Par Patrick Aulnas.
La France se distingue par la persistance d’un niveau très élevé de dépenses publiques. Le fameux modèle social français joue un grand rôle dans cette situation puisqu’il absorbe environ 46 % du total (575 Md€ sur un total de 1256 Md€ en 2016).
L’incapacité politique à maîtriser les dépenses publiques provient certainement d’une addiction à l’étatisme qui a des racines historiques, mais aussi du refus des élus de placer les citoyens en face de leurs responsabilités. La facilité consiste à entretenir une mentalité d’assisté pour profiter politiquement des « réalisations » effectuées avec l’argent public, c’est-à-dire le nôtre.
Une voie plus ardue serait une pédagogie de la responsabilité individuelle que la célèbre phrase de John Kennedy résume : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. »
Nous en sommes loin et il ne semble pas que nous avancions dans cette direction.
Les cinq champions
Si on sélectionne les pays de l’UE dont le total des dépenses publiques (nationales, locales et sociales) dépasse 50 % du PIB en 2016, on obtient le tableau suivant :
Total des dépenses des administrations publiques en euros du PIB (années 2007-2016)
Pays | 2007 | Maximum | 2016 |
France | 52,2 | 56,7 (2015) | 56,4 |
Finlande | 46,8 | 58,1 (2014) | 56,0 |
Danemark | 49,6 | 56,7 (2011) | 53,6 |
Belgique | 48,2 | 55,9 (2012) | 53,2 |
Autriche | 49,2 | 54,1 (2009) | 50,7 |
Union européenne (28 pays) | 44,6 | 50,0 (2009) | 46,3 |
(Source : Eurostat)
La France figure en tête du classement des États dépensiers et la décrue des dépenses publiques y reste homéopathique. En vérité, les dépenses continuent à augmenter en valeur absolue mais diminuent très légèrement en pourcentage du PIB du fait de la croissance économique. Cette pseudo-réduction est beaucoup plus lente en France que dans tous les autres pays d’Europe.
Les efforts pour réduire les déficits publics, et ainsi entamer la diminution de l’énorme dette publique accumulée, ont été bien réels en Europe. On le voit avec la moyenne européenne qui passe d’un maximum de 50 % du PIB en 2009 à 46,3 % du PIB en 2016. La France n’a pas suivi ce mouvement d’ensemble et sa dette publique continue donc à augmenter en valeur relative année après année, pour atteindre 99,2 % du PIB (2 232 Md€) en 2017.
Sur la période 2007-2016, les dépenses publiques les plus lourdes ont été atteintes par la Grèce en 2013 avec 62,3 % du PIB. Mais le pays était en situation de faillite virtuelle et ne tenait que par l’injection d’aides européennes.
L’évolution des dettes en valeur absolue
Dans la mesure où la croissance économique est presque toujours au rendez-vous, même si elle est modeste, les valeurs relatives (pourcentage du PIB) sont trompeuses. Il est donc intéressant d’observer les dépenses publiques en euros sur la période 2007-2016.
Total des dépenses des administrations publiques en milliards d’euros courants
Pays | 2007 | 2016 | Augmentation
des dépenses publiques |
France | 1016 | 1256 | 23,6% |
Finlande | 87 | 121 | 39,0% |
Danemark | 116 | 149 | 28,4% |
Belgique | 166 | 225 | 35,5% |
Autriche | 140 | 179 | 27,8% |
Union européenne (28 pays) | 5796 | 6906 | 19,1% |
(Source : Eurostat)
Les dépenses publiques augmentent fortement, parfois bien plus que le PIB, par exemple en Finlande ou en Belgique. Les cinq champions de la dépense se situent nettement au-dessus de la moyenne de l’UE : 19,1 % de hausse des dépenses sur 10 ans pour les 28 pays.
Selon l’INSEE, le PIB français est passé de 1 892 à 2 229 Md€ courants de 2007 à 2016, soit une hausse de 17,8 %. La hausse des dépenses publiques de 23,6 % est donc très nettement supérieure à la croissance économique, ce qui se traduit par une emprise croissante de l’État sur l’économie par le biais d’un endettement croissant, les prélèvements obligatoires augmentant moins vite que les dépenses.
Étant donné l’importance de la dette publique dans tous les pays riches, on peut considérer qu’elle est devenue une véritable stratégie de développement de l’interventionnisme. L’augmentation des prélèvements obligatoires étant impopulaire, endetter le pays tout entier, c’est-à-dire les contribuables futurs, constitue une lâcheté que ne se refusent plus les dirigeants.
Tous les chiffres précédents sont sans appel et on se perd en conjectures sur le sens des objurgations constantes des certains économistes, par exemple les Économistes atterrés, qui demandent un interventionnisme accru et se plaignent de l’ultralibéralisme français. Certains intellectuels ont visiblement quitté la réalité de notre monde.
Pour illustrer la conclusion de cet article, une des meilleures prestations de notre « économiste » atterré préféré Henri Sterdyniak, assisté de la non moins hilarante Monique Pinçon-Charlot : https://www.youtube.com/watch?v=qRqo7-k_zBg
(Avertissement : cette vidéo, qui paraît très drôle en apparence, est en fait à déconseiller aux âmes sensibles)
Il faut dire que ce n’est pas fini car toutes les taxes existantes sont nettement en hausse et en plus il y a des taxes qui ne portent pas le vrai nom comme la multitude de radars et de kiosques à péage de toute nature.
Enfin, et c’est là le vrai problème, contrairement aux autres pays qui ont des prélèvements élevés RIEN ne fonctionne en France TOUT est en déficit chronique quant à l’entretien c’est comme les routes. Exception faite des bâtiments public jusque dans les Mairie lieu qui sont privilégiés en extérieur et surtout en intérieur. Il en est de même pour nombreux services sociaux voir associations ou fondation ainsi que les locaux parisiens des syndicats ou là aussi l’argent coule à flot sur le dos des contribuables.
Le plus bel exemple est la formation professionnelle, l’état y consacre 32 milliards par an mais on ne sait où passe cet argent, puisque peu de personnes sont formées.
dans la formation.
dans les poches des organismes qui s’occupent de formation dont les syndicats.
» endetter les futurs contribuables …. »c’est vraiment jouer avec le feu , car rien ne dit que de futurs contribuables français il restera d’ici quelques années quand on voit le nombre de gens , travailleurs et entrepreneurs qui font leur valise pour partir sous de meilleurs hospices ; il n’y a pas que les riches qui fuient le pays ;
auspices pas hospices
Ce sont les vieux retraités « plumés » qui se retrouveront dans les hospices…
Il faut traduire de cet article que 56 % des richesses produites par la France passent entre les mains de l’Etat chaque année, même si une partie de ces dépenses est opérée par des entreprises privées (par ex les travaux publics).
Ce niveau d’administration de l’économie par l’Etat caractérise un pays socialiste, constat renforcé par le volume époustouflant de la redistribution supérieure à un tiers du PIB. Avec les résultats que la France obtient en matière de chômage, d’insécurité, de mal logement, d’enseignement public (150 000 illettrés chaque année), avec le désespoir des pompiers, des militaires, des juges, des infirmières du public, avec des entreprises publiques en grève permanente, avec la mauvaise gestion des dépenses de santé, la faillite du régime de retraite… avec in fine la régression économique caractérisée de la France dans le monde, un seule certitude : le modèle socialiste étatiste nous a conduit inexorablement vers cet échec absolument incontestable, vérifiable, persistant.
Qui peut encore prétendre le contraire ?
« le désespoir des pompiers, des militaires, des juges, des infirmières du public » franchement vous parlez de choses que vous ne connaissez pas du tout..les pompiers, cette caste qui se permet de dénigrer les pompiers volontaires parce les engagés se croient supérieurs..les militaires avec un budget sans cesse croissant et des primes et des missions d’ingérence..les juges, ces laxistes qui sont pas foutus de rendre une justice équitable …….et les infirmières qui délèguent le plus possibles travaux physiques au détriment des aides soignants qui eux auraient de quoi se plaindre.
Ca ne change rien au fait que chaque euro français finira par passer un jour ou l’autre par les mains de l’état (dès qu’on passe 50%, c’est mathématique), qui le redépensera de manière totalement inefficace. Les fonctionnaires « à mission » orientent peut-être mal leurs récriminations, mais il reste indéniable que l’état gère catastrophiquement ces missions.
N’exagérez pas trop quand même! Le budget des armées est rogné tous les ans. Les autres professions sont surchargées et mal payées. Alors que les ministères et autres regorgent de gens qui sont en surnombre par rapport au travail à faire. Le pire est Bercy, malgré l’informatisation pas une seule réduction du personnel. A croire qu’ils font toujours leurs calculs avec un boulier!
@dekkard
Bonsoir,
Les militaires qui partent en mission doivent avancer les frais de voyage et de logement, de leurs poches, et voir à se faire rembourser plus tard. Ils doivent aussi s’équiper eux-mêmes de matériel moins usé voire de meilleure qualité. Certains ont dû s’acheter des gilets pare-balle. Non seulement les remboursements de frais se font attendre mais les soldes aussi. Sans compter que les « primes » de missions ont été sévèrement allégées. En tant qu’appelé, ma seule mission pour nettoyer le caca de l’Erika m’a fait gagner 1/3 de ma solde. Rien à voir donc avec un déploiement en ex-Yougoslavie, au Tchad, ou en Afghanistan. Ces primes étaient un des attraits majeurs des engagés.
Les infirmières et les aides-soignantes n’ont pas les mêmes niveaux de compétences et donc pas les mêmes tâches à accomplir. Une infirmière peut corriger un médecin sur la quantité d’un produit à injecter, parce qu’elle en a les compétences, ce n’est pas le cas des aides-soignantes.
« Qui peut encore prétendre le contraire ? »
ah mais un paquet de monde, c’est bien ça le problème !!
pourquoi voulez vous que cela change..les depense public sont un enjeu électoral. .d’un côté vous avez ceux qui bossent au SMIG et une autre catégorie qui profite du système mis en place sans bosser.ce sont des électeurs ,nos politiciens voient en eux ,une marge pour être élus. …vos impôts et taxes augmentent maïs là dépense publique augmente. ..tout douceusement maïs inexorablement vôtre pouvoir d’achat diminue…..nos élus savent se rendre utile à des fins personnels..!!!
enjeu électoral alors qu’il y a de plus en plus d’abstention? et l’autre catégorie dont vous parlez ce sont les chômeurs? le mot est sale hein..vous avez déjà connu le chômage? vous avez que la majorité des chômeurs cherchent du travail et que ce ne sont pas eux qui coutent le plus cher? allez regarder un peu du côté de l’évasion fiscale.
L’évasion fiscale n’est pas le problème, elle est due à la spoliation et au racket de l’état sur les citoyens. Le calcul a été fait, sur la somme que vous coûtez à votre patron, vous ne disposerez que de 37%.
Mais l’état doit entretenir les politiciens et leurs affidés, véritables parasites qui plombent les finances.
je suis d’accord sur le racket de l’Etat mais ça a un coût et donc ça reste un problème en soi , tout comme l’indemnisation de nombre de personnes en France…on tape direct sur tous les chômeurs à cause de la minorité qu ne cherche pas de taf en prétextant que c’est la solution,sans chercher les vraies causes de l’évasion fiscale et y répondre intelligemment.
L’évasion fiscale répond au principe que tout individu détenu arbitrairement et injustement a le devoir de s’évader. Plus encore si on entretient à dessein une confusion entre son évasion et une infraction, voire une fraude.
mais n’est pratiquée que par ceux qui le peuvent…
En effet. Je propose donc que les 53% qui ne paient pas l’IR cessent d’en être exonérés afin de pouvoir eux-aussi se livrer à ce sport…
le « black » est l’exil fiscal du pauvre.
57 % de la richesse nationale prise par l’Etat Français, les plus riches en numéraire paient plus que la moyenne mais à l’autre bout, les chômeurs paient leur 57 % en chômage et c’est beaucoup plus douloureux pour eux… C’est à eux que cela coute le plus cher.
On ne souffre pas quand on a été rendu inconscient…
sans parler du fait que lorsqu’on vit aisément on bénéficie de conseils et d’aide pour payer le moins d’impôts possibles (banques helping) quand on est au smic ou chômeur on ne bénéficie de rien, et on reste juste bon à payer..
Les conseils en question viennent de gens qui demandent en honoraires ce qu’ils vous ont permis de gratter vis à vis du fisc. La satisfaction est essentiellement intellectuelle…
@dekkard
Quand j’étais smicard et célibataire, je ne payais pas d’I.R. A sa création, j’ai touché le maximum que pouvait offrir la « prime pour l’emploi ».
Quand on est chômeur, on bénéficie de plein de trucs :
– des A.P.L, auxquelles je n’avais pas droit en tant que smicard ;
– de la gratuité des transports (en tout cas dans ma ville) ;
– de tarifs réduits au cinéma et aux musées ;
– de la C.M.U quand on la demande ;
– et d’autres trucs dont je ne me souviens pas.
Un ami m’a demandé si je n’étais pas content que d’autes paient pour mon allocation chômage. Je lui ai rétorqué que j’aurais préféré un marché du travail ouvert, dans lequel j’aurais pu trouver un boulot plus facilement.
Quant à ceux qui bénéficient d’aides pour payer le moins d’impôts possibles, ils ne s’évitent pas la totalité de leur ponction. Pour cela il faut ête proche de l’Elite. Le gouvernement lui-même nous aide à payer moins d’impôts : avec la case où on choist 10% d’abattement ou les frais kilométriques.
Sinon ils ne seraient pas des intellectuels. Le propre de cette catégorie est justement de conceptualiser en oubliant complètement la réalité. Un économiste par contre doit être pragmatique, car l’économie n’est pas immatérielle. Notre vie et notre prospérité en dépende!
exprimer les dépenses en rapport du PIB n’est pas pertinent : le calcul de la part des services publiques dans le PIB se fait en prenant les dépenses (et non la production). Donc toute hausse de dépenses publiques augmentent le PIB.
Oui, on peut parler de 19 k€ par habitant, mais de toute façon, il n’est pire sourd que le citoyen qui ne veut pas entendre.
pourquoi ne pas supprimer la TVA c’est là où il y a le plus de fraude…?
Supprimons les impôts tout court, et il n’y aura aucune fraude, ni évasion, ni optimisation, ni exil. Les étrangers s’exileront en France.