Iran : l’affaire des sanctions américaines révèle le déclassement de l’Europe

Les sanctions américaines contre l’Iran décrétées le 7 août frappent l’Europe et accentuent la divergence géopolitique euro-américaine dans la région et dans le monde.

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L'ancienne ambassade des USA à Téhéran by (stephan) (CC BY-NC-ND 2.0)

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Iran : l’affaire des sanctions américaines révèle le déclassement de l’Europe

Publié le 16 août 2018
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Par Yves Montenay.

Les sanctions américaines contre l’Iran décrétées le 7 août frappent l’Europe et accentuent la divergence géopolitique euro-américaine dans la région et dans le monde. Le tout dans un décor mondial où l’on reparle d’impérialisme, alors que l’Europe est bien désarmée… dans tous les sens du terme !

 

Les sanctions américaines

Donald Trump a twitté : « Quiconque fait des affaires avec l’Iran n’en fera PAS avec les États- Unis ». Cela à l’occasion d’une première salve de sanctions lancée le 7 août dernier : blocage des transactions financières et du commerce de matières premières, interdiction d’importer des voitures fabriquées en Iran…

Une seconde salve de sanctions doit intervenir le 5 novembre prochain et concernera le secteur énergétique et la Banque centrale iranienne.

Les États-Unis espèrent ainsi pousser le régime de Téhéran à un accord sur le nucléaire, beaucoup plus restrictif que l’actuel ou, en cas d’échec, déclencher une révolte populaire qui ferait tomber le régime. Mais cela peut, à l’inverse, souder les Iraniens dans leur antiaméricanisme.

Pour l’instant, les acteurs économiques iraniens, craignant le pire, achètent des dollars et des euros à n’importe quel prix, faisant chuter la monnaie nationale et exploser le prix des biens de consommation courante. Les manifestations se multiplient, et certains Iraniens mettent en cause leur implication dans les  guerres en Irak et en Syrie, voire au Yémen.

 

Le dilemme des entreprises européennes

Les entreprises européennes ayant d’importants intérêts ou courants d’affaires aux États-Unis ont déjà décidé de sacrifier leurs activités beaucoup plus faibles en Iran, telles les banques allemandes, Volkswagen, PSA, Air Liquide, Total, British Airways et Lufthansa. Airbus ne pourra continuer à livrer ses 100 avions commandés, car des pièces en sont fabriquées aux États-Unis.

En revanche, Sanofi a décidé de poursuivre en Iran, et Renault ne parle que de réduire son activité.

 

La loi européenne de blocage

La Commission européenne a réactivé en représailles la loi dite de « blocage » pour tenter de protéger les entreprises de l’Union Européenne des sanctions de pays tiers. Cette loi :

  • permettrait aux entreprises concernées de demander des indemnités aux responsables américains à l’origine des sanctions. Cela auprès des juridictions européennes, donc sans chance sérieuse d’aboutir à un résultat concret.
  • interdit aux entreprises européennes de se conformer aux sanctions américaines. Celles quittant l’Iran afin de préserver leurs intérêts aux États-Unis pourraient donc se voir infliger une amende par Bruxelles !

 

Par ailleurs, les entreprises iraniennes pourraient poursuivre les entreprises européennes ne respectant pas leurs engagements en Iran. D’autant que Téhéran a respecté sa part du contrat, comme attesté par l’Agence internationale de l’énergie atomique. On peut donc imaginer que le départ des entreprises occidentales pourrait pousser l’Iran à quitter à son tour l’accord et à reprendre ses activités nucléaires.

Mais on quitte alors les affaires pour la géopolitique.

 

La géopolitique locale : Israël et l’Arabie

Prenons du recul : pourquoi ces sanctions ? Pourquoi cette pression sur l’Iran ?

On invoque souvent des raisons générales, mais théoriques : un État islamiste autoritaire et une entorse de plus au traité de non-prolifération. Mais l’Iran n’est pas le seul dans ce cas : les pressions d’Israël et de l’Arabie Saoudite ont joué un rôle beaucoup plus concret.

L’influence d’Israël sur les présidents américains a toujours étonné le monde extérieur. Cela ne découle pas d’un « complot juif » au sens courant du terme — les Juifs américains étant souvent critiques envers le gouvernement israélien — mais de la pression d’une grande partie des électeurs protestants nourris de la Bible, et pour lesquels les mots « Israël » et « Jérusalem » sont sacrés. Israël profite de cette confusion pour chercher à amoindrir au maximum un Iran proclamant sa volonté de le détruire.

Quant à l’Arabie, vieil allié également, elle voit d’un œil catastrophé la prise de contrôle par l’Iran d’une grande partie de la région :

  • De l’Irak à majorité chiite,
  • De la Syrie où les Chiites, très minoritaires face aux Sunnites, sont néanmoins au pouvoir autour du président Assad grâce à l’appui direct des troupes iraniennes et de celles du Hebzbollah libanais chiite,
  • Du Liban, largement contrôlé par ce dernier grâce à l’appui de Téhéran (Syrie et Liban étant par ailleurs voisins d’Israël, ce pays ajoute sa voix à la dénonciation de cet « arc chiite »),
  • Du Yémen où l’Iran appuie les Chiites locaux, les Houtis, que Ryad n’arrive pas à soumettre malgré une guerre sanglante qui mine probablement la position du prince héritier, et d’où partent quelques missiles en direction de Ryad,
  • Et de l’influence iranienne sur sa propre minorité chiite, et sur la majorité de son voisin Bahrein.

 

Notons que beaucoup d’Européens ont une vue de l’Iran très différente de celle des États-Unis : certes, c’est une république islamiste, mais c’est aussi un très vieux pays civilisé et cultivé. Et la sympathie avec sa population dépasse la nature du régime. De même, ses ennemis Israël comme l’Arabie wahhabite ont une image moins positive en Europe qu’aux États-Unis.

Au-delà de ces divergences sur la géopolitique orientale, on retrouve dans cette affaire le retour de rêves impériaux particulièrement menaçants pour l’Europe.

 

L’Europe déclassée par les rêves impériaux

Avec ces sanctions, le grand public découvre un impérialisme américain qui n’était vraiment connu que des milieux financiers, impérialisme analogue à celui pratiqué via l’ITAR (International Traffic in Arms Regulations, ensemble de règles du gouvernement américain) qui lui n’était connu que dans les milieux militaires. Washington peut décréter qu’un circuit ou un brevet non ITAR lui sera désormais soumis, y compris dans le domaine civil. Le Rafale est notamment visé du fait de ses missiles « américains ».

Dans les deux cas, et d’autres, notamment dans le domaine fiscal, il s’agit de pouvoirs extra territoriaux, composantes d’un impérialisme planétaire. Il ne s’agit pas ici d’employer un terme « gauchiste » mais de décrire une réalité au sens neutre et concret du terme. Certes, le terme de « République impériale » a souvent été employé pour ce pays, notamment par Raymond Aron, et « l’hubris » de quelques conseillers des différents présidents américains était connu des milieux spécialisés. Mais le président semble aujourd’hui y céder lui-même. Au-delà de ses volte-face sur les réseaux sociaux, il multiplie par exemple des sanctions contre la Russie pour des motifs très variés : ingérence dans la campagne électorale de 2016, cyberattaques, soutien au régime de Bachar Al-Assad.

Il bouscule aussi le Royaume-Uni, pourtant son allié privilégié. Theresa May est menacée d’une remise en cause des importants accords américano-britanniques sur les transferts de technologie si elle ne choisit pas un Brexit dur.

En sens inverse, la puissance du soft power américain a montré ses limites. S’il est agaçant pour la culture des autres nations, il n’empêche en rien l’antiaméricanisme.

 

D’autres impérialismes se réveillent

La Russie veut prendre sa revanche sur l’UE, qui la sanctionne pour l’invasion de la Crimée, et soutient le gouvernement ukrainien de Kiev contre les séparatistes du Donbass.

Quant au réveil de la Chine ? Ou, à l’échelle locale, celui de l’Iran justement, ou celui de la Turquie, sans grand succès pour l’instant, quoique la transformation d’un allié militaire puissant en république quasi islamique n’arrange pas les affaires européennes.

Face à ces impérialismes, l’Europe est en position faible tout simplement parce qu’elle n’existe pas : pas d’unité militaire, donnée fondamentale en géopolitique, ni en politique étrangère et profondes divisions en matière d’immigration. Les ambassadeurs américains nouvellement nommés soutiennent les formations d’extrême-droite en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Europe centrale. L’idéal pour Washington serait que l’Europe dépense davantage pour sa défense… en achetant des armements américains.

L’Europe reste riche de ses compétences intellectuelles mais ce n’est pas suffisant pour se défendre, militairement ou autrement. La relance européenne patine, alors qu’elle était un des grands objectifs du président Macron, mais elle se heurte à la paralysie gouvernementale allemande et à la fronde de l’Europe orientale.

Seule la France a une réelle existence militaire avec son arme atomique et son armée active en Afrique, mais, sans l’Allemagne, elle se heurte à ses insuffisances économiques. De plus, sa participation à l’UE lui lie les mains en matière de règlementation dans ce domaine. La France est donc dans une position très difficile. On comprend les efforts de son président pour « séduire » Donald Trump et relancer le couple franco-allemand. Sans succès dans l’immédiat…

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  • C’est paradoxal parce que les pays qui ont le plus à craindre des menaces de Donald Trump sur l’OTAN c’est pas la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie mais ses alliés politiques d’Europe du Nord du Centre et de l’Est.

    La France, l’Allemagne n’augmenteront pas leur budget militaire à 2%. Non pas pour des raisons budgétaires comme veut le faire croire Trump mais pour des raisons politiques.

    Le cadre stratégique de l’OTAN n’a plus rien à avoir avec celui de sa création. Hormis la question du terrorisme, la perception des adversaires et ennemis étatiques ne fait plus du tout consensus.

    Aucun dirigeant d’Europe de l’Ouest ne lâchera un centime de plus si c’est pour que réitérer ce qui s’est passé en Libye et en Afghanistan en Iran ou en Syrie.

    Trump ne comprends pas que le monde a changé en fait.

    Hormis Israël et quelques alliés politiques éparpillés sur le globe qu’elle gouvernement peut ouvertement assumer une alliance inconditionnelle avec les USA?

  • Je ne voudrais pas dire que M. Montenay a la mémoire courte mais la première fois que l’Europe (en l’espèce la France et la Grande-Bretagne) se sont vu signifier leur déclassement en 1956 lors de la crise de Suez.
    Sans juger de la pertinence du comportement américain il n’est reste pas moins que l’Europe est devenu un nain géopolitique.
    Le 20 eme siècle a connu le suicide européen il est peu probable que le 21eme connaisse sa résurrection.

    • En 1956 il était objectivement impossible au regard du contexte géopolitique d’aller à l’encontre de l’Oncle Sam.

      De plus la crise de Suez n’a strictement rien à avoir celle actuel entre l’Iran et les USA.

      Comparaison n’est pas raison

      Il est aisé de contraindre ses alliés quand vous êtes leur principal sauveurs 12 ans plus tôt.

      Que toutes les monnaies du mondes sont arrimées à la votre, que vous détenez l’écrasante majorité des réserves d’or sur le globe que votre armés peut mater n’importe quel État en quelques jours.

      Le contexte a changé, certes l’Europe est toujours un nain géopolitique mais encore plus les alliés de Trump en Europe…

      Que vaut l’Autriche, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie, les pays du Nord sur le plan militaire et géopolitique dans un environnement international sans l’UE et sans l’OTAN?

      C’est assez délicieux comme le concept de souveraineté est instrumentalisé à outrance par les partisans de la sortie de l’Union européenne mais lorsqu’on évoque les questions militaires, la défense, les armées. L’OTAN devient tout d’un coup un remède miracle…

      • Je ne faisais aucune comparaisons je faisais juste remarquer que dès 1956 les européens ont été mis devant la triste réalité: nous n’étions plus maitre de notre destin. Deux super puissances les USA et l’URSS à l’époque pouvaient dicter le comportements aux deux anciennes puissances coloniales.
        La situation actuelle n’est que la continuation de cette situation.
        Soyons pragmatiques toutes les nations européenne prises séparément ne peuvent tenir têtes contre les diktats des USA ou de la Chine.
        Je parle de la Chine car sur un sujet qui lui tiens à cœur: Taïwan, elle est tout à fait capable de faire pressions et nous abdiquons tout aussi bien.

      • « C’est paradoxal parce que les pays qui ont le plus à craindre des menaces de Donald Trump sur l’OTAN c’est pas la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie mais ses alliés politiques d’Europe du Nord du Centre et de l’Est. »
        —-
        Il n’y a pas de menaces de Trump sur l’OTAN. Il entend renforcer l’alliance en mettant à contribution les moyens des pays européens au moment ou son administration prévoit un augmentation à 717Mds du budget militaire en 2019 avec les prétentions chinoises en ligne de mire.
        La Russie ne présente plus de grande menace excepté à ses frontières. Et en Syrie, Iran ou Obama lui a donné les clés. Pour contenir la Russie, un cordon sanitaire à l’est de l’Europe suffit.
        L’allié privilégié c’est la Pologne, et en plus du déploiement de missiles et batteries anti-missiles en Europe de l’Est et la livraison d’armes jusqu’en Ukraine, on peut parier que cette administration accédera aux demandes polonaises de troupes US permanentes sur son sol. Peut être en déplaçant une partie des unités présentes en Allemagne.

        La France et l’Allemagne vont bien augmenter leurs dépenses militaires. Surtout l’Allemagne, la chancelière est prise dans la nasse.
        Trump comprend parfaitement que le monde a changé et de façon très pragmatique. Retour de la realpolitik donc… C’est vous qui semblez ne pas saisir ce qui se passe. L’heure est au grandes puissances militaires et aux chaos régionaux et puissances régionales comme Israël, l’Iran, la Turquie.
        L’Europe est faible et vassale des USA. Et n’a que très peu de poids sur ce chaos qui monte. Mais qui est gérable si on montre sa force. C’est tout l’objet de la montée en puissance militaire des USA, de la ré-affirmation de son leadership mondial et de ses alliances.
        Trump y a ajouté l’arme énergétique et l’arme commerciale. Dans une logique de domination mondiale.

  • «La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. […] Il ne faut pas se laisser faire, il ne faut pas se laisser impressionner.»

    «En fait je suis le dernier des grands présidents. Enfin, je veux dire le dernier dans la lignée de De Gaulle. Après moi, il n’y en aura plus d’autres en France… À cause de l’Europe… À cause de la mondialisation… À cause de l’évolution nécessaire des institutions… Dans le futur, ce régime pourra toujours s’appeler la Vème République… Mais rien ne serra pareil. Le président deviendra une sorte de super-Premier ministre, il sera fragile.» (extrait du testament politique du Président François Mitterrand dans le livre de G-M. Benamou)

  •  » Seule la France a une réelle existence militaire  »

    Et l’armée britannique.

  • La force des États-Unis est d’être une démocratie. La faiblesse de l’Europe est d’être piégée par une bureaucratie qui la voue à l’échec.

  • Du Yémen où l’Iran appuie les Chiites locaux, les Houtis, que Ryad n’arrive pas à soumettre

    Que vient donc faire KSA au Yemen ❓
    Pourquoi soumettre ❓
    Dans ce cas, si c’est normal, pourquoi l’Iran ne jouerait pas un rôle ❓

  • C’est une très bonne analyse.… très lucide. Bien supérieure à ce qui se lit ailleurs.
    —-
    Le voyage de Le Drian à Téhéran plus tôt cette année illustre bien la déconfiture de la voix française dans la région. Il s’entend dire par Rohani qu’il faut stabiliser le régime de Assad, que la France veut voir tomber.
    Ce déclin de la diplomatie française est lié à son déclin économique. La France a toujours voulu conserver ses prérogatives en matière de diplomatie, tout en utilisant l’UE comme un tremplin. Si l’UE n’a pas de voix sur la scène internationale, les responsabilités sont « internes ». France, aussi le RU.
    —-
    Je ne crois pas que Macron essaie de séduire le président américain. Le scénario cauchemar de Mitterrand face à la réunification s’est concrétisé. Je n’ai jamais vu le président français aussi isolé sur le continent, face à une Allemagne surpuissante. Le RU s’en va, la France n’a plus d’allié de poids. Macron s’est retourné de tous côtés et a trouvé le Président américain. Et sa rhétorique musclée à l’égard de la Chancelière vue comme la patronne de la zone euro… à qui il reproche les manipulations de la BCE et un euro trop faible. Jusqu’à l’attaque frontale sur les options énergétiques russes de l’Allemagne en plein sommet de l’OTAN.
    C’est bien joué de la part de Macron mais ce ne sera pas gratuit: Trump attend en échange l’aide de la France sur les dossiers syrien et iranien.
    Quant à l’Allemagne, elle va dépenser ses 2% de PIB. Et payer. Du gaz US, du soja US, des armes US.

  • Article génial. Faire comprendre un truc important en peu de mots = un influence « juive » modérée aux USA allant dans le sens d’un écrasant lobby protestant ! Je suis doué (je vous le jure), mais je n’y avais pas pensé aussi clairement. Le reste de l’article est au top = la guerre religieuse planétaire musulmane (la fitna) et la désunion d’une Europe tiraillée encore par ses vieux démons. Je me suis abonné au articles de cet auteur.

  • « Quant au réveil de la Chine ? »

    Je serai heureux de lire les analyses de M. Montenay sur ce point.

    Vu de mon point de vue forcément limité, il semble que pendant que l’Amérique s’implique sans fin dans les guerres de religion du Moyen-Orient, la Chine pousse tranquillement ses pions en Afrique, mer de Chine du Sud et Asie centrale.

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