Coronavirus : retour à la Nature… et à celle de l’État

Au pied du mur, le gouvernement Macron va devoir gérer cette crise alors que l’outil étatique est en phase de paralysie croissante.

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Coronavirus : retour à la Nature… et à celle de l’État

Publié le 28 mars 2020
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Par Alain Cohen-Dumouchel.

La réalité de la diffusion rapide du coronavirus Covid-19 nous apprend beaucoup de choses sur l’état de notre pays.

 

Le Covid-19, pur produit d’une Nature… pas bienveillante du tout

Tout d’abord, fait le plus marquant qui devrait faire réagir les observateurs impartiaux, ce virus est le pur produit d’une nature qui n’est absolument pas bienveillante. En cette période confuse où le culte d’une pseudo nature bienfaitrice et salvatrice a envahi toutes les sphères publiques, politiques et même privées, cette pandémie est un cruel retour à la réalité.

Rappelons-le, seuls les développements humains dans les communications, les réseaux sociaux, la médecine chimique et le génie génétique, permettront peut-être d’échapper demain à une catastrophe comme celle qu’a engendrée la grippe espagnole de 1918 qui fit soixante millions de morts dans le monde.

 

Des poids et des mesures

Pourtant, partout dans le monde, les gouvernements freinent de façon plus ou moins consciente ces avancées humaines en raison du poids de la réglementation pléthorique qu’ils croient nécessaire d’imposer aux acteurs du marché et aux vrais spécialistes dans chaque domaine.

Au pouvoir des Soviets et de l’électrification qui, aux yeux de Lénine, devaient constituer les piliers du socialisme, nous avons aujourd’hui le pouvoir de l’administration et de l’écologie. Les temps changent, pas les grandes recettes.

 

Psychodrame français

Ainsi, en France, la polémique bat son plein sur le remède et les moyens d’actions proposés par le professeur Didier Raoult et son équipe de l’IHU Méditerranée infection. D’un côté un scientifique de renommée mondiale qui, très pragmatiquement, préconise un médicament, l’hydroxychloroquine, testé sur un petit échantillon de patients ; de l’autre, la faculté et les habituels relais du pouvoir qui l’accusent de mensonge ou d’imprudence.

Le journal Le Monde et l’Agence d’État de la santé ont qualifié les recherches du professeur Didier Raoult de fake news, avant de se rétracter plus ou moins précipitamment. Martin Hirsch sur Europe 1, le journal Le Figaro, et de nombreux médias, dès le remède préconisé, ont immédiatement mis en garde contre ses effets secondaires possibles.

Mettre en garde contre les effets secondaires d’un médicament archiconnu et prescrit depuis des dizaines d’années alors que des milliers de patients sont en danger de mort paraît un peu surréaliste, c’est pourtant bien ce réflexe de l’agrément et des études préliminaires qui a servi de parapluie à ces relais de l’establishment.

 

Des principes à géométrie variable

Tout imprégnés du principe de précaution qu’ils ont mis en place dans des buts démagogiques et électoraux, les hommes de l’État français se trouvent ainsi empêtrés dans leurs propre réglementation. Sauf à être complètement paralysés, ils sont obligés de déroger aux règles qu’ils ont élaborées.

Fini le principe de précaution, on va finalement autoriser des tests, et peut-être même des soins, sans passer par les protocoles obligatoires.

Besoin d’un hôpital de campagne construit en quelques jours ? Finies les dizaines d’autorisations, de tracasseries administratives, de possibilités de recours des riverains, que demanderait en temps normal l’établissement d’un tel projet.

Besoin de faire travailler des retraités, de dépasser la limite des 35 heures, de s’affranchir des règles imposées par le droit du travail, on passe outre. Pourquoi ? Parce que nous sommes en temps de guerre. Mais où est la guerre ? Qui nous a déclaré la guerre ? Dame Nature ? Foutaise, il n’y a pas de guerre, il y a juste une lutte artificielle contre un phénomène naturel.

En situation d’urgence les hommes de l’État réalisent que leurs lois et réglementations ne fonctionnent pas et ne peuvent pas fonctionner ; alors ils inventent cet état de guerre et les pleins pouvoirs qui l’accompagnent. C’est beaucoup plus simple que de remettre en question leurs lois absurdes parmi lesquelles le mortifère et très imbécile principe de précaution, ou la croyance quasi religieuse dans les bienfaits d’une nature idéalisée.

Mais non, nous ne sommes pas en guerre, personne ne nous a déclaré la guerre, un virus est une manifestation parfaitement naturelle qu’un État précautionneux aurait du modéliser. L’absence incroyable des masques et de moyens de précaution basiques, lunettes et combinaisons pour le personnel soignant et pour les personnes infectées, montre clairement que les hommes de l’État français n’ont pas anticipé une crise sanitaire qui n’est pourtant pas la plus grave que l’on pourrait imaginer.

 

Un État régalien fort et réactif doit être agile et désendetté

Que l’on soit bien d’accord : la gestion d’une crise sanitaire telle que celle du Covid-19 est bien du ressort de l’État. Les décisions de confinement, de vaccination et de soins obligatoires, de priorisation de certaines ressources, relèvent bien des fonctions régaliennes de l’État.

Mais pour mettre en œuvre ces décisions il faut en détenir les moyens : il ne faut pas être atteint d’obésité, il faut être agile, posséder des réserves, disposer d’une législation souple qui permette aux talents et aux bonnes volontés de s’exprimer. Il faut enfin disposer d’une capacité d’endettement pour faire face aux vraies urgences lorsqu’elles se présentent au lieu de dépenser des fortunes colossales pour une urgence écologique fictive et profondément réactionnaire, ou pour des relances continues de l’économie en dehors des périodes de crise objective.

Au pied du mur, le gouvernement Macron va devoir gérer cette crise alors que l’outil étatique est en phase de paralysie croissante.

Un État agile, désendetté, sans législation pléthorique et dégagé du carcan de la religion écologiste, non, décidément, ce n’est pas l’État français.

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