Le mythe des congés payés

À l’heure des fakes news, les congés payés sont l’archétype du trucage idéologique que les individus subissent depuis des décennies de socialisme.

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Le mythe des congés payés

Publié le 26 août 2019
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Par Bellegarrigue.

À l’heure des fakes news, les congés payés sont l’archétype du trucage idéologique que les individus subissent depuis des décennies de socialisme.

Par quel miracle des congés seraient-ils en effet payés, comme si offerts ? Que tout salarié dispose de temps de repos entre ses périodes de travail apportées à son entreprise est une chose, mais de là à imaginer que ses congés sont payés est ridicule, lorsqu’on approfondit un peu la question.

Temps de présence, temps d’absence

Tout employeur paye en réalité le travail que le salarié exécute. Qu’il existe des négociations (individuelles et/ou collectives) aboutissant à des temps de présence horaire à la journée, semaine, mois et année n’est pas à remettre en cause. Mais un employeur ne peut que payer le temps de travail comme nous allons le voir ci-après.

La mensualisation est un artifice qui laisse croire au salarié qu’il est aussi payé durant les périodes où il est absent de l’entreprise.

En effet, lorsqu’un salarié est embauché, son coût pour l’entreprise (salaires, charges sociales et autres coûts directs liés à cette embauche) a été pris en compte dans la détermination des prix de vente des biens ou services. L’entreprise fonde donc l’espoir que le salarié embauché apporte une productivité optimale pour la réalisation des objectifs. Si la productivité du salarié est meilleure, l’entreprise pourra escompter de la marge complémentaire. Si sa productivité est mauvaise, elle devra prendre des décisions pour redevenir compétitive.

L’entreprise ne calcule donc pas ces coûts en fonction du temps d’absence du salarié, mais en fonction de sa présence effective. Pour simplifier le raisonnement, supposons que notre salarié soit un mois en congé sur les 12 et que son travail permette à l’entreprise de fabriquer un module (de biens ou de services) par mois. Il est ainsi nécessaire que sur l’année, l’entreprise soit en mesure de fabriquer et de vendre 11 modules pour payer notre salarié selon le montant du contrat de travail.

Perrette et le pot au lait

Maintenant, supposons que des négociations collectives aboutissent à doubler les congés sans perte de salaire, soit deux mois dans notre exemple. L’année de travail n’étant pas extensible, notre entreprise est placée dans la situation de ne pouvoir fabriquer et vendre, sur son modèle de productivité, que 10 modules sur l’année.

Que devient alors l’entreprise qui perd ici la vente d’un module mais qui est contrainte de payer notre salarié toujours au même niveau sur 12 mois ? Elle sera incapable de faire face à ces échéances, si elle ne trouve pas un moyen de fabriquer 11 modules sur 10 mois, donc d’augmenter la productivité de tout le monde et de notre salarié. Ce dernier va continuer d’imaginer que ces congés sont payés, puisqu’il vient de bénéficier d’un mois de congé supplémentaire, sans baisse de salaire.

Mais s’il ne comprend pas qu’il doit augmenter sa productivité, adieu veaux, vaches, cochons, couvées… donc entreprise, emploi, rémunérations… et ses congés. Car en réalité, l’entreprise reçoit le paiement des commandes de ces clients pour les modules effectivement livrés et facturés. C’est ce paiement qui assure le paiement du salaire de notre salarié lié au temps dans l’entreprise pour produire les 11 modules.

On pourrait imaginer que notre salarié pourrait recevoir son salaire non pas sur douze mois, mais sur son temps effectif passé soit sur 11 mois et maintenant sur 10 mois. Ainsi à supposer pour l’exemple que le salaire annuel contractuel de notre salarié est de 24 000 euros, sur douze mois cela ferait un montant de 2 000 euros mensuels, sur 11 mois, 2 182 euros et sur 10 mois, 2 400 euros.

Vite, une loi anti fake news !

C’est donc bien le temps de production, le temps de travail effectif, qui assure le revenu de notre salarié. Il pourrait être en congé 6 mois qu’il devrait produire les 11 modules pour continuer à recevoir le même salaire. C’est bien la productivité qui est à la source de la création de richesse, pas le farniente !

Dorénavant, vous comprendrez qu’on ne peut pas continuer à propager la fake news que les congés sont payés. (…)

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  • Bah , c’est astucieux de faire passer un salaire différé et sans interet pour un cadeau de l’enrreprise , surtout en periode de forte inflation….

  • Les seuls a avoir des congés payés sont les fonctionnaires..parce que eux deja ne sont pas obligés de vraiment bosser pour etre payés la présence suffit.. ne parlons pas de des enseignant
    s vous aller vous fâcher
    en plus pour la plupart , le mois de congé représente l’IR alors

    • D’autant plus que les profs sont les premiers à dire que leur salaire est lissé sur leurs quatre mois de congés.

      • Ce qui, d’ailleurs, est totalement erroné.
        La rémunération des agents publics se divise en deux parties : la part indiciaire (basée sur le fameux « point d’indice ») et la part indemnitaire (les « primes »).
        S’agissant des enseignants, ils bénéficient d’une part indiciaire type, similaire aux autres agents de la même catégorie. En revanche, la part indemnitaire est particulièrement faible, ce qui s’explique par une obligation horaire également très réduite.

        La « légende » du paiement 10 mois sur 12 vient d’une ancienne affirmation posée comme question au ministre de l’éducation nationale lors d’une séance parlementaire, qui l’avait immédiatement réfutée. Pour autant, nombre d’enseignants s’y réfèrent toujours…

        • A Elli MacErid
          « La « légende » du paiement 10 mois sur 12 vient d’une ancienne affirmation posée comme question au ministre de l’éducation nationale lors d’une séance parlementaire, qui l’avait immédiatement réfutée. »
          Je ne mets pas en doute les paroles de mes amis. Mais une question s’impose : avez-vous déjà entendu un ministre reconnaître une supercherie ?

      • A claude henry de chasne et Théo31.
        A propos des « congés payés » des enseignants, c’est du réel pipeau de croire que les « grandes vacances » sont rémunérées. Plusieurs professeurs comptant parmi mes amis, et non socialistes (oui cela existe !), m’ont expliqué le tour de passe-passe de nos chers politicards… et cela ne date pas d’hier ! Le salaire estimé pour 1 mois de travail est multiplié par dix, puis divisé par 12. Ainsi durant les mois de juillet et août les « congés sont payés ». Le grand nombre des socialo de cette corporation s’illusionnent en pensant que leurs vacances sont payées…

  • Dès le départ les congés payés étaient faussés et forcés par Léon Blum. La logique aurait dû provisionner 10% du salaire sur 11 mois pour payer le mois de congé ( et la moitié pour les conditions de l’époque soit 5¨et 15 jours de congé). C’était une avancée incroyable que bien des syndicalistes n’auraient même pas rêvée: que les patrons puissent payer les salariés à rien faire!

  • Oui ce sont des congés payés mais par le salarié lui-même. L’avancée sociale n’étant que le temps de repos. Ce qui est bête c’est que ces congés soient obligatoires : je veux dire que celui qui n’en veut pas ou pas la totalité doit les prendre quand même.

    • Tout à fait. Et je me souviens que quand j’ai commencé à travailler à plein temps, j’étais bien contente d’enchaîner les « CDD », car ils me permettaient de ne pas prendre de congés et de me les faire payer. J’étais très jeune, en pleine forme, les week-end me suffisaient largement mais j’avais besoin d’argent. A l’inverse, plus tard, j’aurais bien pris un peu plus de temps libre à certains moments de ma vie quitte à gagner moins (j’ai fini par me mettre à mon compte). Cette fixation du nombre de jours de repos obligatoire est ridicule. Je ne sais plus où (dans un de ses bouquins ?) mais je me souviens avoir lu il y a une vingtaine d’années un texte d’Alain Madelin défendant cette idée : il y a des périodes de la vie où on veut travailler plus, d’autres où on veut travailler moins. L’organisation du temps de travail devrait être un accord entre l’employeur et son salarié : l’Etat n’a pas à intervenir dans cet accord.

      • C’est une idée intéressante, mais ya une partie de l’équation qui est plutôt contre cette idée : les entreprises. Elles veulent du 120% tout le temps.
        Beaucoup de gens ici défendent l’idée du travailler plus pour gagner plus, que les 35h sont une erreur, que les gens devraient travailler 50h pour la Productivité du pays et assurer l’économie de la société etc…
        Or, quand on sait que les Pays-Bas ont un taux de travail à temps partiel de 49,8%, ça fait réfléchir. Quand on sait que les 3 pays avec le plus fort taux de travail à temps partiel sont les Pays-Bas, Autriche et Allemagne, il faut sérieusement se pencher sur la question.
        Bien sûr, aucune solution n’est transposable facilement, mais la réflexion peut ouvrir des pistes.

        • Vous parlez de pays qui ont une culture du travail et du recherche de profit… Rien à voir avec la France.

        • Les gens ici prônent la liberté contractuelle, pas nécessairement travailler plus. Pourquoi ne puis-je pas légalement m’engager à travailler 50h? Ou 30h? Avec augmentation ou diminution de salaire bien sûr.

          C’est la même chose pour les conditions de départ, pourquoi ne peut-on pas les négocier librement lors de l’embauche?

          • Vous pouvez faire du temps partiel, donc travailler moins et gagner moins; encore faut-il s’arranger avec votre patron.
            Vous pouvez travailler prendre une activité complémentaire, travailler plus et gagner plus. Les heures supp payées me font bien rire. Pratiquement aucun travail supplémentaire ne sera fourni en plus des horaires habituels, faut pas se leurrer.

  • 2 commentaires :

    – la mensualisation a tout de même des avantages certains, pour le salarié comme pour bien des employeurs, ne serait-ce qu’en en apportant visibilité et stabilité aux revenus des premiers et aux charges des seconds;

    – d’autre part ce qui est expliqué ici vaut aussi bien pour les cotisations « patronales »; ceci relève d’une manière de faire typiquement socialiste, le « traitement sémantique » des problèmes; comme ces gens ne vivent pas dans le réel mais dans leur univers magique des lendemains qui chantent, ils inventent des mots puis les répètent en boucle et hop, ça passe !

    • La mensualisation ne va pas de soi. La meilleure preuve en est la contradiction manifeste entre la mensualisation du salaire et le temps de travail légal imposé sur une base hebdomadaire, avec les fameuses 35h, entraînant des comptes d’apothicaire pour déterminer le temps de travail mensuel.

      La mensualisation a pour effet négatif l’endettement d’une part non négligeable des salariés en fin de mois, qui ne le seraient pas si les salaires étaient versés sur une base hebdomadaire. On ne compte plus les salariés pris à la gorge et demandant une avance au milieu du mois.

      Un salaire hebdomadaire a en outre un effet non négligeable sur la productivité, en assimilant mieux, dans un temps court, le travail effectué à la paye reçue.

      Sinon, d’accord avec vous sur le salaire complet : les congés « payés » en font partie. Ne pas laisser le choix est une autre forme de spoliation.

  • Historiquement, ce sont bien des congés payés qui se sont substitués à des jours de travail payés. Accompagnés de hausse des salaires ( +7 à +15 % ) et d’une réduction du temps de travail de 48 à 40 h, ceci ne pouvait que relancer violemment l’inflation et ainsi réduire à néant les avantages économiquement injustifiables.

    Le trucage idéologique est d’attribuer au front populaire la paternité de ces modifications du droit du travail, alors qu’elles ne figuraient pas dans le programme commun et qu’elles ont été votées sous la pression de la rue / des grèves par l’ensemble des groupes politiques

    • Tout à fait exact. Et il s’est passé la même chose avec les 35 h en France. Le congé supplémentaire était bien payé, puisque les salariés ont immediatement bénéficié de jours de congés en plus sans réduction de salaire. Officiellement la compensation s’est faite dans le même temps par une plus grande flexibilité, ce qui représente un avantage certain pour les entreprises.
      Officieusement, il y a eu une autre compensation, mais plus tard : par l’augmentation de la productivité et par la stagnation du niveau des salaires. Sans qu’on sache réellement en mesurer l’ampleur attribuable aux 35h, vu le contexte économique favorable jusqu’en 2002 puis defavorable ensuite… Les economistes ne sont pas tous d’accord là dessus.
      Donc congés « payés » ou « pas payés », ça n’a pas vraiment de sens en dehors de toute approche idéologique.

  • Et s’il existerait un contrat qui nous lierait avec un employeur, mais que celui-ci ne nous paierait que si nous faisions du travail effectif ?
    Les jours de travail, tu es payé, les jours d’absence, tu n’es pas payé ; un peu comme les freelances, mais avec un contrat de « mission indéterminée ».

    • Un contrat de mission à durée indéterminé n’a pas beaucoup de sens. Une mission sans limitation, ça s’appelle un sacerdoce.

    • Ce qui est critiquable au plus haut point, du moins pour un libéral, c’est que ce soit l’Etat qui rende obligatoire telle ou telle modalité contractuelle entre un salarié et un employeur, 2 personnes dont on se demande bien en quoi elles relèvent de son autorité.
      Well, il faut bien avouer que votre statut de freelance ne va guère susciter l’enthousiasme des foules. Comme disait un personnage de la BD Largo Winch, il y a 2 sortes de freelances, ceux que personne ne veut employer et ceux que personne n’a les moyens d’employer.

  • Les congés dits « payés » se définissent par opposition aux congés dits « sans solde ». Evidemment le coût pour l’entreprise est supporté pendant le temps de présence effectif….
    C’est simplement un élément de langage ; rien à voir avec une fake news ou une idéologie

    • A rappeler à ceux qui nous somment de les remercier d’avoir obtenu les congés payés, j’ai nommé les syndicats et autres gauchistes. Pour eux, les congés payés sont bien une victoire idéologique.

  • Normalement, un employeur n’embauche que si le coût, tout frais compris, de la dernière unité recrutée est au moins couvert par la vente du surplus de production attendu. Pas besoin de long discours.
    Instaurer les congés payés, c’est les rendre quasiment obligatoires, le salarié ne perdant rien s’il les prend, et ne gagnant rien s’il ne les prend pas. On peut y voir la volonté d’améliorer la qualité de la vie des salariés.

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