Secteur public : si on faisait des bilans, comme dans les entreprises ?

Secteur public : et si on posait un bilan en face de chaque budget public ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Secteur public : si on faisait des bilans, comme dans les entreprises ?

Publié le 22 mars 2018
- A +

Par Xavier Fontanet.

Si le secteur public raisonnait en termes de bilan comme dans le privé, l’argent serait peut-être mieux géré. L’Agence des participations de l’État va vendre une partie du capital qu’elle détient dans Aéroports de Paris : un mouvement qui confirme la volonté de notre État de sortir des activités commerciales et se recentrer sur son cÅ“ur de métier, le régalien. Que va-t-on faire de la somme collectée ?

[related-post id=265955 mode=ModeLarge]

Subventionner certains budgets de recherche, prendre des participations dans des sociétés en développement ou rembourser la dette ?

Trois utilisations radicalement différentes

Ce sont trois utilisations radicalement différentes ; dans la première, on cède du capital pour combler des trous, pour parler cru on vend les bijoux de famille pour éviter d’avoir à baisser les dépenses ; dans le deuxième cas, l’État restera impliqué dans l’économie concurrentielle ; troisième version, là, c’est net, on réduit l’endettement !

Si la comptabilité publique utilisait le bilan, les choses seraient plus claires mais la France est un des seuls pays qui ne se soucie pas de ses actifs et de ses passifs alors que ce sont des données essentielles à connaître quand on a un souci de bonne gestion.

Un bilan en face de chaque budget public ?

L’exercice sera douloureux, parce que le bilan consolidé de départ montrera probablement un trou supérieur à 1000 milliards d’euros  (la dette s’élève à 2200 milliards et les actifs à 1000 milliards). Douloureux, mais salutaire, car c’est la façon de faire comprendre aux Français que seule la baisse des dépenses publiques (et pas la vente des actifs) permettra une réduction durable de cette dette dangereuse pour notre indépendance. Par exemple, le maire d’une ville gérera mieux ses coûts s’il sait qu’il peut être déclaré en faillite et que, dans ce cas, le pouvoir sera donné, comme cela se pratique dans certains pays, au maire de la ville voisine capable de combler le trou.

Si la pratique des bilans sécurise la gestion, elle est aussi une bonne façon de la juger. Être responsable, c’est être comptable : « A-t-on amélioré ou fragilisé l’entité qui vous a été confiée ? » En cette période où les esprits semblent bouger, l’idée mérite d’être lancée.

Sur le web

Voir les commentaires (9)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (9)
  • Excellente idée, que je conseillerais de compléter par une inclusion de l’enseignement de la lecture des bilans dans les programmes scolaires, parce que sinon…

    • Exactement. L’article utilise des mots étranges comme “actifs”, “bilan”, “dette”… que le commun des français ne comprend pas, la faute à une éducation nationale défaillante sur le sujet.
      — j’ai une formation scientifique / ingénieur, et je n’ai eu aucun cours d’économie de tout mon cursus sauf… en école d’ingénieur. Cherchez l’erreur.

  • Quand on pense que les comptes de Bercy sont tenus comme un journal de caisse et que tout commerçant, artisan, entrepreneur etc ont obligation de présenter des bilans, c’est juste hallucinant.

  • “c’est la façon de faire comprendre aux Français que”

    Bon déjà, “les français” c’est bien général et englobe trop facilement. Certains sont déjà au courant, d’autres non. Le problème n’est pas seulement de comprendre. Mais c’est d’être responsable. OR, la responsabilité n’est pas une valeur de ce pays, plutôt dissoute dans le confort le plus vile des aspirations humaines.
    Ensuite, combien même nous pourrions comprendre et aspirer à la responsabilité, pourquoi sommes nous toujours ici à commenter l’actualité politique ? Les socialistes actuellement au pouvoir ont plus d’impact sur l’avenir de la société que celles de nos petites interventions outrées.

    • @David J
      Ça fait plusieurs décennies maintenant que les ” socialistes au pouvoir ont plus d’impact sur l’avenir de la société”
      et ça ne fait que quelques années maintenant que ” nos petites interventions outrées ” trouvent voix au chapitre grâce au net.
      Ne négligeons pas les forces d’inertie. Principe physique s’il en est, mais d’une physique autrefois nommée philosophie naturelle.

  • Il fait HEC lui ? Ils apprennent quoi là dedans ? Heureusement les établissements publics ont des bilans, calqués sur la comptabilité du privé depuis déjà 10 ans, ils sont même validés 2 fois par l’assemblée représentative et par la trésorerie régionale, et une ville peut tout à fait être placée sous tutelle si ses comptes sont dans le rouge, il y en a environ 3000 dans ce cas de figure.

    • @Tigrou666
      Encore heureux que les établissements publics ont des bilans calqués sur la comptabilité du privé.
      Que ça ne se fasse que depuis 10 ans est plutôt révélateur de l’archaïsme de nos institutions.
      Nombre d’entités du secteur public se foutent de l’équilibre de leur compta (Sncf, La poste, les écoles . . . ).

  • sauf que le peuple n’a pas les moyens de faire déposer le bilan aux administrations et faire payer les responsables…

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Un appel au sursaut face aux politiques du déni et de la facilité monétaire et budgétaire

Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France et ancien directeur général du FMI, nous alerte très régulièrement sur l’état de l’économie française et des égarements dont elle est l’objet depuis 40 ans, pour reprendre le thème d’un ouvrage de 2021 que nous avions présenté ici-même.

Un constat global accablant

Les constats sont, de fait, toujours les mêmes : endettement public incontrôlé et démesuré, appareil d’Etat tentaculaire, p... Poursuivre la lecture

Ouf, François Bayrou peut respirer ! Il reste Premier ministre pour un petit moment encore. Quoique adopté sans vote grâce à l'article 49.3 de la Constitution, le Projet de loi de finances (PLF 2025) révisé par ses soins après les déboires du PLF Barnier n'a pas abouti à la censure de son gouvernement. Il faut dire que depuis sa nomination à Matignon en décembre, M. Bayrou n'a pas ménagé sa peine pour faire plaisir au Parti socialiste (PS) quoi qu'il en coûte.

Ce dernier, satisfait du bout des lèvres des "concessions" budgétaires obten... Poursuivre la lecture

La France en etat d’urgence.dette.dépenses.publiques
2
Sauvegarder cet article
C’est bien ce que devra déclarer à l’Assemblée Nationale, dans son discours de politique générale, notre nouveau premier ministre François Bayrou. La situation du pays est, en effet, extrêmement grave : notre dette extérieure ne cesse pas de croitre et elle nous coute de plus en plus cher, la grande agence américain de notation de la dette,  Moody’s, vient de faire reculer à nouveau d’un cran la note de notre pays, le Fonds Monétaire à Washington s’inquiète de notre sort, et Bruxelles a lancé en juillet 2024 une procédure contre nous pour défic... Poursuivre la lecture
Voir plus d'articles