Restrictions sanitaires au Québec : les interactions sociales accusées à tort ?

Une récente étude de L’INSPQ sur les contacts sociaux permet de mieux comprendre pourquoi les mesures sanitaires les plus sévères sont inutiles.

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Restrictions sanitaires au Québec : les interactions sociales accusées à tort ?

Publié le 9 avril 2021
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Par Gabriel Lacoste.

Le 30 mars 2021, l’institut national de la santé publique du Québec a publié une étude des contacts sociaux des Québécois. Ces résultats peuvent étonner. Les experts de la santé publique appuient leurs conseils sur deux « évidences » :

  1. Le nombre de cas de Covid-19 dans une population dépend principalement de la quantité de ses rapports sociaux.
  2. Le gouvernement peut contraindre la population à réduire ses interactions sociales.

Or, les conclusions de cette étude contredisent ces deux « évidences ». Et les auteurs de cette étude ne s’en rendent même pas compte…

Les visites à domicile durant le couvre-feu

Concernant l’évolution des visites à domicile, deux détails sont à retenir :

Premièrement, le gouvernement du Québec a ordonné un couvre-feu au mois de janvier 2021. Bien que toujours en vigueur au mois de février, les Québécois ont choisi alors de se visiter à la même fréquence qu’avant le couvre-feu. Ils ont trouvé un moyen de le contourner. L’ordre du gouvernement n’a eu un impact que de quelques semaines.

Deuxièmement, 66 % des ménages de trois personnes et 47 % des ménages de deux personnes avouent désobéir à l’interdiction des visites à domicile. S’il y avait un moyen de comptabiliser les hypocrites qui se mentent à eux-mêmes autant qu’aux sondeurs, ce nombre serait sûrement beaucoup plus élevé.

Contacts totaux par lieu et par personne

Ce graphique contient deux autres détails pertinents à retenir.

Premièrement, la majorité a l’impression que ce sont les moments plaisants passés avec les amis et la famille qui sont responsables de la pandémie. Or, la place occupée par le bleu foncé sur ces rectangles montre très bien que socialiser durant un loisir est insignifiant dans l’équation, et c’est le plus important pour la qualité de la vie. Cependant, dans le portefeuille de nos contacts, c’est l’équivalent d’une pièce de change.

Deuxièmement, les fluctuations des contact sociaux à travers le temps ne dépendent pas de l’ouverture ou de la fermeture des restaurants, des couvre-feux, des randonnées en plein air ou des visites à domicile, mais purement et simplement des écoles. Pour le reste, il y a eu une baisse au printemps 2020, puis ensuite la situation est restée stable, peu importe ce que l’État nous raconte, nous ordonne et nous permet.

L’absence de corrélation entre les contacts sociaux et les infections

Les cas de la Suède, de Madrid et de la Floride montrent l’inefficacité des mesures sanitaires. Cette étude de l’INSPQ apporte un autre argument en ce sens, même si ce n’est pas son intention.

Voici l’évolution du virus au Québec depuis 2021.

 

Donc, le nombre de cas a diminué, puis s’est stabilisé, alors que le nombre de rapports sociaux a augmenté durant cette période. Comment est-ce possible ? Les experts du gouvernement présument que l’un va dans le même sens que l’autre. Clairement, c’était faux au Québec. Pourtant, ils n’ont même pas l’air de voir la contradiction et de trouver cela bizarre.

Leçons à en tirer

L’écrasante majorité pense évident que les restrictions du gouvernement influencent le nombre de cas, d’hospitalisations et de décès. Pourtant, les résultats de cette étude peuvent être interprétés de façon totalement différente :

  1. La majorité des réductions de nos contacts sociaux par rapport à la période d’avant la pandémie provient d’un choix volontaire. Lorsqu’on ne veut plus suivre les consignes du gouvernement, on trouve un moyen de les contourner.
  2. À moyen terme, les injonctions gouvernementales agissent sur le lieu, pas sur la quantité des rapports sociaux.
  3. Le contrôle gouvernemental s’exerce principalement sur la scolarisation. La santé des jeunes n’étant pas menacée, cette mesure est complètement inutile.
  4. Soit les Québécois ont trouvé vraisemblablement des solutions de rencontres en se transmettant moins le virus, soit une autre variable plus déterminante nous échappe.

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  • Le fond du problème, c’est la modélisation de toutes les activités humaines, comme si l’homme pouvait être réduit à un simple produit sortant d’une chaîne de fabrication.
    Nous disposons d’outils toujours plus performants mais, aussi performant soit-il, un outil reste un outil et ne sert à rien s’il est mal utilisé.
    Pire, il donne une illusion de savoir alors que sans cet outil, on admettrait notre ignorance, ce qui serait déjà beaucoup mieux que de prétendre qu’on sait.
    Malheureusement, l’époque n’est pas à la modestie.
    Et puis, reconnaitre sa propre incompétence exige un minimum de compétence…

    • Sur le fond, je suis d’accord. Les modélisations s’appuie sur les statistiques. La discipline s’accordant à éliminer les biais par le classique « échantillonnage représentatif »…
      Et pour ce faire, on fait des statistiques, par région, par département etc..

      Et chacun est libre d’interpréter des « chiffres » comme il veut.

      Tout comme l’auteur de l’article.

      « À moyen terme, les injonctions gouvernementales agissent sur le lieu, pas sur la quantité des rapports sociaux. »
      Allez voir sa famille ou amis dont on sait qu’ils respectent les gestes barrières, ou allez voir des inconnus donc on ignore s’ils le font, ceci implique un biais.

      « Le contrôle gouvernemental s’exerce principalement sur la scolarisation. La santé des jeunes n’étant pas menacée, cette mesure est complètement inutile. »
      C’est sur que les jeunes ne sont pas du tout des porteurs asymptomatiques donc pas vecteurs de contagion possible.

      « Soit les Québécois ont trouvé vraisemblablement des solutions de rencontres en se transmettant moins le virus, soit une autre variable plus déterminante nous échappe. »
      La crise est là depuis 1 an. Avec le rabachage, les habitudes ont changés. Pour preuve, cela faisait des années qu’on émet les recommandations sanitaire pour prévenir la gastro. Il a fallu attendre la COVID pour enfin voir sa chute…

      • 1/ Modélisation et statistiques sont deux disciplines qui n’ont strictement rien à voir.

        2/ Le terme « échantillonnage représentatif » ne veut rien dire.

        3/ On ne procède quasiment pas à des échantillonnages » pour suivre épidémiologiquement la COVID19. On fonctionne avec des données portant directement sur la population.

        ==> Vous ne pipez rien ni aux statistiques ni aux modélisations ni (à la lecture de vos autres interventions) à la médecine. Peut-être devriez-vous vous en tenir à votre domaine d’expertise (1664 et baguettes/merguez ?) ?

  • Très intéressant. Il est incroyable qu’après un an pendant laquelle les « mesures sociales » se sont accumulées, il y ait si peu d’études qui évaluent leur impact réel. Celle-ci est un pas dans la bonne direction – qui sera bien évidemment passée sous silence par les médias mainstream.
    En tout cas, on constate que ces mesures n’ont aucunement stoppé la propagation de la maladie – nulle part dans le monde. Le fait qu’elles continuent à être appliquées par les gouvernements devrait inciter à se demander pourquoi…

  • La nature et la forme des contacts sociaux n’est-elle pas bien plus déterminante que leur nombre ?

  • Ne pas oublier que le premier cluster est l’hôpital public, à tel point que le COVID est devenu une maladie nosocomiale.
    La solution est facile et au lieu d’enfermer tous les français, que les principales victimes du COVID s’auto-confinent. Ils n’ont pas d’obligations, travail, écoles. Quant à l’état qu’il fasse des hôpitaux COVID bien séparés des autres soins.

    • « La solution est facile et au lieu d’enfermer tous les français, que les principales victimes du COVID s’auto-confinent. »

      C’est déjà le cas. Ceux à l’hopital sont ceux qui ont les formes graves, avec assistance respiratoire.

      « Tester, tracer, isoler ». Vous l’avez oublié?

      « Quant à l’état qu’il fasse des hôpitaux COVID bien séparés des autres soins. »
      Il y a déjà un problème de personnel dans les hopitaux standard. Vous allez les trouver où pour des hopîtaux COVID? Et le financer?

      • Il n’y a pas de problème de personnel à l’hôpital. Il y a juste un hôpital dysfonctionnel.

        • Avec 38 % de personnels administratifs. ca rappelle les deux millions de personnes affectées à la planification soviétique avec les merveilleux résultats que l’on sait.

      • il suffit de virer les administratifs : cela fera plein de sous pour embaucher des soignants et techniciens !

  • A t on vraiment besoin d’études sur le sujet, une maladie qui ne tue pas se propage rapidement, une maladie qui n’a pas de symptômes est inarrêtable, gestes barrières masques ou autres. Faut faire avec et soigner. Isoler, c’est en général trop tard. Isoler de façon préventive tout le monde , ce n’est pas vivable !

    • En plus de cela, je ne comprends pas la population.

      On parle d’une maladie qui se propage rapidement, donc le mode de transmission principal repose sur la proximité et les contacts. La population attends que le gvt confine pour le faire.

      Quand on diffuse un reportage sur l’hygière douteuse de certaines catégories de restaurants, alors la, pas la peine de faire d’annonce, l’effet de boycott est immédiat.

  • La dirigeante du québec a du battre macron dans la betise. Ce qui est en soi un exploit. Heureusement que ce virus benin au possible n est pas 3 fois plus dangereux, on serait tous en chambre stérile… a vie. la solution n est sûrement pas les tests l isolement et les gestes barrières mais exactement le contraire. Ce qui aurait été sympa c est de randomiser des personnes avec masques des sans masques des personnes qui s s’embrasent. Je pense qu on aurait eu un résultat intéressant

    • « Heureusement que ce virus benin au possible  »
      Je tendrais bien le micro aux hospitalisés du virus, mais comme ils sont intubés, ca va être un peu compliqué de les comprendre.

      « la solution n est sûrement pas les tests l isolement et les gestes barrières mais exactement le contraire »
      Brésil?

      • L’écrasante majorité des hospitalisés (y compris en soins critiques et « réanimations ») ne sont pas intubés.

        Mais bon, vous ne savez probablement pas ce que signifient : « être intubé », « soins critiques », « réanimation », etc. Aussi, vous n’allez pas vous arrêter à des trivialités pareil.

        • Je trouve difficile de qualifier de bénin une maladie qui envoie plus de 5000 personnes en réanimation et 98k dans la tombe (chiffres officiels en France, nobostant les polémiques de comptabilisation). Sans compter les témoignages de ceux qui indiquent avoir encore des séquelles des mois après.

          Définition de bénin : « Qualifie une maladie qui évolue de façon simple et sans conséquence grave vers la guérison. »
          https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/b%C3%A9nin/8749

          Visiblement vous êtes incapable de comprendre les hyperboles et les définitions (puisque vous vous permettez les attaques individuelles).

          • Il n’y a pas 5700 personnes en réanimation. Il y a 5700 personnes en soins critiques.

            Mieux, il n’y a pas (actuellement) 5700 personnes qui ont besoin de se trouver, médicalement parlant, dans un « vrai » service de réanimation médicale. La politique actuelle est d’admettre, pour différentes raisons, dans les services de réanimation médicale (tant qu’ils ne sont pas saturées) des patients qui pourraient être envoyés, en réalité, dans des services de soins intensifs.

            Mais, comme je l’ai expliqué, vous ne savez pas ce qu’est un service de réanimation (qu’il y en a différents types, ce qu’on y fait exactement, etc.) et encore moins comment fonctionne un Hôpital public.

            Vous mélangez tout dans un « gloubi-boulga » prédigéré par des journalistes qui en pipent autant que vous. Donc, je vous le dis : commencez par ne pas parler de ce que vous ne comprenez pas. De là, gardez vos « hyperboles » pour vous. Elles sont grotesques pour celui qui connaît le sujet.

            • « qui évolue de façon simple »

              Le soin intensif, c’est une évolution simple?

              A vous lire, ces 5700 personnes sont au club « Med ».

        • quand on interdit aux médecins de soigner, l’hôpital est engorgé.

      • Vous pouvez aussi interroger les cancéreux en phase finale de leur maladie.

  • Il y a 1500 ans, on aurait sacrifié, aux divinités, quelques vaches. Aujourd’hui, on fait un couvre-feu. Voilà.

    L’Homme n’est pas capable de ne rien faire. CQFD.

    • À une époque, on donnait l’extrême onction à l’église . En 2021, on vous injecte un vaccin foireux.

    • Avec le SIDA on avait le préservatif, avec le COVID on a le masque. On est dans la pensée magique, la bonne magie blanche va nous guérir.

  • Les commentaires sont fermés.

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