Un des inconvénients méconnus de toute campagne municipale, c’est qu’elle fait instantanément ressortir les parasites et l’actuelle campagne électorale pour la ville de Paris n’échappe pas à la règle puisqu’elle est maintenant l’occasion d’évoquer ces derniers dans les conversations politiques, au travers notamment des promesses des candidats…
Il faut dire que Paris est sale.
Si, au XIXe siècle, l’arrivée de l’éclairage public fit gagner à Paris le surnom de “ville lumière”, peut-être l’installation indéboulonnable d’un certain nombre d’encombrants animaux dans la capitale française lui en fera gagner un autre moins reluisant, celui de “ville parasitée”.
Parmi ces bestioles particulièrement envahissantes, l’actualité permet d’immédiatement citer Benjamin Griveaux, l’actuel candidat LREM qui cherche à remplacer Anne Hidalgo, puisqu’il évoque assez spontanément les punaises.
On savait déjà Paris infesté par les rats et les élus toujours gourmands de l’attention des électeurs en conviennent : ces parasites ont trouvé ces dernières années une occasion de proliférer. Conditions de vie trop favorables, opulence alimentaire dont il est trop facile de profiter sans guère de contrôle, mansuétude d’un peuple maintenant trop habitué à cet envahissement, les raisons de ce parasitage prolifique sont multiples pour une équipe municipale qui n’a pas démontré son efficacité à le combattre.
Mais à ces parasites connus s’ajoute ce fléau de Benjamin Griveaux : la punaise de lit. Apparemment directement touché par ces envahissants hétéroptères, l’actuel candidat de LREM a donc fait lui-même la douloureuse expérience d’un parasitage inopiné et peut dès lors se targuer d’en connaître un nouveau rayon en la matière. C’est logiquement qu’il compte faire profiter aux Parisiens de son expérience des parasites et ce d’autant plus que, pour lui, il faut en parler :
« Ça n’a rien à voir avec l’hygiène mais il faut en parler pour agir efficacement »
Et il est vrai qu’une fois la parole libérée, les parasites sont immédiatement devenus plus visibles : Danielle Simonnet, la candidate France Insoumise, se sentant immédiatement concernée, a elle aussi fait part de ce souci et ne s’est pas arrêtée là puisqu’elle envisage la création d’un service public pour éradiquer les nuisibles, rejointe en cela par Griveaux qui ne voudrait pas rater une si belle occasion de mobiliser de l’argent public.
Cependant, même sans chercher à savoir si la mise en place de ce service public pour éradiquer les nuisibles relève en politique du courage ou du suicide, il est impossible de ne pas noter qu’ici encore, on tente d’apporter une solution bancale à un problème essentiellement lié à une gestion calamiteuse de la salubrité publique de la ville.
Difficile en effet de ne pas se rappeler que se trouve déjà , dans les missions de la municipalité, celle de tenir la ville propre. Mission qu’elle n’est pas fichue de remplir avec les rats dont la taille (à mi-chemin entre celle d’un élu et celle d’une punaise) pourrait laisser croire qu’ils seront pourtant plus faciles à éradiquer que les autres importuns.
Rien n’indique en effet qu’une municipalité déjà incompétente à dératiser la ville saura proposer un service efficace pour d’autres parasites et même plutôt du contraire… Surtout lorsqu’on découvre que la proposition de Griveaux repose sur une tarification des prestations de ce nouveau service public qui serait dépendante du niveau de revenu de ceux qui les commandent.
Autrement dit, virer des parasites sera d’autant plus coûteux qu’on a des revenus importants… Au-delà de l’évident parallèle avec les élections municipales, cette proposition tarifaire est évidemment la clé d’un échec cuisant, le collectivisme et le contrôle arbitraire des prix n’ayant jamais fonctionné nulle part, sur aucun marché et pour aucun prix.
Et cet échec sera d’autant plus cuisant que, comme tous les autres échecs collectivistes, les factures qu’il générera seront intégralement reportées sur les contribuables parisiens. C’est tellement vrai que l’actuelle faillite sanitaire que subit la ville de Paris va déjà provoquer une hausse sensible des taxes pour ces contribuables.
En effet, comme je le notais dans un précédent billet, la gestion des ordures parisiennes est actuellement en pleine déconfiture : grèves et arrêts de travail s’empilent et les fours incinérateurs qui brûlent ces déchets pour la région parisienne ne fonctionnent plus, conduisant à l’amoncellement de plus en plus gênant des ordures dans les rues de la capitale.
À l’évidente catastrophe écologique que provoquent ainsi la CGT et ses sbires (les déchets devant être enfouis au lieu d’être brûlés, et le chauffage produit devant l’être à partir d’énergies fossiles plutôt que ces déchets), il faut donc ajouter la catastrophe sanitaire que l’empilement de ces ordures entraîne inévitablement (et qui n’améliorera que la vie des rats et des punaises à Paris) et, de surcroît, une catastrophe fiscale supplémentaire puisque ces errements consternants se traduiront prochainement par une hausse des impôts locaux : ces plaisanteries syndicales ont déjà coûté plus de 110 millions d’euros, et comme l’annonce Jacques Gautier, le président du gestionnaire Syctom, “L’an prochain, on va renoncer à des investissements, mais il faudra augmenter la taxe d’enlèvement des ordures ménagères”.
Eh oui ! Parisiens, non seulement vous allez devoir continuer à supporter un paquet de parasites, et ce quel que soit le nom du prochain maire dans votre ville, mais ils vont de plus vous coûter encore plus chers alors que vos rues s’encombrent de déchets !
Pas de doute, on se fout de votre gueule.
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Sur le web
Situation parfaitement résumée…
On verra le mois prochain jusqu’à quel degré l’électeur parisien pousse le déni de réalité.
Une chose, au moins, est sublime dans cet article : l’élu est traité en filigrane de parasite avec maestria. Du grand art.
L’élu devrait s’éradiquer lui-même. L’économie ainsi générée financera les traitements nécessaires.
Je plussois ! Excellent
Que Paris soit plein de parasites, aucun doute là -dessus ! La plupart des politiques y sont, et curieusement, nombreux sont ceux qui ont envie de les éradiquer !
Moi j’ai quitté la région parisienne depuis 8 ans maintenant, et tous les jours je m’en félicite !
Chez moi, pas de rats, et je mets 12 min pour aller au boulot ! Faut vraiment être maso pour vivre à Paris.
Ne le dites pas trop car si tout le monde part de paris ils vont nous envahir et notre tranquillité disparaitra (Cf les porteurs de plainte pour odeur de fumier, bruits des cloches des vaches et du chant du coq, liste non limitative)
A croire que c’est fait exprès.
Un domaine qui est du ressort de la mairie (de l’Exécutif en plan plus large) laquelle :
1 se plante lamentablement dans la réalisation de sa mission ;
2 propose un comité pour étudier le sujet qui est déjà pourvu d’une structure ;
3 propose des taxes pour financer ce comité ;
4 comité qui aura comme réponse qu’il faut plus de taxes.
On dirait vraiment que c’est fait exprès tellement c’est répétitif.
Je dirai que c’est pavlovien.
“Vous avez une solution Mr l’Élu?”
“Taaâxe! Taaâxe!”
“Jacques Gautier, le président du gestionnaire Syctom, « L’an prochain, on va renoncer à des investissements, mais il faudra augmenter la taxe d’enlèvement des ordures ménagères ».
Et oui bonhomme ! Heureusement que ton entreprise est publique, parce qu’autrement les clients pourraient aller voir ailleurs, payer les services d’une autre entreprise concurrente. Vu qu’elle est publique, tu peux faire augmenter les perfusions pour te maintenir en activité. Les clients ne peuvent donc pas te dire d’aller voir ailleurs si tu y es.
Camarade. On dit camarade. Ou commissaire à l’extrême rigueur.
Da Kamarade !
La moins pire semble être Rachida Dati qui est quasiment (exclusivement?) la seule à parler de la réduction des dépenses, de résorber la dette municipale et des questions de sécurité dans Paris. Les autres sont réellement lamentables.
On ne finit plus de se réjouir quand on peut, enfin, fuir l’immense poubelle embouteillée, façon coupe-gorge, qu’est devenue Paris.
Ceci dit, la solution est à portée de main pour le politicien rationnel souhaitant être élu, défaire absolument tout ce qui a été fait depuis 20 ans, sans rien n’omettre. Moins d’un an d’effort sans hésitation ni faiblesse devrait être suffisant. Une fois la circulation redevenue fluide, la sécurité retrouvée et les rues récurées au karcher, la capitale pourra de nouveau dignement représenter le pays.
Vous savez que votre solution pourrait être appliquée au niveau national en mettant 50 ans au lieu de 20?
Punaises de lit ! Punaises de lit ! Pourquoi ne parle-t-on pas des éléphants roses que je vois chaque matin gambader dans la rue ?
Allez dans une droguerie (enfin celles qui restent) ou tiens! au BHV et regardez le rayon traitement anti-punaises. Et comme ils ne sont pas désintéressés, vous aurez une idée de la demande.
DSK, Fafa… Ce sont à la fois et des éléphants roses et des punaises 😉