Rentrée : peut-on encore sauver le mammouth ?

Découvrez le niveau des élèves qui entrent en 6ème.

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Mammouth by Benjamin Kraft(CC BY-SA 2.0)

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Rentrée : peut-on encore sauver le mammouth ?

Publié le 2 septembre 2018
- A +

Par Nathalie MP.

En matière d’aptitudes scolaires de nos enfants en lecture, en sciences ou en maths, nous autres Français sommes devenus très familiers des tests internationaux PISA, PIRLS ou autres TIMSS qui nous placent invariablement depuis quelques années à des rangs très médiocres par rapport aux autres pays.

Une situation peu flatteuse que confirme malheureusement en tous points l’évaluation nationale menée l’an dernier à l’entrée en 6ème et dont les résultats sans appel ont été publiés mercredi dernier. Comme l’a indiqué le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer au début de sa conférence de presse de rentrée :

À l’entrée en 6ème entre 20 et 40% des élèves ont des difficultés en français et en mathématiques.

On sait que Jean-Michel Blanquer est un grand adepte des méthodes quantitatives pour évaluer les actions menées dans l’Éducation. Il fut d’ailleurs le principal instigateur des évaluations organisées en CE1 et CM2 du temps du ministre Luc Chatel (quinquennat Sarkozy), ce qui contribua à lui donner une image « de droite » auprès des syndicats d’enseignants, essentiellement hostiles à ces évaluations par crainte de les voir se transformer en évaluation des professeurs.

En cette rentrée 2018, « l’évaluationnite aiguë » du ministre soulève à nouveau des angoisses chez les syndicats. Il est vrai que pour l’année scolaire qui s’annonce, Jean-Michel Blanquer a prévu deux évaluations en CP, une en CE1 et une en 6ème, à quoi il faut ajouter un test pour les élèves de Seconde qui formeront la première génération d’élèves à passer le nouveau Bac prévu pour 2021.

Dans l’esprit du ministre, il s’agit d’abord de dresser un portrait exact des élèves pour mieux les aider et donner des points de repère aux enseignants afin qu’ils puissent adapter leur enseignement aux forces et faiblesses de leurs élèves. Il s’agit ensuite de savoir où en est globalement la France. Faisant allusion aux tests internationaux, Jean-Michel Blanquer s’interroge :

Est-il normal que les résultats de notre école nous viennent de l’étranger ? Ne méritons-nous pas un système national d’évaluation nous permettant de mieux nous connaître nous-mêmes et donc de progresser ?

Mais les syndicats redoutent de voir s’installer ainsi une mise en concurrence des établissements et des professeurs, situation de défiance à leur encontre qui serait pour eux à l’opposé de « l’école de la confiance » que le ministre se vante de promouvoir.

Malgré ces réticences, Jean-Michel Blanquer a pu lancer l’an dernier sa première grande évaluation nationale. Pour la première fois en France, l’intégralité des élèves de 6ème, soit 810 000 enfants répartis dans plus de 7 000 établissements scolaires publics ou privés sous contrat, ont été évalués en novembre dernier sur leurs connaissances et compétences en français et en mathématiques. Les résultats sont disponibles au niveau national, mais également à l’échelon de chaque académie.

Le test, le même pour tous, n’a pas abordé tous les aspects du programme censément connu des élèves qui quittent le primaire. En français, il s’est intéressé aux points « Lecture et compréhension de l’écrit » et « Étude de la langue », tandis que « Nombres et calculs », « Grandeurs et mesures » et « Espace et géométrie » formaient les trois parties de l’évaluation en mathématiques.

Il ressort de cette étude que l’ordre de grandeur moyen que l’on a généralement en tête sur le niveau des élèves à l’entrée en 6ème – à savoir : 20 % d’entre eux ne possèdent pas les savoirs fondamentaux nécessaires pour évoluer sereinement au collège – est plus que largement confirmé.

Au niveau national, 15% des élèves sont arrivés au collège en 2017-18 avec une maîtrise insuffisante ou fragile du français. En maths, ce chiffre monte à 27 %.

Ce dernier chiffre est véritablement effrayant et l’on comprend que le ministre ait demandé à Cédric Villani de faire des propositions pour stimuler le goût des mathschez les enfants. Dans cette matière, la rentrée 2018 donnera d’ailleurs la priorité à la résolution de problèmes et au calcul, et les 4 opérations seront introduites dès le CP.

De la même façon, en français, les programmes se recentrent sur la lecture, l’écriture et le vocabulaire et délaissent tous les nouveaux concepts grammaticaux introduits récemment tels que le prédicat pour en revenir aux traditionnels COD, COI et compléments circonstanciels. La dictée quotidienne ainsi que deux séances d’écriture par jour deviennent la norme, malgré les vives réticences des syndicats majoritaires qui y voient « une conception archaïque de l’enseignement ».

Dans le détail, s’il n’existe pas de différence filles garçons significative en maths, on observe en revanche une différence marquée en français où les filles sont seulement 12 % à avoir des lacunes à l’entrée en 6ème contre 18 % des garçons.

On observe aussi que les élèves « en retard » dans leur scolarité (10 % des effectifs) présentent des résultats très inférieurs à la moyenne. Ils sont 49 % et 66 % à avoir une maîtrise insuffisante ou fragile en français et en maths respectivement.

Les élèves qui viennent d’entrer dans un collège privé sous contrat ont les meilleurs scores : seuls 7,8 % (français) et 16,4 % (maths) d’entre eux, soit à peu près la moitié des moyennes nationales, manifestent des lacunes.

Les élèves accueillis en Réseau d’éducation prioritaire (REP et REP +) montrent des difficultés en français pour 26 et 36 % d’entre eux respectivement. En maths ces pourcentages passent à 43 et 56 %. Ces chiffres décevants confortent le ministre dans sa décision phare de dédoubler les classes de CP et de CE1 dans les zones d’éducation prioritaire pour aboutir à des classes de 12 élèves. Mise en oeuvre dès l’an dernier auprès de 60 000 enfants, la mesure est reconduite pour toucher 190 000 enfants cette année et 300 000 par an dès la rentrée 2019.

L’étude met également en évidence des disparités de résultats selon les zones géographiques, le Nord, le Sud-Est et les départements d’outre-mer étant les moins bien placés (voir ci-contre : français en bleu et maths en rose).

En outre, le profil social des collèges pèse clairement sur les performances. Mais le rapport nuance ce résultat général :

Cependant, la prise en compte du niveau social ne permet pas d’expliquer toutes les différences entre académies : à niveau social comparable, des différences de performances entre académies subsistent.

C’est à ce stade qu’entrent en jeu la personnalité du chef d’établissement, son autorité sur les élèves et sur l’équipe pédagogique, le projet d’établissement, l’implication des enseignants etc. – c’est-à-dire tout ce qui transforme une simple administration d’enseignement en une bonne école, un bon collège, dont les parents se passent les coordonnées de bouche-à-oreille avec l’espoir d’y voir admettre leur enfant malgré les contraintes de la carte scolaire.

Le ministre ne se cache pas vraiment de vouloir mettre les établissements en concurrence ou plutôt dans une situation de relative autonomie et de saine émulation en les incitant à faire preuve de créativité, notamment dans les domaines culturels et artistiques (M. Blanquer tient beaucoup au chant choral). La restauration des classes bilangues ainsi que le latin et le grec sont d’autres moyens de rendre un établissement attractif aux yeux des parents.

Pour entraîner le corps professoral dans ce mouvement de restauration des attraits de l’enseignement public, la formation des enseignants va être entièrement revue et un dialogue social personnalisé va s’ouvrir avec chacun d’entre eux. Aussi bien les évolutions de carrière que les mutations ou les primes seront discutées de la façon la plus proche possible de chaque professeur. Dès cette année, une incitation financière de 1 000 € sera attribuée aux enseignants des zones les plus prioritaires.

On voit donc que tous les efforts de Jean-Michel Blanquer visent à conserver le mammouth dans son intégrité de monopole pachydermique – 12,9 millions d’élèves et 1,1 million de salariés dont 881 400 enseignants – tout en essayant de lui faire adopter les traits d’un enseignement mobile et décentralisé, adapté à la diversité des élèves et riche de multiples projets éducatifs dédiés à des excellences et des réussites variées en phase avec les évolutions de la société. Pour lui :

Chaque élève est différent. C’est une bonne chose, c’est ce qui fait notre humanité, et un système éducatif du XXIème siècle doit à la fois garantir un socle commun à tous les élèves et être capable d’avoir une personnalisation pour chacun.  (Conférence de presse, 29 août 2018)

Il estime que l’Éducation nationale a fait la preuve de son agilité et de sa puissante capacité à se transformer en créant les classes de 12 en quelques mois dans les Zones d’éducation prioritaire et il en tire de grands espoirs pour la suite :

Si nous redonnons ses lettres d’or au système public, ce problème (de fuite vers le privé) se résoudra ipso facto.

L’objectif est louable, mais a-t-il un sens ? Au point de rigidité quasi-cadavérique où il en est arrivé, le mammouth peut-il encore être sauvé ?

L’opposition des syndicats au retour à des méthodes pédagogiques éprouvées ainsi que leurs réactions hostiles à toute forme d’évaluation directe des professeurs et contre toute mise en concurrence des établissements sont néanmoins des plus préoccupantes et permettent de douter de l’ampleur des résultats espérés par le ministre dans le cadre d’un monopole inchangé, voire renforcé.

Sans même parler du formatage des esprits inévitablement induit par un enseignement monopolistique d’État – « que ce soit un monarque, un clergé, une aristocratie ou la majorité de la génération en cours », comme disait John Stuart Mill en 1859 – notre Éducation nationale reste une énorme machine extrêmement coûteuse et alourdie par un syndicalisme qui se refuse par confort et idéologie à voir que le monde avance. On la voit mal se mettre à gambader avec légèreté.

On assiste aujourd’hui au développement de nombreuses écoles privées, notamment hors contrat, dont les projets pédagogiques ont montré leur utilité et leur pertinence pour des enfants qui ne trouvent plus leur place dans le système – même si toutes les mauvaises raisons possibles (salafisme, intégrisme, groupuscules anti-vaccins…) sont convoquées pour essayer de les contrôler toutes quand seulement quelques unes sont suspectes.

Au-delà d’une profonde réforme interne à l’Éducation nationale, dont Jean-Michel Blanquer a commencé à s’occuper, c’est d’initiatives éclairées et de liberté d’enseignement que notre pays a besoin pour sortir du profond retard éducatif – déjà détecté dans les tests internationaux – que l’évaluation nationale à l’entrée en 6èmevient de faire éclater à la face des syndicats d’enseignants et des fonctionnaires de la rue de Grenelle.

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  • Impossible à sauver, trop de gauchistes qui ne prennent pas le métier par conviction mais pour les vacances à répétition et par là même pour l’argent facile. Bien que cela soit une mode que l’on retrouve dans d’autres métiers comme la santé, la justice et bien au-dessus de tout cela le politique. En fait majoritairement tous les services publics et les services au public.

    • D’accord pour le « trop de gauchistes », mais pour l’argent facile, renseignez-vous, vous verrez que l’on court manifestement de moins en moins après.
      Etre jaloux ou critiquer de l’extérieur est toujours facile, mais vous verrez que toutes les professions ont a dire et à revoir sur les autres et comment elle devraient le faire, tout le monde travaille plus que les autres et donne la leçon…

  • Le progrès c’est aussi parfois savoir revenir en arrière. En l’occurrence avant la télévision et les autoroutes quand les petits français de 14 ans de toutes origines savaient lire, écrire et compter mieux que les « bacheliers » d’aujourd’hui.

    • Vous faites comment ? Parce la TV, les tablettes/telephones sont la et meme si vous essayez d en limiter l usage, vous etes pas tout le temps derriere vos enfants (experience perso)

      Apres vous pouvez essayer de faire que ceux ci se servent de ces outils pour s instruire (par ex regarder des emissions en VO) ou lieu de s abrutir mais faites entrer ca dans la tete d un gamin …

      PS: je suis ne dans les annees 60. On savait probablement mieux ecrire et compter qu aujourd hui mais on etait nul en langues. Il fait quand meme mettre l accent sur ce qui servira demain, pas hier

  • peut on sauver une espèce disparue depuis plusieurs milliers d’années ? non !
    peut on sauver une espèce en voie de disparitions sans prendre des mesures drastiques pour assurer sa sauvegarde ? non!
    alors pour votre mammouth armez vous d’une pelle et creusez, il est mort debout !

  • sauver le mammouth, redonner ses lettre d’or au publique..
    j’aurais préféré un objectif comme de redonner les chances optimales aux élèves..

    comment évaluer le système éducatif si on n’évalue pas les potentialités préalables des élèves…
    après tout nos résultats sont peut être remarquables les enfants français sont peut être des idiots..

    et je remarque qu’une étude « scientifique » vient de « prouver » que la pollution rend les gens moins intelligents.. la chine et singapour ou autre étant plus pollués que notre belle france…il est même possible que les enfants français soient juste encore plus idiots qu’on le pense..

    si on pensait ENFIN à accuser les responsables: les enfants!
    pour enfin sauver ce qui doit être sauvé « ,L’Education nationale ».

    • Vous déconnez ou bien ?

      • un ptit peu…ça reste un article qui pose comme base à toute discussion qu’il faille ne pas se battre pour la suppression de l’ed nat… autrement dit pour le maintien de l’éducation des gosses par des gens dont le mérite est d’etre élus…alors…

      • et le fou glisse toujours une remarque pertinente, .on a aucune légitimité à comparer les résultats globaux des élèves et les attribuer au seul système éducatif. il faut regarder ça plus en détail.

    • et je remarque qu’une étude « scientifique » vient de « prouver » que la pollution rend les gens moins intelligents..

      Malheureux, le petit Nicolas va se remettre à hululer dans son arbre… C’est le genre de fake new qu’adorent les écolos.
      Plus idiots, non. Paresseux probable, et baignant dans un environnement défavorable, c’est certain (TV, itruc, ibidule, démission des parents, etc, etc…)

    • Qu’appelle-t-on les enfants français ?

  • C’est bien aimable de parler de mammouth… J’aurais dit dinosaure…

  • On sauve le mammouth et après on fait quoi de tout ces jeunes surdoués dans un pays qui n’a plus besoins que de plongeurs et de femmes de ménage faute d’industrie ?

    • @reac notre pays manque de tout un tas de gens et pas seulement de plongeurs et de femmes de ménage, par ailleurs le monde est vaste. Je ne sais pas pour vos gosses mes les miens trouvent du boulot en France comme partout au monde et les vôtres ?

      • Le monde est vaste, en effet,mais formons nous nos enfants dans l’espoir d’une vie meilleurs..ailleurs ?
        On accuse l’EN ,on la réforme mais est ce le problème majeur , n’est ce pas plutôt l’environnement dans le quel les francais vivent qui fait que tout cela marche mal ?.
        Éduquer pour la gloire ne suffit pas ,il faut que la société soit a même de créer les conditions pour utiliser ce savoir..et c’est loin d’être le cas.

        • @reac « ailleurs » ce sera leur choix. Mon rôle aura été de les accompagner afin qu’ils l’aient. Je crois que bcp de gens ont oublié le saint principe de subsidiarité : chacun s’occupe et est responsable de son périmètre . Que chacun se concentre donc dessus au lieu de s’occuper de choses sur lesquelles il n’a aucune prise ici : « l’environnement, la société » . « La gloire » : euh , pas vraiment non , l’employabilité maximale . « la société soit à même » : vain mot creux .

  • Et pourquoi il ne faudrait pas évaluer les enseignants. Car de cet état des lieux insatisfaisant, les enseignants y sont bien pour quelque chose.
    Et si le freins à cette mise en ordre passe par museler les syndicats par des règles indiscutables pour eux, il me semble primordial de le faire.
    Pour le français, c’est bien de savoir lire, écrire et du vocabulaire, mais il faut rajouter aussi une autre chose nécessaire dès le primaire, l’entrainement à s’exprimer en public.

    • les profs , cette espèce imbue d’elle même, incapable de se remettre en question et qui n’est absolument pour rien dans l’illettrisme grandissant des générations futures. (budget toujours plus conséquent, méthodes critiquables à outrance et effectifs toujours en hausse)

    • @pierre une idée rigolote : la rémunération des profs de CP indexée sur la capacité des élèves à lire et compter. On verrait nos doux instits transformés en capo de goulag en moins de deux . Par forcément une meilleurs approche …

  • « argent facile ? » euh, pour les vacances je dis pas, ni pour le nombre d’heures effectuées, les profs sont bien lotis. Pour la paye par contre, ce n’est pas le cas. Ils sont bien mieux payés dans les pays voisins. D’ailleurs, ils ont du mal recruter (mathématiques, physique par ex)
    Le problème ce n’est pas les profs, mais plutôt toute la caste de parasite syndico politique qui gravitent autour et qui sont très nombreux, ainsi que l’état (comme d’hab) qui amis en place un système éducatif a la soviétique

    • L’Allemagne a le même problème que la France pour le recrutement des enseignants : trop de postes vacants, trop peu de candidats, même très peu qualifiés

      • @Berliner
        Bonjour,
        En France pour être admis àl’épreuve écrite du C.A.P.E.S, le concours pour être professeur de collège et lycée, il faut avoir plus de 6/20. Et pourtant, nombre de candidats sont recalés. Je travaille avec 4 personnes qui ont passé le concours dans différentes matières, et les 4 l’ont râté. J’ai aussi appris ces derniers jours que certains étudiants doivent passer l’Agrégation, dans un but autre que l’enseignement. L’Education Nationale leur attribue un poste, que les établissements s’empressent de mettre dans l’organisation des emplois du temps. Déception et travail inutile puisque les agrégés renoncent à leur poste ; les établissements sont prévenus la semaine précédant la rentrée. Il y a aussi le cas d’un lauréat du C.A.P.E.S qui a tout bonnement renoncé à être prof. Ceci juste pour un établissement.
        L’EdNat recrute via Pôle Emploi. Pour suppléer au manque de titulaires, elle fait appel aux étudiants en Master II, ceux qui préparent le concours. A en dégoûter certains par aillleurs en les envoyant sans formation, sans préparation, dans des établissements en zones oubliées de la République.

    • ce sont des fonctionnaires non soumis au marché du travail, il est impossible de savoir si un prof est bien ou mal payé, il y a des indices comme l’impossibilité de recruter…mais pourquoi ne dites vous pas alors que ce sont les autres boulots qui sont trop payés ?

      si un prof n’est pas assez payé il démissionne et fait un autre boulot… si il ne le fait pas c’est qu’il estime que le gain ne vaut pas le risque…il est alors assez payé.
      et un des problèmes du secteur public est la non reconnaissance des individus un prof qui se casse le cul et fait progresser des élèves ne gagnera pas nécessairement plus qu’un prof pépère sachant gérer les inspections.
      allez expliquer au profs d’histoirte qu’on va payer les prof de math plus cher parce qu’on en manque…

      ni bien ni mal payé..on ne peut pas le savoir..mieux vaut ne pas invoquer l’argument.

  • On est face à un système dont voici une des perversions : l’idéalisme de gauche qui prévaut depuis plus de 30 ans prône la réussite de tous, et notamment celle des classes les plus défavorisées (l’alibi des politiques de gauche).
    – Chaque réforme opère donc en ce sens, mais ensuite, sur le terrain, cela se transforme subtilement : par exemple avec le passage automatique dans la filière désirée, par exemple avec la mise en oeuvre actuelle du « cylindre » de formation entre les Bac Pro et les BTS, ce cylindre supposant que tout élève de BacPro ayant son diplome a de droit une place en BTS (filière auparavant sélective).
    L’affectation de ces Bac Pro est mise pour partie dans les mains des services rectoraux, lesquels, en partenariat avec les lycées d’origine, détermine si un candidat élève en terminale est apte à entrer dans tel ou telle formation.
    – Si oui, son accès est de droit, indépendamment de l’avis des équipes en place dans les BTS qui faisaient le tri des dossiers jusqu’ici et en lesquelles on n’a pas confiance.
    – Ainsi un BacPro équestre peut être admis en BTS communication…et les exemples débilitants ne manquent pas.
    – Mais surtout, la qualité des dossiers se dégrade fortement sur le plan des comportements et de l’attitude au travail, critères qui ne comptent ni pour les chefs d’établissements d’origine, ni pour les services rectoraux.
    Pourquoi des (pseudo) responsables développent-t-ils une telle démagogie ?
    – Tout simplement par arrivisme et par bienveillance : il ne faut pas barrer la route à un parfait crétin (la gauche nous apprenant que ce n’est pas sa faute). Quant aux autres, ceux qui jouent le jeu, ils n’auront qu’à se morfondre dans une formation dégradée puisque le recrutement allant à la baisse, les exigences suivront.
    Rappel sur une boucle du système : l’EN est à la fois une entreprise qui forme et qui évalue en suite le produit de sa formation par ses examens (pour les juristes, je rappellerai juste l’adage ancien : « nemo judex in re sua ») .
    Je m’arrête car cela devient trop long…

    • Quelle est la mission qui justifie un service publique d’éducation?..
      Je n’en vois pas qui puisse justifier un statut de fonctionnaire pour les profs…à la rigueur pour une police programmatique, inspecteurs, passant dans les établissements pour vérifier si le programme sont conformes à ce que souhaite l’etat..

      • « police programmatique, inspecteurs, passant dans les établissements pour vérifier si le programme sont conformes à ce que souhaite l’etat.. »
        Encore que le passage d’examens externes à l’issue du secondaire suffit en soit à évaluer, certes à postériori, la validité de l’enseignement. Ce qui compte c’est en définitive le résultat : les acquis.

        • non…les enseignants sont payés et donc dirigés par l’etat..et c’est l’état qu’un enseignant doit satisfaire, dieu merci les enseignants sont de braves gens ayant encore à coeur d’enseigner des trucs..

          si les acquis comptaient vous ne seriez pas inspectés , mais l L’acquisition des savoirs au programme seraient évaluée en regard sans doute de tests façon qi pour mesurer ce qu’on doit attendre d’une classe en matière de résultat..
          si c’était les acquis les inspections seraient inutiles.
          c’est le respect programmatique et méthodologique. ceux ci imposés par les favoris de l’etat.

      • ah bon la réponse à quelle est la mission qui justifie un service publique de l’éducation c’est -1 + ou +1
        oh les profs…vous faites souvent un bon boulot en dépit de la structure dans laquelle vous évoluez…
        force néanmoins de constater que vous la servez…

        Il existe un ministère de l’éducation… ça veut dire que l’état se m^me de l’éducation de vos enfants… sauf que l’éducation de vos enfants est alors le reflet atténué certes de l’idéologie en vogue..
        pas de problème? et si au lieu des puissants cerveaux désintéressés et épris d’amour pour le peuple qui nous gouvernent? on avait un théocrate? un communiste? un dictateur? un reptilien? pire un écologiste! ce serait y pas mieux d’avoir une constitution qui dit l’éducation de vos gosses vous regarde et pas l’état au cas où… pour que le fou furieux doive au moins y mettre les formes.

  • Rentrée scolaire pour ma fille en Chine, qui va a l’école franco américaine, fondée par mon voisin américain du 20 eme étages, école a but capitaliste.
    Ecole 3 fois moins chere que l’école Française, qui est une association a but non lucratif ! on se demande ou part le pognon. Ha oui l’école est gérée par des fonctionnaires de l’ambassade.
    Non merci, ma fille n’ira pas dans une école de gauchiste.

  • La carte est particulièrement intéressante: on y voit que les régions ouest, Bretagne et Pays de Loire ont les meilleurs résultats . Ce sont ces régions qui ont le plus d’écoles privées sous contrat. Je crois savoir que les écoles publiques ont aussi, de bons résultats dans ces régions. Ce qui montrerait que la concurrence entre écoles créerait de l’émulation.

  • j’entendais ce matin 6 millions d’élèves qui reprennent les cours pour 880 000 profs….avec ce ratio on devrait avoir les meilleurs élèves du monde…^^

    • Il manque l’autre motié. Ce matin sont rentrés les 6ème, et les primaires. Les autres niveaux rentreront demain. Il y a un peu plus de 11 millions d’élèves en France. Ca fait une moyenne de 12,5 élèves par prof. Pourquoi y a-t-il des classes de 30 ? Peut-être parce que les établissements publics dépassent leur capacité d’accueil. Tiens ! comme les prisons.

    • Moyenne absurde. Il y a des langues rares avec des classes de 5 élèves. (Notez, parfois les classes l’allemand sont moins remplies que celle de russe.)

  • mais pourquoi diable vouloir sauver ce mammouth ???

  • L’instruction obligatoire au delà des savoirs fondamentaux : pour quoi faire? Qu’est-ce que tous les élèves ont besoin de savoir au juste?

    • que l’instruction soit obligatoire …c’est surtout inquiétant…
      sinon…on doit savoir des tas de trucs dans le monde moderne… seul le rôle de l’état est contestable là dedans… pour le reste n’apprenez rien si ça vous chante.. mais au fait si l’instruction est obligatoire comment se fait il qu’il y ait des illettrés , sont ils au courant que c’est interdit?ils DOIVENT être instruit ..

      en pratique ce qui est obligatoire c’est d’aller de devoir assister à l’école ou chez soi à des cours relatifs à un programme décidé par de grands cerveaux. on appelle ça l’instruction obligatoire…
      on a aussi des antiracistes..qui sont assez racistes… des antifascistes qui ressemblent fort à des fascistes , un ministère de la culture, un politique de l’emploi …etc.. et ça s’appelle la magie des mots..ou prends moi pour un con.

  • Rétablissez l’examen d’entrée en 6ème du temps de nos grands-mères et envoyez en apprentissage tous ceux qui échouent.
    Il y avait à l’époque des problèmes de robinets assez coriaces qu’il était interdit de résoudre en utilisant l’algèbre. Il fallait refaire tout le raisonnement.
    Je prends les paris: 20-30% de reçus avec la notation de l’époque (1950-1960).
    Et ce sont ces 70-80% d’élèves qui n’ont déjà pas le niveau à qui on donne plus tard le bac et qui encombrent les universités.
    Les entreprises ne trouvent pas à recruter? Chercher l’erreur.

    • refaire le raisonnement sans utiliser l’algèbre…l’algèbre permet donc de se passer de raisonnement?
      je rigole.. ou le niveau baisse sans doute mais ce doit être plus complexe que cela malgré tout.

      les gens sont plus libres aussi.. et l’école de jadis n était pas parfaite…

      vous ne croyez pas que ce sont les parents, les cons aussi, qui doivent décider de l’éducation de leurs enfants? sinon à quel niveau d’abrutissement le peuple doit il descendre?
      une dictature communiste peut être très performante au point de vue de l’éducation pour autant est ce acceptable?

      bien sur des tas de parents souhaitent que l’éducation de leur gosses leur permettent de trouver un travail ou d’en créer un… mais on ne peut pas non plus imposer ça à tous…si étonnant que ça vous semble.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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