Par Eric Verhaeghe.
Les ordonnances sur le Code du travail ont un mérite : elles abordent des sujets maintenus tabous jusqu’ici, comme le chèque syndical. Cette invention de Claude Bébéar, alors président d’Axa, visait à structurer le dialogue social en abondant le salaire par un montant équivalent à une cotisation syndicale. Libre au salarié de choisir le syndicat qu’il souhaite ainsi soutenir.
Dans l’esprit d’un Bébéar, il s’agissait d’encourager l’engagement syndical et de favoriser l’adhésion aux organisations. Les enjeux étaient bien connus : plutôt que d’avoir des syndicats croupions financés par des détournements de fonds ou des pratiques régulièrement contestées (notamment dans des comités d’entreprise comme Air France, EDF ou la SNCF), mieux valaient des syndicats financés de façon transparente et au service d’une cause commune.
La France Insoumise et les magouilles syndicales
Selon un contresens complet dont seule la France Insoumise à le secret, Alexis Corbière, député mélenchoniste du 93 (par ailleurs attaqué sur sa domiciliation dans un logement social de la Ville de Paris), a produit de superbes post-vérités en expliquant que le chèque syndical… expliquait l’affaire UIMM.
Or, si le chèque syndical a vu le jour, c’est bien pour rendre inopérantes des pratiques comme celles de l’UIMM à l’époque. Si les employeurs versaient des sommes en liquide aux organisations syndicales, c’était en effet pour combler un déficit de financement par ailleurs. Pendant de nombreuses années, les patrons se sont engouffrés dans cette brèche pour mettre en balance la signature d’accords avec le financement des organisations.
Le chèque syndical permet précisément de sortir de ces pressions. Il assure aux organisations syndicales des financements décidés par les salariés sans intervention des employeurs.
Manifestement, sous couvert de lutter pour l’indépendance syndicale, la France Insoumise tient à préserver un système de magouilles où les employeurs peuvent faire pression sur les syndicats de salariés.
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Il faudrait même aller plus loin, rendre obligatoire l’adhésion à un syndicat de son choix, et lier l’application d’une « avancée » à la signature du syndicat à un accord. Un syndiqué mécontent n’aurait pas comme seul choix d’en changer, mais aussi de participer à une action en justice contre « son » syndicat.
Actuellement, un certain syndicat ne signe jamais un accord national, car ses adhérents bénéficient du travail positif fait par les « autres ».
J’aime pas le mot « obligatoire » dans cette idée.
Je ne comprends pas l’intérêt de cet article : L’auteur, que j’apprécie par ailleurs, découvre que nos syndicalistes ainsi que la France insoumise, ne sont qu’un ramassis de vieux marxistes bloqués dans les années 1970 et la lutte des classes. Nous ne sommes pas en Allemagne ou en Suède. Quand les « libéraux » français comprendront-ils que la France, pays latin, révolutionnaire (dans le mauvais sens du terme), jacobin et centralisateur est irréformable de manière pacifique ? !
Pourquoi nos entreprises déjà surimposées devraient en plus donner de l’argent pour que leurs salariés se syndiquent?! En France, on ne sait donc pas trouver de solution qui ne passe pas par un gaspillage supplémentaire d’argent (des autres) ?
Il suffirait de supprimer tous les financements publiques directs ou indirects des syndicats. Ceux-ci n’auraient plus que les cotisations de leurs membres ou des dons ce qui les rendraient beaucoup plus à l’écoute des problèmes de la base.
Deux choses :
Cet élu à un discours confus qui laisse présumer une clarté d’esprit absente et une idéologie absolue.
Ensuite, un article de Loi qui,laisserait au salarié le choix de son syndicat aux frais de l’employeur est une monstruosité ! Si le salarié veut se syndiquer, où il veut, qu’il le fasse à ses propres frais, sans passer par la comptabilité de l’employeur. C’est une question de dignité et de responsabilité.
Ah, une troisième chose : aucune obligation de se syndiquer ne peut être admissible : c’est une contrainte hors de propos pour l’essentiel des salariés français, d’autant plus que seules les 5 grandes centrales « représentatives » récupéreraient, j’en fais le pari, le « droit » à percevoir cette manne.
Financement exclusif sur les cotisations, obligation de déposer les comptabilités auditées chaque année, et application stricte de la Loi de 1998 !
Eric, il est temps de prendre des vacances !
Bien sûr puisque on sait, le procès condamnant le PCF et le Comité d’entreprise d’EDF, aux mains de la CGT, pour détournement de fond, que les insoumis sont des corrompus qui vivent aux crochets des français, comme les autres partis!