Que ferez-vous lorsque la prochaine crise arrivera ?

Pour affronter la prochaine crise, les marges de manœuvre de politique monétaire sont inexistantes. Il restera la politique tout court.

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Crisis by Samuele Ghilardi (CC BY-NC-ND 2.0)

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Que ferez-vous lorsque la prochaine crise arrivera ?

Publié le 2 juin 2019
- A +

Par Bill Bonner.

Pour affronter la prochaine crise, les marges de manœuvre de politique monétaire sont inexistantes. Il restera la politique tout court.

Le cirque politique attire les foules, et pendant ce temps les nouvelles les plus importantes sont ignorées et méprisées. Et rien n’y remédiera.

Le long chemin vers la faillite commencera par des murmures… mais se terminera par une explosion.

Les murmures viendront comme toujours en réaction à une crise de dette. Chute du prix des actions et des obligations, hausse du chômage, défauts de dette, saisies ; l’effondrement poussera les gens à gémir, pleurnicher et réclamer de l’aide.

La maîtresse au feu, les cahiers au milieu

Les gens auraient dû retenir les leçons de la crise de 2008-2009. Mais la Fed a préféré incendier l’école, plaçant les taux d’intérêt si bas qu’épargner n’avait aucun sens.

Au lieu d’économiser, les gens ont donc emprunté plus… et ils sont désormais plus vulnérables que jamais.

Que feront-ils lorsque la prochaine crise arrivera ? Lorsque leurs actions seront divisées par deux ? Lorsque leur emploi disparaîtra ? Lorsque le déficit fédéral atteindra les 2000 milliards de dollars ?

Ils s’attendront à ce que les autorités volent à leur secours, tout comme elles l’ont fait après les trois dernières crises en 1987, 2000 et 2008.

Cela devrait signifier une nouvelle vague de taux d’intérêt d’urgence extrêmement bas et un nouveau programme de gabegies qui creuseront le déficit (également nommées relances budgétaires), tous conçus pour compenser les effets d’une économie déflationniste.

Telle a toujours été l’idée, au passage. On appelle ça une politique contracyclique. Lorsque le cycle économique est en pleine forme, les autorités le calment. La politique monétaire passe en mode resserrement, avec des taux de prêt plus élevés. La politique budgétaire est elle aussi resserrée, avec moins de dépenses et des surplus plus importants.

Ensuite, lorsque le cycle économique se retourne, les autorités sont prêtes : elles peuvent réduire les taux et dépenser une partie de l’excédent accumulé.

Si vous connaissez un peu la Bible, vous reconnaîtrez l’origine antique de cette idée. Pharaon, aidé par son conseiller juif, Joseph, a mené une politique économique contracyclique il y a des milliers d’années.

Joseph expliquant à Pharaon la politique contracyclique (Peinture de Raphaël)

Durant les sept années de vaches grasses, il accumula du grain. Durant les sept années de vaches maigres, il distribua ce grain au peuple.

La crise ou quand les vaches sont maigres et les greniers vides

Le problème avec les autorités américaines, c’est qu’elles n’ont jamais pu simplement stocker du grain. La dernière fois que les autorités américaines ont enregistré un vrai surplus, c’était pendant les dernières années de l’administration Clinton, il y a près de 20 ans.

Depuis, les gouvernements successifs ont vidé les granges… et emprunté 21 000 milliards de dollars pour payer le grain qu’elles ont oublié de stocker.

Alors que font-ils ? Ils font semblant.

Ils distribuent du grain factice, de l’épargne qui n’a jamais été économisée ni gagnée… et de l’argent qui n’est rien d’autre que des avoirs sur une richesse qui n’existe pas. Ces avoirs sont ensuite ajoutés à la dette fédérale.

Les autorités sont alors elles aussi plus vulnérables. Elles doivent emprunter encore plus d’argent rien que pour assurer le remboursement de leurs dettes.

Cela met le marché de la dette sous pression… fait grimper les taux d’intérêt… et rend l’économie encore plus faible, réduisant ainsi les recettes fiscales.

Ce n’est qu’une déflation de dette classique. Cela se produit à chaque fois sans exception — les taux d’intérêt grimpent et la dette devient trop lourde à porter.
Et ensuite ? Les pauvres, les riches, les compères et les zombies… les yeux pleins de larmes, le portefeuille vide, se tournent vers les autorités : aidez-moi. Comprenez-moi. Touchez-moi. Guérissez-moi.

Les autorités peuvent-elles réussir un sauvetage de plus, comme après 1987, 2000 et 2008 ? Sans taux d’intérêt à réduire (le taux directeur de la Fed est toujours négatif, en termes réels)… sans excédent budgétaire où puiser (nous en sommes à la dixième année de vaches grasses… et les États-Unis augmentent toujours leur dette au rythme de plus de 1 000 milliards par an)… que peuvent faire les autorités ?

Boum !

Pour plus d’informations, c’est ici.

Voir les commentaires (16)

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  • Et cela fait combien de siecles que ce petit manege dure ?
    Suffisamment de temps pour savoir que tout fini par rentrer dans l’ordre des choses , il y aura un petit boum…peut etre , et alors ,cela doit il nous empecher de vivre ?

  • De toute façon çà va mal se terminer…
    se faire élire par des gens qu’on aide a consommer par le crédit qui les enchaîne a l’établi, n’a aucun sens autre que conquérir le pouvoir. Voila donc les limites de la democratie devoyée
    Une fois la brèche dans la coque du bateau ,l’élite a beau jeu de monter dans les canots..
    Tous les empires sont morts par la dette.. et quand la disette viendra les gros vont maigrir et les maigres vont mourir

    • les gros mourront avant les maigres car ils ne connaissent pas les privations et quand ça leur tombe dessus , vu qu’ils ne sont pas vraiment futés pour s’en sortir seul , hé bien ils passent l’arme à gauche ; dans les camps de concentrations , ce sont les gros , comme vous dites , qui mourraient les premiers ;

      • ben non , nous ne sommes plus dans des camps de concentrations , les « gros » fichent le camp avant

        • partir pour aller ou ?
          Toutes les economies sont interconnectées. Si un pays s effondre, les autres suivront.
          Et alors je doute qu un pays qui aura deja du mal a nourrir sa population acceptera volontiers un surplus. Surtout si ledit surplus est un poids supplementaire et va faire concurrence a une partie des autochtones

          • arrivez avec votre pognon quelque part , vous verrez bien

            • si les banques a s effondrent, vous aurez plus d argent (ce qui sera sur votre compte n existera plus, une partie de ce que vous poussedez n aura plus grande valeur (ex les oeuvres d art) …
              A la limite un pays sera Interesse par des gens qui ont un savoir utile (docteurs, Ingenieurs …) mais la encore pas sur car si l economie s effondre ils en auront assez avec les leurs

  • Il est vrai que les choses ont bien changés du fait des taux d’intérêts qui sont au plus bas, voire presque nuls. Aujourd’hui il est clair qu’épargner devient objectivement de plus en plus idiot puisque les placements financiers comme l’assurance vie ne couvrent meme plus l’inflation et je ne parle pas du livret de caisse d’épargne. Les emprunteurs, eux, y trouvent évidemment leur interet, si l’on peut dire, et l’état Français en premier lieu lui qui est massivement endetté. Si massivement endetté que tout le monde sait qu’il ne remboursera jamais cette dette , du moins par des moyens « normaux » c’est à dire la croissance de l’économie du pays et des comptes en équilibre. Il faudra continuer à tondre les épargnants par tous les moyens. Ce ne sera pas la première fois car il s’y connait. Louis XIV, les révolutionnaires, la première et la deuxième guerre mondiale ont été des occasions (je n’ai pas dit l’opportunité), parmi d’autres, de liquider l’épargne de ceux qui n’avaient pas compris qu’un épargnant , dans notre cher pays , est là pour se faire tondre.

    • La france rembourse ses dettes chaque mois , mais avec de l’argent qu’elle emprunte….
      La dette française se comprend comme une obligation d’etat (bon du tresor) avec un terme 3,5,7,10 ans.. on paye les intérêts tous le long du terme, puis on rembourse le capital..mais avec de l’argent qu’on emprunte en remettant une mise sur le marché d’un nouveau paquet de bons du trésor..comme un crédit revolving en quelque sorte..
      Avec des taux négatifs , on manque encore de fonds pour payer nos frasques.. imaginez ce qui pourrait se passer quand les taux vont augmenter…
      oui il faudra encore augmenter les prélèvements.. reste a savoir si la population qu’on a anesthésié avec de petits cadeaux va le supporter, et ne va pas renverser la table..

      • On peut supposer que l’endettement n’est pas perdu mais est en totalite investi .meme une eolienne est un investisseent lucratif pour quelqu’un qui lui meme investira dans quelque chose de plus lucratif encore .on peut rester endetté sans limite car l’etat est eternel contrairement a une personne physique. Et a partir du moment ou tout le monde est d’accord , ca roule.

        • le probleme c’est que l’etat emprunte principalement pour son propre financement

        • A partir ou tout le monde est d’accord…comme vous dites…

        • « meme une eolienne est un investisseent lucratif pour quelqu’un qui lui meme investira dans quelque chose de plus lucratif encore »

          Du PV ❓

        • Le gros problème, c’est que l’état n’emprunte non pas pour des investissements, mais majoritairement pour faire face à ses dépenses courantes!
          Un peu comme une entreprise emprunterait pour couvrir ses OPEX, sans rien investir… Une entreprise qui foncerait droit vers sa tombe.

      • A claude henry de chasne.
        Ce n’est pas avec ce ramassis d’incapables que les ponctions vont diminuer, bien au contraire. Ils sont programmés pour taxer et surtaxer, ignorant les problèmes réels, car aveuglés par leur idéologie et leur réélection.
        Je ne crois pas que la population dans son ensemble ait été anesthésiée par ces mesurettes annoncées. Le ras-le-bol général augmente, la colère monte et je crains, comme vous dites, que la table soit très rapidement renversée… (à la rentrée ?) Alors là…

  • Les commentaires sont fermés.

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