Par Jean-Baptiste Noé.
On sait gré au Général de Villiers de consacrer un ouvrage au chef et ce faisant de réhabiliter ce terme noyé depuis quelques années sous les vocables des manuels de management qui parlent des leaders et du leadership sans jamais oser prononcer le mot juste. Il met ici à profit son double profil : celui de militaire pendant plus de quarante ans et celui de conseiller en stratégie depuis qu’il a quitté son poste de CEMAT. Il ne revient pas sur les opérations qu’il a menées et lorsqu’il prend des exemples issus de sa carrière c’est de façon suffisamment vague pour que cela serve sa démonstration sans révéler des secrets de commandement. Qu’est-ce qu’un chef ? n’est donc pas un livre de souvenir et encore moins un traité de stratégie militaire.
Un partage d’expérience
C’est la contribution d’un homme qui a dirigé d’autres hommes au plus haut niveau et qui, rencontrant aujourd’hui des chefs d’entreprises et des cadres supérieurs, souhaite les aider en partageant son expérience. Il traite donc de l’usage du temps, de la bonne conduite des réunions, de la façon de se comporter avec les personnes que l’on dirige, de l’écoute et de l’amabilité que le chef doit développer. Des choses banales en sorte, mais qui sont souvent très peu pratiquées dans les administrations et les entreprises, au point de tendre les relations humaines et de dégrader les liens sociaux.
Citant abondamment les grands chefs militaires, et notamment Lyautey et son célèbre Rôle social de l’officier, le général de Villiers cherche à retisser la tradition militaire de la réflexion sur la conduite des hommes. Son ouvrage permet aussi d’apporter la réflexion militaire jusque dans le monde civil, non pas sur des questions militaires, qui intéressent bien peu les entreprises, mais sur les questions de gestion humaine qui sont si importantes pour leur réussite. Il donne ainsi un visage plus complet et global de l’armée, en témoignant de ce que celle-ci peut apporter à la société civile.
Pierre de Villiers, Qu’est-ce qu’un chef ? Fayard, 2018.
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attendez une minute… villier a encadré des hommes…mais ils les a dirigés vers quoi et quel a été le juge de paix de la qualité de son action?
j'(imagine que tout haut fonctionnaire ne charge d’une énorme administration publique pourrait écrire le même bouquin..
peut être intéressante… mais encadrer n’est pas mener…et mener ne préjuge en rien de la destination.
mao ou staline furent de grand chef? moi c’est cincinnatus….
premier point faut il toujours un chef?
dans quel cas faut l un chef?
je me permettrais de dire 2 choses :
1) l’honneur d’un chef, c’est de payer pour ses subordonnés (Ch de Gaulle)
2) je n’ai pas le souvenir que le général de Villiers se soit opposé à l’opération Harmattan en 2011…
Ca fait un bon moment que les généraux français ne s’intéressent plus à la politique (si ce n’est le budget de leurs armées) et se contentent d’être des techniciens de la guerre. Le choix politique d’une intervention ou non revient aux diplomates, Services de Renseignement, aux conseillers du Président, et à ce dernier lui même. On sait ce qu’est devenu le Quai d’Orsay après Sarkozy, Juppé et Fabius (un panier d’incompétents) , et les RG sont complètement ignorés par l’exécutif quand leur vérité ne correspond pas aux désirs des conseillers et du Président. De Villiers n’a pas grand chose à se reprocher, il a défendu comme il le pouvait le format d’armée actuelle, et d’ailleurs il n’était que major général des armées en 2011 (une sorte « d’aide de camps » du CEMA, qui dirige l’organisation de l’Etat Major).
il pouvait présenter sa démission…
En quel honneur aurait-il du démissionner? Si l’erreur de ce choix était manifeste pour certains (encore qu’à l’époque, les médias tournaient à plein régime sur le « joyeux » printemps arabe et ses futurs bienfaits, lendemains qui chantent et toute la bouillie de niaiseries Parisiennes) , elle n’avait rien de fondamentalement catastrophique sur le papier: une opération de supériorité aérienne et de destruction des unités mobiles lourdes Libyennes. Et comme l’exécutif et Juppé/Sarkozy voulait sa guerre pour la liberté, l’après-Kadhafi et la complexité de la composition de la société Libyenne n’a probablement pas été prise en compte. Le politique est fautif, les militaires, eux, ont parfaitement remplis leur missions.
1) juridiquement, cette opération fut illégale. Le code de la défense prescrit de ne pas obéir à un ordre illégal.
2) en fouillant sur internet, on pouvait lire avant que les reproches fait à Kadhafi et son régime largement sujets à caution et incitaient à la prudence (comme à chaque fois que l’on emploie la force).
3) les exemples afghan et irakiens ont montré clairement des années auparavant l’illusion totale que représentait la volonté d’instaurer la démocratie de force.
A ce niveau de responsabilité, un chef militaire doit avoir un avis personnel sur la situation. En ne démissionnant pas, il a cautionné ce qui fut non seulement illégal, mais qui a destabilisé toute l’Afrique (d’où l’opération barkhane), et en accentuant la migration et détruisant le verrou lybien, a destabilisé également toute l’Europe dont je doute (à la différence de l’Afrique) qu’elle s’en remettra.
Sa responsabilité est donc énorme. Nicolas Sarkozy n’aura rien pu faire si les chefs militaires dont le général de Villiers avaient à l’époque refusé de le faire.
Les forces armées sont l’émanation de la Nation, et celle-ci les paient pour la défendre, pas pour des aventures politiques, surtout quand le résultat est de destabiliser la Nation et accessoirement de fragiliser les forces armées qui depuis sont loin d’avoir recompléter les stocks de munitions.
et encore, les armées françaises ont eu beaucoup de chance de n’avoir pas eu de pertes, au moins par accident.
le chef doit être en accord avec le corp …
il y a une envolé de généraux a la retraite , qui sont pas content après macron .. la fameuse phrase : à genoux les hommes debout les officiers !!!