Par Éric Verhaeghe.
Deux dossiers majeurs, et deux défaites européennes pour Emmanuel Macron : travail détaché et taxation des GAFA.
Avancées quasi-nulles sur le travail détaché
À peine arrivé au pouvoir, Emmanuel Macron avait roulé des mécaniques sur la question du travail détaché. Le compromis qui se dégage est très en-deçà des espérances françaises. Non seulement les travailleurs détachés continueront à cotiser pour leur protection sociale dans leur pays d’origine, mais leur durée de détachement maximal sera seulement réduite de six mois.
Concrètement, le détachement sera autorisé pour une durée d’un an, renouvelable six mois.
Bref, défaite française, loin des cocoricos initiaux.
Avancées quasi-nulles sur la taxation des GAFA
Concernant les géants du Net, la France avait aussi multiplié les gesticulations cet automne. Bruno Le Maire avait inventé la taxation sur le chiffre d’affaires réalisé dans un pays différent du siège de l’entreprise.
Heureusement, les Européens ont plus de bon sens que notre ministre de l’Économie. S’ils ont accepté ce principe, ils n’envisagent pas, semble-t-il, de prélever plus de 2% du chiffre réalisé. On attend avec impatience de voir quel bénéfice l’Europe tirera de ce projet protectionniste qui risque de se retourner contre ses propres produits exportés aux États-Unis.
Pas sûr, en tout cas, que le produit de ce nouvel impôt soit plus élevé que la taxation actuelle…
La Groko relancera-t-elle la France ?
Ces contre-performances macroniennes en Europe témoignent de notre affaiblissement sur la scène communautaire. Macron ou pas, la France n’impose pas sa volonté aux pays qui tirent profit de la compétition socio-fiscale.
Pour Macron, l’adoption large du projet de gouvernement par le SPD (avec des scores de participation que les partis français feraient bien de méditer) constitue une ultime porte de sortie. L’accord comporte en effet d’importantes concessions aux vues françaises en matière de relance et de solidarité européennes.
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Vous en avez oubliée une troisième, Martin Seimayr propulsé par l’Allemagne à la tête de Commission européenne.
La nomination express de l’ancien chef de cabinet de Jean-Claude Junker au secrétariat général est vécue comme un putsch dans les couloirs de l’institution.
Selmayr a déjà commencé à préparer l’après-Juncker. Son but : peser sur le choix du futur président. Il faut savoir que Selmayr est proche de l’Union chrétienne démocrate (CDU) de la chancelière Merkel, le parti pivot des conservateurs européens du PPE.
nous avons un probleme d’information de la presse les leches bottes du président. ..pour avoir une liberté de là Presse SUPPRESSION DES SUDVENTIONS DE L’ÉTAT..pour la PRESSE ET DE LA NICHE FISCALE POUR LES JOURNALISTES…
heureusement qu’il y a INTERNET. …
Je ne suis pas un défenseur de Macron mais vous oubliez un élément, certes Macron n’a pas été entendu mais son objectif était-il réélement de convaincre l’UE ou plutôt de lancer un message à l’opinion publique et au médias français ?
Si on croit plus en la deuxième solution, c’est un pari réussi pour Macron.
En quoi est-ce un pari réussi? L’opinion publique et les media entendent, certes, mais ce n’est pas une raison de croire bêtement toutes les âneries!
L’astuce macronienne (la naïveté/complicité de certains médias, beaucoup de com, un rythme effréné de réformes aux titres très ronflants, tous azimuts) commence à s’user. Il y aura de moins en moins de dupes. Mais le bienheureux alignement des planètes continue pour lui : la croissance de retour en 2016/2017, se confirme !
Banzaï !
Je ne suis pas en désacord avec vous et sur l’attitude des médias, je dis simplement que Macron peut très bien lancer des pistes (travail détaché, taxation des GAFA) sans avoir l’intention de les poursuivre et/ou en sachant qu’elle n’aboutirons pas, tout à fait sciement, et donc que de ce point de vue il n’a pas vraiment subi de défaite au sens verhaeghuien du terme et qu’il peut même avoir réussi à faire croire qu’il en avait l’intention, comme vous dites grâce à l’aide des médias.
C’est ce que les défenseurs de Jupiter avanceront. Cependant, ces explications et justifications que vous avancez constituent l’excuse classique du politicien qui n’a pas réussi à mener à bien un projet.
starve the beast
affamer la bête
Et pourtant, les titres de la presse (Libération, Monde,…) étaient élogieux.
Et on peut ajouter 2 points :
– la date d’application , en attendant l’accord définitif, peut-être 2022 ;
– Le transport routier friand de travailleurs détachés est exclu.
@Franchounet6
Bonjour,
“Et pourtant, les titres de la presse (Libération, Monde,…) étaient élogieux.”
C’est beau la novlangue. Ca permet de faire passer une raclée pour une victoire.
Avec ce procédé, on pourrait nous faire gober qu’il y aura des villages vacances spéciaux sur Mars et fanfaronner en les installant finalement à Pas-de-Bol-Ville. Evidemment le budget astronomique se serait évaporé.
Il ne faut rien laisser passer.
La vérité sur ce personnage hors norme doit être dite et répétée.
Il sait manipuler, que ça se sache!
Il faut être réaliste!
La proposition sur le travail détaché était une tentative de faire profiter la sécu des détachés des anciens pays “de l’est”!
La taxation des GAFA(M), une façon de concrétiser des impôts virtuels en taxant le fournisseur étranger sans taxer le consommateur français: on déplace là aussi la charge financière: c’est original mais sans espoir!
On comprend bien qu’E.Macron veuille réamorcer la pompe à “phynance”: il n’a pas le choix si ce n’est resté paralysé comme ses prédécesseurs!
Il est élu pour 5 ans, que ça plaise ou non! La France peut-elle attendre le prochain?
Poser la question, c’est y répondre!
“en taxant le fournisseur étranger sans taxer le consommateur français:” Conception très socialiste de l’économie. Le fournisseur reportera ce coût supplémentaire sur ses clients donc, in fine, sur le consommateur français.
“il n’a pas le choix si ce n’est resté paralysé comme ses prédécesseurs!” Il a le choix!! Mais ce choix implique de mener une politique obligatoirement impopulaire (au moins les 1ères années) et donc de perdre les élections suivantes. Schroeder l’a fait en Allemagne.
L’objectif premier de Macron comme de ses prédécesseurs est de se faire réélire. Cela exclue toute politique courageuse.
Il s’en fiche des résultats le Macrouille, il veut juste qu’on l’aime de la même manière que les Coréens du Nord pleurent la mort d’un leurs dirigeants.