La lutte contre le « harcèlement de rue » doit-elle être menée par l’État ?

L’État est-il le plus à même de se substituer aux individus pour faire cesser les incivilités ?

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Marlène Schiappa by Force Ouvrière(CC BY-NC 2.0)

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La lutte contre le « harcèlement de rue » doit-elle être menée par l’État ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 6 août 2018
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Par Elodie Keyah.

Récemment, un scandale a choqué l’opinion publique : l’agression d’une jeune femme en plein Paris, dont la vidéo a largement été diffusée à travers le monde. Fort heureusement, notre compétente classe politique n’a pas tardé à réagir, et surprise ! Marlène Schiappa s’est exprimée sur le besoin de nouvelles lois et réglementations.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, une précision terminologique s’impose. Cette agression, loin d’être isolée, s’inscrit dans un phénomène désigné par les féministes comme du harcèlement de rue. Or, l’emploi du terme harcèlement dans ce débat est factuellement erroné. En effet, le Code pénal exige deux principaux critères : l’un de répétition, l’autre d’intentionnalité (volonté d’altérer la santé physique ou mentale)1.

Loin d’être politiquement neutre, l’usage de ce terme englobe donc des actes n’ayant finalement pas grand-chose à voir avec la définition du droit français.

 

L’objectivité nécessaire de la loi

Toute la difficulté réside dans l’interprétation des comportements en cause, là où le droit ne peut intervenir que lorsque ceux-ci reposent sur un critère objectif, principale barrière contre les lois arbitraires et liberticides.

Il convient alors de distinguer clairement ce qui relève de la drague, dont l’interprétation est avant tout faite de subjectivité ; des incivilités, qui englobent un large panel de comportements subis quotidiennement par les individus ; et enfin ce qui relève de l’agression.

 

Une volonté politique répressive

La loi « Lutte contre les violences sexuelles et sexistes », dont la pénalisation outrancière de certains actes (remarques d’ordre sexuel, bruitages, suivi dans la rue, questions insistantes) apparaît non seulement :

  • contraire aux grands principes fondateurs du droit pénal moderne : la nécessité des délits et la proportionnalité des peines, héritage de Beccaria2. Au vu de sa gravité, un comportement insistant ne peut faire l’objet d’une incrimination dès lors qu’il ne porte atteinte à aucune liberté individuelle ;
  • irréaliste : le recrutement de 10 000 policiers chargés de verbaliser des actes dont la caractéristique commune est la furtivité (comme s’il ne valait pas mieux les concentrer sur des missions plus importantes). Quel bénéfice pour le contribuable ?

 

Le gouvernement adepte du virtue signalling

La loi adoptée par nos représentants semble donc essentiellement symbolique.

Qu’est-ce que le politique cherche à démontrer aux citoyens ? Qu’il agit. Mais d’aucuns dotés d’un minimum de bon sens remarqueront que cette action n’est pas nécessaire puisqu’il existe déjà des lois en ce sens (contre les agressions verbales, physiques, sexuelles, etc.).

Dangereusement liberticides, ces mesures n’ont certainement pas pour objet d’agir efficacement pour les victimes d’agressions. Si ce n’est la sauvegarde des apparences.

 

La pression sociale comme moyen d’action contre le harcèlement

L’opportunité de l’action étatique se pose donc autant d’un point de vue philosophique qu’éthique : la loi doit-elle être mobilisée pour pénaliser toute action jugée indésirable en société ?

Autrement dit, l’État est-il le plus à même de se substituer aux individus pour faire cesser les incivilités ? Une telle situation est-elle souhaitable dès lors que l’État, par définition, détient des moyens coercitifs sur un plus grand nombre ?

Lorsque l’acte ne nécessite pas une incrimination, il apparaît que la pression sociale est infiniment plus juste que la loi pour mettre un terme aux incivilités. De fait, celle-ci ne repose pas sur l’usage de la violence. Ce que notre gouvernement semble ignorer, c’est que seule la proportionnalité de la réponse importe.

  1. Article 222-33-2-2 du Code pénal.
  2. Cesare Beccaria – Traité des délits et des peines, 1764.
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  • OUI, cela doit être mené par la politique. Analysez toutes ces incivilités, regardez d’où elles viennent, l’origine est toujours liée aux comportements, actes et règles mises en place par la politique qu’elle soit locale ou nationale et ce quelle qu’en soit l’étiquette. Tout cela va en s’aggravant à une vitesse jamais atteinte en raison d’une autre caste qui joue le jeu de la politique et gonfle toutes les causes, les MEDIAS. Avec ces deux groupes mafieux bien organisés, les incivilités ne peuvent que devenir de plus en plus nombreuses et dangereuses. Prenez pour exemple l’affaire Bennala, en-dehors du fond de ce problème, dans la forme ce fut un ballet d’escrocs et de menteurs même sous serment jusqu’au plus haut niveau ou un sinistre imbécile n’avait autre chose à dire « ils n’ont qu’à venir me chercher » ! L’image type de la délinquance et de l’incivilité.

  • Ce que vous écrivez est grave mais surtout révélateur de quelqu’un qui « juge » selon lui-même, sans se mettre à la place des personnes importunées. Vous dites « Au vu de sa gravité, un comportement insistant ne peut faire l’objet d’une incrimination, dès lors qu’il ne porte atteinte à aucune liberté individuelle ». La liberté d se promener dans la rue sans être importunée n’existe donc pas ? Si VOUS vous faites siffler ou que VOUS vous prenez des remarques salaces plusieurs fois par jour, continuerez-vous de dire qu’il n’y a là rien de grave ? Mettez-vous un peu à la place de ces femmes, ou pire, jeunes filles, qui subissent cela tous les jours, plusieurs fois par jour ! D’où le terme de « harcèlement ». Certes, ce n’est pas le même individu, mais c’est toujours la même victime qui subit cela plusieurs fois par jour, tous les jours, alors oui, c’est bien du harcèlement. Et lorsqu’il conduit des femmes à changer d’itinéraire pour éviter un certain quartier, ou à changer sa façon de s’habiller (attention, ces femmes ne se promenaient pourtant pas en jupe ras-la-touffe et seins à l’air, il en faut largement moins pour ces retardés sexuels) alors oui, il y a atteinte à la liberté individuelle de se vêtir et de prendre tel ou tel itinéraire.

    • J’adore la rhétorique selon laquelle une personne qui s’oppose à l’intervention de l’Etat pour ces actes est forcément quelqu’un qui ne les subit pas. Ces jeunes filles dont vous parlez, j’en fais partie. Non, la liberté de se promener sans être importuné(e) n’existe pas : tout le monde connaît ça, à des degrés différents.

      C’est une situation que je vis quotidiennement. Effectivement, ce n’est pas agréable, mais tant qu’on ne franchit pas le stade de l’agression alors non, il n’y a rien de grave. Le terme « harcèlement » est à côté de la plaque. Comme je le souligne, il y a deux critères à prendre en compte. Pour finir, la question n’est pas de savoir s’il y a atteinte à une atteinte à une liberté chimérique, mais si 1) l’intervention du législateur par l’adoption de lois liberticides est une nécessité ; 2) s’il existe des solutions de substitution raisonnables.

      • Sans compter que, les lois, elles vont très probablement ne servir à rien. Le genre de déchet qui ‘harcelle’ dans la rue. En général, les lois, ils en ont pas grand chose à faire.

  • Arguments judicieux.
    En réalité, l’Etat organise, a travers cette loi, effectivement irrealiste et disproportionnée, uniquement symbolique donc, la pression sociale que l’auteur appelle de ses voeux.
    C’est quand même ce que j’appelle un marteau pour écraser une mouche.

  • « Il convient alors de distinguer ce qui relève de la drague, dont l’interprétation est surtout faite de subjectivité ». Tout à fait. Qui va déterminer où s’arrête la drague et où commence l’agression : la victime ! En fonction de son éducation, de son vécu (imaginez qu’elle ait été violée par le passé ?) de son équilibre émotionnel, et du nombre de fois où l’a fait ch.er depuis 1h qu’elle est dans la rue. Alors oui, Messieurs, la drague existe encore, mais n’a rien à voir avec les comportements dont on parle en ce moment ! Arrêtez l’amalgame. Un dragueur remballé est un être normal qui va se dire « oups » et passer à autre chose. Les gens dont on parlent ces temps-ci sont des refoulés du sexe de part leur religion, dont la réaction de rejet clair et net de la femme visée ne fait qu’attiser la fureur et ce sont ensuite des insultes qui pleuvent ! Arrêtez de faire semblant de ne pas comprendre, ou arrêtez de parler de ce que vous ne connaissez pas.

    • Vous tapez dans le dur, sinon dans le mille. Cette loi, si du point de vue de la victime potentielle, vise a prévenir le harcèlement de rue, du point de vue du supposé agresseur c’est du racisme institutionnalisé, car tout le monde sait bien qui est concerné au premier chef. Il suffit de se souvenir de quel lieu, fréquenté par qui, cette affaire est partie.
      Le plus amusant est que Schiappa a d’abord nié cela (cf la balade qu’elle a faite dans le quartier en question) pour ne pas stigmatiser ces populations – le risque de racisme insitutionnel était patent à ce moment – avant de succomber au poids des lobbys feministes qui réclamaient leur livre de chair…

  • Du même tonneau que la loi sur la pénalisation des clients des prostituées… Du féminisme mal placé.

    (quid des clientes des prostitués ? )

  • Oui Guido cette loi est totalement inutile. Il convient pour la combattre non de dire que les victimes doivent se taire et continuer à subir, mais de dire clairement les choses : il est temps que les territoires perdus soient investis par l’armée, que toutes les personnes qui refusent notre mode de vie soient mise à la porte du pays, que ceux qui sont récupérables soient éduqués en profondeur (les femmes s’habillent comme elles veulent, elles ne sont pas cantonnées à la maison ni mariées à 9 ans, on ne crache pas par terre etc. etc…) J’arrête là j’ai des choses à faire, mais on pourrait écrire un roman sur tous ces comportements qu’on a accepté par idéologie et qui nous reviennent en plein face. Sauf que les victimes ne sont pas les idéologues… et que ce sont encore des idéologues qui proposent des solutions !

    • A lire vos propositions, finalement, je préfère une loi, même inutile, surtout inutile…

    • d’un autre coté, quand je fais mon jogging d’une manière assez intensive, il m’arrive de cracher par terre…
      bon d’un autre coté, qu’un flic se mette à courir après moi pour m’infliger une amende me ferait bien rigoler…

      • @jabo
        Bonjour,
        « qu’un flic se mette à courir après moi pour m’infliger une amende me ferait bien rigoler… »
        Les 10.000 policiers (sur 4 ans) vont devront avoir de bonnes jambes et du souffle, parce que pour coller une amende pour « harcèlement de rue », à des individus qui sont le plus souvent à pied, et auxquels il faudra demander l’identité pour le procès verbal, cela va être cocasse. Au moins, ils pourront ajouter le « délit de fuite » qui coûte un peu plus cher.

  • D’accord avec vous pour annuler la pénalisation des clients. Soit on considère que les prostitués ont choisi cette vie (on n’a pas à juger, il y a suffisamment d’aides en France pour avoir des revenus autrement) soit ils/elles sont victimes de proxénètes et on lutte contre ces proxénètes. Les faire entrer dans la clandestinité est pire, on devrait au contraire favoriser le retour des maisons closes qui les protègent et les forcent à se faire surveiller côté santé.

    • Nous nous retrouvons donc sur ce point. Cette loi a été particulièrement contreproductive puisque cela, comme cela avait été annoncé, a renforcé la précarisation des prostitue(e)s. Mieux vaudrait definir un statut pour ce qui pour moi est un métier, et renforcer la chasse aux proxénètes et aux trafics d’etres humains. Cette loi est d’une lâcheté sans nom puisqu’elle s’attaque au maillon faible, le client, qu’elle fragilise les prostituées au pretexte de les sauver et qu’elle a mis zéro moyen pour contrer les mafias.
      De fait, j’ai l’impression qu’elle visait d’abord a vider les rues pour contenter le petit bourgeois puritain…

      • @ Guido Brasletti
        Vous faites fausse route en croyant que ce peut être un métier. Leur rôle est d’un autre ordre, c’est un apostolat, et l’argent qui leur est donné ne devrait pas être considéré comme un paiement mais comme une offrande non taxable.

      • « le petit bourgeois puritain »

        Non le petit bourgeois pur bobo-socialo, les nouveaux curés de la France 🙁

      • @Guido Brasletti
        Bonjour,
        Les prostituées avaient un statut reconnu par l’Etat, puisqu’il prenait sa part d’impôt sur leurs revenus.

  • Vous êtes donc d’accord avec le fait que cette loi ne vise absolument pas à faire cesser ces comportements, et qu’il faut toujours raisonner en fonction du « coupable présumé » dès lors qu’il a un certain « faciès » et non de la victime clairement identifiée. Il faut donc continuer de laisser à l’abandon les territoires perdus, en attendant la guerre civile. Je sais que mes propos sont excessifs, mais pas plus que ceux des « dragueurs lourds » comme vous voulez les appeler, qu’il ne faut surtout pas déranger dans leur activité favorite, attablés toute la journée à la terrasse du café… ni de ceux qui les défendent en se trompant de combat, voyant du féminisme là où il y a juste la défense de la liberté de se promener sans être insultée. Pour refuser à ce point de se mettre à la place de ces femmes, de chercher une solution même imparfaite, il faut être sacrément misogyne non ? Cette loi sera aussi inutile que d’autres, elle sera même néfaste car pendant qu’on parle d’elle, on ne parle plus du fond du problème. Quand on montre la Lune à certains… vous connaissez la suite.

    • Si, elle vise quand meme à limiter le harcèlement,mais indirectement, en lui conférant, par la legislation, une connotation illégale. La loi en elle même est inapplicable, mais en faisant du harceleur un « délinquant », elle entend modifier la « mentalité de la société ». Reste à savoir quel impact psychologique cela aura sur les harceleurs, qui partent, probablement, en tout cas pour les plus lourds, avec un serieux handicap relationnel. A mon avis, voisin de zéro.

      • @Guido Brasletti
        Bonsoir,
        « en faisant du harceleur un « délinquant »
        Une peine réduite à une amende ne fait pas un « délinquant », même de catégorie 5. Un délinquant commet un délit.
        La loi ne sanctionne pas le coup qu’a pris la jeune fille, quelle crédibilité si elle sanctionne de 750 € un sifflement ?
        « elle entend modifier la « mentalité de la société » »
        Il n’y aurait pas besoin de modifier la société si les lois antérieures étaient appliquées. Il a été dit que ces comportements n’étaient pas tolérés il y a trente ans. La Société a déjà été modifiée.

  • « Du point de vue du supposé agresseur, c’est du racisme institutionnalisé ». Pourquoi ? Si ces comportements sont le fait de gens à certains faciès, il ne faut donc rien dire parce qu’alors on est raciste ?! C’est justement leur argument de défense ! Sauf que les femmes agressées ont souvent le même faciès, j’me marre, mais j’me marre ! Qu’ils cessent juste d’emmerder les femmes dans la rue, c’est tout ! C’est si compliqué ? Votre « supposé agresseur » est révélateur, vous faites dans l’idéologie.

  • faire une loi dont l’application sur le terrain est irréalisable ça sert à quoi ?

  • A se demander si l’autre motivation de la loi, après le politique « mais oui on agit vous voyez bien ! » ne serait pas de renflouer les caisses de l’état via de nouvelles amendes (cf aussi 80km/h) :
    On lit beaucoup que les actes visés par cette loi seront difficiles à verbaliser. Nécessité de flagrant délit, etc.
    Mais si malgré tout quelqu’un est verbalisé, ira-t-il contester son amende ?
    Ne risque-t-on pas une vague de PV pas forcément justifiés — allez prouver un regard insistant !! — et donc des paiements associés ?

    • Ca je n’y crois pas beaucoup. On mettra infiniment moins de moyen pour faire respecter cette loi que pour le 80 km/h où avec les « bandits manchots » les rentrées sont automatiques et sans aucune intervention humaine.
      Plus certainement, cette loi est une nième appplication de la règle : « un fait divers, une loi »…

  • Elodie_M vous adorez cette rhétorique, sauf que ce n’est pas la mienne. Quelqu’un qui minimise l’impact de ces « incivilités » fait forcément partie de ceux qui ne les subissent pas ou, comme vous, n’y voient rien de grave « tant qu’on ne franchit pas le stade de l’agression ». Ce n’est pas parce que VOUS ne vous sentez pas agressée que c’est le cas de toutes les femmes. Ce n’est parce que pour VOUS le stade de l’agression n’a pas été franchi que ce n’est pas le cas pour nombre d’autres. « Tout le monde connaît ça, à des degrés différents » vous admettez donc qu’il y a des degrés, c’est déjà ça. Si vous ne vous sentez pas importunée, alors vous ne répondez pas. Mais permettez à des femmes de ne pas accepter de se faire siffler ou de se prendre des remarques salaces! Et reconnaissez qu’elles n’ont pas le droit de répondre sinon c’est pire ! Elle est où, la liberté ? Ah oui pardon, la liberté de se promener sans se faire emm.erder est chimérique. Mais peut être aussi n’êtes-vous pas dérangée par cela parce que vous n’avez pas connu l’époque où cela n’existait pas ! Eh oui ! Il y a 30 ans, à Argenteuil, vous n’étiez jamais au grand jamais importunée. Le niveau de tolérance a changé avec la société. J’ai du mal à comprendre l’inversement du raisonnement. En gros être importunée est normal, ce sont celles qui ne l’acceptent pas qui posent problème… c’est grave !

    • On peut se sentir agressé sans ce que cela relève pour autant de l’agression au sens du Code pénal. A savoir, la violence physique (qui implique un contact entre la victime et l’agresseur) ou morale (menaces, injures). Dans ce cas, une petite visite de courtoisie au Tribunal correctionnel est toujours possible.

      La liberté de se promener sans être dérangé n’existe pas, au même titre que la liberté d’importuner. Votre interprétation de mes propos est mauvaise : le problème n’a jamais été les concernées, mais la réponse politique d’un gouvernement idéologue.

      • @Elodie_M
        Bonjour,
        Le Code Pénal ne reconnaît pas l’agression dont a été victime la jeune femme que vous citez en exemple.
        Elle a eu 1 jour d’I.T.T. Le Code Pénal différencie deux sortes d’agressions/violences : celles qui ont causé plus de 8 jours d’I.T.T, et celles qui ont caussé moins de 8 jours. L’article 222-13 du Code Pénal qui s’appliquerait à son cas, est soumis à des conditions qu’elle ne remplit pas. Pour les agressions de plus de 8 jours, il n’y a pas de conditions : il y a une liste de circonstances agravantes, qui est la même dans les deux articles. Dans l’article 222-9, il n’est pas question de conditions à remplir pour être vicitme.
        « [La loi] doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. » Article 6 DDHC 1789.
        Au vu de cela, la loi portée par Marlène Schiappa est du vent.
        On a déjà 600.000 lois réparties dans 70 Codes différents, ils doivent se dire qu’une de plus c’est rien.

  • Oui Guido, au moins elle rappelle que c’est illégal. Même si ça ne servira à rien vu la population concernée.

  • STF Bonjour Je viens d’aller voir l’article que vous citez 222-13 du Code Pénal et effectivement la violence volontaire dans la rue sur personne « lambda » n’y figure pas… J’espère que c’est condamnable dans un autre article parce que là j’ai comme un énervement qui monte… Vous en savez plus ? Merci ! En même temps, un type lui parle dans la rue, elle lui répond « ta gueule » c’est donc elle qui l’agresse, en plus elle a oublié bonjour et merci.

    • @RaphSud
      Bonjour,
      J’ai régardé tout le bloc « atteintes volontaires à l’intégrité de la personne » qui commence avec les actes de tortures et de barbaries art. 222-1, et qui descend l’échelle de gravité, et je n’ai rien trouvé. Gifler une femme dans la rue, ou frapper un homme, n’est pas illégal. Du coup, la légitime défense ne peut s’appliquer, se défendre est donc interdit, puisqu’il n’y a pas d’agression. Le féministes devraient peut-être commencer par là.
      C’est peut-être mentionné dans un autre Code, mais une agression, relève pour moi du Pénal.
      « Ta gueule ! » n’est pas une insulte. Ici c’était un signe clair et net qu’elle voulait être tranquille et qu’il était hors limite. S’il avait été plus près d’un gentelman, il aurait continué son chemin sans prendre la mouche et comprenant le signal de cette expression.
      Pour « bénificier » de l’assurance de l’article 222-13 il faut être répertorié dans les « cases ».

  • Un sifflement, cela peut être un compliment ou un reproche, il peut être admiratif ou haineux. N’importe quelle femme fera la différence, mais pas n’importe quel flic.

  • Chère Elodie,
    « La liberté de se promener sans être dérangé n’existe pas ».
    Et bien figurez-vous, comme le rappelle RaphSud, qu’il fut un temps où cette liberté existait, parce qu’il était dans les moeurs de ce pays que les femmes circulent librement, sans que des hommes venus de pays avec d’autres moeurs se croient autorisés à les insulter.

    Aucune loi ne peut sanctionner la gravité de ces insultes : « salope » murmuré mezzo-voce en passant l’air de rien, regards gluants et mutiques assassins qui donneraient envie à toute femme de s’ensevelir sous un tchador-linceul pour échapper à cette forme d’agression, hostilité diffuse qui empoisonne l’atmosphère et incite les femmes au repli dans des espaces privés et protégés…

    Vous avez appris à vivre dans cette forme de prison à ciel ouvert que sont devenues les villes, et vous êtes tellement intoxiquée que vous ne revendiquez même plus la liberté de ne plus être soumise aux diktats de mentalités qui nous sont étrangères. Vous osez prétendre que ce n’est pas grave et que cela ne vous affecte pas. Vous acceptez l’inacceptable.

    Accepter l’inacceptable, c’est ce qui signe le passage dans un régime de dictature. Vous acceptez la nouvelle forme de servitude qui vous opprime et vous vous adaptez.

    Vous contestez l’intérêt d’une nouvelle loi à juste titre, car aucune loi, aucun régime policier ne peut venir à bout de ce qui est une forme d’empoisonnement de l’atmosphère. Mais la forme de solution que vous proposez qui est de s’adapter à respirer cet air malsain n’est pas une solution pour RaphSud, ni pour moi, ni pour tous ceux qui ne sont pas prêts à brader ainsi leur liberté.

    Il va falloir que vous aussi vous fassiez l’effort d’envisager d’autres solutions. Et si vous ne voulez pas le faire pour vous, faites-le au moins pour les autres.

    • Cher Virgin,
      Tout d’abord, ravie de savoir que moi, et ces autres femmes, sommes des opprimées. On en apprend tous les jours sur soi-même ! Si vous aviez lu mon article en intégralité (ce dont je doute fort au vu de vos propos), vous auriez remarqué que la solution que je propose n’est pas la passivité, et encore moins l’acceptation de ce type d’incivilités, mais bien la pression sociale.

      A savoir, l’action par le bas (la société civile) qui s’oppose à l’action par le haut (l’Etat). Ce qui implique de n’être plus cloisonnée dans une position de victime par le gouvernement, incapable d’agir sans l’aide d’une puissance étatique, mais bien de retrouver la liberté de pouvoir se défendre soi-même, d’encourager les femmes à prendre les devants dans ce genre de situation, de ne pas avoir peur de répondre, de ne pas avoir peur de prendre position en tant que témoin. J’admets toutefois ne pas avoir suffisamment développé cette partie, je regrette !

  • que L’état arrête d’arceler le citoyens de ces incompétences …Maintenant avant d’engager une conversation vous devrez être accompagné d’un huissier , d’un avocat …et du dictionnaire …

  • STF merci pour vos recherches. Et le résultat est surréaliste ! A voir si quelqu’un ici, issu des milieux zautorisés, nous en dira plus…

  • Étape intermédiaire : reportage il y a quelques mois dans une cité pas spécialement « sensible », une femme d’une 40aine d’années, maghrébine, met le voile islamique avant de sortir de chez elle en expliquant qu’elle ne le portait jamais mais que maintenant elle le met pour être tranquille, mettre fin aux commentaires salaces. Une femme posée, pragmatique, qui en a certainement assez de lutter seule. Il y a de plus en plus de femmes voilées, est-ce un choix de leur part ou une contrainte de leur entourage ?
    Étape ultime : que toutes les femmes soient voilées, quelque soit leur origine. Commencer par les habituer à ne pas pouvoir se promener tranquillou. Augmenter la pression progressivement, les vêtements vont se rallonger.

  • Effectivement vous n’avez pas développé cet aspect « pression sociale «  dans votre article loin de là. Il n’est question que de l’Etat qui n’a rien à faire dans ce domaine et des agissements eux-mêmes toujours sous-évalués, considérés chaque fois comme non grave et ne relevant pas de harcèlement, sans aucun commentaire dénonçant ces agissements. Quid de l’avis des femmes qui peuvent ressentir un ras-le-bol de ces agissements ? Quid de la réalité d’un comportement répété pouvant être vécu comme du harcèlement par des femmes du fait justement de cette répétition ? La pression sociale ? Pour le moment, elle est à l’inverse et votre article va complètement dans ce sens : que les femmes arrêtent de jouer les saintes-nitouches et arrêtent de s’offusquer de pas grand-chose. C’est ainsi que j’ai ressenti votre article. J’ai peut-être tort, mais effectivement votre article ne cite pas une fois le possible ras-le-bol de nombre de femmes. Enfin, il ne faut pas se tromper de cible : vous focalisez sur l’inutilité de la loi alors qu’il faut focaliser sur le caractère scandaleux de ces agissements. Mais il semble que ce caractère ne vous apparaisse plus.

  • Car je rappelle que les remarques concernées ne sont pas de la drague mais de l’insulte, car pour ceux qui les expriment, les femmes qui se promènent dans la rue habillées comme bon leur semble ou pas sont des p.tes. Il faut donc bien comprendre que lorsqu’ils vous insultent, ils expriment la façon dont ils vous voient. Libre à vous de l’accepter, mais tolérez que d’autres s’insurgent, à plus forte raison lorsque ces autres ont vécu l’époque bénie où les nouveaux arrivants se coulaient dans les habitudes du pays d’accueil, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Vous êtes priés, à grand renfort de propagande vivrensemblesque, d’accepter, de tout accepter, faute de quoi vous êtes raciste. Et comme cet argument est leur unique défense, la boucle est bouclée. Et c’est bien pourquoi la pression sociale ne fera rien : au mieux vous êtes raciste, au pire vous vous prenez un coup de couteau, comme Adrien à la sortie d’une boîte de nuit. L’étape suivante : les jeunes hommes eux peuvent se balader torse nu où bon leur semble, y compris dans un TER et si le contrôleur leur demande de se rhabiller, il se fait casser la gueule (Var Matin auj). Les filles et femmes couvertes de la tête aux pieds, les hommes torses nus, ça ne vous fait penser à rien ?

    • @RaphSud
      Bonjour,
      « Et c’est bien pourquoi la pression sociale ne fera rien : au mieux vous êtes raciste, au pire vous vous prenez un coup de couteau, comme Adrien à la sortie d’une boîte de nuit. »
      Ou vous serez battu et laisser pour mort(Marin, à Lyon) pour avoir défendu un couple qui était « importuné » par un duo avec lesquels nous sommes obligés de vivre, ou vous serez battu à mort pour un homme, violée pour une femme pour avoir refusé de fournir une cigarette
      Marin et Adrien ont été punis pour avoir osé empêcher le forfait des petits tyrans de trottoir.
      Il est reproché à ceux qui se défendent d’être violents, mais on ne qualifie jamais l’agression subie au départ de violente.
      La pression sociale dont vous parlez ne sert qu’à appuyer/renforcer l’oppression que ces individus pratiquent. Ce n’est rien d’autre : une oppression. Si ces actes étaient sporadiques, je n’en parlerais pas ainsi, mais ils sont loin d’être sporadiques.

  • La notion de harcèlement est très floue.
    La seule chose qu’une loi contre le harcèlement de rue permettra, ce sera que les gens suffisamment riches pour se payer des armées d’avocats pourront accuser n’importe qui de n’importe quoi.

    Je suis d’accord avec l’auteur de cet article. Faut juste remettre les gros cons à leur place. Faut pas se gêner. À force de se faire eux-mêmes crier des insultes et rabaisser, ces perdants qui s’en prennent aux passants finiront par se la fermer.

  • L’opinion publique s’habitue aux couteaux sortis pour un oui pour un non (encore auj dans un bus en Seine St Denis, hier à une terrasse de café à Draguignan). Un jour, lorsque l’opinion publique ne s’offusquera plus, ce sera au tour d’une femme qui aura osé répondre, puis une autre, puis une autre… et des hommes qui oseront s’interposer comme Adrien, Marin et tant d’autres dont on ne parle pas. Qu’il y ait une loi ou pas n’a aucune importance, encore une fois, c’est parler à côté du problème. Car le problème n’est pas là. La question est : va-t-on se décider à appeler un chat un chat et à lutter contre l’islamisation rampante du pays ?

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Par Eléonore Cartellier  et Sylvie Farré.

 

Un enfant qui perd le sourire, fait des cauchemars, a des colères plus fréquentes, devient susceptible, se plaint de douleurs inexpliquées… Un écolier, un collégien, un lycéen dont le niveau scolaire baisse, a une capacité d’attention diminuée, manifeste parfois une attitude provocante vis-à-vis de ses camarades. Ou, au contraire, s’isole. Voilà des signes qui peuvent alerter sur une situation de harcèlement et qu’il ne faut pas minimiser en tant que parent, enseignant ou professi... Poursuivre la lecture

Si vous pensez que les politiques paniques et opportunistes en matière de pandémie ont aspiré la liberté des gens au cours des dernières années, vous avez raison ! Alors que les dirigeants politiques du monde entier serrent depuis longtemps la vis à leurs populations qui souffrent, le covid a donné à un trop grand nombre d'entre eux une excuse pour accélérer le processus. Selon la dernière édition de l'indice de liberté humaine, publié par le Cato institute et le Fraser institute canadien, cela rend la vie pire pour presque tout le monde.

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Par Doriane de Lestrange.

Les mesures de plus en plus dures imposées par les État occidentaux dans le cadre de la lutte contre la pandémie ont deux conséquences principales : modifier la vie quotidienne de toute une population, en lui édictant des comportements à adopter, et créer une importante fracture en son sein. Il y a désormais ceux qui adhèrent et ceux qui résistent.

Cette situation amène à s’interroger sur les diverses méthodes auxquelles le gouvernant peut avoir recours pour amener tout un peuple à prendre telle ou tell... Poursuivre la lecture

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