Le socialisme aujourd’hui (5) : quels pays sont réellement socialistes ?

Il y a un grand écart entre les pays nordiques et la France. Et puis un autre grand fossé avant d’arriver en Grèce, et enfin un grand fossé avant d’atteindre le Venezuela tout en bas. Tous ces pays devraient-ils être qualifiés de la même manière ?

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Le socialisme aujourd’hui (5) : quels pays sont réellement socialistes ?

Publié le 1 mars 2019
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Par Daniel J. Mitchell, depuis les États-Unis.

Dans les quatre précédents articles de cette série, j’ai examiné les différentes formes que revêt aujourd’hui le socialisme au Venezuela, dans les pays nordiques, en Grèce et en France.

Et j’ai délibérément choisi ces pays parce qu’ils sont emblématiques de socialismes différents fondés sur des caractéristiques bien distinctes :

Le « social-libéralisme » dans les pays nordiques allie État-providence et économie de libre marché.

La social-démocratie dirigiste de la France se caractérise par l’interventionnisme de l’État dans tous les domaines socio-économiques.

La social-démocratie dépensière de la Grèce cumule les nombreux travers d’un pays étatiste à la dérive : État-providence pléthorique, dépenses publiques démesurées, endettement excessif, fardeau fiscal, dérives bureaucratiques, népotisme.

La révolution bolivarienne au Venezuela, financée par une captation de l’argent du pétrole, bafoue régulièrement l’État de droit et aboutit à un appauvrissement généralisé.

Tous sont parfois qualifiés de pays socialistes, mais si vous regardez le classement de l’Economic Freedom of the World, vous remarquerez que ça n’a pas beaucoup de sens.

 

Quels pays sont vraiment socialistes ?

Par exemple, les pays nordiques jouissent d’une grande liberté économique et ne sont que légèrement en retard par rapport aux États-Unis. C’est pourquoi j’ai expliqué dans la deuxième partie que si ces nations sont socialistes, alors l’Amérique l’est aussi.

 

Classement de la liberté économique et du socialisme

Il existe un grand écart entre les pays nordiques et la France. Et puis un autre grand fossé avant d’arriver en Grèce, et enfin un grand fossé avant d’atteindre le Venezuela tout en bas. Tous ces pays devraient-ils être qualifiés de la même manière ?

 

Alors, à quel endroit devons-nous tracer la ligne de démarcation pour séparer les pays socialistes des pays non socialistes ? J’avoue que je n’ai pas de réponse parce que, théorique ou courante, il n’y a pas de bonne définition du socialisme.

Si le terme socialisme désigne la planification centralisée, les prix déterminés par l’État et la propriété collective des moyens de production contrôlée par l’État, alors les seuls pays qui correspondent vraiment à cette définition sont probablement Cuba et la Corée du Nord. Et ils ne font même pas partie du classement précédent en raison de données économiques incomplètes.

Mais si le simple fait d’avoir un État providence suffit pour définir le socialisme, alors tous les pays autres que Hong Kong et Singapour peuvent sans doute être qualifiés de socialistes.

Compte tenu de cette imprécision, je serais très curieux de voir où les lecteurs pensent que la limite devrait être tracée.

En tout cas, c’est la raison pour laquelle les libéraux devraient peut-être cesser d’utiliser ce terme. Personnellement, je préfère parler d’étatisme ou d’étatistes.


Sur le web. Traduction : Raphaël Marfaux pour Contrepoints.

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  • le libéralisme me semble t il est une philosophie DES libertés individuelles..
    donc.. dès que vous portez atteinte à une de ces libertés vous n’êtes plus « libéral »..
    on pourrait dire que c’est pareil avec le communisme..
    mais nous sommes dans des espaces à plusieurs dimensions, vous ne pouvez pas obtenir UNE grandeur pour estimer le « taux de libéralisme », pire chacune des libertés fondamentales se divise en de multiples cas particuliers..
    les dimensions se multiplient donc. peine perdue. vous ne pouvez pas définir de limite de façon objective SAUF dans une dimension particulière!

    et la limité est alors claire..si c’est pas libre c’est 0 libéralisme…

    et je le répète on ne doit pas confondre la philosophie libérale et d’éventuels résultats que son application permettrait « naturellement » d’obtenir.

    le but du libéralisme est le respect des libertés fondamentales …du moins à
    ce que j’en ai compris..on peut être malheureux, pauvre et libéral…le libéralisme vous met juste en face de vos responsabilités si vous étés pauvre et malheureux dans un monde libre , c’est à vous de vous en sortir d’abord, ce qui n’empêche en rien les autres de vous aider, ils ne peuvent pas contre pas y être contraints par la loi.

    mais pas de limite définissable de façon non arbitraire..
    par contre l limite est très claire dans chaque micro dimension.
    et après courte réflexion, je crois que le pire du pire est que les dimensions ne sont pas réellement indépendantes.. le vrai travail « préparatoire » revient alors à trouver une « base » de libertés indépendantes les unes des autres…

  • la limite est simple , quand l’etat capte plus de 50% de la richesse nationale pour entretenir des millions de fonctionnaires et d’inactifs
    on est dans le socialisme..

  •  » Eine fruchtbare Behandlung der sozialen Frage wird nur demjenigen gelingen, der sie mit der Erkenntnis der Unlösbarkeit des Problems beginnt.  »

    Un traitement fructueux de la question sociale ne réussira qu’à celui qui l’entreprendra en reconnaissant dès le départ l’insolvabilité du problème.

    Heinrich von Sybel ( en 1880 déjà…)

  • Il y a une confusion dans l’article, c’est que le mot socialisme au sens économique, au sens du socialisme réel, désigne la propriété collective des moyens de production, c’est l’opposé du capitalisme, la propriété privée des moyens de production (terres et entreprises).
    Le mot socialisme a changé de sens, car au sens politique, comme dans PS, il désigne la social-démocratie, c’est-à-dire l’acceptation du capitalisme, de la propriété privée des moyens de production.

    L’auteur confond aussi planification et socialisme, la planification est un mode de régulation (par le plan central) des activités économiques, elle s’oppose à l’autre mode de régulation qui est le marché, la liberté des prix, le libéralisme économique, bref l’économie de marché.

    On peut avoir du capitalisme avec économie de marché, ie un mode d’appropriation privé des moyens de production et un mode de régulation décentralisé, par la liberté des prix, des activités économiques, c’est le cas général actuellement dans le monde.

    On peut avoir un socialisme planifié (collectivisation, ie socialisme réel + plan central impératif), cas de l’URSS, des démocraties populaires, de Cuba et de la Corée du Nord. Plus quelques expériences du même type dans le tiers monde qui ont toutes foiré.

    On peut avoir aussi, ce qui est moins courant, du socialisme de marché (collectivisation des entreprises et des terres, mais pas de plan central, et mécanismes du marché à la place, cas de la Yougoslavie de Tito, ou de la Chine de Deng Xiaoping avant l’introduction du capitalisme, ie l’acceptation des firmes privées en 2000, actuellement la Chine n’est plus du socialisme de marché, mais du capitalisme de marché avec une dictature et un Etat interventionniste, soit un capitalisme d’Etat.

    Enfin, dernier système économique possible : capitalisme planifié, ie entreprises et terres privées, mais plan central qui remplace les mécanismes du marché, tout est décidé par le plan, c’est-à-dire l’Etat. Le seul exemple de capitalisme planifié est l’Allemagne nazie avec ses plans quinquennaux impératifs, mais des entreprises et des terres restées privées, entre 1933 et 1944, à partir de 1944 évidemment, tout s’écroule.

    • « Il y a une confusion dans l’article » « L’auteur confond »
      Il n’y a aucune confusion chez l’auteur, bien au contraire.

      C’est justement l’objet de cette série de montrer ce que vous prétendez contester dans les propos de cet auteur ! Cela fait 5 articles qu’il s’évertue justement de montrer que le terme « socialisme » peut revêtir plusieurs sens différents, rappelés au début de cet article d’ailleurs.

      « Le seul exemple de capitalisme planifié est l’Allemagne nazie »
      Quelle blague ! Lisez donc l’intégral de la série de l’auteur pour constater que c’est faux. La France notamment, qui a une belle tradition de « dirigisme », s’est particulièrement illustrée dans le domaine.

      • Non, ce n’est pas une blague, c’est la simple réalité. Le IIIe Reich avait maintenu la propriété privée des entreprises (Krupp, Thyssen, etc., mais aussi des petites et moyennes firmes, des commerces, tout ça) et des terres, on était donc bien dans un régime capitaliste.
        Par contre, il a supprimé les mécanismes du marché, la liberté des prix, la décentralisation des décisions, pour mettre en place des plans impératifs, en fixant les prix, les quantités à produire, les importations, les exportations, etc., sur le modèle de l’URSS stalinienne.
        On avait donc affaire à un capitalisme planifié, ce qui est un oiseau rare, car le capitalisme va pratiquement tout le temps avec l’économie de marché, c’est d’ailleurs pour ça qu’on les confond.

      • Quant à l’auteur, oui, ses articles sont intéressants, et la plupart de ce qu’il dit est juste, mais il fait une confusion entre économie planifiée et socialisme, ce n’est pas la même chose. L’économie planifiée est un mode de régulation des activités économiques, qui s’oppose à l’économie de marché. Le socialisme est la collectivisation des moyens de production, c’est un mode d’appropriation, qui s’oppose au capitalisme, la propriété privée de ces moyens, entreprises et terres.

        • Moui…
          OK, je vois bien l’intérêt de votre distinction.

          Mais dans la définition originelle du terme « socialisme », l’un n’allait pas sans l’autre : comme vous le rappelez d’ailleurs dans le commentaire suivant, le socialisme est la phase transitoire avant le communisme (où l’État disparaît) ; cette phase nécessite une planification de l’économie, les mécanismes de marché ayant disparu avec l’abolition du capitalisme.

          • C’est vrai que ça va le plus souvent ensemble, capitalisme ET économie de marché d’un côté, socialisme réel Et planification centralisée de l’autre.
            Mais il y a des cas où l’économie de marché peut fonctionner sans le socialisme collectiviste, celui de la Yougoslavie de Tito par exemple (entreprises publiques ou coopératives ET liberté des prix, pas de plan central, le marché fonctionnait).

      • La confusion sur le mot ‘socialisme’ vient de l’évolution du sens de ce mot. Jusqu’en 1920, et dans l’essentiel du XIXe siècle, socialisme signifie collectivisation des moyens de production. C’est selon Marx, la première étape avant d’arriver au communisme (dépérissement de l’Etat et abondance : A chacun selon ses besoins). Les partis socialistes d’alors, comme le SPD, sont des partis révolutionnaires, des partis marxistes, qui veulent abolir le capitalisme.
        Puis, à partir de 1900, et grâce à Edu Bernstein, un membre du SPD, les partis socialistes deviennent réformistes, ils acceptent peu à peu et le capitalisme et l’économie de marché, ce qui est reconnu finalement en Allemagne après la guerre, la deuxième, au congrès de Bad-Godesberg. Le mot socialisme au sens politique désigne alors la social-démocratie, comme dans PS en France, ou les partis sociaux-démocrates scandinaves.
        Entre-temps, il y a eu une scission à gauche, avec la création des partis communistes, qui rejettent le réformisme des partis socialistes. En Allemagne, c’est la création du KPD avec Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, qui aboutit à une véritable guerre civile lors de la révolution spartakiste en 1919 : les socialistes du SPD écrasent l’insurrection menée par les communistes du KPD. Luxemburg et Liebknecht sont assassinés.
        En France, c’est le Congrès de Tours en 1920, qui voit la scission entre socialistes et communistes.
        Il faut donc bien distinguer entre ‘socialisme’, au sens politique, prôné par les partis socialistes (capitalisme de marché aménagé par des mesures sociales, redistribution, Etats-providence, etc.), et ‘socialisme’ au sens économique, ou socialisme réel, tel que pratiqué en URSS et dans les démocraties populaires, et encore maintenant à Cuba, en Corée du Nord, et à moitié chez Chavez/Maduro, défendu par les communistes, et qui consiste toujours en la collectivisation des moyens de production.

        • Merci pour ces rappels. Je connaissais tout cela. Et je doute que l’auteur soit ignorant de tout cela également.

          Au final, vous arrivez exactement aux mêmes conclusions que l’auteur : deux définitions du « socialisme », qu’il nomme « courant » et « théorique »…

          Mais, j’ai le sentiment que vous passez à côté du point le plus intéressant de cette série de billets : ces deux définitions n’ont plus la capacité de bien circonscrire la variété des situations politiques et économiques dans le monde d’aujourd’hui. Selon le sens 1, tous les pays peuvent être qualifiés socialistes. Selon le sens 2, quasiment plus aucun pays (hormis la Corée du Nord et Cuba).
          Et pourtant, comme l’auteur le montre à travers des exemples concrets, il y a de sacrées différences entre les situations politiques et économiques des pays nordiques, de la France, de la Grèce et du Venezuela…

  • Est-ce que l’auteur ne cherche pas tout simplement à nous bourrer le mou pour laver le parti démocrate américain et récent son virage à gauche de tout soupçon socialiste ?

  • Le non respect de l’argent des Français c’est du vol. C’est anticonstitutionnel et contre la déclaration des droits de l’homme. La France vole 57% des richesses et les dilapide en festivités sociales. La France est communiste. Propagande, ministère des sexes, de la culture, etc… vous voulez en plus mon sentiment ? Ce pays est pathétique et décourageant.

  • En ayant lu les articles, j’ai plutôt l’impression que l’auteur nous montre les différents effets du socialisme suivant le niveau d’application de ce dernier.

    Le socialisme consiste à déshabiller Paul pour habiller Jacques et Pierre, tout en posant le canon d’un flignue sur la tempe de Paul. Une fois Jacques et Pierre habillés, Paul reçoit en félicitations un billet de vote correctement estampillé par le parti unique officiel.
    Le communisme, c’est quand ce même Paul qui est patron, se voit déposséder de son entreprise, ses machines, ses stylos, ses ordinateurs, et qu’il reçoit en félicitations un gros pavé de milliers de pages cadrant ce qu’il doit produire comme biens ou services, à quels prix il peut les tarifer, et combien il peut espérer engranger pour (sur)vivre suivant le bon vouloir de ceux qui lui auront collé le canon sur la tête pour habiller Jacques et Paul, qu’il aura en plus été obligé d’employer.
    Il aura aussi le privilège de vivre parmi ceux qui le détestent, si jamais il n’est pas dans les bonnes grâces du parti officiel unique, lequel pourra le faire crécher dans un logement de meilleur standing suivant le bon vouloir des pontes du parti.

    On pourrait aussi voir le socialisme comme la mise en place des mesures de Marx et le communisme comme le résultat de ces mesures. Le socialisme est alors un moyen et le communisme une fin. (« Le communisme, c’est la mort ! » Liberty Prime, Fallout 3, prend tout son sens.)

    L’auteur aurait pu prendre comme échelle de mesure, la part de dépenses publiques destinée au régalien dans les budgets des Etats pour voir le niveau de socialisme des pays. En France cette part est de 6%. Donc 94% est pour autre chose de socio-économique, secteur dont un Etat n’a pas à fourrer son gros nez, sauf quand il est socialiste pour jusitifer sa « redistiribution des richesses ».

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