Ce n’est pas la faute de l’Europe mais la nôtre

Réformons la France pour changer l’Europe

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Ce n’est pas la faute de l’Europe mais la nôtre

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 16 mai 2018
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Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref-Europe

À l’occasion de la journée de l’Europe on a pu entendre de nombreux politiques critiquer l’Europe pour la plupart des maux qui accablent la France. Certains (situés à droite ou à gauche de l’échiquier politique) n’hésitent même pas à demander un Frexit selon le modèle du Brexit qui a vu la sortie du Royaume-Uni de l’Europe.

Même Emmanuel Macron a affirmé lors d’une interview accordée à une chaîne britannique qu’un référendum en France donnerait probablement le même résultat qu’au Royaume-Uni. Plus subtilement, mais tout aussi directement, le président français a critiqué la position allemande concernant les vertus du contrôle des dépenses budgétaires. À Aix-la-Chapelle, il a demandé « un budget européen beaucoup plus ambitieux (…) et une zone euro plus intégrée, avec un budget propre » feignant d’oublier qu’à la fin, ce sont les… Allemands qui règlent l’addition. « En Allemagne, il ne peut y avoir un fétichisme perpétuel pour les excédents budgétaires et commerciaux, car ils sont faits aux dépens des autres », a-t-il lancé lors de la cérémonie à laquelle assistait Angela Merkel.

Contrairement au Brexit, le Frexit  aggraverait l’étatisation du pays

Le président français a tort. Ni l’Allemagne, ni l’Europe ne sont responsables des malheurs de la France. Et certains politiques qui invoquent le Brexit à longueur de journée oublient que le vote des Britanniques n’était pas opposé à l’Europe libérale mais contre l’Europe bureaucratique. D’ailleurs, les régions britanniques ayant reçu le plus d’aides européennes ont été aussi celles qui ont voté le plus majoritairement pour la sortie de l’Europe. Et celui qui a mené la campagne du Brexit – Nigel Farage – a des convictions économiques tout aussi éloignées de Mme Le Pen que de Jean-Luc Mélenchon. Pendant la campagne, il a demandé davantage de libre-échange (mais sans l’Europe), des baisses d’impôts et même la suppression de l’impôt sur les successions. Connaissant les défenseurs politiques du Frexit, on peut craindre que celui-ci n’enfonce la France encore plus dans l’étatisme.

L’Europe c’est aussi plus de concurrence et plus de richesses

Car il faut reconnaître au moins un mérite à Bruxelles : plusieurs réformes libérales et en particulier l’ouverture à la concurrence des transports, des services… D’ailleurs, si le gouvernement veut imposer une réforme à la SNCF c’est parce que l’Europe l’y oblige à travers l’ouverture à la concurrence du rail. Désigner l’Europe comme bouc émissaire c’est un artifice électoral qui s’appuie sur des arguments complètement erronés. Depuis 1950 et les débuts de l’Europe, grâce à la France entre autres, le PIB de notre pays est passé de 13.2 Md€ à 2 300 Md€ en 2017 et celui par habitant de 4 000 € à 39 000 € constants. Contrairement à ce qu’affirment certains, nous n’avons jamais été aussi riches qu’aujourd’hui et, en très grande partie, grâce à l’Europe. Ce n’est pas de sa faute si nos gouvernements successifs n’ont pas réformé l’État et l’économie comme l’ont fait les autres pays. Si l’Allemagne a des excédents budgétaires et commerciaux, ou si le taux de chômage des jeunes est trois fois moins élevé qu’en France c’est parce que nos voisins ont réformé l’Etat et le marché du travail. Si le Royaume-Uni se porte économiquement encore très bien avec le plein emploi c’est parce qu’elle a eu au pouvoir Margaret Thatcher d’abord, ensuite Tony Blair et David Cameron. Ce dernier a supprimé 600 000 postes de fonctionnaires en quatre ans. Si la France bat le record des prélèvements obligatoires parmi les membres de l’OCDE, ce n’est pas la faute de l’Europe, ni de l’Allemagne. Si le coût du travail est l’un des plus plus élevés (32.8 % de charges sur les salaires contre 24 % en moyenne dans la zone euro) et si les propriétaires français sont les plus taxés d’Europe (69.7 Md€ prélevés par an contre 13.3 Md€ en Allemagne), c’est dû uniquement à l’incompétence et à l’incurie de nos décideurs politiques.

Comme l’anti-américanisme ou l’antilibéralisme – deux sports nationaux en France – les discours anti-Europe ne font que masquer notre incapacité à voir en face nos problèmes. Cela ne veut pas dire que l’Europe n’a pas besoin de changements. Il serait bien qu’elle retrouve ses missions originelles, la défense du libre-échange et de la libre circulation tout en se débureaucratisant. Mais si l’on veut changer l’Europe, il faudra d’abord changer la France.

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  • « le résultat serait probablement le même que pour le Brexit »… Encore une parole pour faire peur… Car je pense qu’en France, on sait très bien qu’on est incapable de marcher sans l’Europe… Contrairement aux anglais qui peuvent réussir eux (hors euros, hors shengen, alliances économiques diverses, commonwealth, etc.). J’espère que l’Allemagne ne va pas se laisser marcher dessus par la France.

    • On est aussi parfaitement incapables de marcher dans l’Europe, il n’y a qu’à regarder nos performances économiques pour s’en convaincre. Mais je reconnais que voir revenir tous ces incapables dont on s’est débarrassés en leur donnant un poste européen est une perspective effrayante.

    • 1) Taux de change : l’€ est un poids (il renchérit le coût de nos bien que l’on EXPORTE. Il favorise en revanche l’importation. C’est un choix).
      2) La France est contributrice NET au budget de l’UE : elle donne 10 milliards par an de plus que ce qu’elle recoit (elle donne 20, on lui en redonne 10 résultat des comptes : elle perde 10 milliards par an).

      En quoi ne serions pas capable de marcher sans une institution à qui on donne 10 milliards (estimation basse qui ne prend pas en compte les amendes) par an ?

      Quelle est la seule armée de l’UE ? La France
      Quelle est la seule armée nucléarisé ? La France

      Ainsi, sur le plan monétaire (1), diplomatique (2), militaire (3) et budgétaire (4) c’est l’UE qui ne pourrai pas vivre sans la France.

      En réalité si un pays comme la France quittait l’UE celle-ci n’existerai plus du tout; tout simplement.

      Enfin, les mêmes qui disent cela « la France ne pourra pas survivre » était les mêmes qui essayait de m’expliquer hier que l’UK ne pourrait survivre.

      Stupide. Toute chose égales par ailleurs, la France perd plus qu’elle ne gagne. Qu’on le veuille ou non.

  • L auteur n a pas tort sur le fond mais certains arguments sont sinon faux du moins tandencieux.

    La RFA a moins de chomage des jeunes car elle n a pas une politique lapiniste comme chez nous (et jusqu a peu, elle n avait pas tant d immigration qui booste la natalite et le chomage 20 ans plus tard). Apres il y a evidement le fait qu on a une industrie en declin, que la France est un pays centralisé et qu on a privilegie l investissement dans le parpaing a celui dans l industrie et l immateriel

    L argument qui a porte pour le brexit n etait pas economique (liberalisme ou non) mais nationaliste (reprendre le controle de son pays). Les regions qui ont vote en masse pour le brexit ont certes eut pas mal de fond de l UE mais ce sont aussi celles qui ont subit un fort declin economique et dont la population locale s est retrouvee en concurrence avec d autres citoyens de l UE (en particulier les polonais)

  • L’Europe a été une chance pour la France.
    Sans elle, nous serions encore un pays « nasse » où en entre facilement (c’est toujours le cas) mais dont on ne peut sortir (ce n’est plus le cas).
    Elle le redeviendra le jour où les technocrate de Bruxelles seront repris en main par les politiques (Europe des nations) et le jour où les technocrates français et les élus cesseront d’aggraver les mesures décidées au niveau européen pour avoir le sentiment d’exister!

  • L’UE n’est qu’une vaste bureaucratie engageant des réformes d’apparence libérale, mais qui ne sont que la substitution du copinage de quelques oligopoles au copinage des hauts fonctionnaires. Aussi, ces derniers pour exister n’ont d’autre choix que de se poser en intermédiaires entre les bureaucrates bruxellois et les peuples. L’UE, nouvelle URSS, doit mourir et laisser la place à des nations libres développant leurs compétences internes et coopérant entre elles selon leurs intérêts. Oui, vive le frexit !

    • L’UE nouvelle URSS… Goulag, parti unique, impérialisme militaire, épurations ethniques, censure, économie planifiée… nan c’est clair, l’UE est la nouvelle URSS…

  • L’UE a un seul mérite, celui de nous avoir conceptualisé le principe de subsidiarité : aucune responsabilité, aucun choix, ne doit remonter plus qu’il n’est strictement nécessaire. Elle a un seul vice, dont découlent tous les autres : elle agit en contradiction constante avec ce principe…

  • Si la France en est là c’est uniquement la faute de nos politiciens incompétents, sots et corrompus. Mais comme en plus ils n’ont ni courage, ni honneur, ni intégrité, ils rejettent sur l’Europe leurs responsabilités dans sa ruine!

  • D’après cet article tout ce qui va bien en France, c’est grâce à l’Europe et tout ce qui va mal, c’est la faute à la France, et il ne faut pas manquer de culot pour dire que les bienfaits de l’Europe pour notre pays remontent aux années 50 !
    « La France n’a jamais été aussi riche » mais elle a une dette qui frôle les 100% du PIB annuel, elle compte environ 10 millions de personnes en âge de travailler au chômage ou en situation précaire et ne peut plus payer correctement une grande partie de ses retraités. Cherchez l’erreur !

  • à pascompliqué bonjour,vous avez très bien résumé le mal Européen,pour faire beau, la France joue ,les chevalier servant que nous payont au prix fort.la Question combien cela coûte à L’ÉTAT FRANÇAIS ??dans notre budget national ??qui est transféré vers nos impôts direct ou indirect …

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À l’occasion de la 9ème séance de l’école du libéralisme, l’IREF a eu le plaisir de recevoir Erwan Le Noan pour répondre à la question suivante : la politique de concurrence est-elle libérale ?

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