Par Erwan Le Noan.
Un article de Trop Libre
L’introduction en bourse du groupe Uber a suscité de nombreuses analyses pour expliquer les doutes des investisseurs. Parmi les facteurs envisagés, il en est un qui est révélateur d’un basculement contemporain et d’une menace très actuelle : le risque politique.
Uber est un symbole de la transformation digitale : sa marque est devenue un nom commun (tous les entrepreneurs promettent d’« uberiser » le monde) et son succès est associé à l’émergence d’une nouvelle forme de travail (la gig economy). Pourtant, l’entreprise reste confrontée à travers le monde à des élus qui tentent de freiner son développement, en le réglementant (la loi Grandguillaume en France) ou le taxant (à San Francisco par exemple). Son modèle suscite également des contentieux avec ses chauffeurs qui revendiquent d’obtenir les avantages sociaux du salariat.
Ces tensions ne sont pas propres à Uber : elles sont la partie la plus visible d’un retournement structurel des divers régulateurs à l’encontre des opérateurs numériques (le tech backlash). De Trump à Macron en passant par Merkel, la tendance est à une réaffirmation de la souveraineté politique des États qui passe, notamment, par des coups de menton réglementaires.
Des inquiétudes anciennes
Ces tensions ne sont pas originales non plus. Depuis le début de la Révolution industrielle, chaque changement technologique a bouleversé les équilibres sociaux et apporté en réponse des revendications politiques, finalement traduites par des régulations de tous ordres. Les revendications sociales du XXe siècle débutant sont des réponses au taylorisme, lui-même issu de la diffusion de l’électricité dans l’industrie. Le droit antitrust est fils des inquiétudes face aux géants industriels du XIXe.
Ce qui est nouveau et inquiétant c’est la situation de nos États.
Dans ce XXIe siècle qui commence, les classes moyennes se sentent victimes des bouleversements économiques (mondialisation et « disruption » technologique). La gesticulation réglementaire des États vise à les rassurer, mais chacun pressent ce que la multiplication des textes déclaratoires a de vain.
Pour répondre au sentiment de stagnation (ou de régression) des classes moyennes, il faudrait soit pouvoir les subventionner soit leur ouvrir de nouvelles opportunités de mobilité. La première voie, de soutien au pouvoir d’achat, est une impasse, faute de ressources. La seconde est infiniment étroite : ruiné et ne s’étant pas réinventé, l’État-providence ne dispose d’aucun moyen pour accompagner les victimes des transformations. La faillite ou la brisure sociale sont deux perspectives peu enthousiasmantes…
Jusqu’à maintenant, une politique monétaire très accommodante est venue combler ces fragilités. Aujourd’hui, et en dépit du e-commerce, l’inflation frémit : que se passera-t-il quand le pouvoir d’achat se réduira sensiblement ? Et si les taux remontent, qui prendra le relais ? Les partis populistes prospéreront grâce cette impasse.
Un des pires bilans budgétaires de l’UE
Le cas de la France est illustratif. Si le pays est d’une extraordinaire inventivité fiscale et réglementaire, il présente l’un des pires bilans budgétaires de l’Union européenne : déficit élevé, dette record, dépense et prélèvements au sommet. Quelles sont les ressources pour répondre à une nouvelle crise sociale ou accompagner une transformation économique ?
Une enquête PWC auprès des PDG indique qu’ils identifient deux principaux risques : l’excès de régulation et l’incertitude politique. Ils ont raison. Le risque est devant nous.
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la France , 17,1 millions de contribuables imposés , mais 15 millions de retraités , 12 millions de personnes » malades » psychiquement , 8% de chômeurs ….rien qu’avec ça , les dépenses ne peuvent qu’augmenter sans parler de l’AME , indispensable pour soigner ceux qui arrivent sur notre sol avec des maladies plus ou moins contagieuses …..j’arrête là , la liste est longue et on va dans le mur ;
La France est coincée entre son refus de se réformer et les contraintes imposées de l’extérieur. Ce qui lui permet de cumuler tous les inconvénients. Ceux du libéralisme et ceux du collectivisme.
Quels sont les inconvénients du libéralisme ?
les inconvénients du libéralisme dans un pays socialiste sont nombreux
Ca ne répond pas à ma question.
Il ne peut y avoir de vrai libéralisme dans un pays socialiste.
Vous biaisez.
J’ai une hypothèse osée. Les inconvénients du libéralisme sont pour les adversaires du libéralisme le « laissez-faire, laissez-passer » soit l’essence même du libéralisme.
J’ai bon ?
Le libéralisme, de par la concurrence, valorise les meilleurs. C’est le but d’ailleurs. Mais s’il y a des meilleurs, il y a aussi des moins bons qui peuvent être laissés pour compte. Bien sûr, dans un monde idéal, ils se forment, ils rebondissent. La réalité est différente.
Ce qui vaut au niveau d’un pays et peut être géré au plus près du terrain à condition d’avoir des gouvernants compétents (!), est beaucoup plus difficile au niveau européen ou mondial car les règles du jeu ne sont pas identiques partout.
Pfff… la critique éculée du « darwinisme social »…
Oui tout le monde en France s’attend à des soubresauts plus ou moins violent dans les prochaines années. Il n’y a pas d’autres issues.
Mais chacun sait qu’il y perdra. Alors on continue sur la pente étatique descendante…
D’après le principe :
» Un mauvais tiens vaut mieux que deux tu l’auras… »
La france est un pays ou ceux qui dirigent rétribuent ceux qui leur permettent de le faire avec des privilèges..
ces privilèges sont comme des titres de noblesse » titulaires », on est donc serviteur de l’administration a vie sur titre.. comme sous louis XIV..
Les rois se succèdent et les privilèges augmentent.. jusqu’au jour ou…
C’est malheureusement juste et M. Macron n’a franchement pas l’air d’en prendre la mesure tout occupé qu’il est à ses petits calculs électoraux!