Retraite moyenne : + 98 % à la RATP et + 44 % dans la fonction publique d’État

La vraie réforme des retraites, c’est l’épargne personnelle.

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La grève sur le RER A ou les joies de la vie parisienne By: Jean-Pierre Dalbéra - CC BY 2.0

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Retraite moyenne : + 98 % à la RATP et + 44 % dans la fonction publique d’État

Publié le 18 septembre 2019
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Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref-Europe

La grève de la RATP voulait nous convaincre, une nouvelle fois, que les syndicats et les agents défendaient des « acquis sociaux » et protestaient contre une « réforme » de leur système de retraite. En réalité, la fameuse « réforme » a très peu de chances d’avoir lieu, comme nous l’avons montré, et les « acquis » sont d’énormes privilèges rappelés très récemment par la Cour des comptes dans son rapport du mois de juillet.

 

Quelques exemples

Contrairement à ce qu’on nous a fait croire dans le passé, les régimes spéciaux ont été réformés à la marge en 2003 et 2007. Les agents ont reçu de nombreuses compensations. Par exemple, l’âge conjoncturel de départ à la retraite est passé de 56,3 à 57,7 ans entre 2007 et 2017 au régime des Industries Électriques et Gazières (IEG), de 54,7 à 56,9 ans sur la même période au régime de la SNCF et de 55,1 à 55,7 ans entre 2008 et 2017 au régime de la RATP. Six mois seulement !

Entre 2010 et 2017, la pension brute moyenne en équivalent carrière complète des nouveaux retraités a augmenté d’environ 20 % dans les IEG, 10 % à la RATP et 5 % à la SNCF comme pour les fonctionnaires civils de l’État, alors qu’elle a plutôt stagné dans les collectivités territoriales et hospitalières.

Les revalorisations salariales négociées en 2007-2008 dans les IEG, à la RATP et à la SNCF, en contrepartie de la réforme des retraites de 2008, ont contribué à ces hausses de pension. La pension brute moyenne est de 3700 euros par mois à la RATP. Environ 59 % des besoins de financement des retraites à la RATP sont couverts par les subventions publiques, donc par les contribuables. Cela représente presque 700 millions d’euros par an pour la RATP et 5,5 milliards d’euros pour tous les régimes spéciaux.

 

Les retraites des fonctionnaires protégées

Mais il n’y a pas que la RATP et les autres entreprises publiques. Malgré les annonces, les retraites des fonctionnaires sont aussi très bien protégées. Selon un document de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), un fonctionnaire d’État perçoit une retraite moyenne de 2572 euros/mois contre 1784 euros/mois pour les salariés du régime général. 788 euros de plus (44 % de plus !).

On dit souvent que le nombre de fonctionnaires qualifiés est plus élevé que dans le secteur privé. Mais là aussi, on distingue des différences importantes. Considérons les salariés du privé d’une part, les cadres A au sein du régime de la fonction publique civile de l’État d’autre part : la pension moyenne des hommes s’élève à 2718 euros par mois pour les premiers et à 3118 euros pour les seconds ; celle des femmes, respectivement à 2126 euros et de 2669 euros.

En ce qui concerne la retraite, 30,5 % des nouveaux retraités de l’année de la fonction publique civile de l’État et 37,8 % de ceux de la CNRACL (fonction publique territoriale) partent à 60 ans ou avant, contre seulement 21 % dans le régime général. En outre, les fonctionnaires perçoivent 75 % de leur dernier salaire et bénéficient d’autres avantages attachés aux majorations et à la réversion.

Ces différences ne pourront pas être gommées par une simple unification des régimes. Il faudra responsabiliser les fonctionnaires (rappelons que les fonctionnaires d’État n’ont pas de caisse) en ouvrant les services au privé et à la concurrence. La vraie réforme des retraites, c’est l’épargne personnelle.

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  • Le péché originel , c’est la défaite de la france dans a deuxième guerre mondiale et la collaboration de vichy; L »Allemagne a vu son territoire annexé a l’est par les communistes (RDA) , la France a associé le parti communiste a la gestion de l’etat , pour avoir organisé la vraie resistance.
    L’Allemagne a su faire tomber son « mur de Berlin » , le notre c’est l’administration et ses statuts.
    Le statut de la fonction publique c’est comme un titre de noblesse , çà ne se romps pas !çà fait partie du pouvoir.
    Par ses positions stratégiques les marxistes ont phagocyté par entrisme tout l’appareil d’etat..

    Quel politique peut survivre aux blocages des transports , de la distribution électrique ou de la television par exemple?.. Aucun

    A partir de là se sont construites des citadelles accumulant les acquis sociaux et les privilèges , la television lève l’impôt , les retraites d’edf sont directement payées par les consommateurs sur leurs factures, les fonctionnaires touchent 2 fois les allocations familiales , etc.. etc.. le pire étant les enseignants qui sont les rois des cumuls pour le temps de travail le plus léger mais ils peuvent vous mettre les lycéens dans la rue.. alors vous voyez le probleme?

    Comment sortir de là? il faudra faire tomber notre mur de Berlin, en limitant le statut aux régaliens seuls, en ne réservant le statut qu’aux corps n’ayant pas le droit de gréve et de droits syndicaux..

    Qui peut faire çà? personne .. la perestroïka macron n’y arrivera pas .. une révolte du contribuable consommateur? la dette? une crise 1929? L »arrivée du RN avec la crise institutionnelle qui ira avec?
    je ne sais pas mais il va y avoir du sang et des larmes

    • La solution passe selon moi par une concurrence réelle pour toute ces entreprises publiques ou semi publiques monopolistiques. Les acquis trop avantageux disparaîtront d’eux-mêmes, ce sera ça ou le job.

    • L’arrivée du RN au pouvoir semble être l’étape la moins coûteuse, parce que la plus courte. De plus elle fera sauter le verrou démocratique mis en place par les partis sociaux démocrates (du RPR au PS en passant par le centre).

  • Il faudra aussi leur faire admettre que leurs royales retraites se font au détriment des moins aisés.
    Ce n’est pas gagné…

    • ils le savent et considèrent cela comme des « akisocios » acquis de haute lutte syndicale contre le capitalisme international , alors qu’ils sont payés par la caissière de supermarché, ou je jeune qui bosse au smic

      • Payer à travers des pseudo cotisations de l’Etat employeur (pas de lignes budgétaire dans les « jaunes » du budget correspondantes à des flux réels de recettes !) à la Caisse de retraite de la RATP (pas de ligne de ressources = cotisations ! mais bien des lignes de pensions = dépenses)) et le budget général, les retraites RATP.
        Je n’habite pas à Paris et ni en région desservie par la RATP, je paie mes tickets pour le transport lorsque je me rends à la capitale, je ne dois rien d’autre à la RATP ni ne dois subventionner un service purement parisien et banlieue. Un point c’est tout.

  • Il ne l’admettrons jamais parceque les lois sont votés par et pour l’administration . Arrêtons de rêver …
    Il ne se passera rien avant 50 ans sauf si une grosse crise international arrive sur les prêts d’état et peut être que nous sombrerons sinon aucun espoir le mal est rentré en 47 et est pas prêt d’en sortir.
    Aucun espoir, le nouvel ère se prépare l’escrologie marxiste arrive à grand pas.
    Je vous rappelle que les Français ont des bas de laine tellement remplis que ça fait des envieux et que la lois passer en Aout 20?? sur la confiscation des biens sera de rigueur . Donc pas la peine de pleurnicher ça se passera dans la douleur et dans la tristesse.
    En attendant nous pouvons observer la spoliation , depuis la France depuis l’étranger dans les 2 cas les 2 sont courageux.
    Mais attention qui n’avance pas recul, ça pourrait piquer fort très fort.

    Merci pour cette article Mr Lecaussin.

  • Il était évident, sans avoir fait beaucoup de recherches, que les retraites du public sont beaucoup plus élevées que celles du privé, malgré les pitoyables tentatives de désinfos vues ici ou là.
    Il suffit de demander, de regarder autour de soi tout simplement.
    Et de savourer la mine un peu contrite et mal à l’aise du fonx parlant de sa retraite avec des gens du privé. (Espèce de faux cul). Parce que lui sait très bien qu’il se gave sur notre dos.
    Il est certain que Macron&Cie ont parfaitement conscience de cette profonde injustice mais n’arriveront pas à la réformer. Ceux qui s’y sont attelés s’en ont déjà pris plein la gueule pour des résultants notoirement insuffisants.
    Alors que faire? Car il faut faire quelque chose: ya plus de fric.
    Eh ben on va faire comme pour les hémorroïdes: au lieu de les couper, on va les étrangler doucement jusqu’à ce qu’elles tombent.
    C.a.d. que tout ceux qui croquent à pleine dent dans le système auront la garantie plus ou moins qu’ils pourront le faire jusqu’à la fin de leur vie. Mais plus de nouveaux participants.
    Ça va encore coûter une blinde mais à part la révolution ya pas d’autre solution.
    Alors bien sûr il y aura le petit baroud d’honneur mais en fait ils s’en foutent, l’important c’est leur pomme.
    Et tant pis pour le fiston (tu seras un EDF mon fils).
    Ils ne sont pas idiots, ils savent très très bien que ça craque de tous les cotés.
    Il y a aussi une chose que l’on peut reprocher aux fonxs et, à ma grande surprise, PERSONNE ne l’a mentionné jusque là:
    ILS ONT DROIT AU CREDIT! Et dès leur plus jeune âge!
    Comparer le jeune couple, lui EDF, elle administratif à l’URSSAF et un autre, lui jeune artisan, elle secrétaire dans une PME de province faisant leur dossier d’achat de résidence principale au Crédit Agricole.
    Qui est ce qui sera proprio en premier? Hmmm?
    Ça aussi c’est une grave injustice.

    • … les étrangler doucement jusqu’à ce qu’elles tombent… de vieillesse.
      Seul un Churchill pourrait apporter la solution : nous avons le choix entre mettre de plus en plus de gens à soutenir un système insoutenable à moyen et long terme, ou consentir dès à présent des sacrifices à court terme qui restaureraient la situation à moyen et long terme. Ce choix doit être présenté comme tel, et ceux qui le nient doivent être confrontés à la réalité, en subissant seuls les conséquences de leur choix.
      Et en effet, le risque de faillite de l’état doit être pris en compte à sa véritable valeur à chaque fois que celui d’un employeur privé serait mis dans la balance dans la même situation. Ca aiderait à prendre conscience que la poursuite dans les conditions actuelles n’est pas une option tenable.

    • @Philos –
      Non seulement au crédit facile mais aux assurances moins chères aussi. J’en ai fait l’expérience en vendant un bien à un retraité de la SNCF (ou RATP) je lui ai proposé de reprendre la suite de mon assurance, ns y sommes donc allés tous les deux. Moi pour résilier, lui pour adhérer, là surprise on lui dit : mais ce n’est pas votre intérêt de reprendre cette assurance, vous avez droit à l’assurance « Machin » pour les fonctionnaires, c’est à 2 rues d’ici ! Nous nous y sommes rendus, et là j’ai constaté qu’il paierait beaucoup moins cher que ce je payais ! Ensuite des avantages de CE = voyages, sorties, abonnements divers, piscine et que sais-je encore ! Des avantages plein les poches !
      Et hypocritement, si vous en parlez, « ils vous disent oui mais… » Ce sont des acquis sociaux, les autres n’ont qu’à en demander aussi ! » Non, mais on rêve !
      Les autres sont déjà contents quand l’Urssaf, les impôts, les RSI, ou je ne sais qui, ne leurs envoient pas leurs huissiers pour un retard de cotisations ! Et qu’ils puissent boucler leur fins de mois ! Et ils ignorent aussi les précautions que prend tout banquier pour leur accorder un découvert !
      Pour eux tout est acquis d’avance, il suffit de téléphoner ou de se déplacer et de montrer sa bobine ! Un tel monde est une aberration !

    • @philos oui le crédit mais aussi la location : un propriétaire préférera un fonctionnaire au revenu assuré à un jeune modeste dans n’importe quel emploi privé ( sauf les jeunes à haut potentiel bien sûr ) et aussi : des discounts sur les assurances . Tout ceci a un coût pour les fonx : leur liberté physique et mentale et ça détruit certains à petit feu.

  • J’ai lu attentivement cet article, puis celui auquel on accède par le lien « épargne personnelle ».

    Je remarque parmi les inconvénients de la répartition vous signalez à juste titre le choc démographique, mais que vous ne le signalez pas pour l’épargne personnelle. Or le problème est exactement le même : //www.yvesmontenay.fr/2019/08/06/la-retraite-par-capitalisation-peut-elle-vraiment-saffranchir-de-la-demographie/

  • Marre de ce concept d’ acquisocios, à qui ?à qui?d’ailleurs on se demande bien « à qui »ils sont? ne sont -ils pas un peu beaucoup à ceux qui les financent et qui ont leur mot à dire plutôt qu’à ceux qui en profitent?

  • Entièrement d’accord avec le premier commentaire,qui sait cela aujourd’hui?J’attends avec impatience un F.Lenglet ou un L.Neumann nous rappeler l’origine de tout cela à un 20h ou à un Martinez en débat!!!!!!!!!Le système français est le système soviétique qui a le mieux réussi ….jusque là.

  • Nous sommes, au final, dans un système paradoxal, où ceux qui payent le moins reçoivent le plus. Les fonctionnaires ne contribuent pas autant que les salariés du privé au financement de leurs imposés et cela ne changera pas. Le combat de la fonction publique en France semble plus un combat pour les privilèges plutôt que pour l’équité. Le système des retraites n’était déjà pas équitable, il est devenu profondément injuste et cela ne changera pas avec la nouvelle réforme. Quand le fonctionnaire met 1 euro de cotisation, l’Etat employeur en met 4. Quand le salarié du privé verse 1 euro, son employeur en met 1,5. Cette différence entre les employeurs est en fait à la charge de la collectivité toute entière et c’est la collectivité qui paye les avantages en matière de retraite des fonctionnaires de l’Etat.
    Il n’y a pas d’égalité, ni dans la durée de cotisation, ni dans ce que les uns et les autres payent au final comme engagement de retraite, ni dans ce qu’ils toucheront une fois qu’ils ne seront plus en activité. Mais il semble que le système soit un système à sens unique, où ce sont ceux qui payent le plus, tout au long de leur vie, qui verront finalement leur régime leur en donner le moins. Les réformes des retraites ont épargné les régimes spéciaux qui ont un outil de résistance aux changements phénoménal : la grève. Les autres n’ont eu qu’à accepter des changements nécessaires et cela va continuer.

    • @chris oui et ces inégalités sont criantes pour les plus modestes d entre nous, ils sont moins bien payés que les fonks, travaillent plus, auront une moins bonne retraite et le tout dans un contexte de menace de chômage … c’est encore tenable pour les plus diplômés d’entre nous car le salaire est encore + attractif et évolutif que chez les fonks.

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