5 exemples où l’État force les pauvres à payer pour les riches

SNCF, subventions à l’agriculture, endettement, inflation : tous ces prélèvements font que la redistribution se fait à l’envers, des pauvres vers les riches.

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Pauvreté (Crédits : Luis Felipe Salas, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

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5 exemples où l’État force les pauvres à payer pour les riches

Publié le 24 mars 2018
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Par Laurent Pahpy.
Un article de l’Iref-Europe

Avec 48 % de prélèvements obligatoires en 2016 selon Eurostat, l’État français est le champion européen de l’imposition. Pour beaucoup, la « redistribution sociale » des plus riches vers les plus pauvres serait légitime pour lutter contre les inégalités. Mais la pratique rejoint-elle la théorie ? De nombreux impôts et taxes constituent de véritables cas de « Robin des bois à l’envers ». SNCF, agriculture, culture, dette, inflation : voici cinq exemples concrets d’un État qui force les pauvres à payer pour les riches.

 

SNCF : 480 euros par ménage et par an même pour ceux qui ne prennent jamais le train

Le système ferroviaire français représentait en 2016 un coût brut pour les finances publiques, toutes administrations confondues, de 10,5 milliards d’euros.

Il faut y ajouter 3,2 milliards de subventions d’équilibre au régime de retraite SNCF. Cela correspond à une moyenne de 480 euros par ménage et par an même lorsqu’on préfère les cars ou le covoiturage au vu des tarifs du TGV.

 

Agriculture : subvention des grands groupes et de la consommation bio

Parmi les premiers bénéficiaires de la politique agricole commune, on trouve de grands groupes comme la société Doux, premier producteur européen de volailles (28 millions d’euros de subventions en 2013) ou des associations de producteurs de vins haut de gamme comme le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (3,3 millions d’euros en 2015).

Dans le cas de l’agriculture dite biologique, tous les contribuables, riches et pauvres, sont forcés de financer des aides au bio alors que ce sont les plus riches qui consomment ces produits : 24 % des catégories sociales les plus aisées (CSP+) consommaient du bio une fois par mois en 2012 contre 15 % des employés, des ouvriers et des professions intermédiaires (CSP-). Voir notre dossier agriculture.

 

Musées : les tickets d’entrée des riches sponsorisés par les pauvres

D’après une enquête du CREDOC datant de 2014, ce sont surtout les riches qui vont au musée : 85 % des CSP+ avaient visité une exposition ou un monument l’année précédente.

Près d’un ouvrier sur deux n’avait pas fréquenté de tels lieux. Pourtant, les uns comme les autres doivent payer pour les subventions du ministère de la Culture. En 2016, son budget s’est élevé à 11 milliards d’euros, soit l’équivalent moyen de 386 euros par ménage, visites de musée ou non.

 

Dette : les pauvres et leurs enfants remboursent les obligations détenues par les riches

Cela fait plus de 40 ans que l’État et ses organismes publics n’ont pas équilibré un seul budget. Les déficits accumulés alourdissent la dette publique qui a atteint 2226 milliards d’euros fin 2017, soit 98 % du PIB d’après l’INSEE.

Un budget déséquilibré pénalise doublement les générations futures de contribuables, pauvres et riches : elles devront rembourser l’argent qu’elles n’ont pas dépensé tout en payant les intérêts des obligations. Or, l’État emprunte de l’argent à ceux qui en ont, c’est-à-dire aux plus riches. La dette est donc une rente que les plus pauvres sont forcés de payer à ceux qui ont les moyens de prêter à l’État. À l’heure actuelle, chaque nouveau Français naît avec une dette de plus de 33 000 euros à rembourser.

 

Inflation : notre pouvoir d’achat amputé pour renflouer les canards boîteux

La Banque centrale européenne fait tourner sa planche à billets (politique d’assouplissement quantitatif ) depuis début 2015 pour renflouer le cartel bancaire et les canards boîteux de l’Union européenne, dont l’État français. Chaque mois, entre 30 et 80 milliards d’euros sont injectés dans le circuit financier. Cette augmentation de la masse monétaire est allouée en premier lieu au financement des États et de grandes entreprises en connivence avec les ministères publics.

Le pouvoir d’achat, et en particulier celui des plus pauvres, est détourné vers les plus fortunés, ceux qui détiennent des obligations et des actions dont la valeur augmente artificiellement sous l’effet de ces politiques monétaires. Ce mécanisme constitue un facteur d’aggravation considérable des inégalités de patrimoine.

 

En redistribuant les richesses de manière forcée et aveugle, l’État nie d’abord le droit de disposer du fruit de son travail. Cet interventionnisme peut même accroître les inégalités entre riches et pauvres. Le périmètre d’action de l’État devrait être réformé pour éviter ce genre d’aberrations. En ce sens, l’IREF milite aussi pour une baisse généralisée des prélèvements et la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG pour instaurer une flat tax à deux taux. Une telle réforme fiscale permettrait de rétablir les incitations au travail et à l’initiative entrepreneuriale tout en laissant davantage de liberté à chacun pour choisir ce qu’il veut faire de ses revenus.

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  • Il y a beaucoup de monde dans notre pays qui se plait dans cette situation. Avant tout ceux qui financièrement en profitent grassement, Politiques, hauts fonctionnaires et leurs amis. Ensuite le monde des intello de plus en plus nombreux, en fait une majorité d’irresponsables car quoi qu’ils disent ou qu’ils fassent ils n’engagent aucune responsabilité. Plus grave encore nous sommes dans un système dans lequel aucun service public n’est responsable quoi qu’il fasse. Il y a aussi d’autres irresponsables chroniques, les associations et fondations remplies d’extrémistes un peu dans tous les domaines. Tous irresponsables et très fainéants sur les bords, hélas les bords se touchent et le problème n’en est que plus grave. Ensuite il reste le petit monde des assistés permanents, petite vie tranquille, pas beaucoup de travail, même les femmes qui ne travaillent pas n’ont plus le courage d’élever leurs enfants il faut les mettre à la crèche et les mettre à la charge de la collectivité. Tout cet ensemble représente beaucoup de monde, certainement un peu plus de la moitié de la population et tel les services publics gonflent d’années en années. Reste les irréductibles ceux qui ne peuvent s’empêcher de travailler dur, ceux-là ce sont des extrémistes qu’il faut absolument faire disparaitre car c’est un mauvais exemple pour la société. Alors on fait des lois pour les empêcher de trop travailler, ne suffisant pas on le ponctionne toujours plus, il faut bien entretenir le système pour éviter qu’il ne s’écroule. Mais le jour est proche comme cela avait été le cas dans l’Ex URSSS ou l’Etat omniprésent a créé la famine. La méthode diffère un peu mais le résultat sera le même quand on se permet de vendre nos terres cultivables à l’étranger histoire de combler quelques trous. Encore une vision à très court terme. Des irresponsables.

  • J’ajouterais un système de retraite qui favorise outrageusement les carrières longues et évolutives au détriment de ceux qui ont eu une vie professionnelle heurtée et faite de bas salaires. Les 25 meilleures années d’un cadre ou d’un salarié du public ou de grande entreprise ou l’ancienneté est rémunérée conduisent à un rapport salaires/retraites bien supérieur à celui qui est resté sa vie au smic. Un cursus heurté fait de périodes de chômage et de temps partiel rabote le salaire moyen pris en compte et écrase le montant final de la retraite.

    • Oui bien sûr, surtout quand on regarde les sommes en jeu.
      « On » ponctionne les pauvres bougres toute leur vie, en sachant que leur espérance de vie est plus faible que les gratte-papiers.

      • Et en faisant toujours attention à l’inversion du sens des mots, on appelle donc « modèle social » cette mise en servage d’une partie de la population, au bénéfice des autres. Les fonctionnaires, qui ne représentent que 20 % de la population active, assurent à eux seuls plus de 60 % du déficit du régime de retraites. Tout va très bien Madame le Marquise.

    • Les fonctionnaires peuvent bénéficier d’une retraite par capitalisation entièrement financée par les contribuables. Elle est pas belle la vie d’un rentier socialiste ?

      • C’est exactement ça. Les fonctionnaires ont une retraite par capitalisation, et les autres par répartition. Pourquoi par capitalisation? Car elle est « placée » dans des « actions » d’état. En effet, la cotisation retraite des fonctionnaires des fiches de payes n’est nullement payée, contrairement au cas des salariés. Du coup l’état peut « placer » ces cotisations pour son propre fonctionnement. Et comme le taux de croissance de l’état est supérieur à celui du PIB, les fonctionnaires peuvent bénéficier à fond de la pyramide de Ponzi. Et réduire la taille de l’état risque d’être difficile à cause de tous ces pensionnés non budgétés.

  • Et vous oubliez la principale :
    En exonérant d’impôt l’immobilier locatif (subvention), la plupart des revenus supérieurs à 7000€ se retrouvent à payer proportionnellement moins d’impôt que les 70% des classes moyennes et modestes, tout en gonflant leur patrimoine et faisant au passage exploser les prix de l’immobilier.

    • L’immobilier locatif est une vache à lait pour l’Etat, qui ponctionne patrimoine immobilier et loyers au détriment en effet du niveau de vie des locataires pauvres. Les subventions vont aux organismes publics bailleurs, pas aux propriétaires individuels du secteur privé, votre jalousie maladive n’a pas lieu d’être.

    • frais de mutation à l’achat,
      taxe foncière annuelle,
      csg sur le bénéfice foncier,
      irpp sur le bénéfice foncier,
      impôt sur la fortune immobilière,
      loyers bloqués dans certaines villes,
      mises aux normes obligatoires,
      impôt sur la plus value à la revente,
      csg sur la plus value à la revente,
      droit de succession sur héritage,
      en réalité où voyez vous une subvention de l’immobilier ?

      • @jabo
        Bonjour,
        Sans compter les frais de notaire pour valider la transaction, un héritage, sur lesquels la T.V.A est appliquée et prélevée. (Cette validation est un acte juridico-administratif au final, pour lequel les impôts existent.)

    • argumentez , svp : où avez vous déniché cela ??? dans une boule de cristal ?????

  • et ça risque de durer…vu qu’en France il y a de plus en plus de pauvres et de précaires…..

  • les cas sont bons, mais le titre est faux. il ne s’agit pas de problèmes de pauvre contre riche; Mais de l’état qui redistribue à des privilégiés..;pas tous les riches en profitent; pas tous les pauvres paient.
    mais bon, le titre est racoleur..c’est un peu la règle pour intéresser.

  • on pourrait ajouter les subventions aux acheteurs de véhicules électriques ou hybrides achetés pars les CSP alors que les carburants utilisés par les pauvres sont outrageusement taxés

  • l’état favorise les hausses de l’immobilier ..en ne respectant pas la construction des logement sociaux ex:prévu 100 000 en réalité n’en fait que 30 000 ..et depuis des années cela dure…la location à des prix tellement élevé. .que c’est là depense la plus importante d’un budget…. l’état est une maffia….et appauvri les gens…le résultat les très riches augmentent leurs fortune et l’es pauvres survivent ….jusqu’a quand ??? cela devient un probléme de plus en plus ingérable. …..nos élus et profiteurs …Courage fuyons….

  • On peut rajouter la progéniture des classes moyennes et supérieures qui font des études supérieures aux frais des pauvres. Cette même progéniture qui va ensuite détruire les magasins dans lesquels ces pauvres travaillent.

  • C’est le pauvre qui a encore du travail et qui vote encore qui est la base de ce système en reportant élection après élection ses politiques préférés au pouvoir. Alors qu’il ferme sa gueule, cesse de se plaindre et paie sa modeste cotisation au riche…

  • Rajoutons aussi, le surcout des énergies dites renouvelables, financé par tous, au bénéfice de quelques malins.

  • petite question a l’auteur

    comment un pauvre qui ne paie pas d’impot peut il subventionner une activité?

    en réalité seul les riches qui paient de gros impots participent au soutien au profit des pauvres

  • Les 10 milliards de la SNCF c’est ce que versent les régions pour les TER qu’elles commandent, principalement. La SNCF c’est juste l’exploitant. Donc déjà j’ai du mal à comprendre ce ça insinue, qu’une entreprise devrait fournir le service gratuitement ?
    Et je vois pas ce que ça vient faire dans cet article, c’est clairement pas les « riches » qui prennent ces trains bien au contraire.
    Et le TGV n’est PAS subventionné.

  • @poilagratter Merci, je commençais à désespérer de lire ce que vous avez écrit. Les pauvres ne payant pas d’impôts non seulement ne risquent pas de payer pour les riches, mais ne paient même pas pour eux-mêmes. Si les riches ne payaient pas, tous les prix cités dans l’article mais également tout ce que l’auteur oublie car entrés dans les habitudes : la scolarité, les transports, l’aménagement des villes, les équipements sportifs etc seraient carrément hors de portée des pauvres. Le riche paie lui aussi pour la SNCF sans l’utiliser non plus, il prend l’avion pour les longs trajets et un taxi pour les courts. Si les riches n’achetaient pas de bio, il n’y aurait même pas les 15% de CSP- qui en consommerait, car les prix seraient encore plus élevés. Ce sont les riches, par leur consommation, qui font baisser les prix. A leur sortie, les premières télé, machines à laver, magnétoscopes (ancêtre du lecteur DVD) etc étaient hors de prix, puis se sont démocratisés mais il a fallu pour cela de premiers acheteurs. Et puis, où le curseur du pauvre et du riche sont-ils placés ? Le pauvre qui ne paie pas d’impôts, donc pas d’impôts locaux non plus, ni taxe audiovisuelle, bénéficie de la CAF et des bons CAF, d’un logement HLM, de la cantine gratuite, de la CMU etc est-il toujours aussi pauvre si on ajoute toutes ces exonérations à son revenu ? Qui paie pour que les services publics soient financés malgré ces exonérations l’absence de paiement d’impôts de plus de la moitié des ménages ?

  • …SAUF QUE LES PAUVRES NE PAIENT PAS D’IMPÔT ….

  • @Theo31 La « progéniture des classes moyennes et supérieures » fait des études aux frais… de ses géniteurs ! Parce que cette progéniture va dans les écoles privées, vu que les écoles publiques sont infréquentables, sujettes aux violences, au racket, au désordre mis par… la progéniture des pauvres. Là encore, les études des pauvres sont financées par les impôts de qui ? Donc les pauvres ne paient rien pour les études de leurs enfants mais les riches paient et les écoles publiques et les écoles privées !

  • Juste une remarque sur la solution proposée. Une flat tax à deux taux n’est pas une flat tax, elle n’est pas « flat » (signifiant taux constant). De plus on perd l’énorme avantage de cette taxe, la linéarité. Il n’est pas nécessaire de connaitre simultanément la somme totale des revenus pour l’appliquer, il est possible de l’appliquer sur chaque revenu indépendamment. C’est notamment une condition nécessaire pour mettre en place un « vrai » prélèvement à la source de l’impôt (contrairement à l’usine à gaz qui est prévue et se résume à faire une avance de trésorerie obligatoire à l’état). Une remarque sur le point n 1: c’est surtout les TER (et en fait toutes les lignes peu usitées comme par hasard) qui coutent cher au contribuable, le TGV Paris-Lyon est rentable par exemple (et vient renflouer le reste…).

    • La « flat tax à deux taux » a aussi l’effet pervers de fournir une excellente excuse pour ne pas réduire les prélèvements, voire les augmenter, pour les redevables du taux élevé.

  • Quand vous parlez des fonctionnaires, dites-le carrément. Parce que parmi les classes moyennes et supérieures, il y a aussi pas mal de personnes ayant gravi les échelons dans le privé à la force du poignet.

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