Universités : les blocages n’ont pas d’importance, la fac est obsolète

Par l’innovation et la concurrence, le capitalisme permet de démocratiser l’accès à la connaissance. Les revendications anti-sélection des étudiants d’extrême gauche des universités publiques françaises semblent complètement dépassées.

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Universités : les blocages n’ont pas d’importance, la fac est obsolète

Publié le 19 avril 2018
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Par Laurent Pahpy.
Un article de l’Iref-Europe

Avec la loi pour « l’orientation et la réussite des étudiants » (ORE), ParcourSup remplace Admission post-bac pour permettre aux bacheliers de choisir leur voie et de poser leur candidature pour leurs études. Or, la nouvelle procédure administrative de cette plateforme introduit une sélection sur dossier dans le cas où les candidats seraient trop nombreux par rapport aux places disponibles. Pour les activistes à l’origine des blocages, cette sélection serait une inacceptable « mise en concurrence » entre les étudiants. Certains seraient ainsi injustement discriminés dans l’accès au savoir et aux diplômes.

Pourtant, lorsqu’un professeur diffuse son cours en direct, tout en répondant aux questions sur les réseaux sociaux, le nombre d’élèves n’est plus limité aux capacités de la salle de classe. Désormais, on peut suivre son cours des quatre coins de la planète sans restriction d’accès, et ce pour la modique somme d’un abonnement  Internet. Plus besoin de sélection, la connaissance se diffuse quasi gratuitement à tout un chacun.

Le capitalisme a rendu la connaissance quasi gratuite

Avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, Wikipédia lance en 2001 une première révolution dans la diffusion du savoir en se basant sur le principe des réseaux collaboratifs. Il devient dès lors inutile de se procurer un dictionnaire. Le cinquième site le plus visité au monde offre une quantité considérable d’informations gratuitement, sans cesse mises à jour par des contributeurs bénévoles du monde entier.

Les MOOC (Massive Open Online Course) constituent une deuxième étape de cette révolution pédagogique. Désormais, plus besoin d’user les bancs des facultés, il est possible de suivre gratuitement ou quasi gratuitement les cours magistraux des meilleurs professeurs du monde. Stanford, HEC, Polytechnique… depuis dix ans, les universités les plus célèbres ouvrent leurs portes virtuelles et offrent des certifications sur des plateformes comme Coursera ou OpenClassrooms.

Enfin, de nouveaux modèles émergent comme l’École 42 fondée par Xavier Niel en 2013. La sélection dans cette école d’informatique ne se base sur aucun diplôme mais sur des tests évaluant la capacité des étudiants à apprendre le code. Cette fois, plus de professeur : les élèves doivent apprendre par eux-mêmes en s’entraidant. La formation est gratuite et le modèle économique repose sur le succès espéré de startups créées par les diplômés qui paieront leur taxe d’apprentissage en retour.

Toutes ces révolutions pédagogiques se sont réalisées sans interventionnisme public ni subvention. Par l’innovation et la concurrence, le capitalisme permet plus que jamais de démocratiser l’accès à la connaissance. Les revendications anti-sélection des étudiants d’extrême gauche des universités publiques françaises semblent donc complètement dépassées.

Réformer l’université : liberté, flexibilité et concurrence

Alors que seulement 4 établissements français sont dans le top 100 des universités européennes, que le chômage des jeunes atteint 22 % et que les employeurs peinent à recruter, notre système universitaire se montre incapable de concilier les projets des jeunes et les besoins du marché du travail.

En soumettant le destin de la jeune génération à un algorithme bureaucratique, le système universitaire public semble complètement déconnecté des opportunités offertes par la technologie et l’innovation. L’IREF propose de réformer l’université pour la « défonctionnariser » et « désétatiser », en s’inspirant notamment de l’exemple britannique.

Les pistes envisagées consistent à introduire de la concurrence et à privatiser les universités. Des études payantes rendront les étudiants beaucoup plus exigeants quant à leurs résultats et la privatisation incitera les établissements à réduire leurs coûts. La collation des grades devrait elle aussi être libéralisée pour permettre l’émergence de formes alternatives d’enseignement.

De telles réformes n’empêchent pas d’imaginer des mécanismes de redistribution, de bourses ou de charité pour les étudiants les plus précaires. Néanmoins, il est urgent de permettre aux universités de s’adapter aux enjeux de notre époque plutôt que de sombrer de manière répétée dans des blocages futiles imposés par une minorité d’extrême gauche qui voue une haine au capitalisme et à la réussite personnelle.

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  • Lers grévistes disent la chose suivante: alors qu’il y a 60 ans, il n’y avait que 20% d’une classe d’âge qui atteignait le bac et que ce dernier était un vrai examen, désormais on « donne » le bac à 80% d’une classe d’âge (les 20% restant étant vraiment proches du débilisme profond) et nous exigeons que ces 80% puissent TOUS, sans exception poursuivre des études supérieures à l’Université pour fournir des bataillons d’ignares en histoire l’art, des psychologues incompétents et des branleurs en sociologie.
    Bravo les mecs!

    • Et qui vivront en parasites de la société! Car ne trouvant pas de travail ils iront rejoindre les rangs des fonctionnaires. Les autres finiront SDF, car avec la robotisation les places seront chères et ils n’auront pas les moyens d’y parvenir!

      • Il ne faut pas exagérer, il ont un certain esprit de synthèse et entre dans les dossiers moins en diagonale que certains ingénieurs… « ON » en trouve donc quelques uns qui acceptent de se recycler dans des disciplines plus sérieuses mais c’est du gâchis de perdre du temps à se former dans des trucs et des machins qui sont inutilisable ou très marginalement.

    • Combien de fois ai-je entendu ces pouilleux dire qu’on n’allait pas à la fac pour apprendre un métier mais pour avoir un esprit critique alors qu’ils ne mettent jamais les pieds en cours et à la bibliothèque.

      • Peut-être serait-il intéressant d’avoir dans l’article quelques informations chiffrées comme par exemple : pourcentage d’échec après chaque années de formation supérieure, pourcentage des diplômés qui, après dix ans, travaillent dans l’activité qu’ils ont étudiée…

    • Je me souviens avoir compulsé des rapports d’agrégation où les membres du jury rappelaient que le français était la seule langue autorisée aux concours.

  • Donc en fait la formation se dirige bien vers un abandon de sa mission sélective pour se recentrer sur l’acquisition de compétences en fait. Du coup le fond des revendications des étudiants serait correct et ce serait la formulation de celles-ci qui n’est pas la bonne.
    Je n’ai pas remarqué de revendication très explicite qui irait dans le sens d’une négation des compétences. Ce que je remarque en revanche c’est une érosion de l’assimilation du travail avec la douleur. A ce niveau gauche et droite traditionnelles se rejoignent pour garder cette approche, avec des discours gauchistes particulièrement incohérents (avec lesquels le management traditionnel est mieux vu que le management qui veut tirer parti de conditions de travail améliorées, de participation volontaire des salariés… etc., où le malheur serait plus le bonheur que le bonheur, on atteint parfois des sommets de bêtise).
    Nous avons aujourd’hui de nouvelles opportunités de faire mieux tout un tas de choses. Cependant cela nécessite de nouvelles conceptions, de nouvelles organisations… les « progressistes » d’hier tiennent à conserver d’anciennes revendications et se retrouvent finalement eux-aussi à croire en la Fin de l’Histoire.

    Je ne sais pas si c’est le capitalisme qui est vraiment à l’œuvre dans l’émergence d’organisations nouvelles, je doute en fait tant le capitalisme peut tout à fait entraîner des logiques monopolistiques comparables à l’administration étatique… en fait il s’agit d’une structure unique. C’est plutôt la liberté qui me semble à l’œuvre et le travail toujours à faire d’en garantir les conditions d’expression. Et il me semble clair que c’est le système formé par l’état-nation, le capitalisme et l’industrie qui en a permis la démocratisation des moyens matériels : ok pour convenir que ce système est en cours de dépassement, aussi bien dans les comportements individuels et collectifs que dans les exigences qui vont avec la reformulation des contingences matérielles par la technologie (et notamment le support de l’information).

    • @ ropib
      Vous voyez clair, me semble-t-il!
      Bien sûr, l’état français n’a rien changé dans ses universités!

      Mais pour un Africain, un Asiatique ou un Sud-Américain ou tout autre, pour n’oublier personne, un accès quasi gratuit à toutes les connaissances du monde est évidemment un bouleversement intégral pour tous les habitants qui sont loin des villes, des bibliothèques ou des écoles et universités!

      C’est bien ça « la révolution » informatique! Ultra-démocratique et ne sollicitant que la liberté personnelle: « je propose, vous prenez ou pas »!

      En Australie, l’école fonctionne déjà depuis longtemps comme ça, seuls, les outils ont maintenant changé!

      • C’est bien moins simple que ça. L’accès gratuit , dans la cambrousse du Togo où la brillante jeune fille devrait laisser sa mère vendre seule au marché pendant qu’elle dépense les quelques francs CFA durement gagnés à consulter des MOOCs au café internet du coin, je n’y crois pas. Je ne crois qu’aux bourses généreuses offertes au mérite, à des jeunes qui iront dans des structures d’enseignement sérieuses apprendre en groupe ce que c’est que se former. MOOC ou prof physiquement présent, c’est anecdotique. Mais ce qu’on apprend du prof n’est qu’une partie de ce qu’il faut retirer de son temps d’études. Le reste ne peut venir simplement autrement que par l’intégration dans une collectivité estudiantine de mêmes objectifs. Les classes prépas ne sont pas près d’être remplacées par des élèves candidats libres instruits par des MOOCs, ce qu’on vous dit dans un MOOC n’a pas le même effet que ce qu’on vit dans un groupe.

  • Votre logique est claire et implacable, même si comme le dit ropib on ne peut pas attribuer au capitalisme seul l’accès universel à la connaissance. Ce qui est certain c’est que le capitalisme a favorisé la démocratisation et la répartition de la connaissance à l’échelle de la planète.

    Sur les études universitaires pareil, n’oubliez pas les études de médecine, de droit etc. qui restent du domaine de la faculté avec emploi à la sortie.

    Concernant nos amis manifestants : ces mouvements ont lieu depuis longtemps, à chaque quinquennat depuis mai 68. Par contre il pourrait bien s’agir des derniers soubresauts d’une gauche en voie d’extinction. « Les restes de la gauche » agitent leurs derniers drapeaux rouges, les anti-tout tentent une dernière sortie de tranchée avant de se faire massacrer sur le marché du travail qui, après les cursus morts dont ils auront bénéficié (sociologie, langues, lettres, histoire etc.) ne leur offrira aucun débouché.

    Ils maudiront encore et toujours le système capitaliste et libéral, qui n’aura pas voulu d’eux- tout en leur payant une rente mensuelle d’assisté(e).

  • Des grévistes de quoi ????
    Les étudiants sont à la charge de la société… Les RMI-istes pourraient aussi faire grève pour toucher en prestation ce que touchent nos pilotes Air France.
    Quant aux formations dans les universités et grandes écoles (sans tenir compte des bataillons d’ignares de Gerald555) « ON » forme des chimistes depuis des dizaines d’années (on n’a surement des très bons profs) mais il y en a pas besoin d’autant. Cela dit, ils ont bien souvent l’esprit bien fait toujours prêts à bachoter mais pas à travailler en équipe (j’ai passé une partie de ma vie professionnelle à en déformer un bon nombre pour les décorer Informaticiens…
    Il est vrai qu’en France la formation continue n’a pas vraiment la cote… Donc l’Éducation Nationale forme des Chefs et des Directeurs qui n’auront aucune notion de la vrai vie ! Du fait que les enseignants vivent dans leur monde mais il faut le reconnaitre pour certains pas trop bien rémunérés.

    • @ Jean-M64
      Comme disait quelqu’un: « un enseignant est le plus souvent quelqu’un qui n’a jamais quitté l’école depuis ses 3 ans! »

      Donc l’enseignant « sait » face à d’autres qui « ne savent pas »!
      C’est une forme exorbitante de pouvoir!

  • Les études payantes ou gratuites n’ont jamais rendu les élèves meilleurs ou moins bons. Ceux qui veulent réussir, par exemple dans les filières techniques, pourront utilement se rendre en classes prépas, qui, tiens, comme c’est bizarre, sont gratuites !… A l’inverse, combien d’écoles privées, fort coûteuses, sont de vraies voies de garage ?
    A un moment, faudrait aussi que l’IREF abandonne le terrain de l’idéologie pour éviter de raconter des âneries. C’est préférable quand on veut décerner des lauriers de pragmatisme aux autres !

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