays.
Bien sûr on nous parle d’économie, de stress, de dépression, et la vie doit continuer quoi qu’il en coûte. Mais avons-nous pris le temps de nous arrêter sur les disparus ? Avons-nous marqué une pause, accompli un acte symbolique, salué leur mémoire? #100000 #COVID19 @lemondefr https://t.co/F0XX8VnH8q
— Najat Vallaud-Belkacem (@najatvb) April 14, 2021
De fait, la crise sanitaire a plongé le pays dans un état de dépression, économique, social et psychologique inédit depuis l’après-guerre. Dans le classement lugubre des victimes du covid, le pays se retrouve derrière l’Italie et le Royaume-Uni, mais devant l’Allemagne, l’Espagne ou la Pologne.
Trouver plus de statistiques sur Statista
Reconnaître l’épreuve traversée par les Français touchés par la maladie peut apparaître comme une démarche humaine et de bon sens.
Seulement faire son deuil est avant tout une démarche individuelle, personnelle même. Les milliers de Français qui ont perdu un proche pendant l’année écoulée ont dignement supporté cette épreuve sans demander l’onction du gouvernement. Et quand l’État s’est manifesté sur le sujet, on ne peut pas dire qu’il fut terriblement empathique.
En mars 2020, au plus fort de la crise sanitaire, Édouard Philippe alors Premier ministre rappelait au plus fort du confinement, qu’il était interdit de se déplacer pour assister aux enterrements de nos proches : « Nous devons limiter au maximum nos déplacements. Même dans ces circonstances, nous ne devons pas déroger à la règle fixée. » Des milliers de foyers n’ont pas pu faire leur deuil.
Célébrer aujourd’hui « collectivement » et en « différé » les victimes du covid effacera-t-il ces moments volés même au nom de l’urgence sanitaire ? Il est à craindre que non.
Faire des victimes un « symbole », c’est en quelque sorte les placer hors de l’histoire, hors de portée du débat public ordinaire. Or, sacraliser un épisode politique aussi désastreux comporte des risques.
Un hommage très ambigu
Le premier est d’oublier que cette catastrophe ne fut en rien naturelle. Elle est la conséquence directe d’un modèle politique à bout de souffle et un système de santé incapable de faire face à une crise d’ampleur. L’inertie de l’appareil politico-bureaucratique français a sa part de responsabilité dans la gestion de la crise, et les mauvaises décisions doivent être sanctionnées.
Le second est de s’engager dans le jeu dangereux de la concurrence victimaire : face aux victimes du covid qu’on voit, il y a les victimes des restrictions sanitaires qu’on ne voit pas, et qu’on ne comptabilisera jamais. Les opérations déprogrammées pour accueillir les victimes du covid, les milliers de vies gâchées par la destruction du commerce et de l’industrie, la crise économique qui va aussi se traduire par une dégradation générale des conditions de vie : tout ça n’apparaîtra jamais dans les statistiques.
Le troisième risque est d’éviter de regarder en face ce qui a été la cause de notre échec collectif : célébrer l’union sacrée face au covid permet d’éviter de demander des comptes aux gouvernements qui se sont succédé, et qui ont leur part de responsabilité dans la dégradation de notre système de santé. Madame Vallaud Belkacem appartenait au même gouvernement que Marisol Touraine, Jean Castex a succédé à Edouard Philippe sous l’autorité du même président de la République.
100 000 morts du covid, c’est évidemment beaucoup trop. Saluer la mémoire des victimes, pourquoi pas ? Institutionaliser un hommage, instrumentaliser politiquement la douleur des familles, certainement pas.
L’obscénité érigée en modèle de gouvernement.
Et pour l’hommage tout le gouvernement en grande pompe médailles au vent…… En hommage à NOS victimes….. Bla bla bla…
Victimes françaises dont le gouvernement est en grande partie responsable pour avoir:
1/ Buzyn qui affirma le 26 janvier que la pandémie n’arriverait pas jusqu’en France et que nous avions le stock de masques nécessaire. Or le 24 les premier cas avait été repérés: des chinois.
2/ Devant la pénurie de masques Sibeth déclara qu’ils ne servaient à rien.
3/ En fait il n’y avait pas plus de gel et de tests que de masque.
4/ Les cliniques privées qui disposaient de lit de réa n’ont pas été sollicitées par nos fonctionnaires, ostracisme puéril et criminel.
5/ Les résidents des Epads ont été carrément abandonnés à leur sort.
Joli bilan d’un gouvernement de gauche se prétendant humaniste, alors qu’il n’est que je m’en foutiste!
rappelons que la pollution tuerait jusque 48 000 personnes pas an..
Les comptages de morts sans mise en perspectives
chiffre sans aucun support ni justification.
juste hypothétique..
Il s’agit de la pollution par particules fines PM2.5, qui réduirait de deux ans l’espérance de vie des personnes qui y sont exposées en permanence – la réduction de vie moyenne due au Covid est de l’ordre de dix à seize ans, ce qui explique l’impact sur l’espérance de vie des Français ( – 0.5 année ) malgré le relativement faible nombre de décès par rapport à la population
et un mort du cancer, ce n’est rien ?
Plus hypocrite est impossible : c’est à cause de la gestion cala
mauvaise manip : plus hypocrite est impossible : c’est à cause de la gestion calamiteuse de l’épidémie par le « gouvernement » que le nombre de décès est aussi important. Ils veulent donc « rendre hommage » à la mémoire de ceux qu’ils ont fait mourir par leur incompétence ????
Je cherchais la formule pour démontrer ce que finalement vous expliquez très bien.
Mesdames et Messieurs, ne tenez donc pas compte de mon commentaire, contentez vous de relire la fort judicieuse remarque de Berliner !
Covidement vôtre. JEAN
+1000.
Esperons que ce ne soit que de l’incompétence! Car outre la gestion
calamieuse des masques pour les soignants, ce gouvernement a empêché de soigner, autorisé l’euthanasie active au rivotril…
Bon article. Merci.
Je ne vois pas l’intérêt de publier une liste de pays de tailles tellement différentes, de populations très différentes, de densités de populations aussi, avec ou sans métropoles. L’analyse devrait comporter les nombres de morts, mais les rapporter à la population, à la densité, voir s’il y a une différence entre les zones urbaines et les autres, avant de commencer à comparer les résultats des politiques des différents états. De telles études sont du niveau des travaux que l’on peut demander à des étudiants de premier cycle.
Le mérite est d’être simple à lire.
Pour une carte des pays selon la mortalité relative ( avec listing par pays à côté de la deuxième carte ) https://www.lci.fr/international/carte-covid-19-pandemie-epidemie-coronavirus-monde-voici-les-pays-ou-le-taux-de-mortalite-est-le-plus-fort-2154174.html
Mais, au sein d’un pays comme les USA, la mortalité par 1 Mio d’ habitants varie, par état continental, de 385 ( Vermont ) à 2821 ( New Jersey ) https://www.worldometers.info/coronavirus/country/us/ Et, dans chaque état, selon les villes et les counties ….
D’accord sur le fond avec Dulieu et Lucx, mais il aurait été plus significatif tout en restant simple à lire de publier cette liste en rapportant le nombre de morts à la population. Le nombre de morts en valeur absolue, ça ne veut vraiment rien dire.