Dans son rapport du 8 juillet 2019, la Cour des comptes restitue les travaux de son enquête. Elle y déplore de ne pas avoir pu évaluer l’impact scolaire des techniques numériques sur les résultats des élèves. Le rapport souligne par ailleurs que « l’évaluation des pratiques des enseignants et des effets sur les résultats des élèves est restreinte et tardive, dans un contexte de grande disparité du déploiement des moyens et des usages numériques ».
Un effort financier significatif depuis le vote de la loi de 2013.
« Les investissements publics en faveur du numérique éducatif ont beaucoup progressé sous l’action conjuguée des trois niveaux de collectivités, pour 2 milliards d’euros de 2013 à 2017, et de l’État, pour 300 millions d’euros sur la même période, alors que son engagement initial était annoncé à hauteur de un milliard d’euros ».Â
L’effort dans ce secteur à été majoritairement porté par les départements : en effet, la dépense numérique pour les collèges a connu une augmentation de 53 % en cinq ans, atteignant un montant cumulé de 860 millions d’euros. Les communes et les écoles rurales y ont consacré 383 millions d’euros, soit une progression de dépenses de 135 %. Impliquées de plus longue date dans ces investissements, les régions, à travers l’équipement numérique des lycées notamment, portent un effort cumulé de 848 millions d’euros, soit une progression plus modérée de 21 % sur cette même période. Au delà de l’effort financier, le rapport déplore la méthode peu sélective des projets et des structures soutenus, « fondée sur le financement d’équipements individuels (pour les deux tiers des crédits de l’État) dans une logique d’appels à projet […] qui s’est de fait traduite par une politique de guichet peu sélective ».Â
Un service public sans objectifs clairs
Le service public du numérique éducatif souffre d’un décalage profond entre des investissements conséquents, et des équipements encore limités dans des structures qui ne bénéficient pas, dans certains cas, de connexion internet efficace : « si les investissements publics en faveur du numérique éducatif ont beaucoup progressé durant la période 2013-2017, les conditions de déploiement d’un « service public du numérique éducatif » sont loin d’être toujours réunies : la connexion des écoles et des établissements est encore insuffisante et dans bien des cas, inexistante ; de fortes inégalités d’équipement des classes et des élèves demeurent entre les territoires ».
De la même façon, détourner ou réduire une politique éducative s’appuyant sur le numérique, à la distribution de tablettes individuelles aux écoliers, s’est rapidement prouvé inefficace : « […] la priorité a été donnée, […] au financement d’équipements mobiles individuels, transformant cette action en « plan tablettes » […] s’est vite avérée une politique dépassée et inutilement coûteuse ».Â
La co-construction entre l’État et les collectivités territoriales, toujours à la traîne
« Aussi la mise en place de ce nouveau service public aurait dû être une co-construction entre l’État, responsable des enseignements, des programmes scolaires et de la pédagogie, et les collectivités, chargées des bâtiments, des équipements et des services logistiques ». Si l’engagement des recteurs et de leurs services dédiés au numérique éducatif est inconstatable, les politiques publiques du secteur restent fragmentées, dans une logique de silos. Les initiatives des collectivités locales du développement numérique, peinent à s’inscrire dans un paysage scolaire national. Le rapport précise : « De fait, en l’absence de cadrage clair de la politique du numérique éducatif par l’État, les collectivités territoriales, confrontées aux besoins des établissements et très proactives, prennent la main sur cet aspect du service public et arrêtent les orientations qui leur paraissent les plus opportunes ». Rectorats, collectivités et établissements, avancent chacun à leur rythme, sans feuille de route commune. Pour les rapporteurs, le comité des partenaires, instance nationale animée par la direction du numérique pour l’éducation, gagnerait à prendre plus d’initiatives. Cette instance pourrait être relayée par des représentations en région, sous le pilotage des recteurs, afin « d’offrir aux collectivités, régionales et départementales notamment, une interface commune permettant la régulation de leurs interventions ».
Le ministère de l’Éducation nationale doit faire prévaloir ses prérogatives propres
Le rapport pointe du doigt le ministère et son effacement, dans l’accompagnement des compétences des enseignants pour réussir la transition numérique. « Le rétablissement de la certification des compétences numériques, l’encouragement des enseignants déjà en poste à valider les compétences acquises en cours de carrière et la mise en place d’un plan de formation continue obligatoire sont indispensables », rappellent les rapporteurs.
Doter toutes les écoles et les établissements scolaires d’un socle numérique de base
La recommandation principale de la Cour des comptes est de doter écoles primaires, collèges et lycées, d’un socle numérique de base. Celui-ci reposerait sur les infrastructures et les équipements mis en place par la collectivité responsable, auquel répondrait un engagement de l’État dans la formation des enseignants d’une part, et la mise à disposition de ressources éducatives d’autre part. Les neuf recommandations du rapport s’inscrivent dans deux actions principales : la définition d’une stratégie de déploiement du numérique au sein de l’éducation nationale et une meilleure maîtrise des outils opérationnels du service public.La définition d’un socle numérique de base pour les écoles, collèges et lycées, par un plan national, des certifications obligatoires des compétences numériques dans la formation initiale pour les personnels enseignants, sont d’autres leviers envisageables. Enfin, la clarification du rôle de chacun des opérateurs du service public du numérique éducatif, ou l’ouverture d’un portail unique de ressources et services numériques, permettraient de faire évoluer les pratiques des enseignants, dans un contexte toujours émaillé par de nombreuses fractures et disparités, dans les moyens comme dans les usages.
Pour aller plus loin :
–    Synthèse :  le service public numérique pour l’éducation, ccomptes.fr
–    Numérique : le rapport accablant de la cour des Comptes, lagazettedescommunes.com
–    Quand la Cour des comptes étrille le plan tablettes, nextinpact.com
–    Le service public numérique pour l’éducation, educapital.fr
–    L’éducation nationale : l’argent pour le numérique est parti dans l’équipement individuel des élèves, lareveududigital.com
–    Le comité des partenaires, eduscol.education.fr
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imaginez :
un cours de maths de la classe de cinquième par exemple, élaboré par les meilleurs profs de math de france et présenté par un acteur ‘idole” qui jouerai son rôle avec décontraction et humour approprié a la jeunesse..
le tout accessible en ligne
un service support important chargé de réponde aux questions,
des exercice des fin de cours validant les acquis..
proposez çà dans toutes les matières
accessible par tous , par tous les pays francophones
et vous avez le futur de l’enseignement.. l’éducation nationale dans sa forme actuelle c’est de la merde et de l’eau , ce que je décris c’est l’avenir
je l’avais deja fait en ce qui concerne le commerce en ligne et la grande distribution , il y 20 ans.. j’avais raison
là aussi j’ai raison , un coût divisé par 10 000 , un efficacité multiplié par 100 000 ..
dans ces conditions çà se fera , peut etre avec de sociétés privées , mais çà se fera
On n’apprend guère en s’amusant. Le commerce en ligne a quelque chose à offrir, le consommateur s’y met. L’éducation, si elle n’a que le divertissement d’un instant à offrir, ne réussira pas, en compétition qu’elle sera avec toutes les autres sources de divertissements. Le numérique à l’école, c’est une ressource dont il me semble que nul n’a encore trouvé la manière appropriée de l’utiliser, bien qu’on sente qu’elle doit exister. En tout cas, le résultat aujourd’hui est que la seule leçon que les enfants retiennent est que ça n’est pas la peine d’apprendre, il suffira de chercher la réponse sur le net.
i n’est pas question de s’amuser(quoi que l’enseignement poussiéreux actuel ne vaille pas tripette) mais de donner accès au meilleur enseignement qui soit a tous.. indépendamment de sa situation géographique , de sa condition de fortune , ou des frontieres.;
ce que je pense c’est que tout le monde a droit a henry 4 et vous verrez la concurrence va etre terrible
Le meilleur enseignement qui soit se fait entre un prof motivant et un élève motivé, d’un individu à un individu. Le passage par internet peut permettre à ces deux-là de se trouver, alors qu’ils ne l’auraient pas fait pour les raisons d’éloignement géographique ou social que vous évoquez, mais il ne peut souffrir d’être collectivisé au-delà de la taille raisonnable d’une classe. Le droit à H4 via internet, vu du côté des élèves et de leurs parents, c’est merveilleux, mais je serais curieux d’avoir l’opinion des profs de H4 sur la manière dont ils pourraient s’y prendre pour passer à internet.
le probleme n’est pas tant le sentiment des profs , mais les résultats
le probleme ce sont les jeunes.. les profs c’est comme les moines copistes un jour on en aura plus besoin.. c’est l’evidence
…comme pour les conducteurs d’automobiles.
Il me semble que l’erreur fondamentale est de vouloir imaginer l’école de demain et s’y préparer, quand il faudrait d’abord réparer l’école d’aujourd’hui.
l’école d’aujourd’hui est irréparable, comme tous les services publics..l’erreur fondamentale c’est de croire l’inverse
hop a la casse
place a l’efficacité mille fois moins chère
Je suis fondamentalement en désaccord avec votre analyse. Le souci se situe aujourd’hui à mes yeux dans le fait qu’on ne peut plus mettre un seul prof en face de 30 élèves. Aussi votre solution est de mettre 30 ordinateurs pour avoir 30 liaisons, mais vous négligez pour cela complètement la qualité de la liaison, car un prof vaut malgré tout 5 à 15 liaisons (il s’arrête quand c’est pas compris, il change le format , il restructure le cours, il donne un cours differencé par élève, et il utilise pas forcement les mêmes mots pour tout le monde, nonobstant qu’il sait les définir au bon moment. Ha et des fois il est drôle). En informatique avant d’avoir la fibre, on a eu l’adsl, et avant ca on a même eu le cable BNC. Et c’est exactement le niveau d’éducation que propose le mooc aujourd’hui, un BNC intermittent qui délivre 200 bits par secondes la ou vous croyez que mettre une tablette dans la main d’un gamin
est instantanement égal à la fibre.
J’ai suivi 400 h de formation en ligne cette année, et c’était honnètement de la brave merde. J’ai appris l’équivalent de 50h de cours maximum, et en plus je partais avec des bases. Et c’est une formation à 5000€, pas un cours sur le site du zéro (qui souvent fait mieux que le cours payant, d’ailleurs)
Sinon, l’Etat a payé des tablettes pendant que la fondation raspberry a produit 4 ordinateurs à 30€ qui savent conduire des robots, programmer en python, aller sur matlab et avoir un linux fonctionnel, et en plus on peut changer les carte SD, pour s’en servir à la maison. Mais il fallait acheter l’écran séparement … ( qui s’appelle une télé dans les foyers , je dis ça je dis rien.)
Bref, l’état et l’analyse de marché qui répond à un besoin, alors qu’un geek qui a lu Canardpc a un proposition 140 fois plus pertinente.
La petite touche argument de killer: les télés avec hdmi compatible des rasberry elles sont payées par l’aide scolaire de début d’année depuis 10 ans.