Lubrizol : pourquoi la « gestion de crise » à la française est dépassée

Tandis qu’habitants, associations et élus dénoncent le manque de transparence de l’État dans sa communication autour de l’accident, les représentants de l’État s’en prennent aux rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux.

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Lubrizol : pourquoi la « gestion de crise » à la française est dépassée

Publié le 7 octobre 2019
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Par Olivier Borraz1.
Un article de The Conversation

L’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, dans la nuit du 25 au 26 septembre dernier, suscite de nombreux débats dont les médias se font quotidiennement l’écho.

Tandis qu’habitants, associations et élus dénoncent le manque de transparence de l’État dans sa communication autour de l’accident, les représentants de l’État s’en prennent aux rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux, accusées de nourrir l’inquiétude de la population.

Aux interrogations des premiers sur de possibles effets sanitaires associés aux substances émises par l’usine en feu, les seconds répondent par un discours qui se veut rassurant, appuyé sur des mesures et des discours d’experts. Loin de calmer les inquiétudes, ce discours tend au contraire à attiser la méfiance des habitants, incitant des élus à proposer la constitution d’une commission d’enquête parlementaire et certains à parler « d’affaire d’État ».

Cette situation n’est pas sans rappeler les suites de l’incendie de Notre-Dame de Paris.

Pour de nombreux observateurs, ces débats seraient l’expression, une nouvelle fois, de la perte de confiance des Français dans la parole de leurs dirigeants et des experts. Sans être propre à la France, cette perte de confiance y serait particulièrement prononcée, traduisant une défiance systématique de la population à l’encontre de discours jugés incomplets, partiaux ou inexacts.

Pour commode qu’elle soit, cette interprétation est pourtant trop simple.

S’agissant d’un accident industriel, elle fait fi de la manière dont la gestion de crise est conçue et organisée en France. Celle-ci a connu d’importantes réformes et réorganisations durant les vingt dernières années, afin de répondre à la multiplication de situations d’urgence de toutes natures, sans pour autant que son architecture centrale – organisée autour du préfet à l’échelon départemental – ni les principes sur lesquels elle s’appuie n’aient fondamentalement évolué.

Communication de crise

Reprenons, pour illustrer ces principes de gestion de crise, les communiqués de presse publiés entre le 26 septembre et le 1er octobre par la préfecture de Seine-Maritime, qui demeure, durant toute cette période, au centre du dispositif.

Dès le 26 septembre au matin, le discours se veut rassurant (« Il n’est pas mesuré de toxicité aiguë dans l’air »). L’objectif est clair : éviter toute inquiétude, alors que la population se réveille et découvre l’épaisse fumée noire qui recouvre l’agglomération, à laquelle est associée une odeur fortement incommodante.

La préfecture recommande toutefois une limitation de la circulation, le confinement des populations et la fermeture d’un certain nombre de lieux publics, dont les écoles ; ce qui ne peut manquer de susciter des interrogations sur l’insistance par ailleurs quant à l’absence de danger. Sont également énoncées les premières mesures à respecter en matière d’hygiène et de consommation de produits frais.

On se situe donc d’emblée dans le registre de l’État protecteur, qui se veut rassurant tout en prodiguant des conseils, mais qui n’exprime ni inquiétude ni souci de vigilance accrue. Cette posture se confirme dès le second communiqué publié en fin de journée le même jour : l’État dénombre les forces déployées sur le site (« 240 sapeurs-pompiers, 90 policiers, 46 gendarmes, 50 véhicules »), pour mieux démontrer qu’il est présent et contrôle la situation. Le lendemain, la préfecture demande aux habitants de ne pas saturer le téléphone du SAMU pour une « problématique d’odeur » : le problème serait donc essentiellement de nature olfactive.

Cela n’empêche pourtant pas les services de l’État d’insister sur la conduite à tenir pour ceux qui seraient entrés en contact avec les retombées de suie ou qui souhaiteraient consommer les produits de leur jardin.

Le même jour (27 septembre) dans l’après-midi, la préfecture montre qu’elle a pris, au sens propre comme au sens figuré, la mesure de la situation. Elle produit une carte des points de mesure, qui recouvre une bonne partie du territoire, et réitère sa conviction que le problème est avant tout de nature olfactive.

Le lendemain, ce ne sont pas moins de quatre communiqués qui sont publiés : le premier pour apporter la démonstration que les prélèvements effectués ne révèlent pas une présence dans l’air ou en surface de taux anormalement élevés de substances dangereuses ; le deuxième pour rappeler les « recommandations sanitaires » ; le troisième liste les mesures d’urgence demandées par la préfecture à l’usine ; et le quatrième évoque les actions en faveur des agriculteurs. Le discours se veut toujours rassurant.

Le dimanche 29, le rectorat autorise la réouverture des écoles dès le lendemain, signalant ainsi que du point de vue des pouvoirs publics la crise est terminée et que l’on entre dans la gestion post-accidentelle (une cellule chargée du suivi post-accidentel technologique est mise en place par le préfet dès le 28 septembre).

Le 30, la préfecture dénonce les images qui circulent sur les réseaux sociaux, montrant des eaux brunâtres, pour rappeler que l’eau est potable et n’a pas été affectée par les retombées de l’usine. Enfin, le 1er octobre, une liste des substances présentes au sein de l’usine est publiée, des mesures sont prises pour « l’élimination des fûts altérés » et une cellule psychologique est mise en place par l’Agence régionale de santé pour aider les personnes à « faire face à leurs inquiétudes et à leur stress suite à l’événement ». Si les campagnes de mesures se poursuivent, le problème est devenu psychologique.

État en surplomb, population « passive »

Ce qui frappe dans cette communication, c’est d’abord son caractère vertical et descendant : l’État, par la voix du préfet et des autres administrations déconcentrées, informe une population passive. Il tient un discours rassurant, s’appuie sur des mesures et la parole des experts pour écarter tout risque aigu puis tout risque tout court, pour ne retenir qu’un problème olfactif, puis psychologique.

Ce discours, ensuite, n’exprime aucune inquiétude et ne prend pas au sérieux celle qui s’exprime dans la population. On ne relève aucune forme d’empathie dans les communiqués, aucune formule suggérant que l’État entend les questions qui remontent et s’engage à y répondre. À aucun moment l’État ne se place aux côtés de la population : au contraire, il la surplombe pour mieux la protéger.

Les communiqués successifs et la communication qui les entoure donnent également une indication de ce qui inquiète vraiment les autorités : la saturation du service d’appel du SAMU, la mobilisation des agriculteurs inquiets pour leurs revenus ou encore d’éventuels comportements de panique au sein de la population.

Enfin, on suit l’évolution des cadrages successifs de la situation : un accident industriel devient très vite un problème olfactif puis un problème psychologique, pointant la responsabilité des réseaux sociaux dans la diffusion de rumeurs et de fausses informations. Tandis que le discours à l’encontre des responsables de l’usine demeure, dans l’espace public tout du moins, très mesuré – ce qui est d’autant plus surprenant qu’il s’agit d’une installation ayant connu plusieurs incidents ces dernières années.

Comment s’étonner, dans ces conditions, que se développe dans la population une inquiétude mélangée à une colère croissante ?

À aucun moment la communication officielle ne prend au sérieux les questions que posent les habitants. À aucun moment elle se montre un tant soit peu prudente sur les effets sanitaires, insistant sur les effets aigus tout en négligeant les possibles effets à moyen ou long terme. Et lorsque se propagent des rumeurs à travers les réseaux sociaux, la préfecture cherche à les rectifier mais néglige le fait qu’elle a abandonné lesdits réseaux à d’autres entrepreneurs de cause. De fait, les services de l’État ne font qu’un usage limité des réseaux sociaux, que ce soit pour diffuser des informations (le fil Twitter du préfet de Seine-Maritime renvoyant pour l’essentiel au site de la préfecture et rediffusant les données qui s’y trouvent), ou a contrario collecter des données auprès des habitants.

Quand bien même il a été établi par la recherche en sciences sociales qu’en temps de crise, les réseaux sociaux sont une source d’information mais également un outil de connaissance et de coordination, ceux-ci ne font pas encore partie de l’outillage des services de l’État en gestion de crise en France – autrement une fois de plus que dans une approche d’information top-down.

En abandonnant ces réseaux à d’autres, comment s’étonner qu’y circulent les informations les plus invraisemblables et des photos qui n’ont rien à voir avec la situation de l’usine Lubrizol mais dont les auteurs profitent de la confusion pour attiser l’angoisse des habitants ?

Un train de retard

Sur le fond, la gestion de crise telle qu’elle est conçue en France ne s’appuie pas sur la population ou les ONG : il n’est pas fait appel à la population pour faire remonter des signalements, apporter des indices et des données, contribuer à la production de connaissance.

Les associations qui militent dans les domaines de la santé ou de l’environnement ne constituent pas des partenaires des services de l’État. Pourtant, après un autre accident intervenu dans la même usine le 21 janvier 2013, un rapport avait préconisé de mieux associer les associations et de faire un meilleur usage des réseaux sociaux :

« La communication constitue un enjeu essentiel dans la gestion de crise. De ce point de vue, il est important que les acteurs concernés, pouvoirs publics et industriels, puissent s’exprimer dans le champ de responsabilité qui est le leur, à l’intérieur d’une doctrine bien établie sur le contenu des messages. Mais cette expression doit être coordonnée et cohérente, et il appartient au préfet, au niveau local, d’y veiller. En termes d’information, un deuxième cercle, formé autour du monde associatif et syndical, qui constitue un relais d’opinion éclairé sur les questions de risque industriel, mérite d’être constitué en vue d’une information privilégiée. Par ailleurs, ont été constatées l’importance et l’influence grandissante des réseaux sociaux, qui constituent à l’évidence un défi nouveau pour la communication des pouvoirs publics. »

Force est de constater que ce rapport n’a pas été suivi d’effet.

Gestion des risques, gestion de crise

Dans la gestion de crise, la connaissance appartient d’abord à l’État et à ses experts, c’est à eux qu’il revient d’informer de manière descendante une population passive. Cette attitude s’explique par le souci de produire une information neutre, distincte de la communication des industriels.

Mais elle est en rupture avec les évolutions intervenues en matière de gestion des risques depuis une vingtaine d’années, suite à de nombreux scandales (amiante, sang contaminé) et controverses (OGM, pesticides, antennes relais). En ce qui concerne, par exemple, la santé environnementale, les riverains d’installations dangereuses comme les mouvements de victimes ou les associations de défense de l’environnement sont devenues parties-prenantes à la collecte, parfois l’analyse, et la discussion des données scientifiques.

On ne conçoit plus aujourd’hui le fonctionnement des différentes agences de sécurité sanitaire sans l’apport des associations de patients, de victimes, d’opposants ou de riverains. Autrement dit, la gestion des risques a pris acte de ce qu’elle ne pouvait pas se contenter de la seule parole scientifique dans son acception étroite pour gérer des risques comportant de fortes incertitudes, mais qu’il importait d’y associer les différentes parties prenantes.

La gestion de crise, pour l’instant, résiste à ce mouvement d’ouverture. Elle demeure un domaine régalien de l’État : ce dernier doit assurer la protection des populations mais surtout le maintien de l’ordre et un retour aussi rapide que possible au cours ordinaire des choses. Une crise est d’abord un moment de perturbation, une menace à l’ordre public, une source d’instabilité. Il est donc du devoir des représentants de l’État de maintenir l’ordre, en mobilisant des effectifs, en produisant des connaissances et en tenant un discours rassurant.

Les réseaux sociaux, forcément coupables ?

Le paradoxe dans le cas de Lubrizol – mais il n’est pas isolé, on pense ici aux débats qui se poursuivent au sujet des retombées de l’incendie de Notre-Dame de Paris –, tient à ce que l’effet produit est exactement inverse : manifestations devant la préfecture, dépôts de plainte, mobilisations associatives, autant de formes de « désordre » qui mettent à mal la gestion de la crise par l’État. Et ce ne sont ni les commissions d’enquête parlementaire, ni la probable mutation du préfet ou de tel ou tel responsable administratif, qui modifieront la situation.

Car le coupable est tout trouvé : les réseaux sociaux. Et plus généralement le contexte général de défiance à l’encontre des pouvoirs publics et des experts, que certains qualifient de crise de l’autorité, dans lequel on fait davantage confiance aux rumeurs qui circulent qu’à la parole officielle.

Pourtant, si défiance il y a à Rouen, c’est d’abord celle des autorités à l’encontre de la population. Celle-ci demeure, dans l’imaginaire des services de l’État comme chez nombre d’experts, fondamentalement irrationnelle, sujette à des réactions émotives, peu douée de raison en situation de crise.

Quand bien même des décennies de recherches en sciences sociales ont démontré qu’en situation de crise, sauf en de rares circonstances, les populations ne paniquaient pas et faisaient au contraire preuve d’une très grande maîtrise de soi, les services de l’État partent du postulat, lorsqu’ils définissent un plan d’action, que la population va paniquer. Autrement dit, la gestion de crise repose sur des prémisses qui sont fausses d’un point de vue scientifique.

Ces prémisses relèvent d’abord d’une croyance ancrée chez les pouvoirs publics et les experts. Une croyance d’autant plus profonde qu’elle les conforte dans leur fonction de « sachants » occupant une position d’autorité et d’extériorité vis-à-vis d’une masse irrationnelle, et dessine une ligne d’action claire : communiquer pour informer, éduquer, raisonner.

Si le résultat n’est pas celui attendu, alors c’est que le mal est plus profond et qu’il convient de mettre en place un suivi psychologique. Tout en combattant les rumeurs et fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux, une bataille perdue d’avance lorsque ce terrain a été, comme cela a déjà été dit, abandonné.

Quatre pistes pour réformer la gestion de crise

Alors que faire ? Seule une réforme profonde de la gestion de crise peut permettre d’éviter les erreurs récurrentes qui sont commises. Celle-ci devrait reposer sur quatre prémisses.

D’abord, ne pas considérer que la population et ses réactions sont un problème, voire le problème ; dans le cas d’espèce, la population est d’abord victime d’une situation dont elle n’est pas responsable. Elle a légitimement le droit de s’inquiéter et de poser des questions.

Ensuite, associer cette population et ses associations à la collecte et l’analyse de données, notamment par le biais des réseaux sociaux mais aussi en les impliquant dans les campagnes de mesure. Tous les outils existent aujourd’hui pour cela.

Il convient également d’utiliser les réseaux sociaux pour diffuser des informations et répondre aux questions en adoptant une posture empathique ; la culture du communiqué de presse ou du numéro vert est dépassée.

Enfin, dépasser une vision archaïque de l’État comme seul responsable de la sécurité des populations. L’État a une mission de protection, mais il n’a pas à lui seul les moyens de l’assurer.

Sur le web-Article publié sous licence Creative Commons

  1. Directeur de recherche CNRS – Centre de Sociologie des Organisations, Sciences Po – USPC.
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  • Qui sème le vent recolte la tempete ,a laisser dire n’importe quoi par n’importe qui il n’existe plus aucune source d’information fiable.
    En cas de crise la première source d’information est…la radio ,avec des Bourdin et de pseudos journalistes ,cette source est morte.reste les reseaux sociaux ou plus simplement internet.. où regne l’anarchie. Si vous ajoutez a ca la propagande écolo appuye par un etat deficient et corrompu , conduisant a avoir peur de son ombre….vous obtenez le chaos.
    C’est sans solution quand celui qui cause et celui qui ecoute sont dans une profonde depression intellectuelle et dans une confusion mentale proche de la sénilité

  • no stress , tout va bien , c’est la Buzyn qui le dit …..dormez brave gens , l’exécutif sait mieux que tout le monde quand tout va bien  » madame la marquise  » :

  • Même avis que reactitude. Quoi que fassent les autorités, il y aura toujours des gens pour raconter n’importe quoi.
    D’autant qu’il faut tout de même un peu de temps aux services sanitaires pour dire ce qu’il en est en matière de pollutions. Cela ne peut que laisser le champ libre pour les fake-news.

    • Si vous avez des comptes officiels de référence, ça limite les fake-news et compagnie ; si évidemment ce compte est bien géré derrière.

      • Comment limiter les fake-news quand on n’existe que grâce à d’autres fake-news ? Si les citoyens devaient juger par eux-mêmes à partir de données objectives qu’on leur communiquerait, quid des 2° ou du glyphosate comme arguments pour faire passer taxes et gouvernants incompétents ?

  • Le probleme de la gestion d’une crise par un gouvernement vient de la television avec les chaines d’infos en continu qui barattent la merde sans interruption..

    Apres mettre un ministre , qui n’y connait rien , devant des cameras pour commenter l’excellence des interventions de l’etat est très comique..
    on l’a vu avec l’attentat a la préfecture de paris .. ou il a fallu
    48h pour déterminer si c’était un attentat religieux .. alors que tout le monde le savait, le meurtre au couteau de 4 personnes , ben merde

    Il ressort de tout çà que la fonction publique est a la ramasse , les pros sont a la retraite et la generation qui suit c’est couille molle et compagnie

    décidément le nouveau monde sent l’andouillette

  • ben trump ne se laisse pas baiser par son administration..

  • il y a un point quand même… c’est que l’etat n’est pas omniscient, il ne sait pas plus que les autres au sujet d’une éventuelle toxicité..
    pas si simple….

    on reproche toujours à pellerin d’avoir pris les bonnes décisions; soit pas de précautions à prendre compte tenu des retombées de Tchernobyl!

    Il me semble que compte tenu de la grande trouille de tout en cours, ce qui se passera est la prise systématique de mesure d’hyperprécautions .. que personne ne respectera après quelques cas où elles apparurent dérisoires et coûteuses aux individus.

    le mythe en cours est de penser que l’etat PEUT gérer « correctement » une crise car il aurait une aptitude magique à tout connaitre et prévoir… mais l’autre ‘illusion est de penser qu’un individu peut mieux faire..individu est juste responsable de ses actes.. l’etat non.

    il y aura toujours à trancher entre précaution sanitaires et limitation de l’impact économique..

    j’a tendance à pense que la vérité est l ‘option la plus discutable..du genre…

    on ne connait pas les effets sanitaires éventuels, sans que nous ayons des raison de penser que celles ci excédent le cas de simples suies…nous vous encourageons à prendre des précautions élémentaires d’évitement bien entendu pour les enfants et les personnes fragiles…
    en faire trop de la preuve de l’état prouve juste qu’il justifie sa propre existence

    • la plus acceptable à mon opinion…

    • Tout ça, ce sont les conséquences d’une formulation fautive du principe de précaution. La formulation originale était : quand on soupçonne un risque, on ne doit ni attendre ni mégoter pour évaluer et chiffrer la réalité de ce risque. Celle qui est entrée dans la Constitution est le quasi-contraire : quand on soupçonne un risque, on doit tout arrêter immédiatement jusqu’à ce que tombe du ciel une éventuelle infirmation.

      • oui…la formulation dans la constitution est foireuse..mais tout e formulation d’un principe de précaution ne peut être que foireuse..
        quand on ne sait pas on ne sait pas…impossible de prendre des mesures adéquates..

        c’est un principe d’irresponsabilité des responsables qui peuvent se dire contraints à prendre des mesures.

  • « Dès le 26 septembre au matin, le discours se veut rassurant (« Il n’est pas mesuré de toxicité aiguë dans l’air »). L’objectif est clair : éviter toute inquiétude,  »
    Le discours ne se veut pas rassurant, il dit les faits. Les dosages sont disponibles sur internet. L’objectif n’est pas de rassurer mais d’informer.
    Que la population s’inquiète, c’est normal, ce n’est pas fautif. C’est bien un biais français, on demande tout à l’état, mais on ne lui fait pas confiance.

    • oui…et on pourrait ajouter que PARCE qu’on lui demande tout, il est inévitable qu’on s’en méfie…

    • Le’public s’inquiete parcequ’il se repose sur l’etat et visiblement le classement sevesco d’une entreprise n’implique pas de connaitre avec précision les risques encourrus en cas de probleme..a quoi donc sert alors ce classement ?
      Un vulqaire incendie de produits brules quotidiennement dans nos vehicules…la toxicite est donc connue ,le seul risques sont les suie , les particules

    • C’est comme pour Notre-Dame, avant même la fin de l’incendie, la piste criminelle éait écartée…

  • La feuille de route depuis près d’un demi siècle : priver le peuple d’instruction et d’esprit critique pour l’infantiliser et le manipuler à volonté.
    La gestion de crise: rassurer le peuple plutôt que l’informer puisqu’il est infantile (syndrome Tchernobyl).

  • L’action de l’Etat est polluée, dans ce cas comme dans d’autres, par la communication qu’il veut faire de lui-même et sa volonté de tout maîtriser. Evidemment dans le contexte actuel de défiance et de multiplicité de l’information, il ne sort pas grandi de ce genre d’affaire.
    Et donc, ce sera de pire en pire…

  • Article intéressant, et toujours aussi révélateur de la mentalité des énarques qui nous gouvernent : ce sont les « sachants », et nous on est des veaux qui paniquent…
    Tant que nos dirigeants auront cet état d’esprit, jamais la gestion de crise ne pourra évoluer vers un vrai échange (via les réseaux sociaux ou autre), qui permet d’impliquer les gens et justement d’être plus efficace collectivement.
    Après, pas la peine de s’étonner de la défiance des Français vis à vis des politiques et des administrations !

    • « ce sont les « sachants », et nous on est des veaux qui paniquent »
      Ils prennent leurs désirs pour des réalités, mais il faut reconnaître que le citoyen lambda ne fait guère d’efforts pour les détromper non plus.

  • Que l’état fasse participer les associations et autres à la prévention, je le conçois bien. Mais qu’il en appelle à elles dans des moments de crise, ou il est important de pouvoir répondre vite à une population inquiète me semble illusoire et inefficace.

    Dans un cas comme celui de Lubrizol, qui est censé être en mesure de dire s’il y a danger ou non : l’entreprise, en premier lieu, qui doit avoir mis en place des plans d’actions pour les divers accidents potentiels (incendies, attentats…), et la Préfecture, qui doit exiger et vérifier la mise en place de tels plans, et en avoir copie.
    Je suis fort étonnée qu’une entreprise classée Seveso n’ait pas prévu ce qui est arrivé, avec ses conséquences possibles. Cela existe peut être, mais je n’en ai entendu parlé nulle part. L’incendie n’est pourtant pas un risque faible ou peu prévisible !
    A quoi sert-il donc d’être classé Seveso, et donc bien identifié comme activité présentant des risques, si ceux-ci ne sont pas correctement anticipés ?

    • Il y a une mauvaise compréhension de ce qu’est un risque. Par exemple, suivant la température atteinte à certains endroits lors de l’incendie, les conséquences peuvent varier de inoffensives à catastrophiques. Comment anticiper ce risque ? Industriellement, on peut limiter la probabilité de la catastrophe, mais quand un accident se produit, on ne peut pas connaître les conséquences de ce cas particulier avant d’avoir fait les analyses.

      • Exact, j’ai fait la mise en route a travers le monde de ce genre de sites, heureusement sans accident, et bien malin celui qui peut dire ce qu’un mix aléatoire de substances qui brûlent produit comme combinaisons chimiques…

        Un exemple:
        le tabac, tout le monde c’est ce que c’est, une simple feuille d’une variété de chicorée séchée;
        mais quand il brûle, sa fumée est composée de 4’000 substances dont 50 cancérigènes…

    • les responsables politiques n’aiment pas dire on ne sait pas…

      peut être parce qu’ils veulent donner l’illusion de pouvoir savoir..

  • Chirac est mort. C’était l’info de la journée.
    Et l’état et les politiciens ne réagissent qu’en fonction de cela.
    Une « crise » pour être importante, c’est parisien ou c’est rien.
    Les tweets des politiques, les médias, en ont fait plus pour Chirac que relayer le problème « provincial » traité en « fait divers » anecdotique à l’information cruciale que le parisianisme s’intéresse.
    En fait c’est 2 jours après que Lubrizol a fait l’actualité…
    Après il faut pas s’étonner que des gens de Rouen n’aient pas confiance, ayant bien compris que la France se résume a Paris intramuros et que personne n’a rien a foutre de la province enfumée par des gaz toxiques.

  • C’est tout d’abord un problème local.
    Sur ce plan, toute la population est intéressée par tout (risques, contraintes, conséquences, …), en continu.
    Mais sur le plan global, hormis voir un fait divers le soir pour les uns, ou alimenter la peur de la pollution pour les autres, il n’y a pas de crise à gérer.

    Je doute que les réseaux sociaux soient suffisamment locaux pour toucher tout le monde, et que les média locaux soient encore écoutés.

    PS: On peut profiter d’un tel événement pour faire de la prévention globale, mais s’il faut attendre un accident, c’est un peu tard pour cela…

  • Un : L’Etat n’a aucune compétence scientifique et se repose, toujours avec retard, sur des collèges d’experts qui pour beaucoup n’ont pas vu une analyse de près depuis longtemps.
    Deux : Aucun test en grandeur réelle fait à intervalle régulier mobilisant les populations proches de sites à risque afin d’acquérir les bons réflexes, indépendamment des discours possiblement lénifiants d’un gouvernement.
    Trois : Supposition toujours mise en avant des faibles superficies touchées par d’éventuels dommages industriels comme si le vent, la pluie, les volumes dégagés n’étaient que d’un feu de poubelle.
    Quatre : Les relais médiatiques ont depuis longtemps leur vie propre, cadrés sur leur potentielle plus value commerciale, et donc incapables de traiter rapidement et correctement une information pas trop bisounours.

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