SNCF : une nette majorité de Français trouve le mouvement de grève des cheminots injustifié

44% des Français soutiennent le mouvement de grève des cheminots ce jeudi, ce qui est moins que pour les mobilisations sociales précédentes en faveur de la loi travail ou des policiers.

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SNCF : une nette majorité de Français trouve le mouvement de grève des cheminots injustifié

Publié le 2 avril 2018
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Article paru initialement le 22 mars 2018

Par Frédéric Mas.

Selon un sondage IFOP, le mouvement de grève des cheminots organisé en guise de protestation contre la réforme de la SNCF ne trouve que 44 % d’opinion favorable, ce qui est toutefois une progression par rapport à la semaine précédente.

Personnellement, trouvez-vous ce mouvement tout à fait justifié, plutôt justifié, plutôt pas justifié ou pas du tout justifié ? (source IFOP)

Sans grande surprise, ce sont ceux qui se sentent les plus proches des formations de gauche (PS et France Insoumise) qui soutiennent le plus le mouvement de grève tandis que La république en Marche et Les Républicains le désapprouvent globalement.

Notons que si une majorité de sympathisants du Front national rejette la grève des cheminots, ils sont tout de même notablement plus nombreux à l’approuver que dans les formations du centre-gauche et du centre-droit.

Personnellement, trouvez-vous ce mouvement tout à fait justifié, plutôt justifié, plutôt pas justifié ou pas du tout justifié ? (Source IFOP)

L’opinion des sondés est ici beaucoup moins tranchée que pour les précédents conflits sociaux qui ont émaillé l’actualité. En effet, par exemple, 95 % des sondés estimaient la mobilisation des surveillants de prison justifiée en janvier, 91 % soutenaient la grève des policiers en 2016 et la protestation contre la loi travail recevait encore 60 % de soutien en juin 2016.

 

Dégradation de l’image de la SNCF

Cette plus faible mobilisation des Français en faveur des revendications des cheminots doit sans doute être rapprochée de la dégradation de l’image de la SNCF auprès de ses usagers.

Les Français font l’expérience régulière et directe de la chute de qualité des services SNCF ainsi que du mauvais état des voies ferrées, ce qui se répercute sans doute sur l’image de son personnel. Le problème est pourtant avant tout d’ordre structurel et trouve sa source dans un État investisseur qui n’est plus capable d’allouer raisonnablement les ressources qu’il prélève par l’impôt et qu’il gaspille au lieu de l’utiliser à sa propre réforme.

Cette situation devient encore plus problématique depuis l’ouverture à la concurrence en 2009 demandée par l’Union Européenne : la difficulté à se réformer ne met pas la SNCF dans une situation particulièrement favorable face à ses concurrents. Comme le rappelait Nicolas Lecaussin de l’Iref, le législateur s’est engagé à modifier les statuts de l’entreprise tout en préservant son caractère public, là où la privatisation était plus rationnelle.

Les sondés sont sans doute également moins sensibles aux revendications de la profession de cheminot qui apparaît comme particulièrement protégée comparée au salarié moyen soumis aux aléas du monde du travail. L’emploi à vie, le salaire au-dessus de la moyenne nationale comme de l’ensemble de la fonction publique, les avantages en nature et surtout un régime spécial de retraite, structurellement déficitaire et donc refinancé par le contribuable à hauteur de 3,5 milliards par an.

 

 

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  • Il est assez extraordinaire que le sondage évoqué ne retienne aucune personne sans avis… cela ne peut que discréditer la méthode employée !
    Mais si on retient le coté négatif, c’est assez affligeant de voir qu’il y a 44 % de personnes qui soutiennent l’insoutenable, sauf à vouloir vivre dans une économie soviétique…

    • C’est un sondage « auto-administré » sur internet, on ne va pas s’auto-administrer un sondage pour dire qu’on est indifférent ! D’autre part, la question porte uniquement sur ce mouvement du 22 mars. Il n’est pas interdit de penser qu’en étendant la question à la grève « pointillée » à venir, on perde quelques points, et qu’en modifiant la question dans le genre « Les cheminots ne sont pas d’accord avec la réforme de la SNCF, trouvez-vous que leur manière de faire part de leur mécontentement est appropriée ? », encore quelques points de plus.

      • @ MichelO

        On sait depuis très longtemps qu’on fait dire aux chiffres ce qu’on veut pour peu qu’on les interprète un peu! Et puis, les sondages, c’est ce qu’on veut dire à ce moment-là, sans suite ni conséquence!

    • A la fois il est un peu normal qu’une profession défende ses acquis, ça s’appelle le droit de grève, c’est une liberté. Ils ont un travail où ils peuvent foutre un maximum de bordel, alors ils en profitent, C’est le contraire qui aurait été anormal. Quoiqu’il est un peu tard, c’est avant de signer l’ouverture à la concurrence qu’ils auraient dut raler.

  • 44 %… pour l’instant !
    Vu la capacité du gouvernement actuel à se tirer en permanence des balles dans le pied, alors que ce quinquennat est normalement imperdable, aucun doute que ce taux va progresser dès qu’on va entrer dans le dur des discussions.
    On va s’apercevoir alors que les cheminots ne sont pas les nababs tant dépeints par ceux qui veulent leur retirer quelques acquis sociaux.

    • Pour moi, la SNCF est une corporation qui se fiche totalement de faire payer aux français ses privilèges. Les cheminots ne sont pas des nababs mais leur ratio travail/salaire n’existerait pas dans le privé. L’être humain fonctionne avec une carotte devant et derrière, dans le cas des cheminots, ils n’ont ni l’un, ni l’autre

      • Il y a un tas de préjugés concernant les cheminots. Je ne vois pas en quoi ils sont privilégiés : ils travaillent, leurs conditions de travail ne sont pas mirobolantes, ils ont des salaires corrects, une retraite en rapport avec leur durée de cotisations, etc. Et puis un tas de postes ne sont pas pourvus (pas de candidats), c’est dire… Et pourquoi se focaliser sur eux ? Pourquoi ne pas aller voir dans le privé tous les privilèges non dévoilés. Et du côté des médecins en particulier qui font payer leur sécu à leurs patients.

        • Bonjour Hélébore
          Il faut réformer la SNCF et la médecine en privatisant les deux. Plus de monopole et de statut coté cheminots, plus de monopole de la secu coté médecins.
          Tout le monde sera gagnant, en premier les cheminots travailleurs et sérieux qui verront leur salaire augmenter. Idem pour les médecins français qui sont mal payés par rapport aux autres européens.

          • Merci pour votre réponse, mais faut-il croire aux vertus des privatisations ? Si c’était si simple ça se saurait et ça se ferait.

            • C’est comme tout, chaque système a ses avantages et ses inconvénients, mais en France on est largement du coté toxique de l’emprise du secteur publique.
              Apres, faut-il 10%, 20% ou 30% de dépenses contraintes publiques? C’est une question de choix (plus de dynamisme vs plus de sécurité).
              Mon choix est fait; 2-5%, avec des impôts volontaires.

        • Les 600 salariés du service marketing de la SNCF sont des »cheminots » bien au chaud dans leur bureau pour un résultat médiocre. Ils profitent des avantages des salariés qui « cheminent » le long des voies pour entretenir celles-ci.

        • @Hélébore
          Bonsoir,
          « Je ne vois pas en quoi ils sont privilégiés : ils travaillent, leurs conditions de travail ne sont pas mirobolantes, ils ont des salaires corrects, une retraite en rapport avec leur durée de cotisations, etc. Et puis un tas de postes ne sont pas pourvus (pas de candidats), c’est dire… »
          Vous ne devriez pas confondre « conditions de travail » et « statut ». Ce que vous dévrivez sont des conditions de travail. Le statut est différent : il constitue les conditions du cheminot comme par exemple ses cotisations de retraites, l’âge de départ à la retraite, et autres acquis sociaux.
          Les privilèges des cheminots ne dérangeraient pas s’ils n’étaient pas épongés par l’argent des contribuables. Les retraites des cheminots s’élèvent à plus de 3 milliards€ et sont financées par l’impôts. Dans le privé, « les privilèges non dévoilés » ne regardent personne, ils ne sont pas financés par le trésor public.
          De plus c’est parce que la S.N.C.F est une entreprise publique (une hérésie) qu’on se focalise dessus. L’argent pris aux contribuables est utilisé pour renflouer des entreprises hors de contrôle et abyssalement déficitaires, comme l’est E.D.F aussi. (S.N.C.F a 44 mds€ de pertes, E.D.F 50mds€)
          Quant à la Sécu, elle déborde énormément de son cadre vertueux patenté.

  • et pour Air France ils vont supprimer leurs avantages…nos députés , sénateurs,haut fonctionnaires il y a du boulot….

    • @ Lou 17
      Oui, la France est un pays qui est en faveur del’égalitarisme théorique, mais où tous les citoyens sont très jaloux de leurs privilèges personnels ou de leurs « ficelles » particulières et combines inter-personnelles qui font qu’on est « un peu plus égal » que les autres!

  • C’est à la classe politique à donner l’exemple et à entreprendre une réforme en son sein, afin d’abolir TOUS les privilèges dont elle profite et abuse et qui sont payés par l’argent public. Ce qui ne veut pas dire que je soutiens les syndicats, les cheminots, les fonctionnaires…

    • @ Sans blague

      Non qu’un élu ait un traitement plus favorable qu’un électeur n’est que normal! Tout le monde peut être électeur, pas tout le monde n’est élu!

      Nier toute valeur ou le mérite est une option d’un égalitarisme dépersonnalisant généralisé, donc l’inutilité de l’effort en termes de satisfactions suivant l’effort et du succès!

      Pourtant nul ne s’offense sur une « vedette » du foot ou d’un rappeur à succès!

      Mais quelle logique? Pour ne pas gagner 1 € de plus que son voisin par crainte de le contrarier?

      Grotesque! Où aller encore chercher un candidat-mandataire?

      Non tout travail mérite un salaire honnête!

      • Tout travail mérite salaire évidemment. Le problème est tout ces petits avantages net d’impôts que cumulent les élus et pas mal de fonctionnaires, alors que cela n’existe quasiment pas pour l’ensemble des salariés ds le privé. Il est quasi impossible d’avoir une discussion approfondie sur ces sujets avec un fonctionnaire car les différences de fonctionnements sont telles par rapport au privé que c’est du coup 2 mondes qui ne se comprennent pas. Quant à la majorité des politiciens, et bien ce sont des fonctionnaires…(pas de risque…)

        • @ ahd289
          Bien d’accord! (Et merci de commenter.)

          Donc salarié-fonctionnaire, inégal!
          salarié – SNCF: inégal
          salarié-militaire: inégal …

          Pas du tout « fan » d’égalitarisme: je trouve ça normal, si toute la communauté peut boire, manger, dormir, donc vivre: la solidarité minimum pour les citoyens d’un pays « riche » sinon, délit de non assistance …

          La France est la France: exister, c’est parler!
          Être d’accord conduit à ne plus parler: pas bon! Donc …

      • Il y a des « élus » bêtes, insignifiants et malhonnêtes qui gardent leur poste pendant 40 ans ou plus… Des gens « qui ne sont rien », ou des « sans dents » qui accomplissent des tâches hautement utiles à tous et donc humanistes.

  • le sport national en France, chacun pour sa gueule !!!

  • En fait, c’est bien parce qu’il y a près d’une moitié de français, surtout dans les moins de 40 ans, qui n’ont jamais rien connu d’autre que le lessivage de cerveaux socialo-communiste, que le pays est dans l’état de décomposition que chacun peut constater: toujours plus d’impôts et de « justice sociâââle », toujours plus de pauvres.

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