Coronavirus : on teste bien les chats

Certes, pour le coronavirus, on ne teste pas trop bien les humains, mais au moins, pour les chats, c'est bon, on sait où on en est !
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Coronavirus : on teste bien les chats

Publié le 15 mai 2020
- A +

par h16

Les choses sont maintenant claires et le gouvernement français, droit et sérieux comme jamais, l’a fort bien compris : outre quelques décrets habiles permettant aux citoyens de produire plein de petits cerfas auto-signés finement ouvragés, outre même une nouvelle loi contre la haine et la méchanceté, ce qui nous permettra de nous sortir de cette crise d’ampleur historique, ce sont avant tout des tests, des tests et encore des tests.

Bien sûr, on testera d’une part la capacité des citoyens à se conformer aux décisions arbitraires de l’exécutif. Il suffira pour cela d’édicter quelques truculentes propositions, préférablement idiotes, et de mesurer si elles sont ou non suivies par les moutontribuables français.

De même, on aura eu l’occasion, pendant deux mois, de tester les plus belles pages du civisme français grâce aux dispositions prises sur tout le territoire qui auront permis une belle envolée des délations de ces comportements déviants qui mettent en danger le vivrensemble républicain sans lequel la République du Bisounoursland est impossible. Notons que l’effort vichyste de mouchardage citoyen trouve un nécessaire prolongement grâce à l’Éducation nationale et l’endoc… pardon la propag… heu la modération des propos des enfants, clairement mentionnée dans une petite fiche adressée aux professeurs.

Est-il besoin d’évoquer aussi les tests qui ont été menés en matière de nouvelles thérapies pour lutter contre le virus et dont l’essai phare, Discovery, s’est tellement bien… ahem. Bon. Bref.

Enfin, la période se prête tout à fait aux nombreux tests de conformité de l’esprit citoyen français aux thèses collectivistes les plus en vogue, depuis une collapsologie délicieusement optimiste jusqu’au revenu universel dans lequel sont maintenant plongés, de facto, plus de 12 millions de Français par le truchement douteux d’un chômage partiel intégralement payé par l’État, c’est-à-dire tout le monde, c’est-à-dire ceux qui finalement ne bossent plus, dans un montage économique dont on peut déjà pressentir la fragilité à mesure que les richesses du pays, déjà bien dilapidées par 40 ans d’incuries, sont maintenant cramées à un rythme accéléré.

Ah et puis on aurait presque oublié qu’il va falloir tester médicalement tout le monde, c’est-à-dire s’assurer enfin que ceux qui ont le virus restent chez eux, déterminer ceux qui sont encore à risque de ceux qui sont maintenant immunisés pour avoir contracté la maladie.

Et pour cela, là encore, le gouvernement a bien compris la mesure de l’enjeu : vite, vite, testons !

En commençant par des chats par exemple.

Certes, certes, on n’est pas encore tout à fait sûr de pouvoir tester les humains en nombre ; les retards se sont accumulés, et on est pour le moment assez loin des 700 000 tests à la semaine claironnés par notre gouvernement partout sur les ondes (on est heureux lorsqu’on arrive à 35 % de ce chiffre), et l’utilisation des moyens des laboratoires vétérinaires fut longue à se mettre en place (pour le dire gentiment).

Mais au moins avons-nous le temps de nous assurer que nos animaux de compagnie ne seront pas trop touchés par la maladie. C’est déjà ça et cela donne donc l’occasion à la presse de nous entretenir sur les palpitantes aventures de Poupinette (le prénom a été changé pour conserver l’anonymat), le second chat testé positif au covid-19 ce mardi dernier par l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT).

Apparemment, le petit mammifère poilu qui « était atteint de troubles respiratoires » et dont « la toux persistait malgré le traitement anti-infectieux et anti-inflammatoire » a chopé son virus en vivant « avec des personnes fortement suspectées d’avoir contracté le Covid-19 ».

Ouf, nous voilà rassurés : Poupinette a survécu à son virus, et grâce aux tests menés, nous savons ce qu’elle avait.

On appréciera le petit passage journalistique rappelant que ce n’est pas parce qu’on trouve du coronavirus chez nos animaux de compagnie qu’ils seraient vecteurs de cette maladie (à moins bien sûr d’avoir des chauves-souris ou des communistes de Wuhan comme animal de compagnie, je présume).

En revanche, notons cependant que les propriétaires de Poupinette n’ont pas eu la chance d’un test : bien que malades, ils ne sont que fortement suspects d’avoir contracté le covid, mais c’est tout. On ne les a pas testés : pas assez poilus, pas assez poupinets, allez savoir, en tout cas, ils n’ont pas fait partie des 700 000 200 000 tests hebdomadaires que le gouvernement prétend réaliser pour traquer la population et maîtriser l’épidémie.

C’est ballot.

En fait, c’est surtout parfaitement symptomatique de la façon dont aura été traitée par le gouvernement cette crise sanitaire où il semble plus facile de savoir si son chat a chopé le virus que d’en savoir aussi long pour soi-même.

On pourrait croire que ce problème des tests est anecdotique et que les actuels soucis de mise en place ne sont qu’un petit incident de parcours. Malheureusement, l’examen des faits passés ne laisse guère place au moindre doute sur l’incurie et l’incompétence de toute la chaîne administrative qui a présidé au phénoménal ratage observé en France (et dans d’autres pays européens au demeurant).

Il n’a pas fallu longtemps pour que toutes les autorités médicales, depuis les instances internationales jusqu’aux épidémiologues et autres spécialistes franco-français, expliquent clairement que la seule façon d’endiguer l’épidémie consistait à tester, tester et tester encore puisque dès janvier, ce message émanait clairement de l’OMS.

Le temps qu’il a fallu pour que le gouvernement français prenne la mesure de l’épidémie puis organise des tests massifs donne une assez bonne idée de son incompétence totale : nous sommes en mai et c’est toujours la foire.

Il aura fallu un mois pour qu’enfin, les laboratoires compétents (y compris vétérinaires) soient effectivement mis à profit, timidement, après plusieurs semaines de bataille paperassière dont le caractère ubuesque n’aura échappé à personne, sauf aux ronds-de-cuir directement chargés de la mener.

Alors que l’épidémie se répand depuis le mois de janvier, la France semble toujours patauger dans ses incapacités pendant que d’autres pays ont amplement passé la même période à tester, tester, tester ce qui leur aura évité de confiner, confiner, confiner et, au final, de ruiner, ruiner, ruiner leur économie.

Mais au moins, Poupinette est hors de danger.


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  • D’accord sur les incohérences bureaucratiques, le chat testé et pas ses maîtres c’est assez édifiant. Cependant, cette Testomania est tout de même un peu pénible, à moins d’être testé tous les jours,ce qui importe c’est ce qui est décidé à partir des tests, le suivi ! Sans parler du timing, ce sont des tests pratiqués au début de l’épidémie et dans des zones identifiées qui ont permis à la Corée du Sud de juguler la pandémie. Que nous apprend la quantité de tests effectués en soi? pas grand chose. Nous sommes le 15 mai, la Belgique a fait par millions d’habitants quatre fois plus de tests que la Corée et le bilan mortalité n’est pas fameux 769/5. La Suède a moins testé que la France et pourtant le bilan humain est moins lourd. Quant aux allemands qui ont un des moins mauvais bilan en Europe Occidentale, ils ne sont même pas dans le top 30 des pays ayant le plus testé etc. Il y a des tas de facteurs et contrairement à ce qui est souvent affirmé ici, pas grand chose d’universel. Bulgarie? Confinement draconien ! Tests: en 86ème position, bilan humain? près de 30 fois inférieur au nôtre (15 par millions d’ha)

    • En Tanzanie, on a même « trouvé » du Covid 19/dans de la papaye, et en effet, chez certains animaux…
      Les tests ne signifient rien en eux-mêmes mais seulement en complément d’un examen clinique. Comme pour les autres maladies.
      Ils ne détectent pas le virus, mais une réponse génétique au qui est amplifiée. La cause de cette réponse peut être le Covid 19 ou un autre coronavirus. De plus, il n’y a pas de norme d’amplification.
      Explication à 12´

      L’inventeur Karry Mullis, prix Nobel pour cette découverte, a lui-même dit qu’on ne pouvait pas utiliser cette technique pour isoler un virus ni pour évaluer une charge virale. Et c’est même parfois écrit sur la notice du test lui-même.
      Ne se baser que sur de tels tests pour mettre en isolement des gens et suspecter leur entourage pose, à mon avis, un grave problème en l’absence de fiabilité. Ce peut être aussi un moyen de faire croire, à tort, à une nouvelle épidémie…
      Il en est de même au fond pour la température mesurée systématiquement dans certains lieux. En cas de fièvre, on soupçonne immédiatement le Covid 19 alors que nous savons bien que la cause de cette fièvre peut être différente.

    • @Hésitant
      Bonjour,
      « Bulgarie? Confinement draconien ! Tests: en 86ème position, bilan humain? près de 30 fois inférieur au nôtre (15 par millions d’ha) »
      La Bulgarie n’a-t-elle pas fermé ses frontières avant l’apparition de la grippe chinoise à cause de troubles survenus à sa frontière avec la Turquie ?

  • sauf aux ronds-de-cuir directement chargés de la mener.

    Pas étonnant : ils ont le nez plongé dans leur merde oups cerfa rien. Quand ils sont au bureau…

  • H16 bien dit, c’est Chat qu’il fallait dire, mais trop tard car depuis hier nous n’avons qu’une occupation: réserver nos vacances d’été. Sauf si notre techno-déstructure s’étant trompée nous reconfine. Chat alors.

  • le problème avec le gouvernement , c’est qu’il comprend vite mais il faut lui expliquer longtemps ;

  • Je me sent d’humeur féline tout d’un coup. Bizarre. J’ai mal à la patte, c’est l’heure d’aller chez le vétérinaire ou je serai bien soigné.
    Il est plus agréable d’être un animal en France…
    Mon dieu, ou va donc ce pays? Dans quel mur?

    • MichelC : Mais nous SOMMES des animaux, mis à la niche par nos maîtres quand ça les arrangeait, libérés mais toujours en laisse depuis.

  • gouvernement de baltringues..et ce covid qui fait ressortir chez nombre de gens leurs plus mauvais instincts..quel pays de cons.

  • Dans « une petite fiche adressée aux professeurs », sur le site Eduscol, elle a été corrigée et deux paragraphes ont disparu.
    Dedans : « des enfants qui peuvent tenir des propos manifestement inacceptables » … » La référence à l’autorité de l’État pour permettre la protection de chaque citoyen doit être évoquée »… »les parents seront alertés et reçus par l’enseignant »… »et la situation rapportée aux autorités de l’école ».

    • Beaucoup de salariés en chômage partiel ont continué le travail chez eux à la demande de l’employeur..

  • Super article, merci. En plus étayé par la papaye Tanzanienne on frise le délit médiatique. Le parallèle chat et lourdeur administrative c’est admirable… Bon je vais
    lire médiapart ça ne peut pas être pire…

  • Il est légitime de fustiger le gouvernement sur sa gestion des masques mais combien parmi nous avaient eu la présence d’esprit d’en avoir ………..
    Moi j’en avait une trentaine…dont 25 que j’ai donné à un cabinet d’infirmières.
    Facile aux médecins , hôpitaux d’attendre tout de l’Etat..mais rien ne les empêchaient d’avoir un stock..Surtout qu’ils étaient bien informés du risque de pandémie …

    • @zigaboo ceux que je connais se les sont fait voler , casse sur les réserves de l hosto des le début de la pandémie. On fait quoi on achète des flingues aussi ?

    • et pourquoi en avez vous gardé 5 ??charogne capitaliste..zou .en camp de rééduc..

    • « Facile aux médecins , hôpitaux d’attendre tout de l’Etat. »

      Si ça n’a pas changé, les hôpitaux publics en France sont des hydres à 2 têtes composés de ronds-de-cuir (non médicaux) et de médecins (sur-diplômés mais parfois peu réalistes face aux réalités financières).

  • purée…un peu d’air frais, je ne suis pas le seul que ce foutu minet testé alors qu’on a pas de test a fait pleurire , pleurire…ce néologisme me plait bien..

  • Les commentaires sont fermés.

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