L’effet Hawthorne : les mensonges technologiques qui menacent nos démocraties

Voulons-nous poursuivre la fuite en avant et en aveugle vers une société du contrôle ?

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L’effet Hawthorne : les mensonges technologiques qui menacent nos démocraties

Publié le 10 décembre 2019
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Par Yannick Chatelain.
Un article de The Conversation

Le déploiement de technologies dédiées à la surveillance (#TDS) sur Internet comme sur la voie publique s’accélère. Qu’importe les régimes ! Sous couvert de protection des citoyens, il se profile pas à pas une société de contrôle des individus pour les individus et par la technologie !

Problématiques relatives aux libertés publiques

Dans nos démocraties comme de par le monde, la menace terroriste qui signe notre époque légitimerait tant le développement d’algorithmes en charge de la surveillance des usagers du net que le développement de la vidéo surveillance sur la voie publique. Certains souhaitant, par ailleurs, systématiser le couplage de cette vidéo surveillance avec de la reconnaissance faciale.

Nos démocraties font aujourd’hui face à un choix de société.

Voulons-nous poursuivre la fuite en avant et en aveugle vers une société du contrôle ? Un choix kafkaïen : il s’agirait de faire cohabiter le mot « démocratie » en portant régulièrement atteinte à des libertés publiques fondamentales qui en sont le socle !

Problématiques relatives à l’efficacité des TDS

En 2016, Christian Estrosi avait déclaré à propos des tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher :

Si Paris avait été équipée du même réseau (de caméras) que le nôtre, les frères Kouachi n’auraient pas passé trois carrefours sans être neutralisés et interpellés.

Il vous faut savoir que Nice est la ville la plus vidéosurveillée de France : de 220 caméras en 2007, on était passé selon la ville à plus de 2600 caméras au 15 mai 2019. Faut-il rappeler que cet arsenal n’a en rien empêché l’attaque au camion bélier du 14 juillet 2016. Une tuerie sous état d’urgence qui a fait 86 morts et 468 blessés.

Pour ce qui est du terrorisme, l’efficacité de la vidéosurveillance sur la voie publique est-elle probante ? Les partisans d’une fuite en avant argumentent – et c’est leur droit – que l’efficacité de la vidéosurveillance doit passer par le couplage de celle-cila avec la reconnaissance faciale. Une piste qui – outre ce qui va suivre – contreviendrait à un droit essentiel en « démocratie » : la liberté d’aller et venir anonymement !

L’exemple de l’attentat de Nice ne peut permettre de tirer des conclusions hâtives. Cependant, lorsque les constats d’échec des TDS se multiplient nous sommes en droit de nous interroger !

En matière de reconnaissance faciale, certains faits sont édifiants.

La MTA (Metropolitan Transportation Authority), qui avait initié en 2018 un projet de reconnaissance faciale des conducteurs traversant le pont Robert F. Kennedy à New York, a été bien malgré elle placée devant un échec cuisant.

Le Wall Street Journal, qui avait eu accès à un courrier électronique interne du MTA en date du 29 novembre 2018, titrait le 7 avril 2019 : « La première tentative du MTA dans la reconnaissance faciale à grande vitesse est un fiasco ». Titre péremptoire ? Vous apprendrez que ce mail évoquait un taux de réussite de 0 %  pour identifier un visage « avec des paramètres acceptables ».

Comme le note la Quadrature du Net, en Chine,

la société SenseTime se vante de pouvoir identifier un individu qui commet une  incivilité dans la rue, afin d’afficher son visage sur des écrans géants et le soumettre au mépris public.

Le verbe « vanter » au regard de l’expérience désastreuse de la MTA est… pertinent ! La Quadrature du Net rappelle de nombreux événements où l’usage de la reconnaissance faciale a montré ses limites et a mené à des identifications erronées.

En matière de TDS, la reconnaissance faciale tente maladroitement de prendre pied en France au travers d’applications comme Alicem.

Il est étonnant que cette application gouvernementale – en l’état – s’autorise à violer allégrement les règles du règlement général sur la protection des données (RGPD). En outre, en matière de TDS – si des boîtes noires ont été déployées par le pouvoir pour surveiller les internautes français, nous ne disposons à ce jour d’aucun bilan démontrant une efficacité tangible !

Mais in fine, que les TDS soient efficaces ou non, quelle importance au regard des impacts comportementaux que leur déploiement engendre, et va continuer à engendrer dans nos « démocraties » ?

« L’effet Hawthorne » appliqué au TDS

De 1924 à 1932 les sociologues Elton Mayo, Fritz Roethlisberger et William Dickson s’étaient attachés à étudier les effets d’une amélioration des conditions de travail – entre autres la lumière – sur la productivité dans l’usine Western Electric de Cicero : la Hawthorne Works, « l’effet Hawthorne ».

Il s’est avéré que lorsque les conditions d’éclairage s’amélioraient, la productivité progressait. Les résultats obtenus – après avoir informé les ouvrières qu’elles faisaient l’objet d’une expérimentation – tendent à prouver que

l’explication de résultats, positifs ou négatifs, ne sont pas dus aux facteurs expérimentaux, mais à l’effet psychologique d’avoir conscience d’être le groupe étudié dans une recherche.

The Western Electric Company, dans l’Illinois, en 1925.
Western Electric Company

 

À travers le prisme de l’effet Hawthorne, ne pouvons-nous pas postuler que l’efficacité ou non des TDS est, in fine, « sans la moindre importance » ?

Ne devrions-nous pas nous interroger sur leur impact sociologique ? Sur les divers changements comportementaux des citoyens qui se savent l’objet d’une surveillance algorithmique opaque on et off line ?

L’important n’est-il pas que le citoyen se sache épié ? Ne pouvons-nous pas émettre l’hypothèse que – dans le cadre des boîtes noires par exemple – les citoyens informés soient susceptibles de changer leurs usages et adopter des postures hawthornienne qui altèrent profondément un mode de fonctionnement démocratique ?

Cela ne peut-il pas générer de l’autocensure ?

Cela ne peut-il pas augmenter le recours systématique – par ceux qui disposent d’un savoir technologique suffisant – à des outils garantissant un anonymat relatif ?

Pour les plus fragiles – et je laisse là le soin aux psychiatres et aux psychologues de nous éclairer – la multiplication d’outils de surveillance des citoyens et de leurs comportements – que ces derniers soient fonctionnels ou pas – s’ils sont portés à connaissance du plus grand nombre est-elle une approche saine et sans conséquence sur les comportements et la santé mentale ? Cette approche – sous des objectifs louables – n’est-elle pas susceptible de déclencher des pathologies latentes, voire de les aggraver chez les personnes les plus vulnérables : paranoïa, etc. ?

Merci de votre retour. yannick.chatelain@grenoble-em.com

À mesure que le monde devient de plus en plus étrange, une sorte de dictature de la normalité se met en place. Surtout sur le Web. Tim Burton

Yannick Chatelain, Enseignant Chercheur. Head of Development. Digital I IT, Grenoble École de Management (GEM)

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation

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  • « L’important n’est-il pas que le citoyen se sache épié ? »

    C’est exactement ça ! Cette application moderne du panoptique de Bentham a déjà été largement théorisée et pratiquée dans certains pays dans un des premiers domaines historiques du « contrôle social » des individus : la sécurité routière !
    La mise en place de « boites noires » dans les véhicules, contrôlant vitesse, utilisation du clignotant, usage des freins, bouclage de la ceinture, etc, aurait montré son efficacité sur l’évolution des comportements des conducteurs.
    Bien que proposé officiellement et en toute hypocrisie par les assoces de prévention routière ou le parlement européen pour déterminer les circonstances des accidents…

  • Bof la plupart des gens oublient totalement la surveillance dont ils font l’objet. Il n’y a qu’à constater la masse d’informations qu’ils laissent négligemment et inconsciemment sur le net -comme moi ici mais tout à fait consciemment- . Les gens deviendraient méfiants et paranos s’ils se voyaient poursuivis par le fisc ou la police, mais on n’en est pas là.

    • Savez-vos que des milliers de citoyens sont fichés S bien que n’étant pas terroristes et qu’ils ne savent pas qu’ils font l’objet d’une surveillance?

      Le terrorisme a bon dos. Comme lorsque plan Vigipirate empêche les parents d’aller chercher les enfants dans les écoles maternelles. Du coup, ils ne peuvent plus suivre ce qui y est fait…
      Entretenir un climat de peur est une façon de gouverner…

      • Vous voulez avertir les fichiers S qu’ils sont fichiers S et surveillés ? J’imagine bien aussi envoyer un courrier à M.X, habitant la cité des pinsons avec ce texte : « wesh frère, on pense que tu deales du teush, on te surveille. Biz. La licepo ».
        Plus sérieusement, une surveillance efficace peut se faire de deux manières : invisible pour certains faits; ou, comme indiqué dans l’article, tout à fait visible pour avoir un effet hawthornien.
        Justement en parlant de l’article, l’auteur reproche que la surveillance puisse modifier le comportement des gens et que ce serait démocratiquement problématique. C’est pourtant le but de toutes mesures de prévention du crime… tout un chacun sait qu’il existe une police et des lois, et donc adopte son comportement. C’est totalement transparent, contrôlable et contrôlé (en théorie du moins) donc démocratique.
        Je m’inquiéterais plus de caméras-espions, de mouchards, de logiciels d’analyse des comportements (comme le font déjà les sociétés privées à des fins commerciales) que des choses publiques.

        • « donc démocratique » : le besoin impérieux de souligner le caractère démocratique d’une surveillance généralisée revient à démontrer le contraire. L’URSS fut en son temps la plus intense démocratie du monde. Tout en étant le plus vaste camp de concentration à ciel ouvert au monde, on y votait frénétiquement.

          « Et donc adopte son comportement » : pour 99,9% des honnêtes citoyens, pas besoin d’adapter son comportement. Le pouvoir illégitime n’agit pas contre les vrais criminels mais plutôt contre les honnêtes citoyens. Le but de la surveillance généralisée n’est pas la prévention des crimes mais la conservation du pouvoir illégitime.

          Le pouvoir illégitime repose sur la combinaison de lois absurdes et de contrôles systématiques. Tous coupables par défaut, tout le temps. A titre d’illustration, l’objet des 80 km/h n’était pas de réduire les accidents mais de criminaliser la vie quotidienne des honnêtes citoyens.

          La valeur d’un vote téléguidé est nulle. Dès lors que le pouvoir a la possibilité d’induire les comportements des citoyens au détriment de leur liberté, la démocratie n’est plus qu’une coquille vide. Les législations comportementales sont anti-démocratiques. C’est du harcèlement, tout simplement.

          La surveillance publique est beaucoup plus inquiétante que la surveillance privée, pour la bonne raison qu’il n’existe aucun contre-pouvoir à la première.

          • Vous semblez avoir un gros souci avec la démocratie. Pouvoir illégitime parce qu’il ne vous plait pas ? Les règles du jeu démocratiques sont connues, identiques pour tous, pré-établies, chaque citoyen a droit de recours, chaque citoyen peut se présenter aux élections librement organisées.
            Quel contre-pouvoir existe-t-il à la surveillance privée ? En dehors du cadre législatif bien sûr.

            • « En dehors du cadre législatif bien sûr. » La vérité sort de la bouche des enfants.

              Et le contre-pouvoir de l’exécutif qui surveille, où est-il ?

              • Vous validez donc le fait que c’est la loi et son influence sur les comportements qui vous protègent des abus de la surveillance privée.
                Pour le contre-pouvoir de l’exécutif, tout est dans la loi. La séparation des pouvoirs garantit que le judiciaire puisse se saisir des plaintes.
                MAIS je ne suis pas naïf, tout cela est bien imparfait, des copinages, des passes-droits, des zones d’ombres existent. Là où je vois un système garantissant nos libertés mais avec des imperfections, vous y voyez un système inefficace et en même temps à visée totalitaire.
                Pourtant, vous remettez toute la démocratie en cause, son fonctionnement dans son principe, ses choix et conséquences.

                • Vous idolâtrez la démocratie. Pourquoi ? C’est juste un mode de désignation des dirigeants, le plus mauvais à l’exception de tous les autres, comme disait un connaisseur. La démocratie n’est pas tout et le fait qu’un processus soit démocratique n’en fait ni quelque chose de légitime, ni même quelque chose d’intelligent. Surtout que la séparation des pouvoirs que vous invoquez est une vaste blague aujourd’hui en France, avec des députés réduits au rôle de soutien du gouvernement.
                  Aitre point, je m’étonne que vous ayez plus peur d’être traqué par une société commerciale dans le but de vous vendre quelque chose que par l’Etat pour … au fait pour quoi ? Ah oui, pour prévenir le fait que vous pourriez commettre un délit. Vaste programme.

                  • Je n’idolâtre pas la démocratie, je la défends.
                    Comme dit, la séparation des pouvoirs est imparfaite et mériterait d’être renforcée ou revue. Comment ? Par de nouvelles lois votées :-). C’est le souci en démocratie, elle est elle-même si vous voyez ce que je veux dire.
                    Je n’ai pas dit que j’avais une confiance aveugle en l’Etat, loin de là, mais s’il m’arrive une tuile, si une faute ou un délit est commis à mon encontre en dépit de mes précautions, si je suis victime de quelque chose par le fait de quelqu’un d’autre (ou même par une bêtise de ma part, être humain que je suis), l’Etat a le devoir de s’occuper un minimum de moi et s’il me reproche quelque chose, c’est dans un cadre légal. Une société commerciale me vendra un cercueil si j’ai les moyens de payer ou me laissera au caniveau et c’est tout.
                    Etrangement, vu l’ambiance quelque peu doctrinaire qu’il règne dans cette section commentaire, le fait que j’ose, pour une part, me reposer sur l’Etat (par le Peuple et pour le Peuple) m’incite à penser que je vais me prendre une volée de remarques très réductrices, voire mensongères.

                    • Joao attend toujours la réparation pour sa porte endommagée. Aura–aussi longtemps que vous confiance dans l’état ❓
                      Mon petit doigt me téléphone que non.

                    • MichelC, l’administration est lente, obtus, parfois arriérée, souvent travaillant dans de mauvaises conditions, avec du matériel informatique vétuste dans des bâtiments prenant l’eau, mais à la différence des compagnies d’assurances privées, leur but n’est pas de vous entuber. Une compagnie d’assurance, son but premier et dernier, c’est que vous payiez mais qu’elle ne vous paye jamais. Si vous avez plus confiance dans les assurances qu’en l’Etat, vous êtes bien loin dans votre haine.

                    • Avec un état de droit efficace et limité au régalien, l’assurance ne se risquerait pas à ne pas assumer son contrat, ce qui reste à prouver. Mais, actuellement, les lignes de démarcations sont floues. Malgré cela, ceux que je connais de mes proches ou connaissances qui ont connu des accidents ont été indemnisés correctement par les assureurs.

                    • « Doctrinaire », « mensongers », « haine », « entuber », diable ! Vous ne faites pas dans la nuance, comme le fabricant de couleurs à qui vous avez emprunté votre pseudo. Excusez moi de ne pas partager l’admiration béate que vous portez à l’Etat. Non, la séparation des pouvoirs n’est pas juste imparfaite, elle est quasi nulle. Et ça pose problème. Encore des lois supplémentaires ? Vous plaisantez ? Non, la victime ne s’adresse pas à l’Etat mais à la Justice. L’Etat s’occupe de vous dans un cadre légal ? Allez donc raconter cette fadaise aux victimes de l’URSSAF. Et non, je ne pense pas que le but de mon assurance soit de m’entuber.

            • La surveillance privée n’a pas à s’exercer chez moi, tout comme la surveillance publique.
              Moi, me présenter à la présidentielle ❓ la bonne blague, tout est fait pour éliminer les petits candidats. Il faut une certaine fortune. Je ne dois être un assez bon voleur…

              • Etes-vous empêché par la loi d’effectuer les démarches pour la présidentielle ? Un certain Michel Colucci l’a fait pourtant. Un dangereux farfelu comme M. de Lesquen le fait aussi. Ou Sylvain Durif. A vous lire, il faudrait que le système favorise les petits candidats; sorte de discrimination positive.
                Le système français est discutable, imparfait, comme absolument toutes les méthodes de scrutin possibles et imaginables. Aimeriez-vous vous retrouver devant un bulletin de vote avec 450 noms de candidats, avec un système à 1 tour ? Avec un Tartempion élu avec 8% au final ?

                • Ce n’est plus possible aujourd’hui.
                  Aujourd’hui ne peut sortir que le candidat d’un grand parti.

                  • LREM c’était un grand parti ? Comme le PS qui s’est effondré ? Comme le UMP qui a sombré ? Le Modem qui fait de la figuration ou du bouchage de trou ? Le FN qui se retrouve au second tour et qui est battu (non élu) selon les mêmes règles pour tous ?
                    C’est un processus de sélection dont le gagnant est censé être celui regroupant la plus grande adhésion. Le président est élu au suffrage universel direct, c’est pas rien quand même ! (Je vous accorde l’histoire des parrainages, mais quand on voit certains petits candidats utopistes ou de niche qui arrivent à les réunir, vous n’allez pas dire que c’est un grand obstacle).

                    • LREM c’étaient des transfuges du PS pour la plupart et d’autres partis qui voyaient la baffe arriver. À votre avis, pourquoi Hollande ne s’est pas présenté ❓

                      Et Macron, on va jouer à « qui veut gagner des millions » :
                      Macron a fait :
                      1) l’École Nationale d’abrutis
                      2) l’École Nationale d’analystes
                      3) l’École Nationale d’analphabètes
                      4) l’École Nationale d’administration
                      Vous avez 60 secondes…

                    • La plupart des pontes LREM venaient du PS. Ils avaient vu la baffe arriver et tenaient à sauver leurs fesses. LREM n’est qu’un sauve-qui-peut.

                    • Quelle naïveté dans votre panégyrique du système électoral. N’oubliez pas que M. Macron, comme tous ses prédécesseurs, a pris bien soin de rejeter la prise en compte du vote blanc. Non, il n’y a rien qui ressemble à une « plus grande adhésion » dans le résultat de la présidentielle. Ce ne serait pas grave si les pouvoirs et les moyens du Président n’étaient pas si considérables. Mais hélas …

                    • @MichelC : aux premières élections, sur 308 députés LREM, 169 députés LREM n’ont jamais exercé le moindre mandat (et 98 d’entre eux n’ont aucune couleur politique connue). Pour le reste, ce n’est pas choquant que des politiques professionnels (ou des professionnels de la politique) cherchent une nouvelle structure pour porter leurs idées et travailler. Vous semblez désireux d’une démocratie plus directe, peut-être avec des comités locaux, on appellerait ça des soviets.
                      @Synge : la prise en compte du vote blanc n’est pas impossible, et je ne pense pas que ça changerait grand chose. Et encore une fois, c’est une règle générale qui s’applique à tous. Plusieurs systèmes sont possibles et existent de par le monde.

                    • Se présenter comme député est possible. Cela a un coût de l’ordre de 30000 Euros. Pouvez-vous vous le permettre? Vous voyez bien que ce n’est pas réservé au simple quidam.
                      Quant à la présidence, pour être candidat, il faut 500 signatures de députés, sénateurs, maires. Pour le simple quidam, il arrivera probablement à 10, 20 ou 30.
                      Mais au-delà, le barrage de frelons va s’activer : no pasaran 🙁

                    • MichelC : je trouve le chiffre de 3.000 euro minimum pour se présenter en tant que député. Souhaiteriez-vous que l’Etat rembourse tout ?
                      Le quidam qui se lance en politique de manière sérieuse regroupe des fonds auprès de gens dont il porte les idées, les demandes, les espoirs, etc. En somme, des gens choisissent librement d’unir leurs forces et moyens et chargent une personne de les représenter. C’est là tout le principe de la démocratie représentative.
                      Pour les 500 signatures, vous oubliez les conseillers départementaux et régionaux. Là encore, une personne représentant des intérêts à l’échelle nationale peut prétendre au titre de président. Un candidat ne peut obtenir 500 signatures uniquement dans sa région et environ d’ailleurs, pour que, s’il est élu, il soit légitime sur tout le territoire.
                      Les frelons sont multiples, les chapelles également. Ce petit monde vit beaucoup en monde fermé, c’est tout à fait vrai, spécialement au niveau national. Au niveau local par contre, et je pense que nous nous rejoignons sur ce point, plus de démocratie directe et participative serait la bienvenue.

      • « Entretenir un climat de peur est une façon de gouverner… »
        C’est la SEULE façon de gouverner. Grâce aux médias à sa botte. Sinon comment expliquer toutes ces annonces anxiogènes, quelque soit leur sujet, mais particulièrement la pollution et le climat? En y rajoutant une bonne dose de culpabilisation, que voilà un peuple facile à gouverner! Avec un bonus : non seulement il accepte les nouvelles taxes, mais il en redemande!

        • « C’est la SEULE façon de gouverner » lorsque le pouvoir est illégitime. C’est même la preuve absolue de son illégitimité.

      • @ La petite bête
        Je vous rappelle que l’on ne devient terroriste qu’une fois qu’on a commis l’attentat. Les fichés S sont des radicalisés, donc des futurs terroristes probables. Et la police réussi à prévenir le passage à l’acte justement par la surveillance. Ce sont plusieurs dizaines d’attentats évités et des vies sauvées!

        • C’est ce qu’ils vous racontent. Mais vous n’en savez rien puisque le sujet est secret.

          Soit les fichés S sont coupables et le pouvoir est criminel de les laisser en liberté (complicité et mise en danger de la vie d’autrui). Soit ils ne sont pas coupables et le pouvoir est criminel de les harceler. La situation est ambiguë et il est bien connu qu’on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens.

          • J’ai été fiché . Le suis -je encore? possible une vieille fiche des RG de l’époque . C’était facile de le savoir ,il suffisait de surveiller les RG . Un chef RG m’a rendu plusieurs visites, très aimable, il ne me pensait pas dangereux selon son dire .

        • 1) on n’en sait rien sur les réussites
          2) il y a eu de sacrés échecs (pas tous dramatiques heureusement).

      • @la petite bête c est ce que je disais .Bcp de gens ignorent être suivis . N est ce pas le but de ke surveillance ? Niez vous l utilité de ces services ? (Contre espionnage, lutte anti terrorisme etc) vivez vous aux pays des bisounours ? Israël une des plus grandes démocraties libérales devrait elle supprimer ses services ??? Chere petite bête, enfant gâtée qui n a connu que la paix ….. quant aux protections des écoles, aéroports : ok faisons un test : a gauche écoles avions sans vigipirate , à droite avec et on regarde qui confie ses enfants à qui ….. à votre avis ??

  • ce qui fait peur est autant la nature des prétendues  » incivilités ».. et la nature de la sanction..

    une honte publique universelle est équivalente à un bannissement social…
    or le bannissement était une des sanctions les plus sévères des sociétés primitives ( j’imagine)…

    ça va nous faire une belle flopée de gens désespérés..incapables de bosser ou de vivre..

    soyons clair le luxe sera de pouvoir échapper à l’inquisition pour les gueux et sans dents..

    • Allons, un peu d’optimisme ! L’intelligence artificielle souffre d’encore plus de bugs que l’informatique des années 80. Elle est particulièrement sensible aux méthodes de « security via obfuscation », et si vous vous arrangez pour parsemer les données que vous laissez partout de petites absurdités et contradictions intentionnelles, il ne faudra pas longtemps pour que les inférences et déductions automatiques ne suscitent que l’amusement et le détournement comique des citoyens censés s’indigner dans l’idéal de nos dirigeants.

      • je ne critique pas les technologies…mais il est clair qu’il faut être attentif .

        les lois à la con sont déjà là…

        nous sommes déjà tous coupables..tous fautifs..
        et c’est là le problème.

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